Cependant les vents balançaient sur ma tête les cimes majestueuses des arbres. […] A mesure que nous approchions, le trouble de leurs têtes augmentait : comme ils en étaient absents depuis plusieurs années, ils ne pouvaient se lasser d’admirer la verdure des collines, le feuillage des arbres, et jusqu’aux rochers du rivage couverts d’algues et de mousse, comme si tous ces objets leur eussent été nouveaux.
Devant un tribunal, l’avocat prouve le juste et l’injuste ; il discute une question de droit ; il poursuit la punition d’un crime : il défend la fortune ou la tête d’un accusé. […] Il ne livre pas une bataille hasardeuse pour sauver la tête d’un accusé. […] D’un autre côté, on voyait une rivière où se formaient des îles bordées de tilleuls fleuris et de hauts peupliers qui portaient leurs têtes superbes jusque dans les nues. […] Il n’en est pas de même dans l’exemple suivant : « Le glaive qui a tranché les jours de la reine est encore levé sur nos têtes : nos péchés en ont affilé le tranchant fatal. » (Or. fun. de Marie-Thérèse.) […] La matière pour l’objet qui en est fait : Tendre au fer de Calchas une tête innocente.
Il en est alors des esprits cultivés comme de ces forêts où les arbres pressés et élevés ne souffrent pas qu’aucun porte sa tête au-dessus des autres. […] » Mais pour le petit nombre de ceux dont la tête est ferme, le goût délicat et le sens exquis, et qui comptent pour peu le ton, les gestes et le vain son des mots, il faut des choses, des pensées, des raisons ; il faut savoir les présenter, les nuancer, les ordonner : il ne suffit pas de frapper l’oreille et d’occuper les yeux, il faut agir sur l’âme, et toucher le cœur en parlant à l’esprit ».
Il avait par-dessus le marché les jambes fort tournées en dedans, et il était si chauve qu’il ne lui restait qu’un toupet de cheveux par derrière, ce qui l’obligeait d’emboîter sa tête dans un bonnet de laine fine à longues oreilles. […] Je te le répète, Gil Blas, dès que tu jugeras que ma tête s’affaiblira, donne-m’en aussitôt avis.
Il sentit l’importance de l’infanterie, et accomplit ses plus belles prouesses à la tête « des gens de pied », qu’il entraînait par son exemple. […] Ayant le corps et la tête enveloppés de fourrures (latinisme).
Prenez ma tête (ou la première syllabe mus) ; je courrai. […] Sans user de pouvoir magique, Mon corps entier en France a deux tiers en Afrique, Ma tête n’a jamais rien entrepris en vain. […] La tête est or, métal, et dont la suppression donne le mot ange.
La Henriade a prouvé une fois de plus que les Français, surtout au dix-huitième siècle, n’avaient pas la tête épique. […] Je brocante3, j’achète des magots4 et des Titien, je fais mon opéra, je fais transcrire Ériphile et Adélaïde 5 ; je les corrige, j’efface, j’ajoute, je barbouille ; la tête me tourne. […] Fontanes écrivait à Chateaubriand : « La renommée ne suffit pas seule aux choses de la vie, et la misérable science du pot-au-feu est à la tête de toutes les autres, quand on veut vivre tranquille. » 1.
la colère m’a monté à la tête : je songeai que c’était la centième sottise qu’il m’avait faite, qu’il n’avait ni cœur ni affection ; en un mot, la mesure était comble. […] J’ai destiné une partie de cette après dînée à vous écrire dans le jardin, où je suis étourdie de trois ou quatre rossignols qui sont sur ma tête. […] Poussez-le, vous lui ferez dire en plein jour qu’il est nuit ; car il n’y a plus ni jour ni nuit pour une tête démontée par son caprice. […] Mais le grand nombre des juges décide à la longue d’après les voix du petit nombre éclairé ; vous me paraissez, monsieur, fait pour être à la tête de ce petit nombre. […] Eschyle, Sophocle et Euripide sont et seront toujours placés à la tête de ceux qui ont illustré la scène.
« Je suppose que c’est ici votre dernière heure et la fin de l’univers ; que les cieux vont s’ouvrir sur vos têtes ; Jésus-Christ paraître dans sa gloire au milieu de ce temple… je vous le demande donc : si Jésus-Christ paraissait dans ce temple, au milieu de cette assemblée pour nous juger, pour faire le terrible discernement des boucs et des brebis ; croyez-vous que le plus grand nombre de tout ce que nous sommes ici fût placé à la droite ? […] Je vous représenterois ce fidèle sujet marchant sur les traces de son maître, qui étaient des pas de géant, et le surpassant par la nouvelle ardeur que lui inspirait l’exemple de ce monarque ; vous le verriez dans un corps usé de travaux, rallumant tout le feu de ses premières années, combattre à la tête de nos troupes, défaire les trois formidables armées de l’Empereur, de l’Espagne et de la Hollande ; partout s’immolant et se sacrifiant ; mais partout triomphant, et remplissant la mesure de cette glorieuse réputation qu’il faisait à la France Mais un objet plus intéressant m’oblige de me taire sur ses triomphes profanes, pour ne parler que de ses victoires sacrées ».
