La pièce que l’on joue prend souvent le nom d’action, d’action dramatique. […] L’unité d’action s’explique donc d’elle-même. […] Conduite de l’action. […] Batteux, des Trois unités ; unité d’action. […] Batteux, Ce qui rend une action tragique.
Or l’imitation de l’action est la fable ; car j’appelle fable l’arrangement des parties dont est composée une action poétique. […] Car le bonheur de l’homme est dans l’action. La fin même est action et n’est pas qualité. […] Les poètes tragiques ne composent donc point leur action pour imiter le caractère et les mœurs ; ils imitent les mœurs pour produire l’action : l’action est donc la fin de la tragédie. […] De l’action simple et de l’action implexe.
Qu’entendez vous par la réalité et la vraisemblance de l’action épique ? […] Que faut-il entendre par la grandeur de l’action ? […] Que faut-il pour que l’action soit intéressante ? […] Quelle doit être la durée de l’action épique ? […] Ainsi le temps que doit durer l’action n’est pas exactement fixé.
Le drame est donc la représentation d’une action imitée de la vie humaine. […] Qualités de l’action dramatique. […] Les descriptions ne sont bonnes que quand elles tiennent à l’action et sont amenées par le sentiment. […] Dans la chaleur du dialogue et de l’action, on oublie la forme et le mètre ; le pathétique l’emporte. […] L’action doit toujours marcher vivement au but.
On a défini le poëme dramatique en général, l’imitation d’une action par l’action ; ce qui veut dire la représentation d’une action. […] L’action est complètement achevée. […] Voici en quoi consite cette unité d’action. […] Voyez comme toutes les petites actions qui précèdent cette action principale, concourent à son accomplissement. […] Voilà l’action préparée.
Ainsi toute action poétique doit avoir un nœud. […] L’action de l’épopée est l’action d’un seul homme ou de plusieurs, ou même de tout un peuple. […] Batteux, Qualités de l’action épique. […] Batteux, Nœuds et dénouement de l’action épique. […] Domairon, Poét., Qualités de l’action épique.
L’unité de l’action consiste à faire converger toutes les parties autour d’un centre commun. […] L’unité de l’action n’empêche pas d’y introduire des épisodes, c’est-à-dire certaines actions secondaires et incidentes, qui sont liées à l’action principale : les épisodes doivent varier l’intérêt, et reposer un instant le lecteur. […] L’intérêt est surtout vivement excité, quand l’action avance majestueuse et rapide : il faut qu’elle marche, qu’elle nous entraîne. La Messiade de Klopstock pèche de ce côté ; elle manque d’action : c’est le lyrisme qui y domine. […] Le poète emploie toutes les grandes machines de l’épopée à la conduite d’une action plaisante, où figurent des personnages vulgaires.
Voilà qui suffit sur la tragédie et sur l’imitation en action. […] En effet, les mœurs se révèlent par le principe d’action ; or le principe d’action se rapporte à la fin (de chaque gouvernement). […] C’est pour cela que l’action juste, la justice, est une chose belle. […] Or il est utile qu’on le voie souvent en action. […] Il arrive toutefois que telle ou telle action est la conséquence de telle ou telle condition, et telle autre action celle de telle autre condition.
. — « La comédie est l’imitation des mœurs, mise en action : imitation des mœurs, en quoi elle diffère de la tragédie et du poëme héroïque imitation en action, en quoi elle diffère du poëme didactique moral et du simple dialogue. » (Marmontel, Éléments de littérature, au mot Comédie. […] « De l’aveu des Grecs l’action théâtrale pouvait comprendre une demi- révolution du soleil, c’est-à-dire un jour. […] Dans quel auteur grec notre critique a-t-il lu cette règle sur la durée de l’action théâtrale ? […] Il n’y a qu’à faire passer l’action dans le moins de temps qu’on pourra à moins que le poëte n’eût voulu traiter une histoire qui durât quelques années. […] Car cette unité ne consiste pas à représenter toute l’action dans un cabinet, dans une chambre, mais dans plusieurs endroits contigus que l’œil puisse apercevoir sans peine. » (Commentaire sur le Cid.
