. — La Préposition est un mot qui sert à joindre le nom ou pronom suivant au mot qui la précède ; par exemple, quand je dis : le fruit de l’arbre, de marque le rapport qu’il y a entre fruit et arbre ; quand je dis : utile à l’homme, à fait rapporter le nom homme à l’adjectif utile ; quand je dis : j’ai reçu de mon père ; de sert à joindre le nom père au verbe reçu, etc. ; de, à, sont des prépositions ; le mot qui suit s’appelle le régime de la préposition.
Les pères mourants envoient leurs fils pleurer sur leur général mort3. […] L’un, voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit encore en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre. […] Je viens vous faire admirer un homme qui ne se détourna jamais de ses devoirs, qui, pour maintenir la raison, se roidit contre la coutume, qui n’eut jamais d’autre intérêt que celui de la vérité et de la justice, et qui, ayant eu part à toutes les prospérités du siècle3, n’en a point eu à ses corruptions ; un homme d’une vertu antique et nouvelle, qui a su joindre la politesse du temps à la bonne foi de nos pères, en qui la fortune n’a fait que donner du crédit au mérite, qui a sanctifié l’honneur et la probité par les règles et les principes du christianisme, qui s’est élevé par une austère sagesse au-dessus des craintes et des complaisances humaines, et qui, toujours prêt à donner à la vertu les louanges qui lui sont dues, a fait craindre à l’iniquité le jugement et la censure ; vaillant dans la guerre, savant dans la paix ; respecté, parce qu’il était juste ; aimé, parce qu’il était bienfaisant ; et quelquefois craint, parce qu’il était sincère et irréprochable… Ne craignez point que l’amitié ou la reconnaissance me préviennent.
C’est un point arrêté2, que tout ce que nous sommes, Issus de pères rois et de pères bergers, La Parque également sous la tombe nous serre3 : Et les mieux établis4 au repos de la terre N’y sont qu’hôtes et passagers5. […] Dans toutes les fureurs des siècles de tes pères, Les monstres les plus noirs firent-ils jamais rien Que l’inhumanité de ces cœurs de vipères3 Ne renouvelle au tien ?
Ce n’est pas néanmoins qu’il doive exclure de ses études les bons auteurs profanes ; les pères de l’église les avaient étudiés : ainsi, plus ses connaissances seront multipliées, plus son éloquence sera parfaite. […] À l’étude suivie des saintes écritures, il est essentiel de joindre la lecture raisonnée de ces orateurs que leurs vertus et leur éloquence vraiment apostoliques ont fait nommer à si juste titre les pères, c’est-à-dire, les fondateurs et les soutiens de l’église.
Du troupeau, dès l’enfance, il faut soigner le père. […] Son père n’y ajoute aucune foi et l’exile. […] Alors ce malheureux père ne doute plus de l’innocence de son fils, et ordonne qu’on le rappelle. […] mon père, oubliez votre rang à ma vue. […] N’osez-vous, sans rougir, être père un moment ?
Le consul Cicéron fut appelé le père de la patrie. — 3. […] Timothée, fils de Conon, ne fut pas inférieur à son père. — 8. […] Aucun père ne souhaite à ses enfants une vie éternelle. — 9. […] Ops en effet, l’ayant mis au monde, déroba cet enfant à son père. […] Atticus eut un père indulgent. — 6.
Longin, qui fait mal à propos rentrer dans le sublime tant de choses qui ne lui appartiennent pas, et jusqu’à l’ode de Sapho, la plus brûlante expression de l’amour sensuel, Longin cite, comme modèle de ce qu’il nomme sublime d’image, ce passage d’Euripide, où Phébus cherche à guider, dans son téméraire voyage, Phaéton déjà lancé dans les cieux : Le père cependant, plein d’un trouble funeste, Le voit rouler de loin sur la plaine céleste, Lui montre encor sa route, et du plus haut des cieux Le suit autant qu’il peut, de la voix et des yeux : « Va par là, lui dit-il, reviens, détourne, arrête… » « Ne vous semble-t-il pas, ajoute Longin, que l’âme du poëte monte sur le char avec Phaéton, partage tous ses périls et vole dans l’air avec les chevaux ? […] Mais la forme à part, quel père n’eût fait de même88 ? […] Il est dans le qu’il mourût du vieil Horace, parce qu’il est plus haut que l’homme le père qui peut immoler spontanément le sentiment naturel de la paternité au sentiment surnaturel du patriotisme et de l’honneur. […] Une situation peut-être encore plus saisissante est celle de Guillaume Tell, si admirablement rendue par la musique de Rossini, au moment où le malheureux père adresse à son fils ses dernières recommandations : Reste immobile, et vers la terre Abaisse un regard suppliant… 89.