Que de têtes augustes frappées ! […] Elle semble parfumée de l’essence céleste et attachée négligemment au haut de sa tête par la main des Grâces. […] Ce mot domine le vers, comme leur tête domine et la mer et la plage et les corps immenses des serpents. […] La tête de ma mère. […] Je ne souffre que trop, monstre cruel, arrête… À mes yeux effrayés dérobe cette tête.
Dieu lava bien la tête à son image. […] Chemin faisant, un boulet emporte la tête du blessé, sans que le porteur s’en aperçoive. […] Elles forment des hypallages ; il serait plus naturel de dire : Il a la tête dans son chapeau, il a les pieds dans ses souliers. […] A la tête de ces grandes formes exceptionnelles du style est le sublime. […] Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes, (Rac.)
L’impudicité même, c’est-à-dire l’infamie et la honte même, que l’on appelle brutalité quand elle court ouvertement à la débauche, si peu qu’elle s’étudie à se ménager, à se couvrir des belles couleurs de fidélité, de discrétion, de douceur, de persévérance, ne va-t-elle pas la tête levée ? […] Étant éloigné de cet animal, vous voyez sa tête, ses pieds et son corps ; quand vous approchez pour le prendre, vous ne trouvez plus qu’une boule ; et celui que vous découvriez de loin tout entier, vous le perdez tout à coup, aussitôt que vous le tenez dans vos mains. […] Vous avez découvert toutes ses menées et démêlé toute son intrigue ; enfin vous avez reconnu tout l’ordre du crime ; vous voyez ses pieds, son corps et sa tête ; aussitôt que vous pensez le convaincre en lui racontant ce détail, par mille adresses il vous retire ses pieds : il couvre soigneusement tous les vestiges de son crime ; il vous cache sa tête : il recèle profondément ses desseins ; il enveloppe son corps, c’est-à-dire toute la suite de son intrigue, dans un tissu artificieux d’une histoire embarrassée et faite à plaisir. […] Vous verrez dans une seule vie toutes les extrémités des choses humaines, la félicité sans bornes2 aussi bien que les misères ; une longue et paisible jouissance d’une des plus nobles couronnes de l’univers ; tout ce que peuvent donner de plus glorieux la naissance et la grandeur accumulé sur une tête qui ensuite est exposée à tous les outrages de la fortune ; la bonne cause d’abord suivie de bons succès, et depuis des retours soudains, des changements inouïs : la rébellion longtemps retenue, à la fin tout à fait maîtresse ; nul frein à la licence ; les lois abolies ; la majesté violée par des attentats jusqu’alors inconnus ; l’usurpation et la tyrannie sous le nom de liberté ; une reine fugitive, qui ne trouve aucune retraite dans trois royaumes, et à qui sa propre patrie n’est plus qu’un triste lieu d’exil ; neuf voyages sur mer, entrepris par une princesse, malgré les tempêtes3 ; l’Océan étonné de se voir traversé tant de tois en des appareils si divers et pour des causes si différentes ; un trône indignement renversé et miraculeusement rétabli : voilà les enseignements que Dieu donne aux rois.
Moi seul je leur résiste : ou lassés, ou soumis, Ma funeste amitié pèse à tous mes amis ; Chacun à ce fardeau veut dérober sa tête. […] D’un œil aussi content, d’un cœur aussi soumis Que j’acceptais l’époux que vous m’aviez promis, Je saurai, s’il le faut, victime obéissante, Tendre au fer de Calchas une tête innocente ; Et, respectant le coup par vous-même ordonné, Vous rendre tout le sang que vous m’avez donné. […] Le chanoine, surpris de la foudre mortelle, Se dresse, et lève en vain une tête rebelle ; Sur ses genoux tremblants il tombe à cet aspect, Et donne à la frayeur ce qu’il doit au respect. […] Malheureusement, parfois, comme dans les vers cités en tête du chapitre, les arrêts de Boileau, Ces fidèles échos d’un jugement si sûr, Sont, d’un ton un peu froid, un peu sec, un peu dur.
Atala était couchée sur un gazon de sensitives ; ses pieds, sa tête, ses épaules et une partie de son sein étaient découverts. […] De l’extrémité des avenues on aperçoit des ours3 enivrés de raisins, qui chancellent sur les branches des ormeaux ; des troupes de cariboux se baignent dans un lac ; des écureuils noirs se jouent dans l’épaisseur des feuillages ; des oiseaux moqueurs, des colombes virginiennes de la grosseur d’un passereau, descendent sur les gazons rougis par les fraises ; des perroquets verts, à tête jaune4, des piverts empourprés, des cardinaux de feu grimpent en circulant au haut des cyprès ; des colibris étincellent sur le jasmin des Florides, et des serpents oiseleurs sifflent suspendus aux dômes des bois, en s’y balançant comme des lianes. […] Ces perroquets à tête jaune, comme les flammants roses, ne se trouvent pas en ce pays.