Par action, on peut entendre ici une entreprise tout entière ou une série d’actions, pourvu qu’elles concourent toutes au même but. […] L’action doit être héroïque. […] Voilà l’image de l’action. […] L’acte est une partie du drame qui contient une action subordonnée et essentiellement liée à l’action principale. […] On y réussit en substituant une action triviale à une action héroïque.
Qu’entendez-vous par l’unité d’action ? […] L’action doit-elle être vraisemblable et naturelle ? […] Quand l’action est-elle entière ? […] L’action de ta fable est-elle allégorique ? […] On reconnaît l’homme dans l’action des animaux.
Après l’action des sens vient celle de la mémoire, et après l’action de la mémoire est celle de l’imagination. […] D’abord, le sujet ou l’action, ensuite les personnages ou les caractères, enfin la narration. […] Toutefois l’unité dans une action épique n’est pas assez rigoureuse pour exclure tout épisode ou toute action subordonnée. […] L’unité, dans une action épique, suppose que cette action est entière et complète, c’est-à-dire, comme l’explique Aristote, qu’elle a un commencement, un milieu et une fin. […] Son action est conduite avec un art admirable ; il s’élève par une gradation soutenue.
On appelle sujet, la personne ou la chose qui est le principe de cette action. […] L’action qu’exprime le verbe, peut être considérée sous quatre points de vue. […] Alors l’impression de cette action serait reçue ou soufferte par l’enfant. […] Mais dans sa signification la plus étendue, ce verbe n’exprime point d’action ; et les Grammairiens l’appellent verbe substantif. […] L’indicatif exprime l’action d’une manière positive, et forme un sens par lui-même.
Hâle, n. m. action du soleil, de l’air chaud. […] Pause, n. f. cessation d’action. Pose, n. f. action de poser. […] Péché, n. m. faute, action contre la loi de Dieu. […] Saut, n. m. action de sauter.
Dès le premier jour, il aimait dans la guerre, bien plus que le plaisir du combat, ce grand emploi de l’intelligence et de la volonté armées de la force pour un beau dessein, ce mélange puissant d’action humaine et de fortune, qui saisit et transporte les âmes les plus hautes comme les plus simples. […] Il aime ses compagnons ; il respecte le roi et le gouverneur ; mais ni l’affection ni le respect n’altèrent l’indépendance de son jugement et de sa conduite ; il sait, il voit, avec un admirable instinct d’action et de commandement, par quels moyens, à quelles conditions on peut réussir dans ce qu’il entreprend pour le compte du roi et du pays. […] Là elle s’arrête, elle triomphe, elle est fière de son audace ; et parce qu’elle a su s’élever au-dessus de ce qu’elle avait écrit, parce qu’elle a considéré et jugé une action en elle-même, indépendamment des définitions de la science, elle se tient pour satisfaite et en possession de la vérité ; elle se hâte d’appliquer à l’homme tout entier le jugement qu’elle a porté sur l’action ; et déjà lasse d’un travail inattendu, elle ne veut voir en lui que l’auteur du crime qu’elle a eu tant de peine à saisir. […] Ces dons naturels, cette voix tonnante, cette action, tout cela était enseveli dans les livres des rhéteurs ; mais tout cela était ressuscité par Mirabeau. […] Les idées hautes, les actions mémorables, les chefs-d’œuvre, les grands hommes, c’est là votre société familière.
L'action est l'âme du discours, et, souvent, l'orateur lui a dû son triomphe. […] L'action doit être grande, une et entière. […] L'action renferme la cause, le nœud et le dénoûment. […] Toute action dramatique exige une exposition, un nœud et un dénoûment. […] C'est dans l'intervalle d'un acte à l'autre que l'auteur place toute action désagréable à la vue.
