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2. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mignet. Né en 1796. » pp. 504-512

Aussi l’histoire n’a-t-elle vraiment existé que dans les siècles éclairés et les pays libres. […] Un tel sort n’est sans doute pas à craindre pour le pays qui conserve l’amour des nobles études ; qui, après s’être mis à la tête de la civilisation intellectuelle de l’Europe, sait toujours s’y maintenir ; qui a vu depuis cinquante années les grands talents au service des grandes affaires, et qui promet à l’esprit la gloire comme autrefois, et de plus qu’autrefois le gouvernement de l’État. […] Ainsi les pays se rapprochent, les esprits s’unissent, les pensées s’échangent, et, vainqueur de la nature, l’homme, reportant ses regards de sa demeure sur lui-même, aspire à découvrir, par l’observation et par l’histoire, les lois même de l’humanité. […] Le génie ne s’imite pas ; il faut avoir reçu de la nature les plus beaux dons de l’esprit et les plus fortes qualités du caractère pour diriger ses semblables, et influer aussi considérablement sur les destinées de son pays. […] Ce n’est point sans difficulté qu’il a cultivé son génie, sans effort qu’il s’est formé à la vertu, sans un travail opiniâtre qu’il a été utile à son pays et au monde.

3. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Montesquieu. (1689-1755.) » pp. 130-139

Montesquieu fut un des hommes qui auraient pu épargner à notre pays ces douloureuses épreuves. […] Il y avait dans ce pays deux hommes bien singuliers : ils avaient de l’humanité ; ils connaissaient la justice ; ils aimaient la vertu. […] Dans ce pays heureux, la cupidité était étrangère ; ils se faisaient des présents où celui qui donnait croyait toujours avoir l’avantage. […] Il mettait les Macédoniens à la tête des troupes et les gens du pays à la tête du gouvernement : aimant mieux courir le risque de quelque infidélité particulière (ce qui lui arriva quelquefois) que d’une révolte générale. […] Les Romains conquirent tout pour tout détruire : il voulut tout conquérir pour tout conserver ; et, quelque pays qu’il parcourût, ses premières idées, ses premiers desseins, furent toujours de faire quelque chose qui pût en augmenter la prospérité et la puissance.

4. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Guizot. Né en 1787. » pp. 469-478

Il aime ses compagnons ; il respecte le roi et le gouverneur ; mais ni l’affection ni le respect n’altèrent l’indépendance de son jugement et de sa conduite ; il sait, il voit, avec un admirable instinct d’action et de commandement, par quels moyens, à quelles conditions on peut réussir dans ce qu’il entreprend pour le compte du roi et du pays. […] Washington est, dès cette époque, l’Américain éminent, le représentant fidèle et supérieur de son pays, l’homme qui le comprendra et le servira le mieux, soit qu’il s’agisse de traiter ou de combattre pour lui, de le défendre ou de le gouverner1. […] Dès que la querelle s’éleva, Washington fut convaincu que la cause de son pays était juste, et qu’à une cause si juste, dans un pays déjà si grand, le succès ne pouvait manquer. […] Fier et passionné, il s’égara sans jamais s’abaisser ; infidèle à la cause de son pays, il se dévoua sans réserve, quel que fût le péril, à la cause de son maître ; ambitieux, capricieux, déréglé, il savait pourtant aimer, estimer, résister et servir le roi contre la cour, et tout en poussant avec ardeur sa fortune, braver de puissantes défaveurs. […] Robinson, lui exprima en termes vifs et brillants la reconnaissance de l’assemblée pour les services qu’il avait rendus à son pays.

5. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

Agésilas devint un héros et fut le sauveur de son pays. […] Ce pays est la Chine. […] Les Espagnols reconquirent, pied à pied leur pays. […] Charles d’Anjou se rendit maître de tout le pays. […] Arrivé dans le pays, vous vous êtes caché.

6. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Mais les Athéniens aussi possèdent beaucoup d’autres pays soumis à leur puissance, et ils feront venir par mer ce qui leur manque. […] Avons-nous quitté notre pays pour aller ravager des contrées étrangères ? […] On a raison de dire que cet immense attirail de guerre ne tiendra pas dans les pays que vous voulez envahir : mais c’est là un désavantage de plus. […] c’est seulement quand j’ai abandonné leur pays, que j’ai essuyé un échec. […] Qu’un pays t’honore ?

7. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce premier volume. » pp. 365-408

Elle est aujourd’hui habitée par des Maures, des Grecs, des Arabes, des Turcs, qui en sont les souverains, et des Cophtes qui sont les naturels du pays. […] On l’appelle assez souvent le Dieu de la Thrace, parce qu’il faisait son séjour ordinaire dans ce pays, dont les habitants étaient très belliqueux. […] Il arrose, entre autres pays, l’Égypte, et se jette dans la Méditerranée par sept embouchures suivant les anciens, mais par cinq seulement suivant les modernes. […] Accompagné de Minerve, cachée sous la figure de Mentor, son gouverneur, il courut les mers pour chercher son père, qui errait en divers pays depuis la prise de Troie. […] Après la prise de cette ville, il erra pendant dix ans sur la mer, et dans divers pays, où il courut les plus grands dangers.

8. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume. »

Elle tirait son nom d’Auson, un des premiers rois de ce pays. […] Il fut proclamé roi de ce pays, le 27 juin 1693, par le cardinal Radziejouski, primat du royaume. […] Tout ce pays, à l’exception de deux ou trois places, fut conquis dans l’espace de deux ans, et Godefroi fut élu par les Princes croisés roi de Jérusalem. […] Il était né, en 1518, à Semur en Bourgogne, et mourut, en 1653, aux eaux de Spa, bourg d’Allemagne, dans le pays de Liège. […] C’est le même que le Scamandre, qui reçut son nom de Scamander, venu de l’île de Crète dans ce pays avec une colonie.

9. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VI. des mœurs  » pp. 75-88

Cependant, bien que chaque individu ait en lui quelque chose de typique, et soit, comme on l’a dit, un microcosme, il n’est pas seul au monde, et, tout en s’étudiant soi-même, il ne doit point perdre de vue les autres, dans les diverses modifications que peuvent leur faire subir le climat, l’âge, le sexe, le tempérament, le pays, le siècle, la religion, les institutions politiques et sociales, les relations de famille, l’éducation, les occupations enfin, et les habitudes journalières. […] Oui, messieurs, donnez-moi la carte d’un pays, sa configuration, son climat, ses eaux, ses vents, et toute sa géographie physique ; donnez-moi ses productions naturelles, sa flore, sa zoologie, etc., et je me charge de vous dire a priori quel sera l’homme de ce pays, non pas accidentellement, mais nécessairement, non pas à telle époque, mais dans toutes. » Tout en approuvant les idées de M. […] Voyez quel caractère d’originalité elle a donné à l’histoire, sous la plume de Montesquieu, de Niebuhr, de Thierry ; et si parfois l’imagination a entraîné l’un ou l’autre de ces écrivains au delà de la vérité historique, l’excès ou le défaut dans l’application n’altère point la valeur du précepte que Boileau a formulé dans l’art poétique : Des siècles, des pays étudiez les mœurs, Les climats font souvent les diverses humeurs. L’action de la religion et de la constitution politique rentre évidemment dans le titre Pays et siècle.

10. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Courier, 1773-1825 » pp. 447-454

Je veux voir la patrie de Proserpine, et savoir un peu pourquoi Pluton a pris femme en ce pays-là. […] Tant y a que nous sommes au fin fond de la botte, dans le plus beau pays du monde, et assez tranquilles, n’étaient la fièvre et les insurrections. […] Quant à la beauté du pays, les villes n’ont rien de remarquable, pour moi du moins ; mais la campagne, je ne sais comment vous en donner une idée : cela ne ressemble à rien de ce que vous avez pu voir. […] On s’y rendait autrefois, comme vous savez, de tous les pays du monde.

11. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Vigny 1799-1863 » pp. 530-539

La main se réfléchit sur les meubles vernis ; Nul tableau sur les murs ne fait briller l’image D’un pays merveilleux, d’un grand homme ou d’un sage ; Mais, sous un cristal pur, orné d’un noir feston, Un billet en dix mots qu’écrivit Washington8. […] Nous sommes en pays protestant. […] La propreté est de tous les pays ; mais en Angleterre et en Amérique, comme en Hollande, elle est presque une manie. […] Oui, cette relique est sainte, — car Washington est le plus grand homme de tous les pays et de tous les âges.

12. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Delille 1738-1813 » pp. 464-472

Le pays natal ……………Après vingt ans d’absence, De retour au hameau qu’habita mon enfance, Dieux ! […] Aujourd’hui, les instituteurs ne se reconnaîtraient point dans cette fantaisie ; car leur savoir est étendu ; ils rendent au pays les plus sérieux services. […] Le maire, embarrassé, lui dit : Voyez ; il va, Il rencontre un voisin qui guère n’y rêva, Et là-dessus le prend ; l’autre répond à vue De pays, et voilà sa statistique sue. […] Comparez à l’élégie d’Hégésippe Moreau sur la Voulzie, jolie rivière du pays où s’écoula son enfance : S’il est un nom bien doux, fait pour la poésie, Oh !

13. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

La vallée de Chamonix était plongée dans le deuil ; des avalanches avaient écrasé plusieurs villages ; presque tous les troupeaux, principale richesse du pays, avaient été détruits. […] Quel intérêt présentent, en particulier, les voyages dans les pays étrangers ? […] Voltaire demande encore que l’histoire d’un pays étranger ne soit point jetée dans le même moule que celle de France ; il veut une topographie exacte des pays dont on parle, et des détails sur la vie de chaque peuple. […] L’agriculture réclame d’abord notre attention ; c’est d’elle que vivent la plupart des Français et c’est, en grande partie, de sa situation que dépend celle du pays tout entier. […] Il nous a présenté l’homme tel qu’il devrait être, donnant ainsi à son siècle, à son pays, les modèles que doivent imiter les rois et les héros.

14. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

Fénelon donne l’exemple de la générosité : il envoie le premier toutes les récoltes de ses terres, et l’émulation gagnant de proche en proche, les pays d’alentour font les mêmes efforts et l’on devient libéral même dans la disette. […]     Deux pigeons s’aimaient d’amour tendre :     L’un d’eux s’ennuyant au logis,     Fut assez fou pour entreprendre     Un voyage en lointain pays.’ […] On dirait que, contraint par quelque lampe merveilleuse, un génie de l’Orient l’a élevé pendant une des mille et une nuits, et l’a dérobé au pays du Soleil, pour le cacher dans ceux du brouillard avec les amours d’un beau prince. […] Un Paysage du Berri La partie sud-est du Berri renferme quelques lieues d’un pays singulièrement pittoresque. […] écrase du talon Ce pays qui fut pourpre et n’est plus que haillon.

15. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — La Satire Ménippée, 1594 » pp. -

Il y avait alors dans Paris quelques hommes de haute science et de saine gaieté qui detestaient les grimaces des Seize, et ne leur pardonnaient pas les maux dont souffrait le pays. […] Je n’ay point leu les livres, ny les histoires, et annales de France, et n’ay que faire de sçavoir s’il est vray qu’il y ait eu des Paladins et Chevaliers de la Table ronde qui ne faisoyent profession que d’honneur et de deffendre leur Roy et leur pays, et fussent plustost morts que de recevoir un reproche, ou souffrir qu’on eust faict tort à quelqu’un. […] De là, il volait et rançonnait le pays.

16. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

Quand j’ai voyagé dans les pays étrangers, je m’y suis attaché comme au mien propre ; j’ai pris part à leur fortune, et j’aurais souhaité qu’ils fussent dans un état florissant. […] Je suis un bon citoyen ; mais dans quelques pays que je fusse né, je l’aurais été tout de même. […] Je voulus l’attraper, et je me dis en moi-même : Il faut que je me mette dans mon fort ; je vais me réfugier dans mon pays. […] Mais, lorsque les légions passèrent les Alpes et la mer, les gens de guerre, qu’on était obligé de laisser pendant plusieurs campagnes dans les pays qu’on soumettait, perdirent peu à peu l’esprit de citoyens ; et les généraux, qui disposèrent des armées et des royaumes, sentirent leur force et ne purent plus obéir. […] Il a conservé l’accent gascon, qu’il tient de son pays, et trouve en quelque façon au-dessous de lui de s’en corriger.

17. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Je visitai d’abord les peuples qui ne sont plus : je m’en allai m’asseoir sur les débris de Rome et de la Grèce, pays de forte et d’ingénieuse mémoire, où les palais sont ensevelis dans la poudre, et les mausolées des rois cachés sous des ronces. […] Nos amis notre pays, le désir trop souvent confondu de savoir la vérité, l’inutile effort vers le bien, le découragement inquiet de l’âme qui s’élance vers la lumière et qui retombe, sont-ils au fond de notre tristesse mêlés, je le veux bien, à cette inévitable lie qui dort toujours dans le cœur de l’homme ? […] Montaigne décrit ainsi la campagne de Rome telle qu’elle était il y a environ deux cents ans : « Nous avions loin sur notre main gauche l’Apennin, le prospect du pays mal plaisant, bossé, plein de profondes fendaces, incapable d’y recevoir nulle conduite des gens de guerre en ordonnance ; le terroir nu, sans arbres, une bonne partie stérile, le pays fort ouvert tout autour et plus de dix milles à la ronde, et quasi tout de cette sorte, fort peu peuplé de maisons. » (Note de Chateaubriand.) […] Ces perroquets à tête jaune, comme les flammants roses, ne se trouvent pas en ce pays.

18. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Dès que la querelle s’éleva, Washington fut convaincu que la cause de son pays était juste, et qu’à une cause si juste, dans un pays déjà si grand, le succès ne pouvait manquer. […] Au milieu de son mal, l’avenir de son pays et de la bonne politique dans son pays était sa constante préoccupation. […] Ce pays diffère par son aspect, et plus encore par les mœurs de ses habitants, de la plupart des provinces de France. […] Rarement on trouve des hauteurs assez élevées au-dessus des autres coteaux pour servir de point d’observation et commander le pays. […] Affranchir ton pays d’un pouvoir monarchique ?

19. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Marchons avec l’aide de Dieu et, après les avoir vaincus, réduisons leur pays en notre pouvoir. » — Et ses compagnons décident par acclamation qu’il faut marcher. […] Si vous entendez dire du chef d’un peuple libre qu’il est désintéressé, qu’il aime son pays et qu’il a fait de grandes choses, dites, sans hésiter, qu’il est éloquent. […] Quelle paix que celle qui fait tomber devant le Macédonien tous les pays de la Grèce et lui ouvre le chemin de l’Attique ! […] Dans le grand combat qu’il soutint pour la liberté de son pays contre l’ambition de la Macédoine, on ne le vit jamais biaiser, jamais transiger, jamais recourir à des moyens que l’honneur réprouve. […] Il lui reprocha son administration, il lui imputa les malheurs de la guerre et l’asservissement de son pays.

20. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Elle comprend le pays Chartrain, le Dunois et le Vendômois. […] Il parait qu’en voyageant dans ce pays La Fontaine y vit beaucoup de bossus, ce qui lui inspira cette fantaisie. […] monseigneur, dit l’écuyer, dans les pays que j’ai parcourus avant d’être à votre service, j’en ai vu, par la foi que je vous dois, d’une taille bien plus grande, et un, entre autres, gros comme un bœuf. — Belle fourrure, répond le chevalier, pour un chasseur habile ; et il chemine en silence. […] oui, dans ce canton : j’aime ce pays-ci ; Et Justine, d’ailleurs, me plaît beaucoup aussi. […] Il en est de la part que nous prenons aux lieux communs de la vie humaine comme de celle que nous prenons au sol et au territoire d’un pays : le coin qui nous appartient est celui qui a le plus d’intérêt pour nous.

21. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Quelques jours après survinrent certains commissaires, députés par le roi, pour ériger la gabelle271 au pays de Saintonge, lesquels m’appelèrent pour figurer272 les îles et pays circonvoisins de tous les marais salants du dit pays. […] C’est un pays à souhaiter et à peindre, que j’ai choisi pour vaquer à mes plus chères occupations et passer les plus douces heures de ma vie. […] On place en ce pays-là la cuisine au second étage. […] c’est bien moi qui dois dire qu’il n’y a plus de pays fixe pour moi, que celui où vous êtes. […] On promet de réparer ce malheur ; les temps ne l’ont pas permis : la famille reste dispersée et mendiante dans le pays étranger avec d’autres familles que la misère a chassées de leur patrie.

22. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre II. Éloge de Démosthène par Lucien. »

si je dois vivre encore, si les jours de Démosthène doivent être conservés, que mes conservateurs soient mon pays, les flottes que j’ai armées à mes dépens, les fortifications que j’ai élevées, l’or que j’ai fourni à mes concitoyens, leur liberté que j’ai défendue, leurs lois que j’ai rétablies, le génie sacré de nos législateurs, les vertus de nos ancêtres, l’amour de mes concitoyens qui m’ont tant de fois couronné, la Grèce entière que j’ai vengée jusqu’à mon dernier soupir ; voilà quels doivent être mes défenseurs : et si dans ma vieillesse je suis condamné à traîner une vie importune aux dépens des autres, que ce soit aux dépens des prisonniers que j’ai rachetés, des pères dont j’ai doté les filles, des citoyens indigents dont j’ai acquitté les dettes. Ce n’est qu’à ceux-là que Démosthène veut devoir ; s’ils ne peuvent rien pour moi, que Neptune que j’implore, que cet autel, que la sainteté des lois me protègent aujourd’hui : et si Neptune lui-même ne peut défendre son temple contre toi, s’il ne rougit pas de livrer Démosthène au ministre d’Antipater, je saurai mourir, et jamais l’oppresseur de mon pays ne sera un dieu pour moi. — Non, je ne déshonorerai point Athènes ; je ne servirai point : je mourrai libre ; c’est la plus belle des destinées ».

23. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Les hommes de tous les pays et de tous les temps, quelque éducation qu’ils aient reçue, se sentent invinciblement assujettis à penser et à parler de même. […] C’est elle qui donne des pensées uniformes aux hommes les plus jaloux et les plus irréconciliables entre eux ; c’est elle par qui les hommes de tous les siècles et de tous les pays sont comme enchaînés autour d’un certain centre immobile, et qui les tient unis par certaines règles invariables, qu’on nomme les premiers principes, malgré les variations infinies d’opinions qui naissent en eux de eurs passions, de leurs distractions et de leurs caprices, pour tous leurs autres jugements moins clairs. […] De plus, il y a eu des pays où les mœurs, la forme du gouvernement et les études ont été plus convenables que celles des autres pays pour faciliter le progrès de la poésie2. […] En ce pays où le peuple régnait, point de palais fastueux, mais des édifices destinés à tous, des théâtres, des portiques, et partout le sentiment de l’homme dans sa beauté et sa liberté. […] Il connaissait bien ce pays.

24. (1854) Éléments de rhétorique française

Puisse-t-il, par son feuillage, ombrager à la fois votre pays et le nôtre ! […] Cependant une révolution vint changer la face du pays. […] Les nouveaux maîtres apportaient avec eux le langage du pays d’où ils sortaient, l’idiome tudesque ou germanique ; mais la langue latine ne fut pas complètement bannie du pays, parce que les Francs, devenus maîtres de la Gaule, ne firent point comme les Saxons, qui, vainqueurs de la Bretagne, abolirent les lois, les coutumes et le langage du peuple conquis. […] La température toujours uniforme du pays y faisait les esprits solides etconstants. […] Que des récits choisis, qui réunissent l’exactitude à la précision, les transportent dans des pays qu’ils ne verront peut-être jamais.

25. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Mignet Né en 1796 » pp. 261-264

Un tel sort n’est sans doute pas à craindre pour le pays qui conserve l’amour des nobles études ; qui, après s’être mis à la tête de la civilisation intellectuelle, de l’Europe, sait toujours s’y maintenir ; qui a vu depuis cinquante années les grands talents au service des grandes affaires, et qui promet à l’esprit la gloire comme autrefois, et plus qu’autrefois le gouvernement de l’État. […] Ainsi les pays se rapprochent, les esprits s’unissent, les pensées s’échangent, et, vainqueur de la nature, l’homme, reportant ses regards de sa demeure sur lui-même, aspire à découvrir, par l’observation et par l’histoire, les lois mêmes de l’humanité.

26. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre II. Des qualités essentielles du poète » pp. 16-21

Une nature déserte, muette, où l’homme n’a jamais passé, pourra inspirer le poète en lui parlant de la puissance du Créateur et de l’immensité de l’univers ; mais, à coup sûr, les pays illustrés par les grands événements antiques, qui ont vu passer le flot des générations humaines, prêteront davantage à la poésie. Quels pays sont plus poétiques, par exemple, que la Grèce et l’Italie, où l’on ne peut faire un pas sans rencontrer une ruine ou un tombeau ?

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