Que faire de soi quand on n’a plus à gagner son pain, et qu’au milieu d’une abondance qui épargne toute peine, on n’aperçoit rien sur sa tête qui appelle le travail par la responsabilité ? […] Le soleil ne passe plus sur sa tête comme un feu qui s’éteint le soir et se rallume au matin, mais comme la grave mesure des âges, apportant à chaque jour son devoir, à chaque siècle sa durée. […] À Paris, dans un salon, on annonce M. le préfet de …, personne ne tourne la tête, c’est impatientant.”
Enfin, il fit si bien, qu’il se trouva sur la tête de tout le monde, dans le temps que tout le monde croyait l’avoir encore à ses côtés3. […] Il y revint le lendemain, ou plutôt il y fut porté sur la tête des peuples avec des acclamations incroyables.
et encore n’a-t-on pas la tête bien nette après ces six heures de repos ! […] L’homme Tout marque dans l’homme, même à l’extérieur, sa supériorité sur tous les êtres vivants ; il se soutient droit et élevé, son attitude est celle du commandement, sa tête regarde le ciel1 et présente une face auguste2 sur laquelle est imprimé le caractère de sa dignité ; l’image de l’âme y est peinte par la physionomie ; l’excellence de sa nature perce à travers les organes matériels, et anime d’un feu divin3 les traits de son visage ; son port majestueux, sa démarche ferme et hardie, annoncent sa noblesse et son rang4 ; il ne touche à la terre que par ses extrémités les plus éloignées, il ne la voit que de loin5, et semble la dédaigner ; les bras ne lui sont pas donnés pour servir de piliers d’appui à la masse de son corps ; sa main ne doit pas fouler la terre, et perdre par des frottements réitérés la finesse du toucher dont elle est le principal organe ; le bras et la main sont faits pour servir à des usages plus nobles, pour exécuter les ordres de la volonté, pour saisir les choses éloignées, pour écarter les obstacles, pour prévenir les rencontres et le choc de ce qui pourrait nuire, pour embrasser et retenir ce qui peut plaire, pour le mettre à portée des autres sens.
Dans les doctes débats, ferme et rempli de cœur, Même après sa défaite, il tient tête au vainqueur. […] Les rossignols en liberté Aiment à confier leur tête Aux rameaux du chêne indompté Que n’a point courbé la tempête.
Ces importantes questions ne se décident pas par vos demi-mots et par vos branlements de tête, par ces fines railleries que vous nous vantez et par ce dédaigneux sourire. […] Oui, grand Dieu, le glaive que vos ennemis avaient tenu si longtemps levé sur la tête de vos saints s’est tourné enfin contre eux-mêmes. […] Semblables au tonnerre qui se forme sur nos têtes, il n’est resté de l’éclat et du bruit passager qu’ils ont fait dans le monde que l’infection et la puanteur287. […] Pendant que le roi soupait ainsi tranquillement, la tête commença à tourner à ceux qui étaient dans la chambre de Monseigneur. […] Ses ennemis le suivaient à la piste ; tous les environs étaient remplis de soldats qui le cherchaient, et le prix mis à sa tête redoublait leur diligence.
On croit que c’est le même qu’Oannès, un des dieux syriens, et qui étoit représenté sous la figure d’un monstre, avec deux têtes, des mains et des pieds d’homme, et une queue de poisson.
Hyade, constellation de sept étoiles, qu’on voit à la tête du Taureau, le second des douze signes du zodiaque, et dans lequel le soleil entre vers le 22 avril.
Il étoit toujours à la tête des sorties, pendant le siége de Paris.
Sous ce dernier monarque, et sous François I, son successeur, il se signala à la tête des armées par une suite de nouveaux triomphes, et termina sa glorieuse carrière dans la funeste journée de Pavie, l’an 1525, à l’âge de 65 ans.
Enfermé dans la salle d’escrime de Capoue, ville du royaume de Naples d’aujourd’hui, il s’en échappa avec plus de soixante gladiateurs, et se trouva bientôt à la tête d’une grosse armée composée d’esclaves fugitifs, avec laquelle il attaqua les Romains.
Il s’occupoit du projet de chasser les Anglais du royaume, lorsqu’il fut assassiné par des scélérats, qui avoient à leur tête le sire de Cn.
La guerre ayant été rallumée par les puissances de l’Europe, réunies contre Louis XIV, Luxembourg reparut à la tête des armées, et gagna les grandes batailles de Fleurus, de Leuse, de Steinkerque et de Nerwinde.