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135. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre II. Défense de Fouquet, par Pélisson. »

« Votre majesté, sire, vient de donner au monde un siècle nouveau (et cela était vrai sous tous les rapports), où ses exemples plus que ses lois même et que ses châtiments commencent à nous changer. […] Tout cela était vrai : et voilà en quoi consiste précisément le courage de le dire, et de le dire à Louis XIV.

136. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Avertissement. »

Ces exercices, il est vrai, sont excellents pour former la pensée et le style ; mais il ne faut pas se renfermer exclusivement dans le discours ; surtout il ne faut pas débuter par là, car c’est le genre de composition le plus difficile. […] Nous croyons cette étude d’une utilité incontestable, non pour former des poètes, — les vrais poètes sont aussi rares que les fleurs de l’aloès, — mais pour donner à la jeunesse une idée de l’harmonie du vers.

137. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre premier. »

Cela est vrai pour tous les genres d’éloquence ; mais cela est indispensable pour celui dont il s’agit ici. […] Nous sentons bien, et l’on sentira comme nous, que cette dernière qualité exige et suppose plus que de l’éloquence ; qu’elle demande tout le courage de la vertu, toute l’énergie du vrai talent.

138. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

si est-ce que = et pourtant il est vrai que. […] monsieur mon amy, il est vrai ; l’Europe ne pouvoit voir aucune mort plus lamentable que celle du Grand Henry272. […] Comme il est bien certain que l’état de la vraie religion, dont Dieu seul a fait les ordonnances, doit être incomparablement mieux réglé que tous les autres. […] Et je crus fermement que par ce moyen je réussirois à conduire ma vie beaucoup mieux que si je ne bâtissois que sur de vieux fondemens, et que je ne m’appuyasse que sur les principes que je m’étois laissé persuader en ma jeunesse, sans avoir jamais examiné s’ils étoient vrais. […] Mais il est vrai qu’autant cet exercice est utile, lorsque l’on en use comme il faut et avec un entier dégagement de passion, autant est-il dangereux lorsqu’on en use mal et que l’on met sa gloire à soutenir son sentiment à quelque prix que ce soit, et à contredire celui des autres.

139. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Se croyant une haute vocation, ils tentent en vain le succès que n’obtient même pas toujours le vrai mérite, et finissent par ne rencontrer que le désespoir, après avoir longtemps lutté contre d’invincibles obstacles. […] Il est vrai qu’il y a une éloquence naturelle. […] Les passions sont naturelles, et en ce sens elles sont bonnes, tant qu’elles n’ont pour objet que les vrais biens que l’homme doit désirer ou les maux qu’il doit fuir. […] Voilà les vrais hommages, voilà le sincère amour que tu as droit d’attendre de tes parents. […] non, sans doute ; mais en conservant le fond du tableau qui est vrai, la convenance exigerait qu’il en adoucît les traits et les couleurs.

140. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre IV. Analyse et Extraits du plaidoyer de Cicéron pour Sextius. »

Nous nous y sommes arrêtés de préférence, parce qu’il offre des rapprochements précieux, des vérités de tous les temps, et qu’il montre à la fois, dans Cicéron, l’homme d’état, le grand orateur et le vrai citoyen. […] Qui ne voit percer, dans tous ces morceaux, l’âme d’un vrai patriote, c’est-à-dire, d’un homme fortement pénétré de l’amour et du désir du bien ; qui ne voit, ne cherche et ne veut que le bonheur de ses concitoyens ? […] Le seul moyen, croyez-moi, d’acquérir de la distinction, des honneurs et de la gloire, c’est d’être estimé et chéri des gens de bien, des hommes sages, des caractères solides ; c’est de connaître le vrai système de notre gouvernement, etc. » 88.

141. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVI. des qualités essentielles du style. — clarté, pureté  » pp. 217-229

Le vrai talent est de contenter à la fois la foule et les hommes d’élite, de se faire entendre des plus vulgaires, en se faisant estimer des plus habiles. […] Je laisserais même au delà du Rhin, sans m’en occuper autrement, cette manie du mysticisme et de l’inintelligible, si elle ne passait le fleuve, accueillie par quelques-uns de nos auteurs qui oublient le mot si vrai de Voltaire : « Ce qui n’est pas clair n’est pas français. » Ce qui n’est pas clair n’est pas français, parce qu’il semble que chaque peuple ayant reçu de la Providence sa mission sur la terre, celle de la France soit de répandre toutes les grandes et utiles vérités, et que, pour maintenir dignement cette noble propagande, il faut savoir rendre la vérité manifeste et accessible à tous. […] Non-seulement le purisme glace toute espèce d’élan, et donne au style une roideur pédantesque, mais souvent il s’oppose au vrai génie de la langue.

142. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

    Est-il vrai ? […] L’auteur a entrepris de développer cette pensée de Pascal : « A ceux qui ont de la répugnance pour la religion, il faut commencer par montrer qu’elle n’est pas contraire à la raison ; puis, qu’elle est vénérable ; faire souhaiter qu’elle soit vraie et montrer ensuite qu’elle est vraie, et enfin qu’elle est aimable. » Le plan, dit La Harpe, est parfaitement tracé ; les preuves sont bien choisies, fortifiées par leur enchaînement et déduites dans un ordre lumineux.

143. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Guizot. Né en 1787. » pp. 469-478

Il est vrai, Strafford, qui n’était pas coupable de trahison selon la loi, en était coupable selon la morale ; et pourtant Strafford était bien autre chose qu’un traître et un coupable. […] Enfin c’était non-seulement un esprit supérieur, mais une âme élevée, en proie, il est vrai, au tumulte des passions mondaines, dépourvue de moralité patriotique, et pourtant capable de conviction, d’affection, de désintéressement. […] Conseils à la jeunesse 2 Jeunes élèves, Au milieu des agitations publiques, vous avez vécu tranquilles et studieux, renfermant dans l’enceinte de nos écoles vos pensées comme vos travaux, uniquement occupés de vous former à l’intelligence et au goût du beau et du vrai.

144. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre III. Troisième espèce de mots. » pp. 8-11

. — Quand un adjectif ne finit point par un e muet, on y ajoute un e muet pour former le féminin : prudent, prudente ; saint, sainte ; méchant, méchante ; petit, petite ; grand, grande ; poli, polie ; vrai, vraie, etc.

145. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre I. Des Poésies fugitives. »

Cela est vrai, puisque le mot mus signifie souris. […] Cela est vrai, puisque vous avez le mot musca qui signifie mouche. […] Cela est vrai, puisque vous avez le mot entier muscatum, qui signifie raisin muscat. […] Cela est vrai, puisque vous avez le mot mustum qui signifie moût, ou vin doux et nouvellement fait.

146. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

dis-je, est-il vrai ?…4 » Se levant à ma voix, Et s’essuyant les yeux du revers de ses doigts : « Trop vrai ! […] Je voudrais bien, une fois encore, goûter le vrai bonheur. […] Comme elle est ressemblante et vraie cette servante du vieux curé !

147. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Ses Pensées sont inspirées par le feu sacré d’une âme éprise du vrai et dévouée au bien de l’humanité. […] La vraie éloquence se moque de l’éloquence ; la vraie morale se moque de la morale4. […] Il est véritablement égaré et tombé de son vrai lieu, sans pouvoir le retrouver.

148. (1852) Précis de rhétorique

Dans la narration, on expose un fait, ou vrai ou supposé vrai. […] Elle doit être naturelle, vraie et bienséante. […] Que faut-il faire pour que la déclamation soit vraie ? […] La fable est le récit d’une action feinte destinée à l’amusement et à l’instruction ; l’apologue est un récit vrai ou fabuleux qui a le même but. […] Dans les deux autres, les césures sont de vrais contresens.

149. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Cousin 1792-1867 » pp. 257-260

Il a porté dans tous ses écrits ces délicates inquiétudes qui visent à la perfection, ce sentiment du beau, du bien et du vrai qui est l’âme du talent. […] Mon cœur n’est-il pas son vrai tombeau ?

150. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

Buffon a dit : Le style, c’est l’homme  ; mot profond et vrai. […] Rien n’est beau que le vrai, le vrai seul est aimable. […] Souvent le simple et le sublime se touchent ; le seul précepte que l’écrivain ne doive pas perdre de vue, c’est celui des convenances : s’il a le sentiment vrai de la nature, son style prendra toujours le ton convenable à chaque sujet. […] En voici quelques exemples : « L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu. » * « Le vrai moyen d’être trompé, c’est de se croire plus fin que les autres. » * « Rien n’empêche tant d’être naturel que l’envie de le paraître. » * La peine a ses plaisirs, le péril a ses charmes. […] Elle ne doit outrer la vérité que jusqu’à une certaine mesure, afin que le lecteur puisse y faire la part du vrai et du faux.

151. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Quoiqu’il soit vrai, en un sens, de dire que la Divinité se mêle de toutes les actions des hommes, cependant il semble que, pour conserver la dignité de cette cause, on ne doit l’employer que dans les entreprises importantes, et même dans les parties les plus importantes de ces entreprises, et lorsque, sans elle, les hommes, faute de lumière ou de force, pourraient se détourner du but où les dieux veulent qu’ils arrivent. […] Il faut donc que la marche de son action, les louanges qu’il donne à ses héros, les situations où il les place, l’intérêt qu’il réunit sur les meilleurs, tout nous dirige vers la vertu, et nous fasse sentir qu’elle seule peut nous procurer le vrai bonheur. […] Viens, parle, et s’il est vrai que la fable, autrefois, Sut à tes fiers accents mêler sa douce voix, Si sa main délicate orna ta tête altière, Si son ombre embellit les traits de ta lumière, Avec moi sur tes pas permets-lui de marcher, Pour orner tes attraits et non pour les cacher. […] Il emploie avec succès le vrai, le vraisemblable, le possible et l’impossible, qu’il présente d’une façon vague et comme dans un nuage, pour dérober à l’esprit la contradiction des idées138 ; et au milieu de ces inventions, il doit toujours conserver les qualités générales de la narration, savoir la brièveté, la clarté, la vraisemblance ; et ses ornements, qui consistent dans les pensées, les expressions, les tours, les allusions, les allégories, etc. […] Il décrit alors le palais de la Sottise et cette déesse elle-même : Stupidité (c’est un nom de la belle), Paraît aux yeux un vrai caméléon, Toujours changeant d’habitude et de ton ; Variant tout, excepté sa prunelle, Où l’on ne vit jamais une étincelle Du feu divin que l’on nomme raison ; Tel que Virgile a peint le vieux Protée, Qui, pour tromper les efforts d’Aristée, À ses regards devenait, tour à tour, Arbre ou rocher, quadrupède ou reptile ; Telle, aux regards de la stupide cour, La déité plaisamment versatile Change de forme à chaque instant du jour.

152. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VI. des mœurs  » pp. 75-88

Eh bien, ce qui est vrai des deux extrémités, de la zone glacée et de la torride, doit l’être également des lieux intermédiaires et de toutes les latitudes. […] Ce qu’il dit à ce sujet est généralement vrai, exceptis excipiendis, bien entendu, et plutôt aussi, me semble-t-il, dans le passé que dans le présent. […] Cousin, qui joignait a l’esprit le plus positif ces grandes vues où le vulgaire des penseurs ne voit qu’une imagination ardente, et qui ne sont pas moins que le regard rapide et perçant du génie, le vainqueur d’Arcole et de Marengo, rendant compte à la postérité de ses desseins vrais ou simulés sur cette Italie qui devait lui être chère à plus d’un titre, commence par une description du territoire italien, dont il tire toute l’histoire passée de l’Italie et le seul plan raisonnable qui ait jamais été tracé pour sa grandeur et sa prospérité.

153. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIII. du corps de l’ouvrage. — argumentation, confirmation, réfutation  » pp. 175-188

Elle se fonde, disent-ils : 1° sur les objets de la pensée : l’honnête, l’utile et leurs contraires sont la matière du genre délibératif ; le vrai, le juste et leurs contraires, celle du genre judiciaire ; le beau et le laid, celle du genre démonstratif ; 2° sur la situation de celui qui écoute : dans le délibératif, il écoute pour approuver ou rejeter l’avis proposé ou combattu ; dans le judiciaire, pour absoudre ou condamner l’individu accusé ou défendu ; dans le démonstratif, pour imiter ou fuir les exemples loués ou blâmés ; 3° sur les différents points de la durée : la délibération porte toujours sur l’avenir, le jugement sur le passé, l’éloge ou le blâme ordinairement sur le présent. Je réponds qu’il n’est pas rare qu’on délibère sur des intérêts actuels, et que, si le jugement porte toujours sur le passé, il en est fort souvent de même de l’éloge ou du blâme, qui ne sont en définitive qu’une espèce de jugement, sauf la sanction pénale ; d’où il suit aussi qu’il y a presque toujours du démonstratif, c’est-à-dire de l’éloge ou du blâme dans le judiciaire et même dans le délibératif ; que le délibératif, en traitant de l’honnête, peut par la même aborder le vrai et le juste aussi bien que le judiciaire ; que si le beau du démonstratif est purement artistique, c’est resserrer le genre dans des bornes trop étroites ; s’il est moral, il rentre dans le vrai, le juste et l’honnête des deux autres genres ; que, tandis que les deux premiers ont un double élément, d’une part, la destination des œuvres oratoires à telle ou telle tribune, de l’autre la nature des idées, le démonstratif n’a que ce dernier, ce qui jette une sorte de confusion dans la division ; que d’ailleurs si cette division pouvait paraître complète dans l’antiquité, elle ne l’est pas pour nous, car à quel genre rattacher l’éloquence de la chaire, qui n’a assurément rien de judiciaire, qui peut passer pour un mélange du délibératif et du démonstratif, sans être absolument ni l’un ni l’autre, et dont il serait peut-être mieux de faire un quatrième genre que l’on pourrait nommer protreptique ou hortatif ?

154. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XV. de l’élocution  » pp. 203-216

On conçoit qu’il arrive parfois qu’une idée vraie et digne soit mal rendue, et qu’une idée fausse et inconvenante plaise, jusqu’à un certain point, par sa forme ; qu’un même sens, comme l’a remarqué Pascal, change selon les paroles qui l’expriment, et que les sens reçoivent des paroles leur dignité, au lieu de la leur donner64. « La seule différence entre Pradon et moi, disait Racine, c’est que j’écris mieux que lui. » Le mot, vrai ou faux, prouve la haute importance que Racine attachait ou était supposé attacher à l’expression. […] Cicéron et Quintilien sont, il est vrai, beaucoup plus explicites.

155. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

Cela est vrai ; mais depuis leur temps nous avons eu de grands maîtres, et grâces à tous, aux anciens comme aux modernes, nous possédons sur ce point un recueil complet de règles avouées par le bon goût. […] Cela est vrai : car dès qu’on veut se servir de termes précis, on ne peut pas choisir ; il faut prendre celui qui rend l’idée avec toutes ses nuances. […] C’est un vrai jeu de mots, que l’on doit bannir du style sérieux. […] Voilà le vrai sublime ! […] Il est vrai qu’il naît de différentes sources, mais il est toujours le même, c’est-à-dire la plus grande hauteur de la pensée humaine.

156. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VI. Des éloges funèbres. »

Abandonnant, à l’imagination l’incertitude de l’avenir, mais ne consultant que leur cœur sur la certitude du présent, persuadés d’ailleurs que le vrai salut du soldat est plutôt dans la mort qu’il trouve au sein de la vengeance que dans la fuite qui ne sauve que sa vie, ils ont évité la honte attachée au titre humiliant de vaincus ; ils se sont en quelque sorte identifiés avec la victoire, et leur âme, exempte de crainte, est sortie du combat avec toute sa gloire, sans avoir même senti pencher la balance du destin ». […] Car la vraie privation n’est point dans l’absence des biens qu’on ne connaît pas, mais dans la séparation des jouissances dont on a longtemps savouré la douceur.

157. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Molière. (1622-1673.) » pp. 29-34

Cela est vrai. […] Cela est vrai, et vous avez raison tous deux.

158. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VIII. Petites pièces anciennes. »

Les Grecs et les Latins n’ont rien en ce genre de si parfait : car il comprend ensemble tout ce qu’il y a de beau dans l’ode pour la magnificence du style, et tout ce que l’épigramme a de grâce pour sa brièveté. » Ce qui est dit ici de la magnificence de l’ode et de la brièveté de l’épigramme manque assurément d’exactitude ; mais il est vrai qu’on cherche à mettre à la fin du sonnet, et même dans ses différentes sections, quelque pensée vive et ingénieuse, comme dans les épigrammes et les madrigaux dont nous parlerons tout à l’heure. […] Le premier sonnet est de d’Etelan, poète bien peu connu, qui a rassemblé plusieurs antithèses ingénieuses et vraies, sur le miroir.

159. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voiture, 1598-1648 » pp. 21-25

À dire le vrai, Monseigneur, vous seriez injuste si vous pensiez faire les choses que vous faites sans qu’il en fût autrement question, ni que l’on prît la liberté de vous en parler. […] Vous vérifiez bien, Monseigneur, ce qui a été dit autrefois, que la vertu vient aux Césars devant1 le temps : car vous qui êtes un vrai César en esprit et en science, César en diligence, en vigilance, en courage, César enfin « en toute rencontre2 », vous avez trompé le jugement ou passé l’espérance des hommes.

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