Toutes les fois que l’excessive concision du texte rendait quelques additions nécessaires, elles sont distinguées avec soin du reste de la phrase, de façon que le lecteur en puisse juger au premier coup d’œil.
Mais devant qui oserions-nous lever les yeux, si nous avions laissé à d’autres le soin de défendre la liberté des Grecs contre Philippe ? […] Pour nous, qu’auront épargné vos soins, délivrez-nous au plutôt des périls qui nous menacent, accordez-nous le salut et la tranquillité ».
Tableau des figures II Les rhéteurs ont analysé les lois du langage avec autant de soin que celles du raisonnement. […] On feint, pour ne pas fatiguer son public, de passer sur des choses qu’on a bien soin de lui dire. — Je ne vous peindrai pas… Vous dirai-je ?..
On ne sait point distinguer l’accessoire du principal, et on croit que le sujet est d’autant mieux traité qu’on a pris soin de tout dire. […] Ayez soin toutefois de ne parcourir que les sommités des choses d’une manière rapide et presque inaperçue. […] Pour bien déclamer, vous aurez soin, avant tout, de consulter la nature et de suivre son impulsion. […] Pour réussir dans le prône, le prédicateur préparera avec soin tout ce qu’il doit dire. […] Du reste, les Romains donnèrent aussi plus de soin à la forme oratoire qu’à l’étude du droit.
Je dors ici76 dix heures toutes les nuits, et sans que jamais aucun soin me réveille. […] Je vous commets173 au soin de nettoyer partout, et surtout, prenez garde de frotter les meubles trop fort, de peur de les user. […] Veuve en 1660, elle allait retomber dans la détresse, quand Louis XIV lui confia le soin d’élever les fils de madame de Montespan, alors toute-puissante. […] Je loue extrêmement la reconnaissance que vous témoignez pour tous les soins que votre mère a pris de vous. […] Quels soins !
Il faut en bannir avec soin les mots qui riment ensemble, éviter de même la rencontre des voyelles qui, en se heurtant, peuvent former un son désagréable : car, comme le dit Boileau, La plus noble pensée Ne plaît point à l’esprit, si l’oreille est blessée1. […] C’est un soin que l’auteur aurait pu aisément lui épargner, en disant : cet illustre infortuné fut conduit à Pignerol, où M. de Saint-Mars était commandant. […] Ils veulent lui donner des grâces de leur façon ; ils la tournent, ils la serrent ; et après bien des soins, ils arrivent à être entortillés, pour avoir voulu être délicats, et à être obscurs, pour avoir eu envie d’être vifs. […] Ce sont donc là des façons de parler toutes nouvelles, que les hommes de goût réprouvent, et que les bons écrivains ont le plus grand soin d’éviter.
Les langues, à les analyser avec soin, ne sont presque toutes qu’un recueil d’images, que l’habitude a mises au rang des dénominations primitives, et qu’on emploie sans s’en apercevoir. […] On évitera ce défaut, si on a soin de ne jamais revêtir l’idée que pour l’embellir, et de ne jamais embellir que ce qui mérite de l’être. […] Fléchier, faisant la topographie d’un hôpital, dans l’Oraison funèbre de Marie-Thérèse, n’emploie que des expressions convenables pour exprimer des choses dégoûtantes : Voyons-la dans ces hôpitaux… Il est évident que le style poétique demande, comme nous le verrons dans le traité de la Poésie, plus de soin sous le rapport de la convenance et de la dignité, que n’en réclament les ouvrages en prose. […] La première condition pour s’exprimer correctement dans une langue, c’est d’en étudier avec soin la grammaire, depuis les notions les plus élémentaires jusqu’aux règles les plus compliquées de la syntaxe.
Grâce à leurs soins, il gagna le rivage, Et rappela ses esprits doucement ; Tant qu’à la fin, ayant repris courage : « Beau sire Dieu ! […] Les curieux, pour me connaître, Avec grand soin me font la cour.
