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92. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Thiers Né en 1797 » pp. 265-270

Une couronne tombe avec fracas, entraînant la tête auguste qui la portait. […] Les partis se suivent, se poussent à l’échafaud, jusqu’au terme que Dieu a marqué aux passions humaines ; et de ce chaos sanglant sort tout à coup un génie extraordinaire qui saisit cette société agitée, l’arrête, lui donne à la fois l’ordre, la gloire, réalise le plus vrai de ses besoins, l’égalité civile, ajourne la liberté qui l’eût gêné dans sa marche, et court porter à travers le monde les vérités puissantes de la révolution française.

93. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Sainte-Beuve 1804-1870 » pp. 291-295

Montaigne est mort : on met son livre sur son cercueil ; le théologal Charron6 et mademoiselle de Gournay7, celle-ci, sa fille d’alliance, en guise de pleureuse solennelle, sont les plus proches qui l’accompagnent, qui mènent le deuil, ou portent les coins du drap, si vous voulez. […] Nous avons ouvert le cercueil avec Fontaine12 ; nous avons revu son visage non altéré ; une centaine de religieuses, plus brillantes de charité que les cierges qu’elles portaient dans leurs mains1, l’ont regardé, ce visage d’un père, à travers leurs pleurs ; les principales, en le descendant à la fosse, lui ont donné de saints baisers, et toutes ont chanté jusqu’à la fin la prière qui crie grâce pour les plus irrépréhensibles ; et puis, les jours suivants, dans le mois, dans l’année, les voilà qui se mettent à mourir, et les messieurs aussi2 ; ils meurent coup sur coup, frappés au cœur par cette mort de M. de Sacy, joyeux de le suivre, certains de le rejoindre, oui certains, grâce à l’humble et tremblant espoir du chrétien, et redisant volontiers, comme lui, d’une foi brûlante et soupirante : « O bienheureux purgatoire3 ! 

94. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

C’est un philosophe qui entreprend l’éloge d’un monarque philosophe, dans la vraie signification du mot : tout doit donc porter ici le caractère de l’homme et offrir le ton du genre. […] L’un d’eux prit la parole : « Nous avons vu dans l’Asie le sol qui nous portait s’écrouler sous nos pas, et nos trois villes renversées par un tremblement de terre. […] Il portait l’habillement des Barbares, et tenait une massue à la main.

95. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IX. Poésies fugitives. »

Il est facile de voir que ces petits contes diffèrent essentiellement par leur objet, et même par la nature du talent qu’ils exigent, des pièces précédentes ; mais comme ils ont une forme et des dimensions à peu près pareilles, on a été porté à les confondre, et on les a réunis en effet. […] La Motte savait bien qu’en réunissant tous ces traits, la pensée se porterait d’abord sur l’Amour, auquel ils paraissent convenir. […] Mais qu’en quittant cette troupe gloutonna,     Un plaideur aille, dans l’instant,     Chez un autre où l’on gruge autant,     De ses fonds porter le restant,         C’est là ce qui m’étonne.

96. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — CHAPITRE PREMIER. Du genre léger on des poésies fugitives » pp. 75-95

Martial, né en Espagne, l’an 40 de notre ère, a laissé treize livres d’épigrammes sur lesquelles il a porté lui-même le jugement suivant : Sunt bona, sunt quædam mediocria, sunt mala plura, Quæ legis hic : aliter non fit, Avite, liber. […] Louis voulut ainsi couronner sa vaillance, Afin d’apprendre aux siècles à venir Qu’il ne met point de différence Entre porter le sceptre et le bien soutenir. […] Il porta comme vous la pourpre vénérable De qui le saint éclat rend nos yeux éblouis ; Il veilla comme vous d’un soin infatigable ; Il fut ainsi que vous le cœur d’un roi Louis.

97. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Il faut que tout y tende à porter la plus vive lumière et la plus forte conviction dans les esprits. […] Rousseau, dans le jugement qu’il a porté sur cet admirable poëme. […] Thésée survient ; et les discours interrompus que lui tient Aricie portent le trouble dans son âme. […] Nul autre poëte comique n’étoit plus digne de le porter. […] Elles portent toutes l’empreinte d’un génie vif, gai et vraiment comique.

98. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 140-145

Au moment que le roi se vit saisi, la violence de son tempérament et la fureur où un combat si long et si terrible avait dû le mettre firent place tout à coup à la douceur et à la tranquillité ; il ne lui échappa pas un mot d’impatience, pas un coup d’œil de colère ; il regardait les janissaires en souriant, et ceux-ci le portaient en criant Allah, avec une indignation mêlée de respect. […] Vauvenargues a écrit une belle page sur Voltaire, où il le célèbre « comme ayant porté chez les étrangers, dès sa jeunesse, la réputation de nos lettres, dont il a reculé toutes les bornes ».

99. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gresset. (1709-1777.) » pp. 291-296

Il était là maintes filles savantes Qui mot pour mot portaient dans leurs cerveaux Tous les noëls1 anciens et nouveaux. […] Sœur Mélanie, en guimpe toujours fine, Portait l’oiseau : d’abord aux spectacteurs Elle en faisait admirer les couleurs, Les agréments, la douceur enfantine ; Son air heureux ne manquait point les cœurs.

100. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Descartes, 1596-1650 » pp. 9-14

Sa vie tout entière fut dévouée à la vérité ; mais son principal titre à la reconnaissance de l’avenir est le Discours de la Méthode, où il porta la prose française à sa perfection : c’est un modèle de netteté, de justesse et d’exactitude. […] Monsieur, j’ai porté ma main contre mes yeux pour voir si je ne dormais point, lorsque j’ai lu dans votre lettre que vous aviez dessein de venir ici, et maintenant encore je n’ose me réjouir5 de cette nouvelle que comme si je l’avais seulement songée.

101. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Maintenon 1635-1719 » pp. 94-99

Cette subite grandeur lui suscita bien des ennemis, et l’on ne saurait nier que ses incontestables vertus ressemblent parfois au talent de se rendre nécessaire ; mais si elle ne fut pas étrangère à toute arrière pensée d’ambition, s’il est plus facile de la respecter que de l’aimer, on doit pourtant reconnaître qu’elle n’a jamais séparé l’honnêteté de l’habileté Elle excella par la tenue, la justesse, la mesure et le bon sens pratique ; elle porta simplement une haute fortune, et s’en servit pour faire le bien, surtout lorsqu’elle fonda Saint-Cyr (1685), création qui suffirait à honorer son nom. […] La tolérance Lettre à M. d’Aubigné On m’a porté sur votre compte des plaintes qui ne vous font pas honneur.

102. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Florian 1755-1794 » pp. 473-479

On y voudrait plus de naïveté, une touche plus forte, quelques-unes de ces expressions créées qui portent un écrivain à la postérité ; mais sa gentillesse et sa finesse lui assurent le second rang dans un genre où un maître a tellement excellé qu’il rend toute concurrence impossible1. […] Moi, je vais vous porter ; vous, vous serez mon guide Vos yeux dirigeront mes pas mal assurés ; Mes jambes, à leur tour, iront où vous voudrez.

103. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Mon fils, dit la souris, ce doucet est un chat,   Qui, sous son minois hypocrite,   Contre toute ta parenté   D’un malin vouloir est porté. […] et que serait-ce Si vous portiez une maison4 ?  […] Elle porta chez lui ses pénates un jour8 Qu’il était allé faire à l’Aurore sa cour9 Parmi le thym et la rosée. […] Portait sayon de poil de chèvre2. […] Il n’était point d’asiles Où l’avarice des Romains Ne pénétrât alors, et ne portât les mains.

104. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

J’interroge un assistant qui me répond : « C’est le prince***, mort il y a deux jours, et qu’on va porter en terre, l’office terminé. » C’est un indifférent qui annonce une nouvelle à un indifférent ; je n’ai pas besoin de dire qu’ici toute périphrase serait tout à fait déplacée. […] ce n’est plus alors Henriette d’Angleterre que l’on va porter à Saint-Denys ; le sentiment demandera la périphrase : « Encore ce reste tel quel va-t-il disparaître, cette ombre de gloire va s’évanouir, et nous l’allons voir dépouillée même de cette triste décoration. […] Quand on dit dans la conversation : montez en haut, descendez en bas, il n’a seulement qu’à dire, s’entr’aider mutuellement, il s’est porté à la dernière extrémité, etc. ; quand on parle, comme certains pamphlétaires, de l’économie domestique de la maison, ce qui peut se traduire par l’arrangement de la maison de la maison de la maison, il y a réellement périssologie.

105. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Molière, 1622-1673 » pp. 43-55

il n’y a chose si innocente où les hommes ne puissent porter du crime, point d’art si salutaire dont ils ne soient capables de renverser les intentions, rien de si bon en soi qu’ils ne puissent tourner à de mauvais usages. […] La philosophie est un présent du ciel ; elle nous a été donnée pour porter nos esprits à la connaissance d’un Dieu par la contemplation des merveilles de la nature ; et pourtant on n’ignore pas que souvent on l’a détournée de son emploi, et qu’on l’a occupée publiquement à soutenir l’impiété. […] Croyez-vous qu’il suffise d’en porter le nom et les armes, et que ce nom soit une gloire d’être sortis d’un sang noble, lorsque nous vivons en infâmes ?

106. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

Il faut que tout y tende à porter la plus vive lumière et la plus forte conviction dans les esprits. […] C’est ce qu’a fait Rosset dans ces vers sur le fumier, tirés de son poème sur l’agriculture : Des restes les plus vils se forme cet engrais, Qui va porter la vie au fond de vos guérets. […] Ainsi, par d’heureux soins toujours entretenus, Tour à tour aux guérets ils portent leurs tributs. […] …………………………………………………………………… Ils ne savent donc pas ces vulgaires rimeurs, Quelle force ont les arts pour corrompre les mœurs : Ils ne savent donc pas que leurs plumes grossières Referment les sillons tracés par les lumières, Combien il est affreux d’empoisonner le bien, Et de porter le nom de mauvais citoyen. […] On peut citer, entre autres exemples de naïveté, le Savetier et le Financier, la Laitière et le Pot au lait, et le début de la fable, les Femmes et le Secret : Rien ne pèse tant qu’un secret : Le porter loin est difficile aux dames, Et je sais même sur ce fait Bon nombre d’hommes qui sont femmes.

107. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VII. Vers, stances, classification des poèmes. »

On appelle hiatus ou bâillement la rencontre dans un même vers de deux voyelles sonores, l’une à la fin d’un mot, l’autre au commencement du mot suivant, comme dans porté ici. […] 4º Les poèmes proprement dits, ou grands poèmes, dont le sujet est assez développé et dont la lecture est assez longue pour qu’on ait été porté à les diviser en plusieurs parties appelées chants ou livres.

108. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Calvin, 1509-1564 » pp. -

C’est qu’on ne leur vouloit point conceder de porter chausses decouppees7, ce qui ha esté defendu en la ville il y ha douze ans passés. […] Elles ne pouvaient porter que deux anneaux.

109. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Lacordaire 1802-1861 » pp. 279-285

Huit ans après, porté à l’Assemblée nationale par les suffrages de l’admiration publique, il se démit de son mandat après la journée orageuse du 15 mai. […] Rentré de l’école ou du collége, il lui fallait porter le pain chez les clients, se tenir dans la chambre4 publique avec tous les siens, et subir les inconvénients d’une perpétuelle distraction.

110. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — De Laprade Né en 1812 » pp. 576-582

Elle est de vos aînés l’espoir et le trésor ; Portez-la fièrement, sans en perdre une goutte ; Portez-la devant vous comme un calice d’or.

111. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Corneille, 1606-1684 » pp. 26-31

Sa nature stoïcienne le portait par une affinité secrète vers les Romains et les Espagnols. […] Vous m’avez voulu faire passer pour simple traducteur, sous ombre de soixante et douze vers que vous marquez sur un ouvrage de deux mille, et que ceux qui s’y connoissent n’appelleront jamais de simples traductions ; vous avez déclamé contre moi, pour avoir tu1 le nom de l’auteur espagnol, bien que vous ne l’ayez appris que de moi, et que vous sachiez fort bien que je ne l’ai célé à personne, et que même j’en ai porté l’original en sa langue à Monseigneur le Cardinal votre maître et le mien ; enfin, vous m’avez voulu arracher en un jour ce que près de trente ans d’étude m’ont acquis ; il n’a pas tenu à vous que, du premier lieu où beaucoup d’honnêtes gens me placent, je ne sois descendu au-dessous de Claveret2 ; et pour réparer des offenses si sensibles, vous croyez faire assez de m’exhorter à vous répondre sans outrage, de peur, dites-vous, de nous repentir après, tous deux, de nos folies.

112. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Il se convertit sur le tard et brusquement, à quarante-huit ans, et porta dans sa guerre aux « pédanterie, latinerie, pindarisme et pétrarchisme », le fanatisme d’un néophyte et l’esprit de discipline d’un soldat. […] Il enseigna à Lausanne, il porta la parole au colloque de Poissy (voir au Musée du Luxembourg le chef-d’œuvre de M.  […] Ronsard a porté la peine d’un double tort : son impatient et intempérant genie a brusqué la langue et ne s’est pas réglé. […] Jamyn portèrent son corps sur leurs épaules à l’église des Grands-Augustins, où il fut enterré. […] Mais les ailes de sa muse gracieuse et fleurissante, toutes diaprées de vives couleurs, ne le portent pas si haut.

113. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

En outre, il est incontestable que la plupart des auteurs qui ont écrit depuis 1800, et surtout depuis 1828, ont témérairement porté le ravage dans toutes les parties de la littérature française. […] Plus des deux tiers de ses pièces ont pour premier rôle une femme dont elles portent ou pourraient porter le nom, et toutes les femmes de son théâtre remplissent de grands rôles, mais toujours des rôles conformes à la vérité, aux convenances, et appropriés à leur sexe. […] Désaltéré, porté ! […] Va porter cet argent à celui qui t’envoie. […]                                  Le gendre que je prends M’engage à la porter à neuf cent mille francs.

114. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Pour t’élever de terre, homme, il te faut deux ailes, La pureté du cœur et la simplicité : Elles te porteront avec facilité Jusqu’à l’abîme heureux des clartés éternelles. […] Les palmes dont je vois ta tête si couverte Semblent porter écrit le destin de ma perte. […] Le cinquième était grand, tapissé tout exprès De rameaux enlacés pour conserver le frais, Dont chaque extrémité portait un doux mélange De bouquets de jasmin, de grenade et d’orange. […] Mais, dis-moi, te portais-je à la gorge un poignard ?

115. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

Ce n’est point sur le plan, sur la succession des idées que notre étude vient de porter, mais sur la manière dont les idées analogues sont rendues par les deux écrivains. […] Pour harmoniser ces différentes pensées entre elles, pour qu’il y règne un accord parfait, il faut porter son attention sur trois points principaux, qui sont : 1° L’accord des pensées entre elles pour donner au sujet l’unité ; 2° La transition d’une pensée à l’autre ; 3° La gradation. […]                                  Comme il disait ces mots, Du bout de l’horizon accourt avec furie,             Le plus terrible des enfants Que le Nord eut portés jusque-là dans ses flancs.

116. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Moi, d’un pas inégal je suivais mes grands frères10, Et les astres sereins s’allumaient dans les cieux, Et les mouches volaient dans l’air silencieux, Et le doux rossignol, chantant dans l’ombre obscure, Enseignait la musique à toute la nature, Tandis qu’enfant jaseur, aux gestes étourdis, Jetant partout mes yeux ingénus et hardis1, D’où jaillissait la joie en vives étincelles, Je portais sous mon bras, noués par trois ficelles, Horace et les festins, Virgile et les forêts, Tout l’Olympe, Thésée, Hercule, et toi, Cérès, La cruelle Junon, Lerne et l’hydre enflammée, Et le vaste lion de la Roche Némée2. […] Certaines éditions portent : sans jamais perdre terre. […] Les enfants ont toujours porté bonheur à la muse de M.

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