Mignet sait allier le talent de composer et d’écrire, l’ordre, la gravité soutenue, le relief de l’expression, l’éclat de la forme, une tenue un peu puritaine, mais noble, et qui communique à tous ses écrits un caractère de longue durée. […] Un tel sort n’est sans doute pas à craindre pour le pays qui conserve l’amour des nobles études ; qui, après s’être mis à la tête de la civilisation intellectuelle de l’Europe, sait toujours s’y maintenir ; qui a vu depuis cinquante années les grands talents au service des grandes affaires, et qui promet à l’esprit la gloire comme autrefois, et de plus qu’autrefois le gouvernement de l’État.
Le talent de bien décrire suppose une imagination vigoureuse et un goût sûr. […] Le portrait de Voltaire, tracé avec un burin vigoureux par M. de Maistre, peut être cité comme un des plus beaux modèles : N’avez-vous jamais remarqué… — On peut rapporter à cette espèce de description le portrait littéraire, dans lequel l’écrivain doit distinguer le ton, le talent, le génie particulier de l’auteur qu’il veut peindre. […] Il y a dans toute narration deux sortes d’intérêt : l’intérêt du sujet ou intérêt naturel, qui dépend de l’importance de l’événement, comme la bataille de Waterloo, la prise d’Alger ; et l’intérêt de l’art ou de la composition, appelé intérêt artificiel, qui résulte du talent et de l’habileté que l’auteur déploie dans l’invention, dans la disposition et dans l’élocution. […] C’est dans cette complication d’incidents que réside l’intérêt toujours croissant de la narration, et que se manifeste le talent du narrateur. […] On y fait ressortir les aptitudes, les talents, les vertus et tous les titres du protégé à l’intérêt et à la faveur.
Quelque ordre que les gens à talent mettent dans leurs ouvrages, il est rare qu’ils s’y assujettissent, lorsqu’ils travaillent. » Mais, de quelque façon qu’ils s’y prennent, le résultat doit être tel que chaque idée engendre en quelque sorte l’idée suivante ; que celle-ci, en amenant à son tour une autre idée, serve en même temps à la précédente d’explication ou de développement. […] il n’en est pas ainsi ; et les Dieux qui donnent à chacun une part égale de biens et de maux, en vous douant de talents et de vertus, vous ont refusé la santé, strophes 21-24. […] Malheureusement mon courage et mon talent ne vont pas si loin, et c’est ce que je regrette et comme poëte et comme ami dévoué de mon héros.
Il est enjoué, grand rieur, impatient, présomptueux, colère, libertin1, politique, mystérieux sur les affaires du temps : il se croit des talents et de l’esprit ; il est riche. […] Il y a des tempéraments qui ne sont susceptibles que de la politesse, et il y en a d’autres qui ne servent qu’aux grands talents ou à une vertu solide. […] Il y a cependant quelques traits à ajouter : « Giton a toujours le teint frais, le visage plein… l’œil fixe et assuré, les épaules larges… la démarche ferme et délibérée… » Il est toujours “enjoué, grand viveur, impatient, présomptueux, colère, libertin…” Il se croit toujours des talents et de l’esprit ; mais il a de plus son système sur l’état de la société : il croit que les rangs sont bien distribués, que tout y est à sa place, hommes et choses : il est riche.
Les magistrats que le roi envoya tenir les grands jours3 en quelques provinces le connurent dans leur voyage, et sentirent bientôt que son génie et ses talents étaient trop à l’étroit sur un si petit théâtre. […] La véritable cause n’en était peut-être que cette même supériorité de génie et de talents un peu trop mise au jour et trop exercée.
Joints à ses talents, les torts de son caractère lui firent beaucoup d’ennemis et il finit par être leur victime2. […] » Pour ce genre de poésies, dont Rousseau fit présent à notre langue, « il semble, comme l’a remarqué Le Brun, qu’il s’est plu à réserver toute la flexibilité de son beau talent : elles suffiraient pour le placer au plus haut rang, parce qu’il y développe toutes les qualités qui font le grand poëte ».
Admis dans la congrégation de la Doctrine chrétienne, puis professeur de rhétorique à Narbonne, où il brilla par d’ingénieuses bagatelles que couronnaient des académies de province, il attira l’attention de Conrart, qui se plaisait à produire les talents, et devint par son patronage précepteur chez M. de Caumartin, qui lui fit connaître la société la plus choisie. […] Mais son talent coquet et compassé vise trop aux applaudissements : il fait montre de son art, et l’on retrouve dans tous ses discours l’abbé disert qui avait enseigné la rhétorique.
est-ce l’esprit, l’imagination, la critique, l’art de composer, le talent de peindre ? […] Vingt héros, divers de caractère et de talent, pareils seulement par l’âge et le courage, conduisaient ses soldats à la victoire.