…………… J’ai vécu plus que toi ; mes vers dureront moins ; Mais au bord du tombeau, je mettrai tous mes soins À suivre les leçons de ta philosophie, À mépriser la mort, en savourant la vie, À lire tes écrits pleins de grâce et de sens, Comme on boit d’un vin vieux qui rajeunit les sens. […] Plus tard la place est occupée ; les affaires, les soucis, les soins de chaque jour la remplissent, et il n’y a plus guère moyen qu’avec un trop grand effort de repousser la vie présente qui nous envahit de tous côtés et qui nous déborde, pour aller se reporter en idée à trois mille ans en arrière1.
Il porta comme vous la pourpre vénérable De qui le saint éclat rend nos yeux éblouis ; Il veilla comme vous d’un soin infatigable ; Il fut ainsi que vous le cœur d’un roi Louis. […] La suivante est conforme aux règles : Je suis difficile à trouver, Et plus encore à conserver Les curieux pour me connaître Avec grand soin me font la cour.
Je n’ai instruit aucun mortel avec autant de soin que vous ; je vous ai mené par la main au travers des naufrages, des terres inconnues, des guerres sanglantes et de tous les maux qui peuvent éprouver le cœur de l’homme. […] « Si la possession de ces provinces fût devenue ton partage par ma mort, j’aurais certes bien mérité de mon fils, en lui laissant un patrimoine si riche et augmenté par mes soins. […] Il a toujours soutenu la cause de Syracuse, il a fait tous ses efforts pour dissuader ses concitoyens d’entreprendre la guerre, et a entouré de soins les Syracusains qui ont séjourné dans sa ville. […] Comme il me paraît aussi inutile que ridicule d’amasser du superflu, et que mon petit champ cultivé avec soin me fournit le nécessaire, pourquoi me tourmenterais-je à la poursuite des richesses ? […] J’avais sept frères, habitant notre palais ; tous, en un seul et même jour, furent précipités dans les sombres demeures, moissonnés par la main de l’impitoyable Achille, au milieu des troupeaux confiés à leurs soins.
Il est bien plus vraisemblable que les soins importants de l’épiscopat, la nécessité et le désir de s’y livrer tout entier, déterminèrent Bossuet à renoncer à la chaire, où il ne reparut plus que de temps en temps, pour l’illustrer à jamais par ses belles oraisons funèbres.
Nous lui conseillons aussi, comme une chose bien importante, de procurer à ses élèves des modèles d’analyse littéraire, et, dans la correction des thèmes ou des compositions latines, de leur communiquer de vive voix ou par écrit un texte corrigé qu’il aura préparé avec le plus grand soin, en s’aidant de son expérience, de ses études approfondies sur la langue latine ; en s’aidant surtout du texte original d’où ces thèmes ou ces compositions ont dû être tirés.
Et dans un autre endroit : La Grèce, en ma faveur, est trop inquiétée : De soins plus importants je l’ai crue agitée. […] Il arrive quelquefois que l’infinitif qui régit le pronom qui précède, est sous-entendu ; et alors le participe ne prend ni genre ni nombre : = il a obtenu toutes les grâces qu’il a voulu : = il s’est donné tous les soins qu’il a dû : = il a employé tous les moyens qu’il a pu. […] Ainsi il y a une faute dans cette phrase : = si l’on ne voit pas briller les grands talents aussi communément dans les gens de basse condition, comme dans les autres ; c’est faute de soins et de culture : il fallait dire, que dans les autres. […] Il faut éviter avec soin ces sortes de constructions, et prendre un autre tour. […] Il faut avoir soin de n’employer le pléonasme, que quand il doit donner au discours, ou plus de grâce, ou plus de netteté, ou plus d’énergie.
