Si l’on décrit les campagnes, les épithètes communes sont d’autant plus à redouter qu’elles s’offrent sans cesse : les vertes prairies, plus ou moins émaillées de fleurs, les forêts mystérieuses, les roches sourcilleuses, le cristal des fleuves, les cieux azurés, etc… Toutes ces jolies choses si souvent exaltées affadissent le caractère d’une description et font qu’elle ressemble à tout. » Mais songez-y bien. […] Une description se passionne naturellement, quand le narrateur, dominé lui-même par la passion, ne voit, dans les diverses images qui s’offrent à lui, qu’un seul être, l’objet de son amour ou de sa haine, auquel il ramène tous les détails, et dont il communique ainsi la vie à tout le reste.
L’exorde doit être tiré du fond même du sujet, à moins qu’une circonstance locale n’offre à l’orateur l’occasion d’entrer plus convenablement en matière. […] Elle est composée, quand elle offre plusieurs points distincts qu’il faut traiter séparément ; en ce cas, il y a division, c’est-à-dire partage du discours en deux ou plusieurs parties.
Que notre ami nous raccoutume à regarder avec quelque faveur le christianisme ; à respirer, avec quelque plaisir, l’encens qu’il offre au ciel ; à entendre ses cantiques avec quelque approbation : il aura fait ce qu’on peut faire de meilleur, et sa tâche sera remplie. […] « Il n’y a qu’un pécheur larmoyant qui ait pu appeler la mort un squelette, dit, dans l’Intrigue et l’amour de Schiller, l’héroïne de la pièce, Louise, se préparant au suicide et l’excusant d’avance ; c’est un doux et aimable enfant, au visage rose comme le dieu de l’amour, mais moins trompeur ; un génie silencieux et secourable, qui offre son bras à l’âme fatiguée du pèlerin, qui la fait monter sur les degrés du temps, lui ouvre le magique palais, lui fait un signe amical et disparaît. » Cette définition de la mort ressemble, trait pour trait, à celle qu’en fait le P.
Cette traduction offre un excellent sens mais ne suppose-t-elle pas ἀλλἡλοις après ὑπεναντία ?
Aristote offre souvent de pareilles ellipses.
D’ailleurs les bons exemples offrent tantôt de belles idées, qui ne peuvent qu’enrichir l’esprit, tantôt de grands sentiments, propres à former le cœur, et contribuent toujours infiniment à épurer le goût.
Les horreurs, les atrocités, les images dégoûtantes ne doivent jamais être offertes aux yeux du spectateur. […] Le drame peut offrir quelque utilité, lorsqu’à l’exemple de la tragédie, il place dans le cœur humain le ressort des événements et le mobile des actions. […] Le mont Etna vomira des tourbillons de fumée, des torrents de flammes, des roches calcinées ; et bientôt après s’offriront les campagnes riantes et les bosquets fleuris de l’Élysée. […] La comédie d’intrigue n’offre point de caractère dominant ; elle ne demande ni talents extraordinaires, ni connaissance approfondie du cœur humain, mais seulement beaucoup d’imagination. […] Le comique y est moins noble et moins délicat ; mais il ne doit jamais être ignoble, ni offrir des idées basses et obscènes, non plus que des expressions équivoques ou licencieuses.
De toutes les obscurités qu’offre ce chapitre, des jugements que l’auteur y porte, et de la place qu’il occupe dans les développements relatifs à la tragédie, Ritter conclut qu’il n’est pas d’Aristote.
Placé dans le sein même de la patrie, au-dessus de toutes les craintes, ou parce quelle peut les garantir de tous les dangers, ou parce qu’elle offre des motifs suffisants pour les braver tous ; au-dessus de tous les intérêts particuliers, parce qu’aux yeux de la raison, il se réunissent tous alors dans l’intérêt général, rien ne lui manque de ce qui peut échauffer le cœur, élever et fortifier l’âme, et donner à l’esprit des lumières nouvelles ; ni la grandeur des sujets, puisqu’ils embrassent les destinées publiques et les générations futures ; ni ce double aiguillon des difficultés et des encouragements, selon les anciens maîtres, si nécessaire à l’orateur : car il est ici en présence de toutes les passions ou connues ou cachées, généreuses ou abjectes ; il est de toutes parts assiégé, pressé, heurté par la contradiction, ou poussé, entraîné, enlevé par l’ assentiment général. […] Il ne faut pas néanmoins s’exagérer les difficultés qu’elle offre. […] Il n’y aurait donc pas rime dans les mots : Sour — ce, for — ce, servi — ce, espa — ce, etc., parce que les consonnances our, or, vi, pa, n’offrent aucune espèce d’analogie. […] On donne encore le nom de rime riche, mais évidemment par extension, à celle qui offre une grande conformité de sons et d’articulations. […] — La rime est pauvre quand elle n’offre que la répétition du même son, dans sa plus grande simplicité : Vert-u, vainc-u, — lu-i, infin-i, — bont-é, décid-é, etc.
