Sur la terre, c’est le lot de la vertu, et non du génie ; de la vertu utile, grande, bienfaisante, éclatante, héroïque. […] Ainsi, pendant qu’à Rome les emplois publics ne s’obtenaient que par la vertu et ne donnaient que l’honneur et une préférence aux fatigues, tout ce que le public peut donner aux particuliers se vendait à Carthage, et tout service rendu par les particuliers y était payé par le public. […] Carthage, qui faisait la guerre avec son opulence contre la pauvreté romaine, avait par cela même du désavantage : l’or et l’argent s’épuisent ; mais la vertu, la constance, la force et la pauvreté ne s’épuisent jamais. […] Il doit principalement s’arrêter sur les détails de sa conduite particulière, développer d’une manière nette et précise les motifs de ses actions, et former, Sous des traits bien marqués, un tableau de ses faiblesses et de ses vertus. […] Les uns m’ont dit qu’il n’avait pris ce parti que pour dompter en tout la nature, et pour ajouter une nouvelle vertu à son héroïsme ; mais le plus grand nombre m’a assuré qu’il voulut par là se punir d’un excès qu’il avait commis, et d’un affront qu’il avait fait, à table, à une femme en présence même de la reine sa mère.
Une action sans nœud est presque toujours sans intérêt, parce que c’est la difficulté qui irrite les passions, et qui met en œuvre les grandes vertus. […] Les autres ne sont que des symboles, des images, qui représentent quelque passion ou quelque vertu, comme la Discorde, la Paix, etc. […] Les mœurs seront bonnes, c’est-à-dire conformes à la loi naturelle qui commande la vertu et proscrit le vice. […] Il faut donc que la marche de son action, les louanges qu’il donne à ses héros, les situations où il les place, l’intérêt qu’il réunit sur les meilleurs, tout nous dirige vers la vertu, et nous fasse sentir qu’elle seule peut nous procurer le vrai bonheur. […] Là, pour nous enchanter tout est mis en usage ; Tout prend un corps, une âme, un esprit, un visage ; Chaque vertu devient une divinité : Minerve est la prudence, et Vénus la beauté.
Personne ne conteste que les sons l’attirent ou la repoussent par leur vertu propre, et indépendamment de toute idée accessoire ; qu’une gamme, un prélude, un accord, une vocalise peuvent lui plaire, sans offrir à l’esprit aucun caractère positif, aucune image déterminée. […] Ceux qui ont un peu étudié la matière doivent, s’ils sont de bonne foi, reconnaître notre incompétence absolue à apprécier la vertu de l’harmonie grecque. […] Si l’on a défini l’hypocrisie un hommage que le vice rend à la vertu, on peut définir le cuir un hommage que rend l’ignorance au sentiment de l’harmonie. […] Pour comprendre toute la vertu de l’harmonie, opposez l’un à l’autre deux écrivains qui aient traité la même pensée, l’un dans un langage harmonieux, l’autre avec des formes rudes et sifflantes, je dis tout mérite d’expression à part.
Cette convenance, loi suprême de toute composition, exige que chacun des genres extrêmes, en quelque sorte, et des intermédiaires qui les séparent, ajoute à ces vertus nommées essentielles, parce qu’elles conviennent à tous, un caractère propre et des qualités spéciales. […] Quelques-uns cependant ont rangé la noblesse parmi les vertus générales du style. […] « Des âmes sans cesse nourries de gloire et de vertus, dit Marmontel, doivent nécessairement avoir une façon de s’exprimer analogue à l’élévation de leurs pensées. […] En appréciant le caractère de la concision dans les écrivains latins qui se sont distingués par cette vertu, l’on pourrait dire qu’elle est grave dans Salluste, obscure flans Perse, piquante dans Sénèque, énergique dans Tacite.
Cette subite grandeur lui suscita bien des ennemis, et l’on ne saurait nier que ses incontestables vertus ressemblent parfois au talent de se rendre nécessaire. […] Pour réussir dans ce pieux dessein du roi, votre fondateur, attachez-vous à inspirer aux demoiselles la crainte et l’amour de Dieu, moins par de beaux discours que par le silence, le recueillement, la modestie et la pratique des vertus pénibles. […] Il y a une grande différence entre connaître Dieu par le savoir, par la pointe de l’intelligence, par la subtilité de la raison, par la multiplicité des lectures, ou le connaître par les simples instructions du christianisme, et par les leçons intérieures du véritable amour qui enseigne tout, en appetissant1, en détruisant, en sacrifiant, et en formant en nous toutes les vertus.