De tout temps la lecture des modèles littéraires, c’est-à-dire de ce qu’il y a de plus parfait dans les ouvrages d’esprit, a paru un moyen puissant pour développer le talent et former le style. […] Il n’y a pas un grand homme, pas un sage, qui n’ait fini par restreindre à un très petit nombre d’écrivains favoris l’élite imposante des amis que la lecture lui avait donnés, parmi les maîtres de la parole. — Les commençants qui veulent se former un goût sûr et un bon style, doivent donc lire peu de livres, et les choisir dans le genre de leur talent.
La conséquence évidente de ce qui précède est que l’éloquence est un talent élevé, important pour la société, qui exige du génie naturel et le perfectionnement de l’étude. […] Sous le siècle de Louis XIV, l’Église, toute-puissante et indépendante, attira dans son sein tout ce que la France possédait de talents supérieurs. […] Le premier de ces orateurs possédait à un haut degré le talent d’émouvoir et de maîtriser les imaginations. […] Les écrits de Gerbier ne donnent qu’une bien faible idée de son talent ; ils ne révèlent pas le grand orateur. […] Le talent de la parole produit toujours un grand effet.
Au sein de votre paix s’instruit l’adolescence, Le talent y mûrit, ennoblissant les cœurs ; L’art s’y montre riant à la rieuse enfance : Tel rit à l’herbe tendre un parterre de fleurs.
Plus simplement on la définit le talent de persuader. […] L’intrigue supplante les plus grands talents. […] Un dialecticien qui aurait eu à prouver sa juste reconnaissance pour le poète Archias, son précepteur, se serait exprimé avec la sécheresse que voici : « Nous devons principalement consacrer nos talents à la défense de ceux qui les ont formés ; or, le poète Archias a formé mes talents, donc je dois les employer à sa défense. » Bien différente est la méthode de l’orateur romain. […] Voyez le plaidoyer de Cicéron pour Cœlius, accusé d’avoir voulu empoisonner l’un de ses créanciers, dans une pensée cupide, quel talent y déploie le défenseur ! […] Que d’autres mains s’illustrent par de vains talents ; le seul talent digne de Rome est celui de conquérir le monde et d’y faire régner la vertu.
« C’est ici, dit Chamfort, La Fontaine dans tout son talent, avec sa grâce et sa variété ordinaires. […] Dans le contraste de ce sujet avec le précédent éclate la souplesse du talent de La Fontaine : la marche de la laitière est en effet aussi vive, preste et dégagée, que la montée du coche a été lente et laborieuse.
L’étude et la visite ont leurs talents à part ; Qui se donne à la cour, se dérobe à son art, Un esprit partagé rarement s’y consomme, Et les emplois de feu demandent tout un homme. […] Cet amour de travail, qui toujours règne en eux, Rend à tous autres soins leur esprit paresseux, Et tu dois consentir à cette négligence Qui de leurs beaux talents te nourrit l’excellence. […] Ayez donc des talents !
Des préambules substantiels, où la biographie éclaire la critique, offriront donc, comme en miniature, tous les traits saillants d’un caractère ou d’un talent. […] Mais qui les pourrait supporter lorsque, aussitôt qu’ils se sentent un peu de talent, ils fatiguent toutes les oreilles de leurs faits et de leurs dits ? […] Mais son talent coquet et compassé vise trop aux applaudissements : il fait montre de son art, et l’on retrouve dans tous ses discours l’abbé disert qui avait enseigné la rhétorique. […] Il a des talents, et il n’en fait pas bon usage. […] Il y a des tempéraments qui ne sont susceptibles que de la politesse, et il y en a d’autres qui ne servent qu’aux grands talents ou à une vertu solide.
Le genre épistolaire est très borné ; il ne contient réellement que les lettres simples et familières, écrites avec un talent remarquable, et que l’on a jugées dignes d’intéresser le public ou d’être proposées comme modèles.
Telle est la différence des langues, que, malgré les efforts et le talent rare du traducteur, cette répétition pleine de charme et de sensibilité dans le latin, n’est plus en français qu’une recherche froidement élégante, un tour précieux et maniéré28. […] car c’est toujours là qu’il en faut revenir, pour avoir en tout genre l’exemple et le modèle du vrai beau ; et quoique de nos jours même on ait prostitué un talent enchanteur, et justement célèbre jusqu’alors, pour essayer d’avilir jusqu’au mérite poétique et littéraire des livres saints,40 il n’en reste pas moins vrai que c’est là, et là seulement que la poésie est constamment un langage céleste, quelque sujet qu’elle traite, et qu’Homère et Pindare sont les seuls qui puissent rivaliser Moïse et les prophètes, par l’élévation de leur génie et la majesté de l’expression. […] … C’est se jouer sans pudeur de son talent, c’est insulter à l’esprit, que d’en faire un usage aussi déplorable. […] Aignan soit ce qu’elle peut devenir entre ses mains ; mais elle annonce assez de talent, et l’auteur montre assez de confiance dans la critique, pour que l’on puisse bien augurer de ses efforts et de son zèle.