Enfin y a-t-il aucun vice que l’honneur du monde ne mette en crédit, si peu qu’il ait de soin de se contrefaire ? […] « Les branches de ce grand arbre se verront rompues dans toutes les vallées2 » ; je veux dire, ces terres et ces seigneuries, qu’il avait ramassées comme une province, avec tant de soin et de travail, se partageront en plusieurs mains, et tous ceux qui verront ce grand changement diront en levant les épaules et regardant avec étonnement les restes de cette fortune ruinée : Est-ce là que devait aboutir toute cette grandeur formidable au monde ? […] Mais ces remèdes ne se peuvent trouver qu’avec beaucoup de soin et de patience ; car il est malaisé d’examiner les expédients praticables, et ce n’est pas à moi à discourir sur ces choses. […] Je sais que la paix est le vrai temps d’accomplir parfaitement toutes ces choses ; mais comme la nécessité de faire et de soutenir une grande guerre exige aussi qu’on s’applique à ménager les forces des peuples3, je ne doute point, Sire, que Votre Majesté ne le fasse plus que jamais, et que dans le prochain quartier d’hiver, aussi bien qu’en toute autre chose, on ne voie naître, de vos soins et de votre compassion, tous les biens que pourra permettre la condition des temps.
Mais moi, qui dans le fond sais bien ce que j’en crois, Qui compte tous les jours vos défauts par mes doigts, Je ris quand je vous vois, si faible et si stérile, Prendre sur vous le soin de réformer la ville, Dans vos discours chagrins, plus aigre et plus mordant Qu’une femme en furie, ou Gautier3 en plaidant. […] qu’est devenu ce temps, cet heureux temps, Où les rois s’honoraient du nom de fainéants, S’endormaient sur le trône, et, me servant sans honte, Laissaient leur sceptre aux mains ou d’un maire ou d’un Aucun soin n’approchait de leur paisible cour : [comte ?
Son premier soin sera donc de mettre l’ordre le plus clair, le plus précisât le plus exact dans la distribution et l’arrangement des matières. […] C’est un travail presque mécanique qui ne demande que de l’attention, et que tout le monde peut faire en y donnant le soin convenable.
Elle nous fera voir qu’Aristote a consacré des veilles au théâtre et s’est donné le soin de réduire en préceptes l’art de faire des comédies. […] que nous savons peu ce que nous faisons, quand nous ne laissons pas au ciel le soin des choses qu’il nous faut, quand nous voulons être plus avisés que lui, et que nous venons à l’importuner par nos vœux aveugles et nos demandes inconsidérées !
Mais il faut éviter avec soin de finir ce vers par un mot de trois syllabes, tel que celui-ci : Cūltŏr ŏdōrātǣ diυĕs Arābs sĕgĕtēs.
S’il réunit, en effet, ce triple avantage, nous serons assez récompensé du temps et des soins que nous a coûtés une tâche plus longue et plus difficile qu’on ne serait peut-être tenté de le croire d’un simple travail de compilation, d’agencement et d’exposition. […] Il n’a reçu de ses mains avec reconnaissance et confiance que son œuvre d’érudition qu’il a vaillamment continuée ; mais il a feuilleté avec froideur son œuvre littéraire, et en prenant dans sa succession, sous le regard défiant de Malherbe, la langue française enrichie, par ses soins, des trésors nationaux et des trésors antiques, il n’en a gardé que ce qui pouvait aider à sa noble éloquence et satisfaire son goût sévère ; il y a laissé ce je ne sais quoi de « court, de naïf, de hardi, de vif et de passionné » que quelques-uns seulement regrettaient avec Fénelon. […] Bossuet : Il fallait cacher la pénitence avec le même soin qu’on eût fait (caché) les crimes (Or. fun. de la Reine d’Angleterre) ; 6° L’emploi logique de fût que (où nous mettons soit que) quand le verbe principal est au passé ; 7° L’emploi, imité du latin, de l’imparfait du subjonctif dans le sens du conditionnel passé ou de : Plût à Dieu que (voy. […] Il appert donc que par cette consideration la licence d’abuser des dons de Dieu est desia aucunement restreinte, et que cette reigle de sainct Paul est confirmee, de ne point avoir soin de nostre chair pour complaire à ses cupiditez, ans quelles si on pardonne trop elles iettent de terribles bouillons sans mesure. […] J’étois alors313 en Allemagne, où l’occasion des guerres qui n’y sont pas encore finies m’avoit appelé ; et, comme je retournois du couronnement de l’empereur vers l’armée, le commencement de l’hiver m’arrêta en un quartier où, ne trouvant aucune conversation qui me divertît, et n’ayant d’ailleurs, par bonheur, aucuns soins ni passions qui me troublassent, je demeurois tout le jour enfermé dans un poêle314, où j’avois tout le loisir de m’entretenir de mes pensées : entre lesquelles l’une des premières fut que je m’avisai de considérer que souvent il n’y a pas tant de perfection dans les ouvrages composés de plusieurs pièces, et faits de la main de divers maîtres, qu’en ceux auxquels un seul a travaillé.