. — De l’Action Cicéron dit que l’Action est l’éloquence du corps. Nous dirons, pour ne pas répéter Cicéron que l’action est l’art de débiter un discours d’une manière agréable et persuasive. L’action a trois parties : la Prononciation, le Geste et la Mémoire. […] L’action doit eu être tantôt vive, animée, et tantôt tranquille ; tantôt même cesser absolument, lorsque le discours est calme, ou dans l’extrémité contraire, lorsque la passion est portée au plus haut point. […] Sans elle, l’action n’a plus aucun intérêt : l’orateur qui lit son œuvre ne possède plus ni expression ni mouvement dans sa personne : il est complètement paralysé par les feuilles de papier qu’il tient à la main.
De l’étendue de l’action. […] De l’unité de l’action. […] De l’action simple et de l’action implexe. […] Éléments de l’action implexe : péripétie, reconnaissance, événement tragique.
L’action, c’est-à-dire le principal événement fourni par le sujet doit être une et conduite avec beaucoup d’art. […] L’unité d’action plaît à l’esprit, on aime à voir le fait raconté s’accomplir sans incidents et malgré tous les obstacles ; la duplicité d’action affaiblit au contraire l’intérêt : car, si deux ou plusieurs actions marchent ensemble, elles partagent l’attention ; et, si toutes deux ne sont pas également intéressantes, l’une donne du dégoût pour l’autre. Ce n’est pas qu’on ne puisse ajouter une action incidente à l’action principale. […] On fait alors ce qu’on appelle un épisode, qui, en tout état de choses, doit être court et bien lié à l’action. […] Mais l’intérêt, ce grand et détestable mobile des actions humaines, est la cause souvent de la dégradation de leur talent.
Dans le premier cas, on suit une gradation ascendante, afin que l’intérêt augmente à mesure que l’action ou le discours avance. […] Enfin, le dénouement est le point où se tranche le nœud, où l’action finit. […] Il faut pourtant excepter le cas où l’action se terminerait d’une manière plaisante et agréable. […] Le Nœud les met en action ; il fait naître et accroît l’intérêt. […] Ce genre de narration par ses mouvements d’éloquence, mérite plutôt d’être défini : une action en récit, que récit d’une action.
l’action ; et la troisième ? l’action, toujours l’action. » Plus tard, Cicéron, dans le de Oratore, exprimait la même idée. […] La voix est une des plus puissantes ressources de l’action. […] L’épisode (ἐπεισόδιον, digression) est le récit d’une petite action subordonnée à l’action principale et qu’on pourrait supprimer sans nuire à l’unité de l’œuvre. […] Il doit être court et rare, car le drame vit surtout d’action.
Ces actions sont bonnes lorsqu’elles sont conformes aux loix, soit naturelles, soit humaines, soit divines. […] L’homme privé a un intérêt réel à juger sainement des actions de ses semblables ; et c’est par la connoissance des hommes qu’il se met en état de le faire. Il sait distinguer alors l’action en elle-même, des circonstances et des causes qui l’ont produite. Car une action aura un grand mérite dans un homme, et n’en aura qu’un très-petit dans un autre. […] La vérité dans les discours, la droiture dans les actions, l’aménité dans le caractère ; voilà ce qui fait l’homme vraiment aimable et généralement estimé.
Au dix-septième siècle, au dix-huitième surtout, les successeurs de Molière abusèrent du portrait ; dans Destouches et Gresset, il remplaça l’action. […] Si la disposition en était telle qu’à chaque scène on partit d’un point pour arriver à un point déterminé, en sorte que le dialogue ne dût servir qu’au progrès de l’action, chaque replique serait à la scène ce que la scène est à l’acte, c’est-à-dire un nouveau moyen de nouer ou de dénouer. […] Que le dialogue ne soit donc jamais épisodique, qu’il n’attaque jamais des généralités étrangères à l’action. […] L’action ou le dialogue est en même temps une excellente méthode pour éviter les longueurs. […] Wey, qu’à l’aide d’un incident rattaché au plan général, on peut dépeindre un personnage, le caractériser, le faire connaître, il faut profiler de ce moyen naturel et préférer l’action au récit descriptif.
