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2. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Buffon. (1707-1788.) » pp. 146-152

Le grand allongement des mâchoires est la principale cause de la différence entre la tête des quadrupèdes et celle de l’homme : c’est aussi le caractère le plus ignoble de tous ; cependant, quoique les mâchoires du cheval soient fort allongées, il n’a pas comme l’âne un air d’imbécillité, ou de stupidité comme le bœuf. La régularité des proportions de sa tête lui donne, au contraire, un air de légèreté qui est bien soutenu par la beauté de son encolure2. Le cheval semble vouloir se mettre au-dessus de son état de quadrupède en élevant sa tête : dans cette noble attitude, il regarde l’homme face à face. Ses yeux sont vifs et bien ouverts, ses oreilles sont bien faites et d’une juste grandeur, sans être courtes comme celles du taureau ou trop longues comme celles de l’âne ; sa crinière accompagne bien sa tête, orne son cou et lui donne un air de force et de fierté ; sa queue traînante et touffue couvre et termine avantageusement l’extrémité de son corps : mais l’attitude de la tête et du cou contribue plus que celle de toutes les autres parties du corps à donner au cheval un noble maintien. […] Villemain : « Rien dans notre langue ne surpasse l’élévation et la gravité philosophique, ni les divisions, les détails et le style de cette histoire conjecturale. » On sait que les Epoques de la nature (elles eurent d’abord leur place dans les Suppléments de l’Histoire naturelle, mais les éditeurs récents les ont justement placées en tête de l’ouvrage), écrites par Buffon à soixante-dix ans, ont été onze fois recopiées ; aussi l’auteur avait-il coutume de dire dans sa vieillesse la plus avancée « qu’il apprenait tous les jours à écrire ».

3. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce premier volume. » pp. 365-408

Assez souvent aussi, on le représente sur un tonneau, la tête ceinte d’une branche de lierre, un verre à la main, et des cothurnes aux pieds. […] On la représente la tête couronnée d’épis, et une faucille à la main. […] -C., par une troupe de conjurés, à la tête desquels étaient Brutus et Cassius. […] Il fut tué, après le passage du Rhin, d’un coup de mousquet à la tête. […] On la représente avec une serpette à la main, et une couronne de fruits sur la tête.

4. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Diderot, 1713-1784 » pp. 303-312

Alors sa bouche se serait entr’ouverte, ses regards distraits se seraient portés au loin, le travail de sa tête fortement occupée se serait peint sur son visage ; et Michel eût fait une belle chose. […] J’avais un grand front, des yeux très-vifs, d’assez grands traits, la tête tout à fait du caractère d’un ancien orateur, une bonhomie qui touchait de bien près à la bêtise, à la rusticité des anciens temps. […] Un mot inconsidéré sur le gouvernement coûte la tête, et vous en avez déjà tenu plus de mille. […] Milord Chesterfield l’écouta tranquillement, et lui dit : « Voilà qui est bien, mon cher président ; mais remettons-nous pour un instant, et examinons ensemble votre aventure à tête reposée. — Vous vous moquez ! […] Il est impossible que ma tête se repose où1 elle ne tient qu’à un fil. — Mais qu’est-ce que cet homme qui vient si généreusement s’exposer au plus grand péril pour vous en garantir ?

5. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

Enfin, quand une femme en tête à sa folie... […] Vous oblige à baisser la tête. […] Ainsi forcé à se découvrir, l’infortuné Gaulois montre la tête. […] Le Gaulois montre la tête ; la hache, quel rapprochement énergique et rapide ! on voit à peine la tête que la hache se montre !

6. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

J’ai mal à la tête. […] Vous êtes en Provence, ma belle ; vos heures sont libres, et votre tête encore plus. […] … Oui, chère ombre, tant que la mémoire aura un asile dans ma tête éperdue. […] Déjà l’horreur trouble les sens, la tête tourne, les yeux s’égarent, il faut marcher. […] Et sa tête auguste retombe sur son sein,… et Jésus exhale son dernier soupir.

7. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXIII. des figures. — tropes d’invention et tropes d’usage  » pp. 323-338

Tantôt la partie est prise pour le tout : La tête, pour l’homme entier, J’ignore le destin d’une tête si chère ; on paye tant par tête ; le toit, le seuil, le foyer, le feu lui-même, pour la maison : ce village compte tant de feux ; la Porte, pour l’empire ottoman, expression qui se rattache aussi à la métonymie ; cent voiles, pour cent vaisseaux ; un fleuve ou une ville, pour un royaume et ses habitants, La Seine a des Bourbons, le Tibre a des Césars ; une saison, pour toute l’année : il compte quinze printemps, etc. Ou le tout pour la partie : lorsqu’on désigne, par exemple, un instrument ou un objet par le nom de la matière dont il est fait : le fer, pour l’épée ou les chaînes, et en combinant encore la synecdoque avec la métonymie, pour l’esclavage, Tu dors, Brutus, et Rome est dans les fers ; l’airain, pour les trompettes, les cloches, le canon, etc. ; la fougère, pour le verre fait avec la cendre de fougère ; un castor pour un chapeau de poils de castor ; L’ivoire trop hâté deux fois rompt sur sa tête, etc. […] Vous dites : le barreau, la bourse, un Rubens ; vous dites : dîner à tant par tête, voilà de beaux bronzes, un tel est un épicurien ; vous dites : une feuille de papier, les ailes d’un moulin, un mérite éclatant, les figures du discours, un cheval ferré d’argent, etc. […] Si vous lisez de sang-froid les discours des Danton, des Isnard, des Saint-Just et de tant d’autres orateurs de la Législative et de la Convention, l’emphase vous paraît portée au delà de toutes les bornes ; mais transportez-vous par la pensée dans cette atmosphère de sang, assistez à ces terribles parties où chacun avait sa tête, pour enjeu, mettez-vous à la place de ces gladiateurs désespérés luttant à mort avec le glaive de la parole, et l’hyperbole ne sera plus pour vous que le langage naturel. […] Ecoutez Iphigénie : D’un œil aussi content, d’un cœur aussi soumis, Que j’acceptais l’époux que vous m’aviez promis, Je saurai, s’il le faut, victime obéissante, Tendre au fer de Calchas une tête innocente… Aussi soumise, soit ; mais aussi contente !

8. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

Ceux qui, comme moi, sont à la tête d’une communauté doivent être les premiers à tous les exercices. […] Rome ne put plus savoir si celui qui était à la tête d’une armée dans une province était son général ou son ennemi. […] Qu’on s’imagine cette tête monstrueuse des peuples d’Italie, qui, par le suffrage de chaque homme, conduisait le reste du monde. […] Ce passage devait figurer en tête de l’Esprit des lois. […] « La tête de Montesquieu est un instrument dont toutes les cordes sont d’accord, mais qui est trop monté et rend des sons trop aigus.

9. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Prosper Mérimée. Né en 1803. » pp. 558-565

La vendette Un matin, après déjeuner, Colomba sortit un instant, et, au lieu de revenir avec un livre et du papier, parut avec son mezzaro sur sa tête. […] Colomba, sans répondre, serra le mezzaro autour de sa tête, appela le chien de garde, et sortit suivie de son frère. […] Enfin, faisant un effort, il les remit dans la cassette et courut à l’autre bout de la chambre se jeter sur son lit, la tête tournée vers la muraille, enfoncée dans l’oreiller, comme s’il eût voulu se dérober à la vue d’un spectre. […] Je n’essayerai pas de rendre les sensations du malheureux jeune homme, aussi confuses que celles qui bouleversent la tête d’un fou. Longtemps il demeura dans la même position, sans oser détourner la tête.

10. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Massillon. (1663-1742.). » pp. 120-123

A la tête des armées, ce n’était plus ce roi pacifique, accessible à ses sujets, assis sous le bois de Vincennes avec une affabilité que la simplicité du lieu rendait encore plus respectable ; réglant les intérêts des familles, réconciliant les pères avec les enfants, démêlant les passions de l’équité, assurant les droits de la veuve et de l’orphelin, paraissant plutôt un père au milieu de sa famille qu’un roi à la tête de ses sujets, entrant dans des détails dont des subalternes se seraient crus déshonorés, et ne trouvant indigne d’un prince et indécent à la majesté des rois que d’ignorer les besoins de leurs peuples. […] Poussé d’un zèle saint, il sort, comme un autre Abraham, de sa terre et de la maison de ses pères ; il s’arrache à toutes les délices du trône, et, à la tête de ses plus vaillants sujets, il vole venger la gloire de Jésus-Christ outragée par des barbares, qui foulaient encore aux pieds une partie des lieux saints de la Palestine et menaçaient d’envahir le reste, que la valeur des Français venait de conquérir depuis peu. Terre infortunée qui, arrosée du sang de Jésus-Christ, et consacrée par les mystères qui ont opéré le salut de tous les hommes, gémissez pourtant encore, malgré tous les efforts de nos pères, sous une dure servitude, pour servir sans doute de monuments jusqu’à la fin à la vérité des prédictions du Sauveur ; terre infortunée, vous rappelâtes alors, en voyant ce pieux héros armé pour la délivrance de la sainte Jérusalem, vous rappelâtes vos anciens jours de gloire et d’allégresse ; vous parûtes animée d’une nouvelle espérance, vous crûtes revoir les Josué, les Gédéon, les David, a la tête de vos tribus, qui venaient briser votre joug et vous délivrer de la servitude et de l’oppression d’un peuple incirconcis.

11. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

Il passa deux fois une large rivière à la nage, et revint au château dans la nuit, apportant la tête du loup. […] À leur tête sont d’Elbée, Bonchamp, La Rochejaquelein. […] Il ôte la couronne de sa tête et leur demande comment il est mort. […] Il vint bientôt, à leur tête, ravager le territoire romain et assiéger Rome même. […] Il trancha la tête à deux de ces infortunés et les fit apporter chez Ypsilanti, notre général, par le troisième, en réclamant le prix des trois têtes.

12. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Montesquieu 1666-1755 » pp. 148-157

Sur le pédantisme Rien n’étouffe plus la doctrine que de mettre à toute chose une robe de docteur… Vous ne pouvez plus être occupé à bien dire quand vous êtes effrayé par la crainte de dire mal… On vient nous poser un béguin sur la tête, pour nous crier à chaque mot : « Prenez garde de tomber ! vous voulez parler comme vous, je veux que vous parliez comme moi. » Va-t-on prendre l’essor, ils vous arrêtent par la manche ; a-t-on de la force et de la vie, on vous l’ôte à coups d’épingle ; vous élevez-vous un peu, voilà des gens qui prennent leur pied ou leur toise, dressent la tête, et vous enjoignent de descendre pour vous mesurer ; courez-vous dans votre carrière, ils voudront que vous regardiez toutes les pierres que les fourmis ont mises sur votre chemin1 Les Romains sous l’empire C’est ici qu’il faut se donner le spectacle des choses humaines. […] Ceux qui, comme, moi, sont à la tête d’une communauté doivent être les premiers à tous les exercices. » En disant cela, le moine me poussa dehors, ferma la porte, et, comme s’il eût volé, disparut à mes yeux1. […] Il ressemblait à celui qui, dans un jardin, coupait avec son épée la tête des fleurs qui s’élevaient au-dessus des autres. […] Il me semble alors qu’un signe de sa tête vénérable me réponde, et me serve de prix.

13. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Vous avez eu un cœur de fer, et le ciel sera de fer sur votre tête. […] Ces importantes questions ne se décident pas par vos demi-mots et par vos branlements de tête, par ces fines railleries que vous nous vantez et par ce dédaigneux souris. […] Étant éloigné de cet animal, vous voyez sa tête, ses pieds et son corps ; quand vous approchez pour le prendre, vous ne trouvez plus qu’une boule ; et celui que vous découvriez de loin tout entier, vous le perdez tout à coup, aussitôt que vous le tenez dans vos mains. […] Vous avez découvert toutes ses menées et démêlé toute son intrigue ; enfin vous avez reconnu tout l’ordre du crime ; vous voyez ses pieds, son corps et sa tête ; aussitôt que vous pensez le convaincre en lui racontant ce détail, par mille adresses il vous retire ses pieds : il couvre soigneusement tous les vestiges de son crime ; il vous cache sa tête : il recèle profondément ses desseins ; il enveloppe son corps, c’est-à-dire toute la suite de son intrigue, dans un tissu artificieux d’une histoire embarrassée et faite à plaisir. […] Encore un pas : déjà l’horreur trouble les sens, la tête tourne, les yeux s’égarent.

14. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

Enfin, les meilleures choses sont dégoûtantes, quand elles sont jetées à la tête. […] Sa tête est vacillante et sa jambe avinée. […] Cromwell, à la tête de son aile droite, attaqua l’aile gauche du roi. — Les deux infanteries, qui formaient le centre, en vinrent aux mains. […] Il s’agenouille, la hache se lève, et la tête du prisonnier vient frapper la pantoufle de Charles XI. […] Il vit le mort, dont la femme, suivant les usages de l’Orient, avait lavé la tête et les mains, fermé les yeux et croisé les bras.

15. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voltaire, 1694-1778 » pp. 253-281

La Henriade, qui fut un tour de force et une méprise, a prouvé une fois de plus que les Français, surtout au dix-huitième siècle, n’avaient pas la tête épique. […] Il faut que vos diamants soient bien mis en ordre, sans quoi vous auriez un air gêné avec le diadème en tête. […] On est fâché de voir la devise de l’immortalité à la tête de tant de déclamations qui n’annoncent rien d’éternel que l’oubli auquel elles sont condamnées. […] Marmontel a fait une Préface à la tête d’une des éditions de la Henriade, et que c’est M. […] Elle avait été composée pour être mise à la tête de ce poëme, que cet illustre souverain, dont il est parlé, voulait faire graver.

16. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Il y revint le lendemain, ou plutôt il y fut porté sur la tête des peuples avec des acclamations incroyables. […] — Oui, le vin pur monte à la tête. […] la colère me monte à la tête. […] Il n’eut pas le moindre mal de tête de ce coup, et je crois qu’il fut bien fâché de n’avoir pas eu encore une fois ce divertissement. […] Termes eût voulu qu’ils ne l’eussent point quitté jusqu’à la fin du voyage, tant il craignait de se trouver tête à tête avec son maître.

17. (1867) Rhétorique nouvelle « Introduction » pp. 2-33

Ils travaillent de mémoire, d’après des règles fixes, immuables, qu’ils ont dans la tête et qui, depuis des siècles, se transmettent dans leur école par la tradition et s’y perpétuent par la routine. Le père Anthimès les tient du père Macarios qui les tenait du père Nectarios, et ainsi de suite, en remontant jusqu’au père Pansélinos, qui les a inventées. — « Le corps d’un homme a neuf têtes en hauteur : divisez la tête en trois parties : la première pour le front, la seconde pour le nez, la troisième pour la barbe ; faites les cheveux en dehors de la mesure du nez, divisez de nouveau en trois parties la longueur entre le nez et la barbe, etc., etc. » A l’aide de ces principes et d’un compas, on fait un bonhomme, on arrive même par l’habitude à le faire sans compas, mais on ne fait pas une œuvre d’art1. […] Ainsi l’exorde doit être modeste et insinuant, la confirmation doit présenter les preuves dans un certain ordre de bataille, les plus fortes en tête et les plus faibles en queue, ou vice versa, les plus fortes en queue et les plus faibles en tête, etc., etc. » Vous sentez déjà vous-mêmes combien il est téméraire de vouloir fixer les règles d’un art comme l’éloquence, que les institutions et les mœurs transforment d’âge en âge, comme les différentes latitudes modifient le tempérament des hommes et la nature des végétaux.

18. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

2° Les métaphores sont défectueuses, quand elles sont tirées de sujets bas, ou que la pensée est triviale, telle est celle-ci dépensera de au sujet du déluge ; de ce châtiment immense dont Dieu punit la perversité des hommes : Dieu lava bien la tête à son image. […] : Le cœur, pour le courage ; La tête, la cervelle, pour l’esprit, le jugement ; Une mauvaise langue, pour la médisance, la calomnie, etc. […] Nous n’avons qu’à lever les yeux en haut, nous voyons l’immensité des cieux qui sont l’ouvrage de ses mains, ces grands corps de lumière qui roulent si régulièrement et si majestueusement sur nos têtes, et auprès desquels la terre n’est qu’un atome imperceptible. […] Il a les traits réguliers, le teint beau et vermeil, le nez aquilin, les yeux grands, pleins de feu ; les cheveux blonds et bouclés, la tête haute, mais un peu penchée vers l’épaule gauche, la taille moyenne, fine et dégagée, le corps bien proportionné et fortifié par un exercice continuel. […] On n’imagina d’autre vengeance que d’affecter de ne pas applaudir à des gladiateurs auxquels il applaudissait lui-même, et il s’écria dans sa colère : « Plût aux dieux que le peuple romain n’eût qu’une tête, je la ferais tomber ! 

19. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre V. — De l’Action »

Le geste qui interprète si admirablement nos sentiments comprend le jeu de la physionomie, les attitudes du corps, les mouvements de la tête, des bras et des mains. […] Alors ils sont ardents et lancent des flammes dans la colère ; ils sont terribles, foudroyants dans la menace, égarés dans la frayeur, élevés dans l’admiration et baissés dans la bonté. » La Tête Selon Quintilien les divers mouvements de la tête expriment aussi avec justesse les différentes pensées.

20. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Sévigné 1626-1696 » pp. 52-64

Cela saisit Vatel ; il dit plusieurs fois : « Je suis perdu d’honneur ; voici un affront que je ne supporterai pas. » Il dit à Gourville6 : « La tête me tourne, il y a douze nuits que je n’ai dormi ; aidez-moi à donner des ordres. » Gourville le soulagea en ce qu’il put. Le rôti qui avait manqué, non pas à la table du Roi, mais aux vingt-cinquièmes, lui revenait toujours à la tête. […] Il attend quelque temps ; les autres pourvoyeurs ne viennent point ; sa tête s’échauffait, il croit qu’il n’aura point d’autre marée ; il trouve Gourville, et lui dit : « Monsieur, je ne survivrai pas à cet affront-ci3 ; j’ai de l’honneur, de la réputation à perdre. » Gourville se moqua de lui. […] Je vous vois, vous m’êtes présente ; je pense, et repense à tout ; ma tête et mon esprit se creusent : mais j’ai beau tourner, j’ai beau chercher, cette chère enfant que j’aime avec tant de passion est à deux cents lieues, je ne l’ai plus. […] Fouquet, qui l’était présentement de M. le prince, cet homme dont la bonne tête était capable de contenir tout le soin d’un État, cet homme donc que je connaissais, voyant que ce matin la marée n’était pas arrivée, n’a pu soutenir l’affront dont il a cru qu’il allait être accablé, et, en un mot, il s’est poignardé. » 5.

21. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Il enleva aussi une très belle tête de Méduse avec sa chevelure de serpents. […] Il fit surtout valoir en sa faveur celle que le chef des rebelles lui avait faite à la tête. […] Cassez-lui la tête. […] C’est pour que, de ces yeux dont il a vu la tête sanglante de son fils, il voie votre condamnation. […] le danger qu’il avait à craindre de perdre la tête et la vie ?

22. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Lamennais 1782-1854 » pp. 243-246

Car il était de ces téméraires et de ces fougueux qui se précipitent tête baissée vers l’avenir qu’a rêvé leur imagination. […] On a dit encore : « Il faut ménager le vent aux têtes Françaises, et le choisir ; car tous les vents les font tourner. » « Les Français sont les hommes du monde les plus propres à devenir fous, sans perdre la tête.

23. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

Le sujet est Cæsar, mis en tête de la phrase : sujet simple, mais complexe. — Quels en sont les compléments ? […] Dans ce cas, l’idée principale sera Alexander, que l’on mettra en tête de la phrase. […] Aussi ces deux verbes figurent-ils à la tête des deux propositions suivantes, dont ils expriment chacun l’objet principal. […] Ainsi des pavots épuisés de lassitude, courbent leurs têtes chargées de pluie. […] Deux fois roulant autour de ses reins, deux fois repliant autour de son cou leurs cercles d’écailles, ils dépassent encore son front de leurs têtes altières.

24. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VII. Des différents exercices de composition. »

Si, avec cela, Varanges est nommé écrivain de vaisseau, je ne sais plus où donner de la tête. […] Mon style sera laconique, je n’ai point de tête ; j’ai eu la fièvre, J’ai chargé M.  […] On le voyait debout sur un immense chariot, avec douze compagnons d’armes appelés les douze pairs, qu’il surpassait de toute la tête. […] « — Je ne crains qu’une chose, répartit le Gaulois frémissant de courroux, c’est que le ciel tombe sur ma tête. […] Dans la sécurité de sa conscience, il marche la tête levée, il ne fuit ni ne cherche son ennemi.

25. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Mais je ne veux plus en parler ; j’ai destiné une partie de cette après-dînée à vous écrire dans le jardin, où je suis étourdie de trois ou quatre rossignols qui sont sur ma tête. […] Cependant la nuit s’épaissît autour de lui, et la tempête, grondant au-dessus de sa tête, double l’horreur de sa situation. […] Les têtes de colonnes, en se rencontrant à Martigny, s’arrêtent, étonnées, aux pieds de ces gigantesques boulevards. […] à l’assaut des Alpes ; la musique des corps marche en tête de chaque régiment. […] L’univers fracassé tomberait sur la tête du juste, son âme n’en serait point ébranlée.

26. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume. »

Il se rendit à Rome, où il trouva plusieurs grands personnages, disposés en sa faveur, moins pour l’élever, que pour abaisser Antoine, qui était à la tête d’un parti considérable. […] Placé à la tête des armées en 1688, il s’empara de Philipsbourg, d’Haidelberg, de Manheim, et conquit le Palatinat. […] Mais il fut toujours battu lorsqu’il eut en tête Vendôme ou Villars. […] Il avait, selon la fable, plusieurs têtes ; et aussitôt qu’on lui en avait coupé une, il en renaissait plusieurs autres. […] On la représente assise sur un trône au milieu des nues, tenant un sceptre à la main, et ayant le diadème sur la tête.

27. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Oui, le vin pur monte à la tête. […] On s’élève, on se purifie dans les heures qu’on passe en tête à tête avec cet athlète, ce héros, ce martyr du monde moral et invisible281. […] Vous avec eu un cœur de fer, et le ciel sera de fer sur votre tête. […] Encore un pas : déjà l’horreur trouble les sens, la tête tourne, les yeux s’égarent. […] Poussez-le ; vous lui ferez dire en plein jour qu’il est nuit, car il n’y a plus ni jour ni nuit pour une tête démontée par son caprice.

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