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46. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

La modestie et la simplicité manquent à ces femmes qui n’ont de féminin que le nom. […] Le beau nom ! […] Il nomme chaque chose par son nom, il précise, il montre aux yeux. […] c’est là votre nom ? […] Ce nom est bien bourgeois !

47. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

On se sert de son nom, et on le profane, comme vous voyez. […] Ne parlons plus de hasard ni de fortune, ou parlons-en seulement comme d’un nom dont nous couvrons notre ignorance. […] Durant les bons temps de Rome, l’enfance même était exercée par les travaux : on n’y entendait parler d’autre chose que de la grandeur du nom romain. […] Au seul nom de César, d’Auguste et d’empereur. […] De tous ces meurtriers te dirai-je les noms ?

48. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

Mais cet exposé prend différents noms, selon le genre de cause dont il s’agit. […] Le bruit de son nom se répand bientôt après ; de toutes parts, on va consulter le Voyant. […] Mais ces éloges, purement humains, n’avaient à peu près de commun que le nom avec notre oraison funèbre. […] Ô doux nom de liberté ! […] Aussi fit-il parvenir son discours à l’Académie sous le nom de M. 

49. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

La popularité des grands noms d’aujourd’hui a fait tort à la mémoire de Ducis, Delille et J.  […] La curiosité de la jeunesse est très éveillée à l’égard des noms modernes. […] On pourra sans doute regretter ici l’absence de plusieurs noms célèbres. […] Aucune ruine ne répéta ce grand nom, et Sparte même sembla l’avoir oublié. […] Le nom de leur monastère fut inscrit le premier sur le livre noir des conquérants.

50. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Résumé. » pp. 388-408

De tous les exercices propres à les agrandir et à les fortifier, le plus efficace est cet ensemble d’études auquel on a donné le nom d’humanités et qui s’occupe surtout de la langue nationale et des langues anciennes. […] 3° Etudier les qualités essentielles et accidentelles de l’élocution, et les ornements dont elle est susceptible, et que l’on comprend sous le nom de figures. […] L’allégorie qui peut se peindre prend le nom d’emblème. […] L’antonomase, sorte de synecdoque, qui substitue un nom commun à un nom propre, et réciproquement, ou bien un nom propre ou commun à un autre moins expressif ; La métalepse qui emploie l’antécédent, le conséquent, une accessoire quelconque de l’idée pour l’idée elle-même ; La catachrèse, qui, prenant un mot dans un sens extensif, abusif, l’applique à une idée qui, elle-même, n’a point ou n’a plus de signe propre et exclusif dans la langue ; L’hyperbole, qui compare, comme la métaphore, une idée à des idées semblables, mais d’une manière exagérée, en allant au delà de la vérité, pour la faire mieux saisir ; La litote qui, dans la même intention, reste au contraire en deçà de la vérité ; L’euphémisme et l’antiphrase que l’on rapproche de la litote, le premier se contentant d’adoucir l’idée par l’expression, l’autre disant précisément le contraire de ce qu’elle veut dire. […] Le nom générique de toute figure par laquelle on ajoute à l’expression de l’idée est pléonasme.

51. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VIII. De l’Oraison funèbre. »

De là, ces éternelles et fastidieuses déclamations contre la distinction indispensable des rangs dans un état monarchique, et en faveur d’un système d’égalité prétendue, qui n’a pu tenir contre l’expérience Mais dans le temps même où l’on accordait trop peut-être au rang et à la dignité, on comptait déjà quelques exemples d’oraisons funèbres, consacrées par la piété reconnaissante à des vertus qui n’avaient pas pour elles l’éclat du nom ou la splendeur de la dignité. […] Non, après ce que nous venons de voir, la santé n’est qu’un nom, la vie n’est qu’un songe, la gloire n’est qu’une apparence, les grâces et les plaisirs ne sont qu’un dangereux amusement : tout est vain en nous, excepté le sincère aveu que nous faisons devant Dieu de nos vanités, et le jugement arrêté qui nous fait mépriser tout ce que nous sommes ». […] Pouvons-nous encore entendre ces noms, dans ce triomphe de la mort ? […] C’est pourquoi, quand je vous ai dit que la grandeur et la gloire n’étaient parmi nous que des noms pompeux, vides de sens et de choses, je regardais le mauvais usage que nous faisons de ces termes, etc. » Toute cette seconde partie n’est qu’une suite de raisonnements toujours fortifiés de leurs preuves, et appuyés partout du témoignage irréfragable des livres saints. […] Les adorateurs des grandeurs humaines seront-ils satisfaits de leur fortune, quand ils verront que dans un moment leur gloire passera à leur nom, leurs titres à leurs tombeaux, leurs biens à des ingrats, et leurs dignités peut-être à des envieux ?

52. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

De quelque nom d’ailleurs que le regret s’appelle, L’homme, par tout pays, en a bien vite assez. […] Une croix, et ton nom écrit sur une pierre, Non pas même le tien, mais celui d’un époux, Voilà ce qu’après toi tu laisses sur la terre ; Et ceux qui t’iront voir à ta maison dernière, N’y trouvant pas ce nom qui fut aimé de nous1, Ne sauront pour prier où poser les genoux. […] ……………… Ne suffit-il donc pas à l’ange des ténèbres Qu’à peine de ce temps il nous reste un grand nom ; Que Géricault, Cuvier, Schiller, Gœthe et Byron2, Soient endormis d’hier sous les dalles funèbres, Et que nous ayons vu tant d’autres morts célèbres Dans l’abîme entr’ouvert suivre Napoléon ? […] C’est le nom de l’enfant. […] Le père d’Alfred de Musset, connu sous le nom de Musset-Pathay, était lui-même un poëte d’un certain mérite ; il est mort en 1832.

53. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Bruyère, 1646-1696 » pp. 155-177

Agile, dégagé, brisé, coupé, appelant les choses par leur nom, il prépare et annonce les temps nouveaux où les philosophes s’armeront à la légère. […] leur patrie, leurs noms, sont-ils connus ? […] Il ne manque cependant à l’oisiveté du sage qu’un meilleur nom, et que méditer, parler, lire et être tranquille s’appelât travailler. […] Il ne nomme plus chaque chose par son nom ; il n’y a plus pour lui de fripons, de fourbes, de sots et d’impertinents. […] Il y avait un bail des fermes sous ce nom.

54. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

« Fais qu’aveuglé par la haine, il s’égare assez pour me supposer tous les crimes ; et que, m’accusant faussement, au tribunal du public, d’avoir osé compromettre les noms les plus sacrés, il sorte enfin couvert de honte, quand la nécessité de me justifier m’arrachera au silence le plus respectueux. […] S’ils font ensemble un autre ouvrage, pour qu’il marque un peu dans le grand monde, ordonné que le noble y mettra son nom, le poëte son talent. […] « Barbe-Agar-Raab-Madeleine-Nicole-Marceline de Verte-Allure, fille majeure (Marceline se lève et salue) ; contre Figaro… » Nom de baptême en blanc. […] Gazetier, rédacteur de la Renommée ; la verve l’emporte : il ne se contient plus, et les noms lui échappent. […] Il désigne ici le premier président Nicolaï ; cette réticence envers un nom respecté devient un nouveau trait d’éloquence.

55. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Molière 1622-1673. » pp. 27-43

Je ne me souviens pas maintenant de son nom. […] Vous êtes la fable et la risée de tout le monde, et jamais on ne parle de vous que sous les noms d’avare, de ladre, de vilain et de fesse-Mathieu. […] Ce nom ne fait aucun scrupule à prendre ; et l’usage, aujourd’hui, semble en autoriser le vol. […] Croyez-vous qu’il suffise d’en porter le nom et les armes, et que ce nous soit une gloire d’être sortis d’un sang noble, lorsque nous vivons en infâmes ? […] Nicole est le nom de sa servante.

56. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

L’auteur qui écrit comme tout le monde n’a point de style, il manque d’originalité ; on pourra le lire avec plaisir, mais il n’aura jamais un nom parmi les maîtres. […] Il en est de même des ouvrages de littérature ; il suffit d’entendre une page d’Homère, de Tacite, de Pascal, de Molière ou de Chateaubriand, pour que le nom de l’auteur vienne aussitôt à l’esprit. […] Ici gît… Point de nom ! […] La métonymie (changement de nom) est une figure par laquelle on met le nom d’une chose pour celui d’une autre. […] qu’eût pensé votre grande âme, si, pour votre malheur, vous eussiez vu la face pompeuse de Rome sauvée par votre bras, et que votre nom respectable avait plus illustrée que toutes ses conquêtes ?

57. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

Ces stances avaient différents noms. […] C’est le nom qu’a pris dans les Livres Saints la poésie lyrique, à l’exception des Psaumes. […] On les divise en strophes qui prennent le nom de couplets ; on les termine avantageusement par un refrain. […] L’ode badine prend le nom d’anacréontique, quand elle chante Bacchus ou l’Amour, c’est-à-dire la joie et les plaisirs. […] La chanson se divise en stances ou strophes qui prennent le nom de couplets.

58. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Ne serais-je Français et libre que de nom ? […] Ici gît… Point de nom ! […] Le Bocage, comme l’indique son nom, est couvert d’arbres. […] Du nom de dictateur, du nom de général, Qu’importe, si des deux le pouvoir est égal ? […] De tous ces meurtriers te dirai-je les noms ?

59. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

Le martyre de Polyeucte est le sujet de la tragédie de ce nom. […] Ces trois parties de l’action prennent le nom d’exposition, de nœud ou d’intrigue, et de dénoûment. […] L’acte doit donc être composé de plusieurs parties ; et ces parties portent le nom de scènes. […] On peut citer comme modèle celle d’Idoménée dans la tragédie de ce nom, par Crébillon (I. 2). […] Le grand Corneille fut le premier à faire usage de ce nom pour Don Sanche d’Aragon.

60. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VI. Contes, romans, nouvelles. »

Le roman d’éducation, le nom l’indique, est celui qui est destiné à l’éducation des enfants. […] C’est pour cette sorte d’ouvrage qu’on a quelquefois proposé le nom de poème en prose. […] Ces ouvrages furent écrits en latin corrompu, nommé Romain rustique ou Langue romane, d’où leur est venu leur nom. […] On y voyait Neptune et Pallas qui disputaient entre eux à qui aurait la gloire de donner son nom à une ville naissante. […] La déesse demeurait victorieuse par ses dons simples et utiles, et la superbe Athènes portait son nom.

61. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

D’Aguesseau, selon Crévier, ayant à discuter les droits des prétendants à la succession d’un acteur de la Comédie italienne, ne se permit pas de le désigner par son nom de comédien : « Tiberio Fiorelli, dit-il, connu sous un autre nom dans le monde… » En marge, ajoute Crévier, est le nom de Scaramouche, qui a été jugé indigne d’entrer dans le texte. […] Et réellement qu’ont à faire avec la rhétorique et la littérature la Pipe cassée de Vadé, ou les ignobles parades qu’on nous donne si souvent sous le nom de roman et de vaudeville ? […] Dans les choses de la nature et de l’art, dans les noms, par exemple, de certains animaux, de certaines professions, de certains détails de la vie humaine, tel mot qui nous paraît bas et trivial ne l’était pas sans doute pour les Grecs et les Latins, ni même pour les Français d’une autre époque, et ne le serait pas aujourd’hui pour les Anglais ou les Allemands. […] Dieu seul est toujours le même, et ses années ne finissent point ; le torrent des âges et des siècles coule devant ses yeux ; et il voit avec un air de vengeance et de fureur de faibles mortels, dans le temps même qu’ils sont entraînés par le cours fatal, l’insulter en passant, profiter de ce seul moment pour déshonorer son nom, et tomber au sortir de là entre les mains éternelles de sa colère et de sa justice. » Massillon a présenté deux fois la même idée à peu près dans les mêmes termes, dans un des sermons du Grand Carême, et dans le Discours prononcé une bénédiction des drapeaux du régiment de Catinat. […] Si ce caractère ne vous frappe pas, le mot, la chose, l’acte ne méritent pas le nom de sublime.

62. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre I. Des Poésies fugitives. »

Quoique chacun de ces traits puisse s’appliquer à différents objets, il faut néanmoins que tous ces traits réunis conviennent uniquement à la chose, dont le nom est le mot cherché : c’est la première et la plus essentielle règle de l’énigme. […] Mon nom bouleversé, dangereux voisinage, Au Gascon imprudent peut causer le naufrage, Le mot de ce logogriphe est Orange, ville de France. […] On pourrait, par exemple, faire une charade du mot polissoir, dont la première syllabe est Pô, nom d’un fleuve ; la seconde ; lis, nom d’une fleur ; la troisième, soir, nom d’une partie du jour, et le tout, un instrument. […] Nos bons poètes offrent aussi dans leurs recueils de jolis épithalames ou des pièces, de vers, qui en portent le nom, sans en avoir précisément la forme. […] On donne encore le nom de vaudeville à un divertissement qui termine les petites pièces de théâtre.

63. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

Les empereurs romains prenaient le nom de père de la patrie, dès qu’ils montaient sur le trône. […] L’historien, loin de faire un si fréquent usage de ce pronom, aurait dû répéter plusieurs fois le nom, dont il tient la place. […] Je suis arrêté, dit-il, par le grand nom de Racine, qui ne me permet point d’appeler ceci du galimatias. […] Construit du bois d’une des plus fameuses forêts de Ponta, en vain voudrais-tu te prévaloir de ton nom et de ton origine. […] La Métonymie consiste à se servir d’un nom pour un autre, lorsqu’il y a entre ces deux noms un rapport de relation.

64. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Mais pourvu qu’on en conçoive bien la nature, peu importe qu’on lui donne le nom de figure ou de trope. […] Elle prend alors le nom de métaphore outrée. […] Par l’orné, comme le nom l’indique, un style fleuri, doux et coulant, plus amant de la grâce que de la force. […] On peut le distinguer en lui donnant le nom de véhément. […] Après lui, la Grèce fut veuve d’orateurs dignes de ce nom.

65. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Chaque nom renferme un mystère, chaque grotte déclare l’avenir, chaque sommet retentit des accents d’un prophète. […] Tu m’oses soutenir que Sosie est ton nom ? […] Ton nom ôtait Sosie, à ce que tu disais ? […] me faut-il ainsi renoncer à moi-même, Et par un imposteur me voir voler mon nom ? […] Que t’en reviendra-t-il de m’enlever mon nom ?

66. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

On distingue deux espèces de repos : la césure, qui se trouve dans le corps du vers, et le repos final, dont le nom indique la place. […] Le repos final, qui, comme l’hémistiche, porte encore le nom de repos prosodique, consiste dans la suspension des sons et de la voix à la fin du vers. […] Dans l’ode, la stance prend le nom de strophe, et dans la chanson et la romance celui de couplet. […] Le tercet est, comme son nom l’indique, une stance de trois vers. […] On donne le nom de stances mixtes à une suite de stances qui ont une forme différente, mais symétrique.

67. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

Il faut saluer en lui le plus grand nom qui ait ouvert le dix-neuvième siècle. […] Bientôt on voit paraître tout le clergé destiné à la cérémonie : c’est un vieux pasteur qui n’est connu que sous le nom de curé, et ce nom vénérable, dans lequel est venu se perdre le sien, indique moins le ministre du temple que le père laborieux du troupeau. […] Armorique est l’ancien nom de la Bretagne. Elle tire son nom de deux mots celtiques : ar, proche, et mor, mer. […] Le rossignol, à mon sens, n’est pas le premier, mais le seul, dans le peuple ailé, à qui l’on doive ce nom.

68. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des figures » pp. 324-354

La catachrèse supplée à l’insuffisance de la langue, en empruntant des noms à des choses qui en ont, pour les donner à celles qui n’en ont pas. […] La métonymie prend la cause pour l’effet : Le chypre incendiait les coupes ; Et leur âme chantait dans les clairons d’airain ; Ou l’effet pour la cause : Les canons vomissent la mort ; Ou le contenant pour le contenu : Les foudres du Vatican ; Ou le signe pour la chose signifiée : On dit d’un gourmand : C’est une belle fourchette ; d’un écrivain : C’est une plume éloquente ; Ou enfin le nom abstrait pour le nom concret : — Là, parmi les douceurs d’un tranquille silence, Règne sur le duvet une heureuse indolence. […] Elle prend le singulier pour le pluriel : — Le Français, né malin, forma le vaudeville24 ; Le nom de la matière pour celui de la chose qui en est faite : Le bronze tonne. […] Quelquefois, quand on ne veut pas nommer une personne, on la désigne, ou par un trait caractéristique, ou par un nom qui est devenu un type, et alors on fait une antonomase : Le fléau de Dieu, c’est Attila ; l’aigle de Meaux, c’est Bossuet ; le cygne de Cambrai, c’est Fénelon. […] J’ai cru devoir donner ici une place à cette figure, en attendant que les rhéteurs lui donnent un nom.

69. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

C’est un beau nom que la Chambre de Justice, mais le temple de Clémence, que les Romains élevèrent à cette vertu triomphante en la personne de Jules César, est un plus grand et un plus beau nom encore. […] C’est en leur nom que je vous parle ; c’est par leur autorité que je vous prêche. […] Ce nom arrête toutes les entreprises, et il n’y a point d’ambition qui n’en soit épouvantée. […] Cependant le nom de Léon X a prévalu, parce qu’il encouragea les arts plus qu’aucun autre. […] Charles-Édouard prit des habits de servante, et suivit, sous le nom de Betty, mademoiselle Macdonald.

70. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Préface » pp. -

Si quelques noms secondaires se sont glissés dans cette galerie, nous ne leur avons fait que des emprunts proportionnés à leur importance ; ils n’ont qu’un buste ou un médaillon, à distance respectueuse des statues qui les dominent. […] C’est l’objet des notices qui accompagnent ici chaque nom d’auteur. […] N’ayons pas l’air de rougir de ce qui nous honorera plus tard ; et, en attendant les arrêts de la postérité, qui commence dès aujourd’hui pour plus d’un nom illustre, tirons des œuvres qui nous ont charmés le plaisir ou le profit que le tact d’un goût prudent peut mettre à la portée de la jeunesse. […] On ne peut tout dire sans doute de chaque auteur ; il n’est besoin que d’en dire assez pour bien marquer le sens de sa manière, et donner à l’auditeur qui sort de là l’envie d’en savoir plus en recourant à l’original ; mais il faut, à la rigueur, lui en avoir déjà offert et servi un assez ample choix, pour que, même sans aller s’informer au delà, il en garde un souvenir propre, et attache à chaque nom connu une idée précise.

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