Oui, dans ce moment occupez-vous selon vos emplois : il suffit que vous offriez à Dieu, ou que vous fassiez, avec une intention générale de le glorifier, les choses les plus communes que vous êtes engagés à faire. […] La richesse et l’élégance ne sont pas les seuls caractères de l’éloquence et du style de Massillon : ses discours offrent aussi de la grandeur et de l’énergie, et s’élèvent, quand il le faut, à l’éloquence la plus sublime.
C’est un philosophe qui entreprend l’éloge d’un monarque philosophe, dans la vraie signification du mot : tout doit donc porter ici le caractère de l’homme et offrir le ton du genre. […] Nos campagnes stériles et nos marchés déserts ne nous offraient plus de ressource.
Tant qu’il leur restera du sang, elles viendront l’offrir ; et bientôt une rare jeunesse se fera raconter ces guerres désolatrices produites par les crimes de ses pères3 La guerre est donc divine en elle-même, puisque c’est une loi du monde4. […] L’histoire des lettres en offre peu d’aussi belles. » 3.
Il sait pénétrer au fond des âmes, et nous offre la clef qui en ouvre les cachettes les plus mystérieuses. […] Mais aussi, que le présent, que l’avenir le plus prochain, ne nous possèdent point tout entiers ; que l’orgueil et l’abondance de la vie ne nous enivrent pas ; que le passé, là où il a offert de parfaits modèles et exemplaires ne cesse d’être considéré de nous et compris.
Nous regrettons bien sincèrement que la nature et les bornes de notre ouvrage ne nous permettent pas d’offrir en entier de pareils morceaux à l’admiration de nos lecteurs.
S'il en était ainsi, la langue latine ne saurait offrir de sérieuses difficultés ; car enfin, ces règles de grammaire, que l’on a beaucoup trop multipliées, peuvent se réduire à un petit nombre ; et, si on les étudie avec méthode, il sera facile de les apprendre en peu de temps ; puis, avec un peu d’attention et de discernement, on viendra facilement à bout de les appliquer d’une manière convenable.
Le précepte de Boileau s’applique aux orateurs comme aux poètes : Que votre âme et vos mœurs, peintes dans vos ouvrages, N’offrent jamais de vous que de nobles images. […] Parmi les nombreux exemples de ce genre de sublime que nous offre la Bible, on peut citer celui-ci : « Seigneur, mon Dieu, que vous êtes grand dans votre magnificence ! […] La nôtre en offre des exemples, mais plus rares, en prose ; c’est la construction essentielle de notre poésie. […] Le parallèle doit contenir tous les détails qui offrent quelque intérêt pour faire connaître les personnages que l’on rapproche. […] Marot et bien d’autres nous offrent des modèles de madrigaux qui ont une certaine étendue.
Jouets constants d’une vaine fumée, Le monde entier se réveille pour eux ; Mais sur la foi de l’onde pacifique, À peine ils sont mollement endormis, Déifiés par l’erreur léthargique Qui leur fait voir, dans des songes amis, Tout l’univers à leur gloire soumis ; Dans ce sommeil d’une ivresse riante, En un moment, la Faveur inconstante Tournant ailleurs son essor incertain, Dans des déserts, loin de l’île charmante, Les aquilons les emportent soudain, Et leur réveil n’offre plus à leur vue Que les rochers d’une plage inconnue, Qu’un monde obscur, sans printemps, sans beaux jours, Et que des cieux éclipsés pour toujours. […] Les récits ne doivent venir que quand ils sont essentiels, ou qu’ils offrent un vif intérêt avec des tableaux touchants et pathétiques ; tout doit d’ailleurs y être animé de la chaleur du sentiment94. […] De là elle prit ce nom de Satura, qui signifiait un bassin, dans lequel on offrait aux dieux toute sortes de fruits à la fois, et sans les distinguer ; et par suite une farce, une macédoine, un mélange de différentes choses. […] Heureusement, il offre un assez grand nombre d’odes auxquelles ce reproche ne peut s’appliquer, et qui sont de véritables modèles.