L’auteur nous fait connaître, dans ce sujet à la fois simple et intéressant, tout ce qui se passe chez l’enfant à mesure qu’il grandit, tout ce qu’il éprouve depuis son entrée dans la vie, jusqu’au moment où il articule les noms de père et de mère. […] Les premiers mots qu’il prononce sont ceux de père et de mère… mots charmants, qui expriment, qui inspirent le plus pur amour ; ces premiers accents payent le sein maternel de toutes ses douleurs, et font naître dans le cœur d’un père les plus vives et les plus joyeuses espérances. […] Évitons donc en général les mots impropres, et surtout ceux, qui pourraient provoquer le rire nos dépens ; nous nous garderons donc bien de dire avec cet étranger qui remerciait Fénelon d’un service rendu : « Monseigneur, vous avez pour moi des boyaux de père. » 2° Une réunion de mots contraires à l’usage, tels que ceux-ci : Jouir d’une mauvaise réputation ; jouir d’une mauvaise santé ; les révolutions précipitent les peuples dans des conjectures difficiles ; Néron était un homme sanguin, etc. […] Autre exemple : Si la sagesse… (1er membre), Non seulement il n’eût pas porté… (2e membre), Mais jamais il n’eût franchi les bornes du modeste héritage de ses pères. (3e membre.)
Un fils expose sa vie pour sauver celle de son père : la cause, c’est l’amour filial, la reconnaissance, l’instinct du cœur ; l’effet, c’est la gratitude du vieillard, le bonheur d’avoir réussi, et d’avoir accompli un devoir sacré. […] On n’écrit pas à un ami comme on écrit à un père ou à un supérieur. […] Ainsi : votre père s’est distingué par ses vertus, donc vous devez marcher sur ses traces.
. ; mais surtout dans Cicéron, surnommé à juste titre le père de l’éloquence chez les Latins. […] Bien loin d’aimer son frère et sa sœur, il n’aimait pas même son père. […] Ainsi, l’on dira : in senatu, dans le sénat ; apud patrem tuum, chez votre père. […] Je puis encore vous voir, je puis entendre vos douces paroles ; vous pouvez répondre encore à la voix de votre père ! […] Mais le père pouvait opposer de la résistance ; ils le saisissent donc avec violence, corripiunt.
Voici le portrait qu’il trace de ce père de la philosophie : « Enfin parut en France un génie puissant et hardi qui entreprit de secouer le joug du prince de l’école. […] Une vieille maxime régnait encore : ipse dixit ; le maître l’a dit : cette maxime d’esclave irrita tous les esprits faibles contre le père de la philosophie pensante : elle le persécuta comme novateur et comme impie, le chassa de royaume en royaume ; et l’on vit Descartes s’enfuir, emportant avec lui la vérité qui, par malheur, ne pouvait être ancienne tout en naissant. […] Il faut que la philosophie, quand elle veut nous plaire dans un ouvrage de goût, emprunte le coloris de l’imagination, la voix de l’harmonie, la vivacité de la passion : les beaux-arts, enfants et pères du plaisir, ne demandent que la fleur, et la plus douce substance de votre sagesse.