Mais ce qui contribua le plus à effacer la réputation de Patru, et à le reléguer dans la classe des écrivains estimés, mais peu lus, ce fut le célèbre Cochin, à qui il semblait réservé d’offrir aux Français le modèle le plus accompli de l’éloquence du barreau, et l’exemple, en même temps, de toutes les vertus qui doivent constituer l’avocat. […] Il est si consolant de pouvoir estimer ses modèles, et de ne jamais séparer de l’admiration qu’inspirent les grands talents, l’hommage que réclament les grandes vertus !
Stoïcien (disciple de Cornutus), il revendique, dans une poésie mâle et austère, les droits de la vertu contre l’envahissement d’une corruption qui va sans cesse grandissant. […] Tous les Romains qu’il nous présente sont des types de vertu et d’abnégation. […] Ce qui, aujourd’hui encore, nous charme, dans Homère, c’est l’intervention de ses dieux parmi les hommes, c’est la peinture surhumaine qu’il fait de ses héros dont les vertus guerrières et les forces physiques sont prodigieuses. […] Mais Burrhus conserve trop ses illusions ; âme candide, il ne suppose pas toute l’étendue du mal dont l’empereur est capable ; il croit encore possible un retour sinon à la vertu, du moins à une honnêteté relative et qui recule devant le crime. […] La famille de Corneille lui est sacrée : c’est dans ce sanctuaire de pure et austère vertu que s’élaborent les grandes pensées exprimées sur la scène par ses héros.
Pleine de biens et vertu honorable : Puis a laissé ce monde misérable, Sans le regret qui souvent l’homme mord. […] À un roi174 Sois paré de vertu, non de pompe royale : La seule vertu peut les grands rois décorer. […] Tout bien et tout plaisir par ses graces fleurit, Les arts sont en honeur, la vertu se nourrit276, Le vice est amorty. […] Souvent nous nous plaisons aux parfums, aux couleurs, Sans chercher les vertus des odorantes fleurs. […] Mais le vice n’a point pour mere la science, Et la vertu n’est point fille de l’ignorance.
Les vertus de ses généraux étaient encore des vertus magistrales, et, sur leur tribunal militaire, ils n’avaient point une autre contenance que sur la chaise curule. […] L’idée d’en appeler à la violence est presque inconnue, et cette discipline des partis, ce respect pour la chose jugée que nous admirons aujourd’hui dans le parlement anglais, parait avoir été vertu familière à tout citoyen grec.
Oui, les Belles-Lettres nous inspirent le goût des vertus morales, de la pratique desquelles dépendent l’harmonie et le bonheur de la société civile. […] Quand l’esprit se plaît à admirer les aimables et nobles traits qui caractérisent la vertu, le cœur est plus porté à l’aimer et à l’embrasser.
2, méchant même par principes ; un esprit léger et frivole, qui n’a point de goût décidé ; qui n’éclaire les choses et ne les recherche jamais pour elles-mêmes, mais uniquement selon la considération qu’il y croit attachée, et fait tout par ostentation ; un homme souverainement confiant en lui et dédaigneux, qui méprise les affaires3 et ceux qui les traitent, le gouvernement et les ministres, les ouvrages et les auteurs ; qui se persuade que toutes ces choses ne méritent pas qu’il s’y applique, et n’estime rien de solide que le don de dire des riens ; qui prétend néan-moins à tout, et parle de tout sans pudeur ; en un mot, un fat sans vertus, sans talents, sans goût de la gloire, qui ne prend jamais dans les choses que ce qu’elles ont de plaisant, et met son principal mérite à tourner continuellement en ridicule tout ce qu’il connaît sur la terre de sérieux et de respectable. […] Au contraire, un jeune homme né pour la vertu, que la tendresse d’une mère retient dans les murailles d’une ville forte, pendant que ses camarades dorment sous la toile et bravent les hasards, celui-ci qui ne risque rien, qui ne fait rien, à qui rien ne manque, ne jouit ni de l’abondance, ni du calme de ce séjour : au sein du repos, il est inquiet et agité ; il cherche les lieux solitaires ; les fêtes, les jeux, les spectacles ne l’attirent point, la pensée de ce qui se passe en Moravie2 occupe ses jours, et pendant la nuit il rêve des combats qu’on donne sans lui3 1.