Il ne faut pas croire qu’il y ait une ligne de démarcation bien tranchée entre ces trois genres ; ils se mêlent souvent et se trouvent réunis dans la même page : les fables de La Fontaine nous en offrent plus d’un exemple. […] La Lettre de madame de Sévigné que nous citons ici nous offre un modèle parfait de ce genre de style. […] C’est le style qui plaît aux écrivains lorsqu’ils nous offrent des récits de voyage, tels que M. de Lamartine, dans son Voyage en Orient ; M. de Chateaubriand, dans son Itinéraire de Paris à Jérusalem, M. […] Les cinq premiers vers offrent des idées grandes, pompeusement exprimées, et le dernier vers les surpasse tous par la vivacité de la pensée : J’ai vu l’impie adoré sur la terre : Pareil au cèdre, il cachait dans les cieux, Son front audacieux ; Il semblait à son gré gouverner le tonnerre, Foulait aux pieds ses ennemis vaincus ; Je n’ai fait que passer, il n’était déjà plus.
De tels sujets pouvaient ne pas ouvrir une carrière très vaste au génie du poète ou de l’orateur ; mais ils n’offraient pas du moins à leur imagination les écarts dangereux qui devaient bientôt outrager l’éloquence, la langue et la raison.
Δɩὰ τῆς φωνῆς, leçon des manuscrits, que j’ai cru devoir conserver elle offre un sens raisonnable dès qu’on traduit σχήματα par les gestes.
On peut en dire autant de Saint-Amand lorsqu’il peint un petit enfant qui, au passage de la mer Rouge, va, saute, revient : Et joyeux à sa mère offre un caillou qu’il tient. […] Le style tempéré convient aux poèmes descriptifs et didactiques pour les parties plus ornées, comme les épisodes, les descriptions ; aux discours académiques, aux poésies badines, aux panégyriques et aux oraisons funèbres, lorsque la personne qui en est l’objet n’offre pas des faits d’un intérêt extraordinaire, et à tous les discours d’apparat. […] Les cinq premiers vers offrent des pensées vraiment grandes, mais qui ne sont pas sublimes, parce qu’elles n’ont point cet extraordinaire, ce merveilleux qui enlève et qui ravit.
Trésor inépuisable d’observation et d’expérience, son livre, ouvert à n’importe quelle page, nous offre partout et toujours des pensées profondes, exprimées d’une façon durable, et se détachant avec ce relief qui les grave dans la mémoire. […] Sa bibliothèque est circulaire et lui offre ses livres rangés à l’entour sur cinq rangs.
Les vers qui ont deux césures, l’une au second pied, l’autre au quatrième, offrent une heureuse harmonie.
Les écrivains sacrés et les Pères de l’Église vous offriront cependant des modèles plus accomplis. […] La division renfermée dans de justes limites offre de grands avantages. […] Le barreau n’offre point à l’éloquence un théâtre aussi noble et aussi élevé que la tribune politique. […] De tous les avantages qu’ils lui ont offerts, il n’en a accepté aucun ; l’unique grâce qu’il en voulut obtenir, ce fut l’extirpation de l’hérésie. […] Le premier ministre des finances ne vous a-t-il pas offert le tableau le plus effrayant de notre situation actuelle ?
Des préambules substantiels, où la biographie éclaire la critique, offriront donc, comme en miniature, tous les traits saillants d’un caractère ou d’un talent. […] Il ne nous reste plus qu’à dire deux mots de l’hospitalité offerte ici pour la première fois à ces renommées contemporaines, qui jusqu’à présent ont été tenues en dehors du sanctuaire classique. […] Fils et petit-fils d’un tapissier du roi, élevé au collège de Clermont, puis dirigé vers l’étude du droit, Jean-Baptiste Poquelin suivit son étoile, et, sous le nom de Molière, devint directeur d’une troupe ambulante, sans se laisser tenter par la faveur du prince de Conti, son condisciple, qui lui offrait une charge de cour. […] On n’en voudrait pas s’il était offert. […] On l’a blâmé de nous avoir offert sous des noms anciens des courtisans de Louis XIV.