/ 233
2. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre Ier. Des exercices préparatoires à la composition » pp. 209-224

Un bon moyen encore de rendre une lecture fructueuse, c’est de ne pas lire un seul livre utile sans en faire, non pas l’analyse, ce serait trop demander, mais au moins des extraits à son usage. […] Cette règle veut que l’on commence par les ouvrages les plus utiles, que l’on se garde de passer d’un livre à l’autre sans raison, et que l’on évite de courir de page en page et de sauter du commencement à la fin d’une composition, au lieu de suivre attentivement la marche de l’auteur. […] L’imitation est-elle utile ? […] L’imitation est surtout très utile pour les commençants. […] La traduction est un des meilleurs moyens de rendre fructueuse l’étude des modèles, et un des exercices les plus utiles pour se former à l’art d’écrire.

3. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

La poésie didactique, comme l’indique son nom (διδάσκειν, enseigner), a pour but d’instruire et de communiquer des connaissances utiles. Sans doute, le but final que doivent se proposer tous les genres de poésie et même toutes les compositions littéraires, doit être de faire une impression utile sur l’esprit de ceux qui les lisent. […] Le poème didactique ou philosophique proprement dit, qui occupe le plus haut rang dans ce genre, est un traité régulier roulant sur un sujet religieux, philosophique, scientifique ou littéraire, grave, important et utile. […] L’action de l’apologue est allégorique, puisqu’elle couvre une maxime ou une vérité utile et ingénieusement déguisée, qu’on nomme moralité. […] Il doit, de toute nécessité, être amusant et agréable ; mais il faut aussi qu’il soit utile ; il n’est parfait qu’autant qu’il est à la fois plaisant et moral ; il s’avilit s’il est obscène.

4. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

Les écrits saints ont un avantage bien marqué sur ce que nous offrent de mieux les philosophes profanes : c’est qu’on n’y trouve aucun précepte de conduite, aucune leçon utile, qui ne soient incontestablement vrais, et d’une application également facile et salutaire pour tous les peuples du monde, pour tous les états de la vie. […] Ce passage rappelle un morceau célèbre de Claudien, que nous allons rapporter ici, quoiqu’il se trouve partout, parce qu’il peut nous fournir quelques réflexions utiles, sur la diversité des conséquences que l’on peut tirer d’un seul et même principe, diversement envisagé. […] Ici, au contraire, c’est le code le plus complet, le plus détaillé de tout ce qu’il est indispensable de faire et utile d’éviter, pour travailler à son propre bonheur, puisqu’il est impossible qu’il se trouve ailleurs que dans l’accomplissement de ses devoirs. […] Toujours simples, parce qu’ils sont toujours grands, et cédant au besoin de se rendre utiles, bien plus qu’au désir de se voir célèbres, ils n’ont pu.voir et n’ont du nous dire que ce qu’il y avait de mieux. […] et que deviendrait la société, si cette étrange philosophie était celle de tous ceux qui peuvent se rendre utiles à leurs semblables ?

5. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nicole, 1625-1695 » pp. 72-75

Mais cette patience n’est pas une vertu très-commune ; de sorte qu’il est bien étrange que, ce mérite étant si difficile d’une part et si utile de l’autre, on ait si peu de soin de s’y exercer, au même temps que l’on s’étudie à mille autres choses inutiles et de peu de fruit. […] Or pour cela il est utile de considérer ce qui suit1. […] Ces maux de nos semblables, si nous pouvions les regarder d’une vue tranquille et charitable, nous seraient des instructions d’autant plus utiles, que nous en verrions bien mieux la difformité que des nôtres, dont l’amour-propre nous cache toujours une partie ; ils nous pourraient donner lieu de remarquer que les passions font d’ordinaire un effet tout contraire à celui que l’on prétend.

6. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mignet. Né en 1796. » pp. 504-512

La fortune ayant continué à me favoriser, même à une époque de ma vie déjà avancée, mes descendants seront peut-être charmés de connaître les moyens que j’ai employés pour cela, et qui, grâce à la Providence, m’ont si bien réussi ; et ils peuvent servir de leçon utile à ceux d’entre eux qui, se trouvant dans des circonstances semblables, croiraient devoir les imiter. » Ce que Franklin adresse à ses enfants peut être utile à tout le monde. […] Les bienfaits du travail, les heureux fruits de l’économie, la salutaire habitude d’une réflexion sage qui précède et dirige toujours la conduite, le désir louable de faire du bien aux hommes, et par là de se préparer la plus douce des satisfactions et la plus utile des récompenses, le contentement de soi et la bonne opinion des autres : voilà ce que chacun peut puiser dans cette lecture. […] Ce n’est point sans difficulté qu’il a cultivé son génie, sans effort qu’il s’est formé à la vertu, sans un travail opiniâtre qu’il a été utile à son pays et au monde.

7. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre premier. Objet du genre judiciaire. »

Dans les assemblées politiques, le but de l’orateur est surtout de déterminer ses auditeurs à faire le choix, à prendre le parti qui lui semble le meilleur, le plus convenable et le plus utile par conséquent. […] Son devoir n’est pas de persuader aux juges que ce qu’il dit est bon et utile ; mais de les convaincre que ce qu’il avance est juste et vrai. […] Répétons-le donc encore ici, puisque l’occasion s’en présente naturellement, et ne craignons jamais de revenir souvent sur des vérités utiles : Ce n’est pas au barreau, ce n’est pas dans l’homme public seulement, que cette verbosité est condamnable ; elle est déplacée partout, ridicule partout, lors toutefois qu’elle ne finit pas par être odieuse.

8. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Tous ces biens doivent être l’objet d’une possession assurée, d’une jouissance libérale, utile. […] Est bonne encore toute chose dont le contraire peut être utile aux ennemis. […] Voilà où l’on doit prendre les preuves relatives au bien et à l’utile. […] Or il est utile qu’on le voie souvent en action. […] Car l’utile est un bien pour tel ou tel, tandis que le beau (moral) est un bien absolu.

9. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Les principaux événements, rapportés avec toutes leurs circonstances, rendent une histoire bien agréable et bien instructive, quand ces circonstances sont essentielles, intéressantes et vraiment utiles. […] Il aime qu’on lui montre le cœur humain à découvert, et à démêler les secrets ressorts qui le font mouvoir dans les différentes circonstances de la vie : c’est en cela que l’histoire nous est vraiment utile. […] Sur la terre, c’est le lot de la vertu, et non du génie ; de la vertu utile, grande, bienfaisante, éclatante, héroïque. […] Ainsi, elle peut offrir au lecteur le tableau de ce que les inventions des hommes ont produit, dans les différents siècles, de plus grand et de plus utile. […] Nous ne croyons pas qu’il puisse être donné aux amis de notre littérature aucun travail plus honorable ou plus utile ; et ce que nous nous plaisons d’ailleurs à proclamer avec le public, c’est qu’on ne saurait trouver ni un sujet d’ouvrage plus convenable à l’auteur, ni un auteur mieux disposé ou mieux préparé pour l’ouvrage.

10. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Car comment distinguerez-vous ce qui est juste et utile d’avec ce qui ne l’est pas, s’il n’y a rien de vrai et si les choses ne sont que ce qu’elles nous paraissent ? […] Nous avons énuméré les principaux lieux communs utiles à l’orateur ; nous avons fait plus, nous les avons classés, étiquetés, numérotés, mis dans des cases d’où il pourra successivement les tirer pour les besoins de sa cause. […] — L’éloquence, disait-il, ne mérite le nom d’art qu’autant qu’elle est utile, et elle n’est utile qu’autant qu’elle contribue à rendre les hommes meilleurs. […] Vous croiriez qu’il n’y a pas un détail de ce vaste ensemble qui ne soit fait uniquement pour le plaisir des yeux ; il n’en est pas un qui ne joue un rôle utile dans la machine du monde, et qui ne concoure à son salut et à sa conservation. […] Les colonnes sont faites pour soutenir les temples et les portiques : se peut-il rien de plus élégant et rien de plus utile ?

11. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre IV. Thomas. »

du moins rendons-la utile aux malheureux ! […] Ce peut bien être-là le portrait de la Pythonisse s’agitant sur son trépied, pour s’élever au ton prophétique ; mais ce n’est pas, à coup sûr, celui de l’homme de lettres méditant paisiblement un ouvrage utile ; à moins que ce ne soit celui de Thomas lui-même. […] Il entreprend de diriger les opinions. — La gloire de l’homme qui écrit est donc de préparer des matériaux utiles à l’homme qui gouverne, etc. » Non ; ce n’est point à l’homme de lettres à se mêler de politique : rarement il y entend quelque chose.

12. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Remarques particulières sur chaque espèce de mots. » pp. 46-52

Exemples : Cet homme est utile et cher à sa famille. […] Mais on ne peut pas dire : cet homme est utile et chéri de sa famille, parce que l’adjectif utile ne peut régir de sa famille.

13. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre VII. Septième espèce de mots.  » pp. 41-42

. — La Préposition est un mot qui sert à joindre le nom ou pronom suivant au mot qui la précède ; par exemple, quand je dis : le fruit de l’arbre, de marque le rapport qu’il y a entre fruit et arbre ; quand je dis : utile à l’homme, à fait rapporter le nom homme à l’adjectif utile ; quand je dis : j’ai reçu de mon père ; de sert à joindre le nom père au verbe reçu, etc. ; de, à, sont des prépositions ; le mot qui suit s’appelle le régime de la préposition.

14. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Mais dès que l’utile n’est plus le but de la nature, la variété devient la source du beau. […] Le genre de cet auteur séduit généralement les jeunes écrivains, et cette séduction paraît très naturelle et même utile. […] L’esprit peut quelquefois être utile au barreau, surtout dans une réplique vive. […] En général, ce sont les plus utiles et les plus appropriés aux circonstances qui doivent être préférés. […] Discutez les objets les plus utiles, les plus frappants, les plus persuasifs que votre texte vous suggère, et n’allez pas au-delà.

15. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Nicole. (1625-1695.) » pp. 40-47

Si l’on ne prend point indifféremment toute sorte d’aliments, et si l’on évite avec soin tous ceux qui nous peuvent nuire, si l’on ne sème pas dans ses terres toutes sortes de semences, mais seulement celles qui sont utiles, combien doit-on encore apporter plus de discernement à ce qui sert de nourriture à notre esprit, et ce qui doit être la semence de nos pensées ? […] Ainsi, comme nous nous devons à nous-mêmes la première charité, notre premier soin doit être de travailler sur nous-mêmes, et de tâcher de mettre notre esprit en état de supporter sans émotion les opinions des autres qui nous paraissent fausses, afin de ne les combattre jamais que dans le désir de leur être utiles. […] D’être utiles : acception tombée en désuétude.

16. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Au lieu d’ajouter tout ce qui pouvait être utile, nous nous sommes borné à ce qui nous a paru nécessaire. […] La rhétorique est donc utile à tous, même à ceux qui ne se destinent pas à parler en public. […] Cette manière de trouver les preuves intrinsèques est la seule vraiment utile. […] Néanmoins, nous croyons utile de poser ici quelques principes généraux consacrés par l’usage. […] Le prône ainsi entendu est souvent plus utile que le sermon.

17. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

Les indications suivantes pourront néanmoins être utiles aux commençants. […] N’est-il pas utile de soumettre son travail à la correction d’un autre ? […] Si la description doit plaire, elle doit encore et surtout être utile. […] Cette narration est très utile pour exercer les jeunes gens à la composition. […] Mais un des développements les plus utiles pour rendre le récit intéressant, c’est la démonstration ou description du fait.

18. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

La poésie dramatique, comme toute poésie sérieuse, doit avoir une fin utile, un but moral. […] Racine, en particulier, a soin, dans toutes ses pièces, de faire entendre d’utiles leçons et de sages conseils. […] La comédie de caractère est plus utile et plus difficile que la comédie d’intrigue. […] Il paraît donc évident que le genre dramatique non seulement n’est pas essentiellement mauvais, mais qu’il est bon, utile et moral dans son principe. […] Donne-t-elle toujours des leçons utiles ?

19. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

Est-il une science aussi noble, aussi utile, aussi précieuse ? […] Tous les préceptes y sont fondés sur des principes sages et justes, sur des notions exactes de l’utile et de l’honnête, dont les vertus morales sont la base et la substance. […] Un des ouvrages les plus utiles pour l’instruction des hommes est le sien. […] C’est la morale du chrétien, dont la connoissance est absolument indispensable au chrétien même, et la plus utile de toutes à celui qui ne le seroit pas.

20. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

Les principaux événements rapportés avec toutes leurs circonstances, rendent une histoire bien agréable et bien instructive, quand ces circonstances sont essentielles, intéressantes et vraiment utiles. […] Il en est de même de tous les faits, dont les détails peuvent être utiles aux lecteurs de toutes les classes, au simple citoyen, au militaire, à l’homme d’état, aux souverains mêmes. […] C’est en cela que l’histoire nous est vraiment utile. […] De tous les événements dont l’univers a été le théâtre, il n’en est aucun qui soit aussi frappant, aussi digne de notre attention, aussi grand, aussi utile aux hommes, que l’établissement et la perpétuité du christianisme. […] Elle est fort bien faite, très intéressante, très utile pour les militaires, et curieuse pour tous les lecteurs.

21. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre premier. de la rhétorique en général  » pp. 13-23

La rhétorique est donc utile, parce que, l’intelligence humaine étant perfectible, l’art, c’est-à-dire les méthodes rationnelles de perfectionnement, peut efficacement venir en aide à la nature, c’est-à-dire aux dispositions innées. […] La rhétorique est utile, parce que, le sens intellectuel, auquel elle s’adresse, ayant pour objet les idées et leur expression, c’est-à-dire la perception et l’appréciation de certains rapports, de la même manière que le sens physique perçoit et apprécie des rapports d’un autre ordre, il est évident que si l’observation et l’exercice contribuent à perfectionner celui-ci, ils contribueront également à perfectionner celui-là. […] Ce sont les ailes dont les écrits des hommes volent au ciel. » Et, pour passer du xvie  siècle au xixe , car j’aime à montrer les préceptes réellement utiles et solides maintenus à travers les âges, en dépit des changements d’idées et des caprices de la mode : « Je voudrais, dit le héros d’un roman moderne, m’exprimer de prime abord, sans fatigue, sans effort, comme l’eau murmure et comme le rossignol chante. » Et le raisonneur du livre lui répond avec un grand sens : « Le murmure de l’eau est produit par un travail, et le chant du rossignol est un art.

22. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Avertissement. »

Nous croyons cet ouvrage utile aux élèves qui, après avoir terminé les classes de grammaire, veulent commencer un cours suivi, raisonné, progressif de littérature, où la pratique s’appuie constamment sur les préceptes. L’histoire de la littérature, si intéressante et si utile quand elle est bien faite, suppose toujours une connaissance suffisante des principes de l’art d’écrire, et des genres tant en vers qu’en prose ; sinon elle est peu profitable, et souvent même inintelligible.

23. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Préface. »

Ces efforts des rhéteurs, louables en eux-mêmes, n’ont pourtant rien produit de nouveau ni d’utile : car, depuis Aristote et Quintilien, qui les premiers ont traité de la Rhétorique, les préceptes n’ont varié que dans la forme, le fond est resté le même. […] Avec des préceptes délayés, et de nombreux extraits de bons auteurs, il est facile de faire un cours de Rhétorique c’est-à-dire un volume de 3 à 400 pages ; mais quand on aura composé un nouvel ouvrage, aura-t-on fait quelque chose de plus utile que ce qui existait longtemps avant nous ?

24. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVI. des qualités essentielles du style. — clarté, pureté  » pp. 217-229

Je laisserais même au delà du Rhin, sans m’en occuper autrement, cette manie du mysticisme et de l’inintelligible, si elle ne passait le fleuve, accueillie par quelques-uns de nos auteurs qui oublient le mot si vrai de Voltaire : « Ce qui n’est pas clair n’est pas français. » Ce qui n’est pas clair n’est pas français, parce qu’il semble que chaque peuple ayant reçu de la Providence sa mission sur la terre, celle de la France soit de répandre toutes les grandes et utiles vérités, et que, pour maintenir dignement cette noble propagande, il faut savoir rendre la vérité manifeste et accessible à tous. […] Le solécisme et le barbarisme sont du domaine de la grammaire ; mais à ces vices se rattachent l’archaïsme, le néologisme et le jargon, dont il peut être utile de parler. […] Le novateur utile n’est pas celui qui crée le plus de mots, mais celui qui, par d’heureuses alliances, combine le mieux les mots usuels.

25. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Descartes, 1596-1650 » pp. 11-20

Mais ne proposant cet écrit que comme une histoire, ou, si vous l’aimez mieux, que comme une fable, en laquelle, parmi quelques exemples qu’on peut imiter, on en trouvera peut-être aussi plusieurs autres qu’on aura raison de ne pas suivre, j’espère qu’il sera utile à quelques-uns sans être nuisible à personne, et que tous me sauront gré de ma franchise. J’ai été nourri aux lettres dès mon enfance, et, pour ce qu’on me persuadait que par leur moyen on pouvait acquérir une connaissance claire et assurée de tout ce qui est utile à la vie, j’avais un extrême désir de les apprendre. […] Je savais que les langues que l’on y apprend sont nécessaires pour l’intelligence des livres anciens ; que la gentillesse des fables réveille l’esprit ; que les actions mémorables des histoires le relèvent, et qu’étant lues avec discrétion elles aident à former le jugement ; que la lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés, qui en ont été les auteurs, et même une conversation étudiée en laquelle ils ne nous découvrent que les meilleures de leurs pensées ; que l’éloquence a des forces et des beautés incomparables ; que la poésie a des délicatesses et des douceurs très-ravissantes ; que les mathématiques ont des inventions très-subtiles, et qui peuvent beaucoup servir tant à contenter les curieux qu’à faciliter tous les arts et diminuer le travail des hommes ; que les écrits qui traitent des mœurs contiennent plusieurs enseignements et plusieurs exhortations à la vertu qui sont fort utiles ; que la théologie enseigne à gagner le ciel ; que la philosophie donne moyen de parler vraisemblablement1 de toutes choses et de se faire admirer des moins savants ; que la jurisprudence, la médecine et les autres sciences apportent des honneurs et des richesses à ceux qui les cultivent ; et enfin, qu’il est bon de les avoir toutes examinées, même les plus superstitieuses et les plus fausses2, afin de connaître leur juste valeur et se garder d’en être trompé.

26. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre III. Troisième espèce de mots. » pp. 8-11

Digne de récompense, content de son sort, utile à l’homme, semblable à son père, propre à la guerre. […] L’homme est le régime de l’adjectif utile, parce qu’il est joint à cet adjectif par le mot à.

/ 233