Il faudrait pour cela que je fusse un lecteur de mœurs dépravées ; et, lors même que je le serais, soyez sûr que je n’aimerais point à voir le vice rehaussé en beau style : car c’est le propre de la vertu de se faire aimer et respecter, même par les hommes vicieux. […] Toutes les autres vertus que peut montrer un orateur, se rapporteront à ces quatre qualités principales : la piété, la pitié à la bienveillance ; la fermeté, le courage à la prudence ; l’indignation, l’horreur du crime à la probité ; la défiance de ses forces, l’humilité sans bassesse à la modestie. […] Leurs conseils de discipline, leurs règlements, leur conduite publique, témoignent de leurs efforts à imiter les vertus éminentes des Démosthène et des Cicéron. […] Il faut donc, pour être bon orateur, avoir dans le cœur les vertus de son état, sous peine de l’avilir, et d’en faire, au lieu d’un art par excellence, un triste métier d’argent.
Il bannit de la scène les souillures des premiers siècles, comme la licence des derniers, et fit monter à leur place les vertus morales, politiques, et quelquefois même les plus grandes vertus chrétiennes. […] Elles font valoir elles-mêmes leurs vertus, elles posent, elles dissertent. […] Ce n’est en aucune manière, comme on l’a soutenu tant de fois, un janséniste, un philosophe d’une vertu ascétique, d’une austérité exagérée, ayant des prétentions à la sainteté. Sa vertu est essentiellement mondaine et profane. […] Il se peut faire qu’il arrête un homme dans ce que son penchant vicieux a de ridicule ; il ne le convertira pas à la vertu.
La vertu, selon l’idée qu’ils s’en font, c’est la convenance (τò πρέπoν), c’est-à-dire la parfaite mesure dans tous les actes de la vie, la constante vigilance d’un homme attentif à ne rien commettre qui soit indigne de lui. […] Parce qu’il a plus que les autres la vertu éminemment grecque, l’esprit de mesure et de convenance. […] Songez que chez tous les peuples les vertus guerrières ont devancé les vertus civiles, que nous ne sommes encore que dans un camp, et que les grandes idées de dévouement à la patrie et d’obéissance aux lois sont aussi étrangères aux héros grecs qu’elles le furent plus tard aux barons du moyen âge. […] Mais dites aussi qu’il faut que son peuple ait des vertus, puisqu’il sait les récompenser chez les particuliers en leur donnant le pouvoir. […] Ils ont beau prodiguer les grandes maximes et les lieux communs de la vertu, ils se trahissent toujours par quelque contradiction de langage.
. — S’il ne réussit pas à faire tout le bien qu’il voulut, ce sévère gardien de la justice fut du moins le modèle de toutes les vertus qui sauvent un pays dans les troubles civils. […] Cestuy cy ne faict rien qu’en faveur et consideration de la vertu et de la justice, et s’employe hardyment pour la deffense et tuition8 de l’innocence opprimée ou que l’on veult opprimer : l’or et l’argent ne luy commandent poinct ; toutes les grandeurs et puissances ne le sçauroient destourner du vray honneur qui ne s’acquiert qu’en bien faisant… Au contraire le brouillon9, avec son ignorance, qui lui faict escorte perpetuelle, estime pure vanité tout l’honneur qui est sans profict et contribution pecuniaire ; n’ayme que playe et bosse, seme des noises10, querelles et procez partout où il se trouve, afin d’avoir de la pratique aux despends de qui que ce soit.
Aigri par ses souffrances, il voit dans toutes les actions humaines l’amour-propre, le calcul, le déguisement : pas une vertu ne trouve grâce devant son humeur chagrine qui désenchante la vie, calomnie l’homme et Dieu. […] Pour moi, mademoiselle, je n’ai pas eu la goutte depuis que vous m’avez défendu de l’avoir, et ce respect que j’ai pour vous a plus de vertu que Barèges1.