Depuis les premiers vers : Tu vois le jour, Cinna, mais ceux dont tu le tiens Furent les ennemis de mon père et les miens… jusqu’à ce mot si énergique de situation, Cinna, tu t’en souviens, et veux m’assassiner ! […] Les soins du nom et de la postérité sont donc frivoles ; l’honneur qu’on rend à la mémoire des hommes illustres, une erreur puérile, puisqu’il est ridicule d’honorer ce qui n’est plus ; la religion des tombeaux, une illusion vulgaire ; les cendres de nos pères et de nos amis, une vile poussière qu’il faut jeter au vent et qui n’appartient à personne ; les dernières intentions des mourants, si sacrées parmi les peuples les plus barbares, le dernier son d’une machine qui se dissout,… etc. » Ce lieu se rapproche du conséquent comme le lieu cause de l’antécédent. […] Bourdalouc s’adresse aux semblables pour développer l’inconséquence de celui qui nie la Providence dans le gouvernement de l’univers : « Il croit qu’un Etat ne peut être bien gouverné que par la sagesse et le conseil d’un prince ; il croit qu’une maison ne peut subsister sans la vigilance et l’économie d’un père de famille ; il croit qu’un vaisseau ne peut être bien conduit sans l’attention et l’habileté d’un pilote ; et quand il voit ce vaisseau voguer en pleine mer, cette famille bien réglée, ce royaume dans l’ordre et dans la paix, il conclut, sans hésiter, qu’il y a un esprit, une intelligence qui y préside ; mais il prétend tout autrement à l’égard du monde entier, et il veut que, sans Providence, sans prudence, sans intelligence, par un effet du hasard, ce grand et vaste univers se maintienne dans l’ordre merveilleux où nous le voyons. » Racine fait de même pour démontrer qu’en remettant Joas à Athalie, on concourt peut-être à l’accomplissement des secrets desseins de Dieu sur cet enfant : Pour obéir aux lois d’un tyran inflexible, Moïse, par sa mère au Nil abandonné, Se vit, presque en naissant, à périr condamné ; Mais Dieu, le conservant contre toute espérance, Fit par le tyran même élever son enfance.
La prédication religieuse s’appuie sur les saintes Écritures, sur la doctrine des Pères et des conciles. […] Principaux orateurs chrétiens : Pères grecs. […] Pères latins.
C’est un roi que l’équité guide, Et dont les vertus sont l’appui ; Qui, prenant Titus pour modèle, Du bonheur d’un peuple fidèle Fait le plus cher de ses souhaits ; Qui fuit la basse flatterie ; Et qui, père de sa patrie, Compte ses jours par ses bienfaits. […] Nous avons beau vanter nos grandeurs passagères, Il faut mêler sa cendre aux cendres de ses pères, Et c’est le même Dieu qui nous jugera tous2. […] Quels soupçons pouvaient paraître injustes à l’égard de celui qui, rougissant de son père, honnête artisan, ne sut pas, comme Horace son maître, être un bon fils ?
ce que disaient nos pères, Que, lorsqu’on meurt si jeune, on est aimé des dieux ? […] Mon père. […] Fille de Manuel Garcia, elle suivit son père à Mexico et à New-York, où elle épousa un banquier français nommée Malibran.
• Comparer le rôle du père dans le Cid et dans Polyeucte. […] Enfin leur ensemble constitue une littérature épique assez considérable pour justifier suffisamment le titre pompeux de « père de la poésie épique, » décerné à Homère, qui en fut l’inspirateur et le modèle, par l’enthousiasme des lettrés. […] Rome lui décerna de son vivant les plus grands honneurs et lui donna le titre glorieux de Père de la patrie. […] Le ton de la « bonne comédie » est trouvé, et l’on peut dire que Corneille en est le père, comme il est le père de la tragédie moderne ; mais il manque à ces premières œuvres de génie le caractère essentiel de toute vraie comédie ; la vie. […] le père annonce à son fils qu’il lui faut renoncer à l’amour de Chimène et s’armer contre son père ; Rodrigue alors exhale sa douleur dans des stances pathétiques et se décide à sacrifier sa passion à son honneur, c’est-à-dire à la vengeance de l’outrage fait à son père.
L’heure donc de la nuict et des matines de ceste sanglante feste estant venue, M. de Guyze en estant adverty du roy, et bien aise de l’occasion de vanger la mort de M. son père, s’en alla très-bien accompaigné au logis de M. l’admiral, qui fut aussitost forcé. […] Et n’a pas tenu à monsieur le legat, et à l’ambassadeur Mendosse235, que n’ayons mangé les os de nos pères, comme font les sauvages de la nouvelle Espagne. […] Il achève l’œuvre de Richelieu, qui avait décrété et fait signer de son père rétablissement d’une aristocratie de l’intelligence à côté de l’aristocratie du sang, qui se tenait debout et découvert devant les envoyés de l’Académie. […] Le bon père, étonné d’une telle parabole, ne répondit rien. Et je lui dis doucement pour le rassurer : Mais, après tout, mon père, à quoi avez-vous pensé de donner le nom de suffisante à une grâce que vous dites qu’il est de foi de croire qu’elle est insuffisante en effet ?