Enfin, il lui fera faire toutes les belles actions, par lesquelles les plus grands hommes pourraient se signaler dans une pareille entreprise, et il le conduira, de cette manière, jusqu’à l’entier achèvement de l’action principale. […] Actions, sentiments, images, tout doit être tiré du sein de la belle nature. Si ce sont des actions, il faut que dans leur espèce, elles soient aussi belles qu’on puisse l’imaginer, et qu’on ait quelque raison de croire qu’elles ont été ou qu’elles ont pu être réellement faites. […] Non sans doute, parce qu’il conçoit qu’un homme vraiment avare est capable de faire une pareille action. […] Quand le poète raconte une action, c’est la poésie épique.
C’est que la forme me au lieu de je ou moi indiquant nécessairement l’objet de l’action, puisque, par une exception bien rare en français, ce mot se décline, l’esprit le replace naturellement après le verbe qui exprime cette action. […] « Prenait l’essor est la principale action, c’est celle qu’il faut peindre sur le devant du tableau. […] L’action se peint avec toute sa promptitude dans : Déjà prenait l’essor ; elle se ralentirait, si on disait : il prenait déjà l’essor. Pour se sauver vers les montagnes est une action subordonnée, et ce n’est pas sur elle que le plus grand jour doit tomber. […] Enfin, dont le vol hardi avait d’abord effrayé nos provinces, est une action encore plus éloignée ; aussi l’orateur la rejette-t-il à la fin, comme dans la partie fuyante ; elle n’est là que pour contraster, pour faire ressortir davantage l’action principale. » Condillac, Art d’écrire, c. 14.
. — Du mot pars, partie, sont dérivés partiri, partager ; partitio, partition, action de partager ; partitor, qui partage ; partim, en partie ; particula, petite partie, parcelle ; particularis, particulier ; particulatim, par parties. — De l’oriental hur, feu, s’est formé le mot grec πυρ ; d’où, par le changement de p en f, cette famille de mots latins : furor, fureur ; furiosus, furieux ; furens, violent, impétueux ; furibundus, furibond, transporté de fureur, etc. […] Ainsi la lettre l désigne principalement les qualités des objets : facilis, facile ; amabilis, aimable. — La lettre r est surtout relative à l’action : actor, celui qui agit, acteur ; pictor, peintre ; salvator, sauveur, etc. — La lettre c désigne la fixité d’un objet, sa ténacité, sa constance. […] Dans les verbes, la désinence llo marque un diminutif de l’action : cantillo, je chante tout bas, je fredonne ; sorbillo, je bois à petits coups, je buvotte. — La désinence sso désigne un augmentatif : lacesso, je provoque, je harcèle ; incesso (de incedo), je marche avec instance, j’assaille, je poursuis ; capesso (de capio), je m’efforce de prendre ; facesso (de facio), je fais avec empressement, etc. — La désinence sco indique le commencement, et quelquefois la continuité de l’action : albesco, je commence à blanchir ; ardesco, je m’enflamme ; dehisco, je m’entr'ouvre, etc. — Les désinences to, so, co ou xo indiquent la fréquence de l’action : clamitare (de clamare), crier souvent, criailler ; cantitare (de cantare), chanter souvent ; pulsare (de pellere), pousser avec instance ; nexere (de nectere), lier étroitement, entrelacer ; fodicare (de fodere), percer en creusant, etc. […] Ainsi les verbes amare et diligere expriment tous deux l’action d’aimer ; mais ils diffèrent en ce sens que amare signifie aimer d’un amour naturel, de cet amour que Dieu a mis dans le cœur des hommes en les unissant par les liens du sang et de la parenté.