Entre tant de pages, également inspirées par la vertu et le génie, notre choix était bien difficile. […] De même qu’on voit un grand fleuve qui retient encore, coulant dans la plaine, cette force violente et impétueuse qu’il avait acquise aux montagnes d’où il tire son origine ; ainsi cette vertu céleste qui est contenue dans les écrits de saint Paul, même dans cette simplicité de style, conserve toute la vigueur qu’elle apporte du ciel, d’où elle descend1. C’est par cette vertu divine que la simplicité de l’Apôtre a assujetti toutes choses. […] Le cardinal avait représenté au monarque, pour le porter à créer cette institution qui devait être durable, parce qu’elle était parfaitement en harmonie avec l’esprit français, « qu’une des principales marques de la félicité d’un Etat était que les sciences et les lettres y fleurissent en honneur, aussi bien que les armes, puisqu’elles sont un des principaux instruments de la vertu ». — Le vieux Caton, remarque à ce sujet un des académiciens les plus distingués de nos jours, disait déjà, en parlant de la race ingénieuse et forte d’où est sortie notre France : Duas res gallica gens industriosissime persequitur, rem militarem et argute loqui ; « la nation gauloise est singulièrement habile à pratiquer deux choses, le métier des armes et le beau langage. » 5.
Exercez-la, monsieur, et gouvernez le prince : Montrez-lui comme il faut régir une province, Faire trembler partout les peuples sous sa loi, Remplir les bons d’amour et les méchants d’effroi5 ; Joignez à ces vertus celles d’un capitaine : Montrez-lui comme il faut s’endurcir à la peine, Dans le métier de Mars se rendre sans égal, Passer les jours entiers et les nuits à cheval, Reposer tout armé, forcer une muraille, Et ne devoir qu’à soi le gain d’une bataille : Instruisez-le d’exemple, et rendez-le parfait, Expliquant à ses yeux vos leçons par l’effet. […] Et ne savez-vous point avec toute la France D’où ce titre d’honneur a tiré sa naissance, Et que la vertu seule a mis en ce haut rang Ceux qui l’ont jusqu’à moi fait passer dans leur sang ? […] J’ignorerais un point que n’ignore personne, Que la vertu l’acquiert, comme le sang le donne. […] Où le sang a manqué si la vertu l’acquiert, Où le sang l’a donné le vice aussi le perd2 Ce qui naît d’un moyen périt par son contraire : Tout ce que l’un a fait, l’autre le peut défaire3 ; Et dans la lâcheté du vice où je te voi, Tu n’es plus gentilhomme, étant sorti de moi. […] C’est-à-dire, la vertu même : l’inversion que présente ce vers était un tour fort reçu, en prose comme en vers, du temps de Corneille.
cependant nous naissons tous égaux ; c’est par la vertu seule que nous différons. […] Sûr d’être écouté, il devait parler, et noblement, fortement, suivant la vertu qui l’inspirait. […] Ta beauté avait des rivales, ta vertu des émules ; mais ton amour maternelle et ton courage te laissent au premier rang. […] Elles pensaient qu’une vertu si pure n’était pas faite pour l’adolescence, et même pour le séjour de la terre… En effet, tandis que ses qualités prématurées s’efforçaient de prendre leur développement, son corps délicat s’affaiblissait, courbé sous le poids des vertus. […] Ici l’on sent que tout change de nom, c’est le vice éhonté qui est innocent, et c’est la vertu qui est coupable.
Ce que ie ne dy par deffiance que i’aye de ta vertu laquelle m’ha esté ià par cy devant esprouvee, mais pour plus fort te encouraiger à proufficter de bien en mieulx. […] Parquoy, mon filz, ie t’admoneste que employés ta jeunesse a bien proufficter en estude et en vertu. […] Croyez-moi, chere Philothée, la devotion est la douceur des douceurs et la reyne des vertus, c’est la perfection de la charité. […] C’est un grand défaut en plusieurs qui, entreprenant l’exercice de quelque vertu particulière, s’opiniastrent d’en produire des actions en toutes sortes de rencontres, et veulent, comme ces anciens philosophes, ou tousjours pleurer ou tousjours rire, et font encore pis, quand ils blasment et censurent ceux qui, comme eux, n’exercent pas tousjours ces mesmes vertus. […] Ces âmes ne sont propres qu’à exercer les vertus aisées ; elles ne savent agir que quand elles ne trouvent point de résistance.
