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118. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Saint-Simon 1625-1695 » pp. 144-147

Mais son génie de peintre et de moraliste l’égale à Molière et à Shakespeare. […] C’est peint de génie.

119. (1854) Éléments de rhétorique française

Chaque langue eut son génie particulier ; mais, quelle que fût la différence de la forme ; le fond resta partout le même, parce qu’il tenait à la nature même de l’esprit humain. […] L’orateur romain, qui savait si bien tracer les règles de art où il excellait lui-même, ajoute qu’il y a trois choses nécessaires pour l’invention, savoir : le génie, l’attention et la méthode. Le génie, c’est cette espèce de divination, cette faculté naturelle, départie à un petit nombre, de pénétrer, d’un coup d’œil, les profondeurs d’un sujet et d’en faire sortir ce qu’il contient de plus élevé et de plus exquis. […] Des jalousies, des ruptures, dus raccommodements forment le tissu de la plupart de nos pièces de théâtre : combien peu de génies ont-ils su exprimer ces nuances que tous les auteurs ont voulu peindre ! […] Bossuet veut-il exprimer le génie militaire du prince de Condé ?

120. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Il a tout le sel et toute la grâce de l’esprit gaulois… Ce n’est pas que ce génie vif, alerte et délicat ait manqué de feu et d’énergie ; il avait tout de l’abeille : le miel, l’aiguillon, et même les ailes. » Épîtres I. […] Desportes proclamé par Ronsard, javec une générosité sans péril, le « premier poète françois », n’a ni sa pédantesque érudition poétique, ni non plus son essor de génie. […] Quand il secoue sa paresse, avec quelle verve, dans sa satire du Goût de chacun (VI, à Bertaut), avec quel mélange de sincérité naïve, d’en-thousiasme et de hauteur, il réclame la liberté de son génie qu’échauffe et vivifie cette intempérance dans le plaisir qu’on lui reprochait.

121. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre Ier. Considérations générales. »

Les poètes sont les auteurs de poèmes : eu égard à la forme de langage qu’ils emploient, c’est-à-dire à ce qu’ils s’expriment en vers, ce sont des versificateurs ; mais ce mot est souvent pris en mauvaise part, pour désigner l’homme qui a le talent de bien tourner des vers, mais qui n’a ni l’invention nécessaire, ni le génie propre à composer des poèmes durables. […] C’est la réunion du génie poétique et de la versification qui fait le poète.

122. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voltaire, 1694-1778 » pp. 253-281

Doué d’une sensibilité irritable qui prenait feu sur toute question ; d’une intelligence vive, rapide et capricieuse qui effleurait les sujets les plus divers ; d’un bon sens prompt à l’ironie fine et légère, il eut le génie de la malice, mais manqua trop souvent de cette délicatesse dont le tact avertit des occasions qui comportent la plaisanterie ou le sérieux. […] La carrière des lettres, et surtout celle du génie, est plus épineuse que celle de la fortune. […] Il ne saurait ravaler son génie aux choses communes. […] Voltaire disait dans une lettre à M. de Chamfort : « La nation n’est sortie de la barbarie que parce qu’il s’est trouvé trois ou quatre personnes à qui la nature avait donné du génie et du goût, qu’elle refusait à tout le reste. […] Les poëtes qui ont le plus d’essor, de génie, d’étendue de pensées et de fécondité, sont ceux qui doivent le plus craindre cet écueil de l’excès d’esprit.

123. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Écolier extraordinaire, il allait d’instinct vers les intelligences royales, vers les plus divins des poëtes : Homère et Virgile furent ses maîtres, avant le jour où, dans la Bible, il reconnut le livre par excellence, la source même de son propre génie. […] Le carême du Louvre inaugura ces trente années, pendant lesquelles il se soutint dans la perfection par des coups d’éclat où son génie se renouvela sans cesse. […] Ce n’est ni la force du génie, ni le travail assidu, ni la véhémente contention4 qui la font descendre. […] Bossuet eut aussi le génie de la charité chrétienne.

124. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

Il faut se défier de ses portraits et de ses jugements ; car la passion l’aveugle, quand elle ne l’éclaire pas ; mais son génie de peintre et de moraliste l’égale à Molière, à Cervantes, à Shakespeare. […] Ramsay, élève de ce célèbre archevêque, m’a écrit ces mots : « S’il était né en Angleterre, il aurait développé son génie, et donné l’essor sans crainte à ses principes, que personne n’a connus. » Citons encore M. de Sacy : « Le Télémaque est le livre d’un grand poëte, d’un sage, d’un homme de génie, auquel a manqué pourtant l’une des plus précieuses qualités : la candeur, la vraie simplicité d’âme, une certaine naïveté de bon sens, qui fera le charme éternel d’Homère et de Bossuet.

125. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Malherbe. (1555-1628.) » pp. 160-164

Dans notre époque, on a pénétré plus avant, non sans intérêt et sans fruit, dans l’étude des premiers monuments du génie français ; mais nul ne contestera sans doute que de Malherbe seulement date notre littérature classique. […] Mais son principal service fut d’achever l’éducation de notre langue et de la façonner pour l’usage des génies qui illustrèrent notre grand siècle.

126. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Nisard Né en 1806 » pp. 296-300

Nisard s’est imposé le devoir périlleux de représenter le respect des traditions et des principes qui sauvegardent l’intégrité du génie français, à savoir la raison, la mesure, la règle, et ce bon sens délicat qui est la substance même de toute éloquence. […] Le profit des bonnes études Pour que la culture de l’esprit produise ses fruits excellents, il faut entendre la langue des écrivains de génie.

127. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VII. Fontenelle. »

Écoutons Fontenelle : « Tous deux ont été des génies du premier ordre, nés pour dominer sur les autres esprits, et pour fonder des empires ; tous deux, géomètres excellents, ont vu la nécessité de transporter la géométrie dans la physique ; tous deux ont fondé leur physique sur une géométrie qu’ils ne tenaient presque que de leurs propres lumières. […] Que la main du génie qui préside à l’univers saisisse le géomètre, et le transporte tout à coup dans le monde de Descartes : viens, monte, franchis l’intervalle qui te sépare des cieux ; approche de Mercure, passe l’orbe de Vénus, laisse Mars derrière toi, viens te placer entre Jupiter et Saturne ; te voilà à quatre-vingt mille diamètres de ton globe.

128. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre II. »

L’ode varie de ton selon les sujets qu’elle chante : elle est héroïque, si elle célèbre les exploits ou le génie des grands hommes, les grands événements qui agitent le monde ; morale ou philosophique, si elle roule sur un sujet sérieux de morale, d’art ou de science ; badine, si l’objet du chant est simple, léger et gracieux. Horace, chez les Latins, nous a laissé d’admirables modèles de ces différentes espèces d’odes ; son génie facile se pliait à tous les tons, depuis le plus élevé jusqu’au plus simple, depuis l’inspiration pindarique jusqu’au simple billet en vers, à la manière d’Anacréon.

129. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Massillon. (1663-1742.). » pp. 120-123

Châteaubriand, Génie du Christianisme, IIIe partie, livre IV, chap. 3. […] « C’est, a dit Châteaubriand, un beau mot que celui-là, prononcé en regardant le cercueil de Louis-le-Grand », Génie du Christianisme, IIIe partie, l. 

130. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Retz 614-1679 » pp. 22-26

La mort de Richelieu, et l’anarchie d’une régence ouvrirent carrière à son génie turbulent, qui, dans un moment de faveur, réussit à surprendre le chapeau de cardinal. […] Ses mémoires, dit Voltaire, sont écrits avec un air de grandeur, une impétuosité de génie et une inégalité qui sont l’image de la conduite de l’auteur.

131. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

Par son caractère essentiellement instinctif, la naïveté dépend tout entière du génie de l’écrivain ; la rhétorique y est aussi impuissante qu’à l’égard du sublime. […] Quant au naturel, quel génie ne se prête à l’enjouement ? […] Sans prétendre donc, avec Victor Hugo, que le grotesque et le grave, marchant si souvent de front dans la nature, doivent être aussi mêlés et confondus dans l’art, nous pouvons dire qu’il est peu de sujets et peu de génies qui ne se prêtent à l’enjouement du style, que la langue de la plaisanterie forme presque la moitié de la langue populaire, qu’il faut done l’étudier soigneusement, et que si en effet le style enjoué demande plus de naturel encore que le sérieux, cette étude bien dirigée ne servira qu’à perfectionner la nature.

132. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Silvestre de Sacy. Né en 1801. » pp. 522-533

qui ne s’est figuré, avec délices, une petite retraite bien sûre, bien modeste, où l’on n’aurait plus à s’occuper que du beau et du vrai en eux-mêmes, où l’on ne verrait plus les hommes et leurs passions, les affaires et leurs ennuis, l’histoire et ses terribles agitations, qu’à travers ce rayon de pure lumière que le génie des grands écrivains a répandu sur tout ce qu’il représente ? […] Il nous reste du moins leurs ouvrages, où ils ont déposé l’immortelle empreinte de leur âme et de leur génie. […] Sans doute tout le monde ne peut pas faire des livres ; le génie est le partage d’un bien petit nombre ; le talent même n’est pas commun.

133. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre IV. Continuation du même sujet. Historiens latins. »

Leur génie s’enflamme avec le leur, leurs pensées s’élèvent ; et de ce concours admirable, de ce choc sublime de deux grandes âmes, résultent ces traits qui frappent, qui entraînent, qui n’excitent et ne laissent après eux qu’un sentiment, celui de l’admiration la plus profonde. […] Voyez quel parti le génie du grand Corneille a su tirer d’une seule phrase de Tite-Live. […] Mais ce qui est au-dessus de tout, ce qui suffirait pour donner une idée du génie de Tacite, puisque le génie n’est autre chose que la sensibilité, c’est le discours du prince mourant aux amis qui l’environnent.

134. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

Le poète comique n’est pas toujours un homme gai ; c’est souvent, comme Molière, un philosophe sérieux et observateur, qui connait à fond le cœur humain et la société, qui en saisit les côtés faibles et les traduit sur la scène avec génie ou avec esprit. […] Le génie du poète consiste à atteindre cette force comique dont parlaient les anciens, et qui se trouve dans Aristophane chez les Grecs, dans Plaute chez les Latins, e dans Molière chez les Français. […] C’est ainsi que l’Avare et le Misanthrope de Molière sont devenus des types immortels, des individualités morales, animées par le souffle du génie. […] L’auteur qui court après le succès du moment ne se fonde pas une gloire durable : l’auteur de génie qui peint l’homme en général coule en bronze sa propre statue.

135. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

La magnificence est à l’esprit ce que le sublime est au sentiment, les plus hautes conceptions du génie revêtues des plus brillantes couleurs de l’imagination. […] Bientôt ces termes neufs et originaux, employés par les écrivains les plus médiocres, perdent le premier éclat qui les distinguait ; ils deviennent familiers : alors les hommes de génie sont obligés de chercher d’autres expressions, qui souvent ne sont pas si heureuses ; c’est ce qui produit le style forcé et sauvage dont nous sommes inondés. […] Victor Hugo, dans Ruy Blas, un des ouvrages qui prouvent le mieux à quel excès de ridicule le dédain systématique pour la noblesse du ton peut entraîner un homme de génie.

136. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

de Chateaubriand appartient à l’époque qui l’a vu naître, surtout dans Atala et le Génie du Christianisme. […] Le premier hémistiche est complet, mais, dans le second, le mot où manque de son compagnon, là ; « sans songer où, dans quel endroit, je vais, je me sauve là où je puis. » Mais, en vérité, toutes ces formes sont-elles autre chose que des idiotismes que l’on rencontre à chaque ligne et qui relèvent uniquement du génie de la langue ? […] Le goût, l’intelligence du génie de la langue et le tou de l’ouvrage sont les seuls guides à suivre dans ces infractions aux lois ordinaires.

137. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

Ce genre est donc pour le poète une carrière honorable, où peuvent briller à la fois son génie, son savoir et son jugement. […] Les beautés les plus éclatantes des Géorgiques sont répandues dans des digressions de cette nature, où le génie du poète a pu se déployer en liberté : tels sont les prodiges qui accompagnèrent la mort de Jules César, les louanges de l’Italie, le bonheur de la vie champêtre, la fable d’Aristée et l’histoire touchante d’Orphée et d’Eurydice. […] Il n’y a, dans tout le domaine de la poésie, aucun sujet agréable et descriptif qu’un poète didactique, doué du génie de son art, ne puisse s’approprier et introduire dans son ouvrage, pourvu toutefois que de tels épisodes réunissent certaines conditions. […] Ce qui répand le plus de charme et d’intérêt sur l’apologue, c’est la naïveté, ce caractère dominant du génie de La Fontaine. […] Le génie de l’apologue, dit M.

138. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Les préceptes n’en sont pas moins utiles à l’orateur pour perfectionner ses talents, et pour être le frein du génie qui s’égare. […] Combien peu de génies ont-ils su exprimer ce que tant d’auteurs ont voulu peindre ! […] Corneille, ce génie accoutumé à penser des choses sublimes, est guindé en plusieurs endroits. […] Il faut un heureux génie pour saisir ces tons de nature, ces accents vrais que tous les artifices d’une élocution brillante ne sauraient remplacer. […] Les grands génies ne cherchent qu’à simplifier ; les rhéteurs divisent et subdivisent.

139. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gilbert. (1751-1780.) » pp. 297-303

Aux traces d’exagération et d’inexpérience qui s’y découvrent se mêlent des beautés du premier ordre : des éteincelles de génie brillent dans son ode sur le jugement dernier1 ; et la vigueur originale, la véhémence et l’éclat qui distinguent son éloquente invective contre les vices de son siècle attestent à quel point Gilbert, digne successeur de Régnier et de Boileau, était capable de féconder encore et d’agrandir le champ de la satire2. […] La marquise, le duc, pour lui tout est libraire : De riches pensions on l’accable ; et Voltaire Du titre de génie a soin de l’honorer Par lettres qu’au Mercure5 il fait enregistrer… 1.

140. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Calvin, 1509-1564 » pp. -

On sait qu’il fit de Genève la capitale de ce protestantisme dogmatique et rigide dont il façonna l’esprit et les mœurs à l’image de son propre génie. […] Tandis que Rabelais prend les Grecs pour guides, Calvin relève du génie latin, dont il aime la rigueur et l’autorité.

141. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre III. du choix du sujet. » pp. 38-47

Lorsque le génie peut élever et épurer nos âmes, nous faire aimer la vertu, la gloire, la patrie, la liberté, il serait défendu de lui demander pourquoi il se gaspille lui-même dans des sujets insignifiants, ou se prostitue à des sujets ignobles ! […] Sans parler de notre siècle, où les Ailes d’Icare ne sont pas seulement un roman, mais l’histoire de chaque jour, Boileau, oubliant ses propres préceptes, ne méconnaissait-il pas son génie, ne s’ignorait-il pas lui-même, quand il composait l’Ode sur la prise de Namur ; Molière, quand il se faisait le panégyriste du Val de Grâce ; la Fontaine, quand il chantait le quinquina ou la captivité de Saint-Malc ; Corneille, quand il luttait contre Racine, dans Tite et Bérénice, ou contre le mystique anonyme du moyen âge, dans la traduction en vers de l’Imitation de Jésus-Christ ?

142. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — D’Aubigné, 1550-1630 » pp. -

Guerrier, poête, négociateur, théologien, historien, romancier et sectaire, ce gentilhomme a parmi ses contemporains la taille d’un héros auquel manqua seulement ce bon sens politique qui sauva, par le génie d’Henri IV, la religion et la royauté, c’est-à-dire la France d’alors. […] Grand justicier, exécuteur des hautes-œuvres, d’Aubigné ferait penser à Milton, s’il avait le génie plus soutenu.

143. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Malherbe 1555-1628 » pp. 302-309

Il veut dire le bon génie de la France. […] Né avec de l’oreille et du goût, il connut les effets du rhythme, et créa une foule de constructions poétiques adaptées au génie de notre langue.

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