J’ai eu soin de faire accorder, autant qu’il m’a été possible, non seulement le sens, mais encore la forme de la question avec la réponse, afin que l’élève puisse saisir presque toujours dans celle-là le premier mot de celle-ci. […] Il ne suffit pas, pour être clair, de posséder les qualités constitutives de la clarté, il faut encore avoir le soin d’épargner au lecteur ou à l’auditeur tout travail d’esprit, et s’efforcer, pour cela, de bannir de son style toute cause d’obscurité. […] On les orne de toutes les grâces de l’élocution, et l’on a grand soin surtout de supprimer les mots or et donc, qui annoncent trop le raisonnement. […] En écrivant, on a soin de placer toujours une lettre capitale au commencement de chaque vers. […] Nos anciens poètes se permettaient l’hiatus : Saint-Gelais, Théophile, Regnier, Marot ne prenaient aucun soin de l’éviter ; on en trouve même encore des exemples dans Malherbe ; mais depuis il a été sévèrement banni de la poésie.
Il brille dans la satire littéraire qui veut de l’esprit et de la malice ; s’il écrit souvent avec moins de soin que Boileau, il a des traits plus heureux et plus piquants. […] Sa langue, travaillée avec soin, est harmonieuse et colorée, mais elle n’est pas toujours précise. […] Montesquieu. – On s’habitue mal à l’ingratitude et vos soins méritaient un tout autre salaire. […] C’est à nous autres, gens d’études, qu’on laisse le soin de raconter le passé, ce devrait être l’occupation des hommes d’État dans leur retraite. […] Plus sage, j’aurais mis tous mes soins à bien vivre.
que nous savons peu ce que nous faisons quand nous ne laissons pas au ciel le soin des choses qu’il nous faut, quand nous voulons être plus avisés que lui, et que nous venons à l’importuner par nos souhaits aveugles et nos demandes inconsidérées ! […] Je loue extrêmement la reconnaissance que vous témoignez pour tous les soins que votre mère a pris de vous. […] Au contraire, redoublez vos soins pour assaisonner de facilités et de plaisirs proportionnés à son naturel le travail que vous ne pouvez lui épargner. […] Il est vrai qu’on lui épargnait assez le soin de se faire valoir947 ; mais combien d’autres n’auraient pas laissé de prendre948 encore un soin dont on se charge si volontiers, et dont il est si difficile de se reposer sur personne ? […] mais ce sont là les soins de l’autorité, ce n’en est pas le plaisir.
Quand la tendre sollicitude d’un père et ses soins multipliés pour ses enfants ont-ils été rendus par des images plus vraies et sous des traits plus touchants que ce qu’on va lire ? […] Le temps, dans sa course incertaine, Traverse tes soins et tes vœux.
C’est un soin tranquille et modéré, mais fréquent et presque continuel, que vous devez prendre, non par vanité et par ambition, mais par fidélité pour remplir les devoirs de votre état, et pour soutenir votre famille4 Il ne faut y mêler ni empressement ni indiscrétion5 ; mais sans rechercher trop les personnes considérables, on peut les cultiver, et profiter de toutes les occasions naturelles de leur plaire. […] Vous croyez peut-être que je m’estime fort heureux d’être pourvu de l’emploi que j’exerce auprès de vous : désabusez-vous encore, Monsieur ; je ne m’en suis chargé que pour obéir au Roi et faire plaisir à Monseigneur, et nullement pour le pénible avantage d’être votre précepteur ; et afin que vous n’en doutiez pas, je vais vous conduire chez Sa Majesté, pour la supplier de vous en nommer un autre, dont je souhaite que les soins soient plus heureux que les miens.