Par ses vertus et ses talents il ajouta encore à l’héritage d’honneur qui lui avait été transmis. […] De l’éclat de ses fruits justement enchanté, Ne méprise jamais ces plantes sans beauté : Troupe obscure et timide, humble et faible vulgaire, Si tu sais découvrir leur vertu salutaire, Elles pourront servir à prolonger tes jours. […] Le hasard nous forma, le hasard nous détruit ; Et nous disparaissons comme l’ombre qui fuit… Plongeons-nous sans effroi dans ce muet abîme Où la vertu périt aussi bien que le crime ; Et, suivant du plaisir l’aimable mouvement, Laissons-nous au tombeau conduire mollement. » A ces mots insensés, le maître de Lucrèce, Usurpant le grand nom d’ami de la sagesse, Joint la subtilité de ses faux arguments.
Voici comme il distingue cette vertu de la timidité, voilà comme ensuite il la peint d’après son cœur. […] « Le monde, malgré sa corruption, croit devoir des hommages à la vertu. […] Toutes les vertus germeront dans leur cœur. […] Ἀρετὴ, par exemple, en grec, virtus, en latin, et la vertu, en français, sont constamment au féminin. […] Ainsi la précision du langage met une différence entre ces deux phrases : « L’unique vertu nous rend heureux ; la seule vertu nous rend heureux. » L’unique vertu nous rend heureux, c’est-à-dire rien autre chose que la vertu ; la seule vertu, c’est-à-dire la vertu par elle-même suffit pour nous rendre heureux.
Très-lié, malgré ses vertus austères, avec le duc d’Orléans, il n’exerça d’influence que dans les premières années de la régence. […] Sincère, hardi pour le bien public, implacable contre la bassesse, aussi franc avec ses amis que terrible pour ses ennemis, vraiment épris de la vertu, sensible à toutes les délicatesses de l’honneur, il fut le Tacite de Versailles.
La jeunesse de 1825 O toi qu’on veut flétrir, jeunesse ardente et pure, De guerriers, d’orateurs, toi, généreux essaim, Qui sens fermenter dans ton sein Les germes dévorants de ta gloire future, Penché sur un cercueil que tes bras ont porté1, De ta reconnaissance offre l’exemple au monde : Honorer la vertu, c’est la rendre féconde, Et la vertu produit la liberté.
Le roi, qui honorait sa vertu, dit en apprenant sa mort : Voilà le premier chagrin qu’elle m’ait jamais donné. […] Tourmenté de la goutte, il passa les dernières années de sa vie à Chantilli, dans la culture des lettres, et dans la pratique des vertus chrétiennes. […] Mais soutenu par les conseils du sage Mentor, il sauva sa gloire et sa vertu, en s’éloignant de ce séjour funeste ; et après bien des voyages qui lui furent très utiles pour son instruction, il arriva dans sa patrie, où il eut le bonheur de voir son père. […] Il mérita, par ses grandes connaissances dans les affaires civiles, d’être élevé à la dignité de chancelier d’Angleterre, et par ses vertus évangéliques, d’être placé sur le siège archiépiscopal de Cantorbéry. […] Ce qui rehausse la gloire de Turenne, c’est qu’à ses grands talents militaires, il joignait toutes les qualités de l’homme social, toutes les vertus de l’honnête homme, et celles du vrai chrétien.
« Il faut y réfléchir assez pour voir clairement l’ordre de ses pensées, et en former une suite, une chaîne continue dont chaque point représente une idée ; et lorsqu’on aura pris la plume, il faudra la conduire successivement sur ce premier trait, sans lui permettre de s’en écarter, sans l’appuyer trop inégalement, sans lui donner d’autre mouvement que celui qui sera déterminé par l’espace qu’elle doit parcourir. » Toutes les vertus du style, tous ses charmes naissent donc de cet ordre, qui en est lui-même le charme et la vertu suprême. […] il n’en est pas ainsi ; et les Dieux qui donnent à chacun une part égale de biens et de maux, en vous douant de talents et de vertus, vous ont refusé la santé, strophes 21-24. […] Aussi les enfants des hommes illustres sont d’ordinaire les successeurs du rang et des honneurs de leurs pères, et ne le sont pas de leur gloire et de leurs vertus.