Mon père, à quelle fin tendent tous ces discours ? […] Je ne veux point avoir d’autre mari que vous : Tandis2 que vous aurez mon service agréable, Ce me sera, mon père, un bien inestimable De mûrir avec vous la fleur de mon printemps Avant que d’en partir3.
Et qu’a-t-il fait au seul moment où il s’échappa d’entre les mains de ses parents pour les affaires de son père céleste ? […] Va au temple ; échappe-toi1, s’il le faut, à ton père et à ta mère ; renonce à la chair et au sang, et dis avec Jésus : « Ne faut-il pas que nous travaillions à l’œuvre que Dieu notre père nous a confiée2 ? […] On peut voir son article des Oiseaux imitateurs : « Aucun des oiseaux n’est susceptible de la perfectibilité d’espèce ; ils ne sont aujourd’hui que ce qu’ils ont été, que ce qu’ils seront toujours, et jamais rien de plus, parce que, leur éducation étant purement individuelle, ils ne peuvent transmettre à leurs petits que ce qu’ils ont eux-mêmes reçu de leurs père et mère : au lieu que l’homme reçoit l’éducation de tous les siècles… » On peut comparer aussi ce que Buffon a dit des castors, qui ont été célébrés par le poëte Roucher dans le cinquième chant de son poëme des Mois.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Il trouva son vieux père qui sommeillait paisiblement au clair de la lune. […] ô mon père, comme tu reposes doucement ! […] Tu auras aussi prié pour moi, ô mon père. […] mon père, de quel sentiment je suis alors pénétré ! […] mon père, mon meilleur ami, je dois donc bientôt te perdre.
mon père y tient l’urne fatale. […] Que diras-tu, mon père, à ce spectacle horrible ? […] On en trouve de beaux exemples dans la troisième scène du premier acte de la tragédie de Phèdre, où cette Princesse cédant aux vives instances, aux prières, aux larmes d’Œnone, sa nourrice et sa confidente, lui découvre la cause de ses mortels chagrins : dans la troisième scène du quatrième acte de Rhadamisthe, où Zénobie déclare à Arsame qu’elle est mariée, et que son époux est le frère de ce même Arsame : dans la troisième scène du cinquième acte de l’Œdipe de Voltaire, où ce malheureux Prince apprend du vieillard Phorbas que le Roi Laius, qu’il avait tué sans le connaître, était son père, et que la Reine Jocaste, dont il était devenu l’époux, est sa mère. […] Le père est outré de la lâcheté de son fils. […] Le second, que ce père des Dieux, en secouant sa terrible chevelure, ébranle le ciel, la terre et les mers .
Mon père te paîra, l’article est au mémoire. […] Votre père ! […] C’est le père du joueur.
Son père, qu’il perdit très-jeune, s’était aussi beaucoup occupé de sa première éducation. […] Ce trait rappelle quelques vers charmants de Bertaut, fort aimés et très-souvent répétés par nos pères : Félicité passée, Qui ne peux revenir, Tourment de ma pensée, Que n’ai-je, en te perdant, perdu le souvenir ? […] Cet hommage rendu par le poëte à la mémoire de son père est exprimé avec une délicate réserve qui en augmente le prix.
Les jeunes gens corrompus sont inhumains et cruels J’ai toujours vu que les jeunes gens corrompus de bonne heure étaient inhumains et cruels ; leur imagination, pleine d’un seul objet, se refusait à tout le reste ; ils ne connaissaient ni pitié, ni miséricorde ; ils auraient sacrifié père et mère, et l’univers entier, au moindre de leurs plaisirs1 Au contraire, un jeune homme, élevé dans une heureuse simplicité, est porté par les premiers mouvements de la nature vers les passions tendres et affectueuses : son cœur compatissant s’émeut sur les peines de ses semblables ; il tressaille d’aise quand il revoit son camarade ; ses bras savant trouver des étreintes caressantes, ses yeux savent verses des larmes2 d’attendrissement ; il est sensible à la honte de déplaire, au regret d’avoir offensé. […] Les oiseaux en chœur se réunissent, et saluent de concert le père de la vie ; en ce moment, pas un seul ne se tait. […] Quand Platon peint son juste imaginaire couvert de tout l’opprobre du crime et digne de tous les prix de la vertu, il peint trait pour trait Jésus-Christ ; la ressemblance en est si frappante, que tous les Pères l’ont senti, et qu’il n’est pas possible de s’y tromper2.