Né avec de grands talents, mais avec les inclinations les plus perverses, il se laissa emporter par l’ambition de changer le gouvernement de la république, et forma une conjuration, dans laquelle il eut l’adresse de faire entrer des gens de tous les états. […] -C., avec une ambition démesurée, et avec tous les talents propres à la satisfaire. […] Il joignait à de grands talents de l’esprit, de grandes qualités du cœur. […] Ce qui rehausse la gloire de Turenne, c’est qu’à ses grands talents militaires, il joignait toutes les qualités de l’homme social, toutes les vertus de l’honnête homme, et celles du vrai chrétien.
Il ignore son art, et c’est son art suprême, on sait en effet que Lafontaine ne se doutait pas de la hauteur de sou talent. […] Le dialogue est une composition agréable où l’on peut déployer, comme dans la conversation, les ressources de son esprit ; pour y réussir il faut du talent ; les bons dialogueurs sont rares. […] On peut puiser une description à quatre sources différentes : 1° dans la nature, en représentant quelque scène solennelle ou quelque objet touchant, qui se présente journellement à nos yeux, depuis la fleur qui cache ses parfums sur les bords du ruisseau, jusqu’à la foudre qui brise les chênes séculaires et à la tempête qui bouleverse les mers ; 2° dans la société, en peignant les événements qui se passent soit au sein de la famille soit sur ce théâtre mobile où les hommes déploient, tantôt en public, tantôt dans les réunions et soirées, leurs talents, leurs mœurs, et l’infatigable activité de l’esprit ; 3° dans le cœur humain ; l’écrivain y découvre les ressorts secrets qui font mouvoir les sociétés, il étudie les mouvements les passions, il y sonde les mystères de la conscience ; pour cela il s’étudie lui-même ; son cœur est comme un écho où viennent se répercuter tous les bruits de ceux qui 1’environnent ; 4° dans l’idée d’une puissance suprême : la pensée prend son essor par de là les limites du monde périssable ; elle va dans une région supérieure chercher de plus nobles images, s’empare de ces mystérieux rapports qui unissent le ciel et la terre, et nous fait respirer d’avance un parfum d’immortalité. […] Malheur au narrateur qui emploie son talent à réhausser de coupables passions !
Défendre à l’écrivain cette liberté d’allure, ces écarts d’imagination qui vont si bien à certaines natures d’élite, c’est afficher un rigorisme nuisible au talent. […] Le génie de Beethoven et le talent de Félicien David feront succéder au calme embaumé du matin les mugissements et les éclats de l’orage, puis ramèneront bientôt après la sérénité ; mais ces mille bruits se fondront toujours, ici, dans la grande voix du désert, là, dans l’harmonie universelle de la nature pastorale.
C’est ce talent si rare, et qu’il avait au dernier degré, qui lui tint tous ses amis si entièrement attachés toute sa vie, malgré sa chute, et qui, dans leur dispersion, les réunissait pour se parler de lui, pour le regretter, pour le désirer, pour se tenir de plus en plus à lui, comme les Juifs pour Jérusalem, et soupirer après son retour, et l’espérer toujours, comme ce malheureux peuple attend encore et soupire après le Messie1 1. […] « Fénelon avait cet heureux genre d’esprit, de talent et de caractère, qui donne infailliblement de soi, à tout le monde, l’idée de quelque chose de meilleur que ce qu’on est.
Il a porté dans tous ses écrits ces délicates inquiétudes qui visent à la perfection2, ce sentiment du beau, du bien et du vrai qui est l’âme du talent. […] Il s’était fait comme une habitude de l’éloquence ; car il ne pouvait guère écrire ou parler sans reproduire les deux caractères de son talent, la grandeur et la passion. » 2.
Un évêque, connu pour devoir toute son éloquence au talent de son secrétaire, disait un jour à Piron : « Eh bien, M. […] Le droit de tout dire sans exception de forme serait une dispense de talent.
Si l’on se sent un talent décidé pour ce genre de poésie, il faut, ou attaquer des personnages imaginaires, ou s’armer contre les vices généraux de la société, et faire des épigrammes morales, telles que celle-ci de J. […] Il est facile de voir que ces petits contes diffèrent essentiellement par leur objet, et même par la nature du talent qu’ils exigent, des pièces précédentes ; mais comme ils ont une forme et des dimensions à peu près pareilles, on a été porté à les confondre, et on les a réunis en effet.
Talent souple et fertile qui suffit à tout avec de l’esprit, il mêla au sel gaulois du vieux temps les goûts de son siècle, l’à-propos et l’art d’exciter les passions en les amusant ; il est le plus remuant des Parisiens, le Gil Blas de l’époque encyclopédique. […] S’ils font ensemble un autre ouvrage, pour qu’il marque un peu dans le grand monde, ordonné que le noble y mettra son nom, le poëte son talent.