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46. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

Son talent, son génie propre consistent à dégager la substance morale des livres où il cherche les éléments d’un caractère. […] Je ne veux point continuer ici plus longtemps cette description qui, si elle était complète, tiendrait tout un livre. […] Vieux vins, vieux livres, vieux amis. […] Les marbres sont devenus comme les garants des livres. […] Trouvons-nous la raison dans le ive  livre de l’Enéide et dans les transports de Didons ?

47. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

En voici une tirée d’un ouvrage didactique qui me semble excellente, et qui vient tout à fait à propos dans un livre comme celui-ci. […] C’est dans le Livre des Orateurs qu’on trouve que les orateurs pathétiques « doivent tenir l’assemblée dans un état de moiteur et de peau assouplie ; » que le style de M. de Kératry « n’est pas sans une sorte d’insufflation cahotée, mais échauffante, » etc., etc. […] l’un est d’un romancier moderne qui, dédiant son livre à un peintre, et voulant lui faire sentir que tous deux contribuent à propager les mêmes idées, chacun dans son genre, s’exprime ainsi : « Vous et moi, l’un avec son pinceau, l’autre avec sa plume, nous suivons deux lignes parallèles, qui aboutissent au même point. » Romancier, mon ami, accordez-vous avec M. […] Il y a mieux : on a vu plus tard le Tasse, l’auteur de l’Astrée, Chapelain et Coras, les meilleurs comme les pires, se croire obligés, pour assurer le succès de leurs livres, de supposer l’allégorie là où elle n’était point, et s’en servir comme d’un passe-port utile à la circulation. […] Il en est de leurs plaisanteries comme des romans allégoriques et de certains livres sur les mœurs et caractères ; pour les pénétrer, il faut avoir la clef.

48. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Vigny 1799-1863 » pp. 530-539

L’Anglais-Américain, nomade et protestant, Pontife en sa maison, y porte, en l’habitant, Un seul livre ; et partout où, pour l’heure, il réside, De toute question sa papauté6 décide ; Sa famille est croyante, et, sans autels, il sert, Prêtre et père à la fois, son Dieu dans un désert. […] Quelques livres rangés, dont le premier, Shakspeare (Car des deux bords anglais ses deux pieds ont l’empire), Attendent dans un angle, à leur taille ajusté, Les lectures du soir et les heures du thé1. […] L’esprit pur 2 Si l’orgueil prend ton cœur quand le peuple me nomme Que de mes livres seuls te vienne ta fierté. […] Il avait la recherche du rare et de l’exquis, mais surtout dans l’idée ; son effort d’artiste vers la perfection consistait moins dans le travail du style, toujours soigné pourtant, que dans la spiritualisation de plus en plus exquise de la pensée, et aussi dans l’art savant de la composition où aucun de ses rivaux ne l’a égalé. » Louis Ratisbonne, Auteurs et Livres.

49. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Vauvenargues, 1715-1747 » pp. 336-343

Vauvenargues parle des livres anciens qui l’ont passionné 1 Les Vies de Plutarque2 sont une lecture touchante ; j’en étais fou dans mon enfance ; le génie et la vertu ne sont nulle part mieux peints ; l’on y peut prendre une teinture de l’histoire de la Grèce et même de celle de Rome3. […] Il me tomba, en même temps, un Sénèque dans les mains, je ne sais par quel hasard ; puis, des lettres de Brutus à Cicéron, dans le temps qu’il était en Grèce, après la mort de César : elles sont si remplies de hauteur, d’élévation, de passion et de courage, qu’il m’était bien impossible de les lire de sang-froid1 ; je mêlais ces trois lectures, et j’en étais si ému, que je ne contenais plus ce qu’elles mettaient en moi ; j’étouffais, je quittais mes livres, et je sortais comme un homme en fureur, pour faire plusieurs fois le tour d’une assez longue terrasse2, en courant de toute ma force, jusqu’à ce que la lassitude mît fin à la convulsion. […] Ce passage est emprunté à une lettre que Vauvenargues adressait au marquis de Mirabeau ; parlant des conférences morales qu’il avait avec son frère, il vient à disserter sur les livres anciens. […] Ma bonne mère, à qui je doibs tout, et qui avoit une affection si grande de veiller à mes bons déportemens et ne vouloir pas, ce disoit-elle, voir en son fils un illustre ignorant, me mit ce livre entre les mains, encore que je ne feusse à peine plus un enfant de mamelle.

50. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

Le cardinal de Richelieu entendant la lecture que lui faisait Colletet d’une de ses comédies, lui donna six cents livres pour six vers seulement qu’il trouvait fort beaux. Le poète adressa au ministre ce distique : Armand, qui pour six vers m’as donné six cents livres, Que ne puis-je à ce prix te vendre tous mes livres ! […] La réflexion que fait Cicéron dans son livre de l’Orateur, au chapitre de l’Invention, va nous servir à développer ce principe important. […] Le poète raconte quelquefois une action : quelquefois il la met sous les yeux : d’autres fois il se livre seulement au sentiment : enfin il traite souvent quelque sujet dans le dessein d’instruire : de là naissent quatre espèces de poésies. […] Quand, pénétré d’un sentiment, agité d’une passion, il s’y livre tout entier, et les exprime avec le plus vif enthousiasme, c’est la poésie lyrique.

51. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

(Livre II, ch.  […] (Livre I, ch.  […] (Livre II, ch.  […] (Livre III, ch.  […] (Livre III, ch. 

52. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre premier. de la rhétorique en général  » pp. 13-23

« C’est un métier de faire un livre, comme de faire une pendule, disait la Bruyère ; il faut plus que de l’esprit pour être auteur3. » La rhétorique n’eût-elle d’autre résultat que d’aplanir les difficultés de cet apprentissage, ceux qui aspirent à devenir praticiens ne devraient pas la négliger. […] Destinée jadis à se transmettre, comme par tradition, d’une oreille à l’autre, ou consignée seulement dans quelques manuscrits, dont le haut prix interdisait l’acquisition à la grande majorité du publie, la pensée de l’écrivain vole maintenant d’un bout à l’autre de l’univers avec les livres, les pamphlets, les journaux. […] Et c’est pour cela, et aussi parce que ces trois objets, pour être traités à fond, demanderaient un autre livre tout entier, qu’il n’en est pas question dans celui-ci, et que cet ouvrage est plutôt l’art d’écrire que l’art de parler. […] Ce sont les ailes dont les écrits des hommes volent au ciel. » Et, pour passer du xvie  siècle au xixe , car j’aime à montrer les préceptes réellement utiles et solides maintenus à travers les âges, en dépit des changements d’idées et des caprices de la mode : « Je voudrais, dit le héros d’un roman moderne, m’exprimer de prime abord, sans fatigue, sans effort, comme l’eau murmure et comme le rossignol chante. » Et le raisonneur du livre lui répond avec un grand sens : « Le murmure de l’eau est produit par un travail, et le chant du rossignol est un art.

53. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre VI. » pp. 89-94

Voyez, entre autres, la Poétique de Scaliger, livre V, chap. 6  les auteurs analysés par Goujet, Bibliothèque française, tome III, p. 180-240  Batteux, Principes de la Littérature, Ve traité  et l’article Tragédie dans les Éléments de Marmontel. — Τραγωδία [[έστì] βίων xαì λόγων ήρωϊχών μίμησις έχουσα σεμνότητα μEτ’ έπιπλοχής τινός, dit plus simplement le grammairien publié par Cramer, Anecdota Oxon., tome IV, p. 315. — Voici comment la définition d’Aristote est traduite en latin d’après l’arabe d’Averroès (voir Essai sur la Critique, p. 297 et suiv.) par Hermann l’Allemand (fol. 42, recto, éd. de Venise, 1481) : « Terminus substantialis sive intelligere faciens substantiam artis laudandi est quoniam ipsa est assimilatio et repræsentatio operationis voluntariæ virtuosæ completæ quæ habet potentiam universalem in rebus virtuosis non potentiam particularem in una quaque rerum virtuosarum. […] La Fontaine a inséré à la fin du premier livre de sa Psyché une comparaison de la comédie et de la tragédie, qui mérite encore aujourd’hui d’être lue pour quelques observations délicates et quelques traits ingénieux. […] Mêmes distinctions dans la Morale Nicom., fin du livre Ier.

54. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Préface » pp. -

Ce n’est pas que cette publication prétende faire oublier les travaux consciencieux qui lui ont ouvert la voie ; mais elle espère se recommander, elle aussi, par l’expérience que donne à son auteur une longue pratique du professorat ; et peut-être n’est-il pas indifférent d’ajouter que, vouée spécialement à la critique depuis bien des années déjà, notre plume a quelque habitude de juger les écrivains ou les livres. […] Outre qu’il lui est impossible de ne pas respirer l’air qui nous entoure, ne donnons pas l’attrait du fruit défendu à des livres qu’un engouement irréfléchi lira sans critique, si on s’obstine à les proscrire des écoles, au lieu d’apprendre par une direction tout ensemble libérale et sévère à séparer le mort du vit, c’est-à-dire à discerner les qualités des défauts, et l’excellent du mauvais ou du médiocre. […] L’esprit de ce livre est contenu dans la page que voici, et que j’emprunte à un de nos maîtres préférés : « Les leçons de littérature, pour être utiles et remplir leur véritable objet, doivent se composer en grande partie de lectures, d’extraits abondants, faits avec choix… L’accent qui insiste, qui souligne, pour ainsi dire, en lisant ; quelques remarques courantes et comme marginales, qui se glissent dans la lecture et s’en distinguent par un autre ton ; quelques rapprochements indiqués comme du doigt suffiront pour mettre l’auditeur à même de bien saisir la veine principale, et de se former une impression.

55. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre II. »

Il est une inspiration céleste que nous ne pouvons comparer à celle de la terre : c’est celle qui se manifeste dans les Livres saints, et qui a pour interprète les cantiques de Moïse et de David ; rien de plus sublime que les pensées et les images qui remplissent ces chants. La prophétie de Joad, dans l’Athalie de Racine, reproduit avec un bonheur incomparable le mouvement lyrique des Livres sacrés : aussi n’avons-nous rien de plus beau dans notre langue. […] Les livres sacrés nommés Védas, Kalidasa.

56. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVI. des qualités essentielles du style. — clarté, pureté  » pp. 217-229

« Summa virtus orationis est perspicuitas, » dit Quintilien, dès le premier livre de ses Institutions, pour revenir sur cette vérité au huitième : « nobis prima sit virtus perspicuitas. » Le discours, selon lui, doit être clair comme la lumière du soleil, » occurrat in animum audientis oratio, sicut sol in oculos. » Mais la clarté de l’expression suppose une conception nette des idées, et une méthode habile dans leur disposition. […] Ailleurs on écrit des volumes ; ce n’est qu’en France, de l’aveu de tous, que l’on sait faire un livre. […] Qu’ou se permette, comme la Bruyère, une demi-page de ce jeu d’esprit, je le veux bien ; mais un livre entier ! […] Songez qu’on avait donné à ses livres le nom des Muses.

57. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — La Fontaine (1621-1695.) » pp. 194-204

Ce dernier remporta en 1774, dans le concours ouvert sur ce sujet par l’académie de Marseille, le prix que diverses libéralités avaient élevé jusqu’au chiffre de 4400 livres. […] Walckenaer a donné sur lui un livre plein de recherches curieuses : Histoire de la vie et des ouvrages de Jean de La Fontaine. […] II, fab. 9 de ses Trois cent soixante-six apologues d’Esope, et surtout Gueroult, dans son Premier livre des Emblèmes. […] « Le septième livre, dit Chamfort, s’ouvre par le plus beau des apologues de La Fontaine et de tous les apologues.

58. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Regnard. (1655-1709.) » pp. 242-253

Calmons le désespoir où la fureur me livre. […] Va me chercher un livre. […] Quel livre voulez-vous lire en votre chagrin ? […] Hector  sort, et rentre, tenant un livre.

59. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 185-195

Voyez les livres des philosophes avec toute leur pompe : qu’ils sont petits près de celui-là ! Se peut-il qu’un livre à la fois si sublime et si sage soit l’ouvrage des hommes1 ? […] La vie laborieuse que Dieu nous impose n’a rien que de doux au cœur de l’homme de bien qui s’y livre en vue de remplir son devoir ; et la vigueur de la jeunesse ne vous a pas été donnée pour la perdre à d’oisives contemplations. […] Voici un rêve de bonheur qui vaut bien celui de Rousseau ; je le rencontre dans Furetière : « Que l’on serait heureux si l’on pouvait avoir des livres choisir, et des amis plus encore !

60. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Diderot, 1713-1784 » pp. 303-312

Incapable de mener à fin un bon livre, il excellait pourtant à tracer en courant de belles esquisses ; mais ne lui demandons ni la tenue, ni l’équilibre du bon sens : sa plume est aussi téméraire que ses opinions ; un sophiste et un rhéteur se cachent sous l’artiste et le savant. […] L’écritoire, les livres, les accessoires aussi bien qu’il est possible ; mais le peintre a trop voulu la couleur brillante et l’harmonie. […] — Par un homme qui est malin quelquefois, par un certain milord Chesterfield, qui aurait voulu vous prouver par expérience qu’une once de sens commun vaut mieux que cent livres d’esprit ; car avec du sens commun… — Ah ! […] La correspondance de Goëthe et de Schiller mentionne souvent le nom de Diderot : « Le livre de Diderot est excellent et s’adresse au poëte plus encore qu’à l’artiste à qui néanmoins il peut servir de flambeau. » (Goëthe à Schiller, 17 déc. 1796.

61. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Balzac. (1594-1655.) » pp. 2-6

On trouve dans ce dernier livre, remarque M. […] Il leur a montré que de cent cinquante et tant d’opinions1 qui visaient au souverain bien, il n’y en avait pas une qui eût touché au but : vous pouvez voir et compter ces opinions dans les livres de la Cité de Dieu de saint Augustin2. […] On peut consulter, à ce sujet, le chap. 1er du XIXe livre de cet ouvrage ; Cf.

62. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Pascal. (1623-1662.) » pp. 35-39

Aucun livre n’atteste plus que le premier la puissance du style : car c’est par le style seul qu’a vécu et que demeurera immortelle cette œuvre de polémique religieuse, qui autrement eût péri depuis longtemps comme beaucoup d’autres. […] Sainte-Beuve, qui lui a consacré tout un livre, le troisième de son Port-Royal, et M. […] Manilius avait dit la même chose, au début du livre IV de ses Astronomiques, en peignant les chimériques illusions qui dévorent la vie humaine : Victuros agimus semper, nec vivimus unquam ; Et Voltaire a traduit ainsi ce vers : Nous ne vivons jamais, nous attendons la vie.

63. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Remarques particulières sur chaque espèce de mots. » pp. 46-52

. — On dit une demi-heure, une demi-livre : ce mot demi ne change pas quand il est devant le nom ; mais dites : une heure et demie, une livre et demie : quand le mot demi est après le nom, il en prend le genre. […] Exemples : j’ai lu de bons livres, et non pas des bons livres ; j’ai vu de belles maisons, et non pas des belles maisons.

64. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

On sait que, sans le secours d’aucun livre, il trouva seul, à l’âge de douze ans, les trente-deux propositions d’Euclide. […] Je voudrais de bon cœur voir le livre italien, dont je ne connais que le titre, qui vaut lui seul bien des livres, dell’ Opinione, regina del mondo 295. […] Tel est, madame, l’oracle du Saint-Esprit dans un livre que vous ne devez point vous lasser de lire. Les livres profanes inspirent l’orgueil, et nourrissent une curiosité dangereuse, à mesure qu’ils étendent les connaissances ; au lieu que l’Ecriture sainte inspire l’humilité à ceux qu’elle instruit. […] Vous pouvez prendre Voiture730 parmi mes livres, si cela vous fait plaisir.

65. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

« Nous mourons tous », disait cette femme dont l’Ecriture a loué la prudence au second livre des Rois3 , « et nous allons sans cesse au tombeau, ainsi que des eaux qui se perdent sans retour. » En effet, nous ressemblons tous à des eaux courantes. […] Les Rois forment quatre livres qui contiennent l’histoire des Juifs pendant cinq siècles environ, depuis Samuel. Ils viennent, dans la division de l’Ancien Testament, après les livres de Josué et de Ruth. […] En signalant ce passage comme l’un des plus distingués du livre par la clarté et l’analyse, M. de Barante fait observer « qu’aucun métaphysicien n’a raisonné sur cette question d’une manière aussi remarquable ». — Ce qui crée en philosophie, de même qu’en tout autre genre, l’originalité suprême de Bossuet, c’est, dirons-nous avec M. […] de Bausset dans son Histoire de Bossuet, on apprend à connaître Dieu, les hommes et soi-même ; et ces deux ouvrages peuvent tenir lieu d’un grand nombre de livres sur la religion et la morale. » La Harpe a dit justement : « Ceux qui n’ont pas lu les Méditations et les Elévations ne connaissent pas tout Bossuet. » 4.

66. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

Ce sont les Livres Saints qui pourront nous donner une juste idée de la poésie religieuse ou de l’ode sacrée. […] C’est le nom qu’a pris dans les Livres Saints la poésie lyrique, à l’exception des Psaumes. […] Ce sont : L’ode de Malherbe intitulée : Dégoût des grandeurs périssables ; les plus belles du Ier livre de J. […] Horace en a aussi un certain nombre, parmi lesquelles on doit ranger les plus belles du livre III, et quelques-unes du livre IV. […] Quoi de plus vivant, de plus délicieux que le passage suivant des Livres Saints : Vous bénirez nos champs, Seigneur, et vos bénédictions seront la couronne de l’année, et les campagnes se couvriront de vos dons.

67. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIV. de la fin  » pp. 189-202

…. je finis le traité des fiefs où la plupart des auteurs l’ont commencé : » voilà la seule conclusion de Montesquieu pour les trente et un livres de l’Esprit des lois. […] Virgile, avec le tact parfait qui le caractérise, l’a fort bien compris, et l’idée d’un treizième livre est une bouffonnerie digne du chanoine Mafeo Vegio ou du maître d’hôtel Villanova qui l’ont réalisée. […] Tout le reste, la visite à l’île, la colonisation de l’île, les combats contre les sauvages, les voyages en Chine et en Tartarie, c’est-à-dire au moins la moitié du livre, ne présente plus ni intérêt, ni originalité, ni rapport avec l’idée fondamentale ; et quand enfin l’auteur s’arrête, on ne sait pas pourquoi il le fait ; il n’a aucun motif pour ne pas continuer, pour ne pas ajouter autant de volumes qu’en peut admettre un voyage autour du monde. […] Telle fut la puissance de parole du prédicateur, que la quète qui suivit son sermon rapporta cent cinquante mille livres en souscriptions.

68. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — La Satire Ménippée, 1594 » pp. -

Je n’ay point leu les livres, ny les histoires, et annales de France, et n’ay que faire de sçavoir s’il est vray qu’il y ait eu des Paladins et Chevaliers de la Table ronde qui ne faisoyent profession que d’honneur et de deffendre leur Roy et leur pays, et fussent plustost morts que de recevoir un reproche, ou souffrir qu’on eust faict tort à quelqu’un. […] De Rieux, qui n’a point lu les livres ni les historiens, confond les faits. […] « Ceux qui estoient commis au mesnagement de nostre France, au lieu de soulager des tailles, aydes et subsides les pauvres sujects affligez d’une longue guerre, introduisirent une nouvelle dace (contribution) sous le nom de pancharte, qui estoit une imposition pour tout le royaume d’un sol par livre de chaque denrée vendue. » (Est.

69. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lebrun Né en 1785 » pp. 498-505

Il est doux de jouir dans un autre soi-même, Et des lieux qu’on préfère, et des livres qu’on aime. […] Je viens de voir le nom d’un roi1 Sur le livre où, selon l’usage, Chacun ici laisse après soi Une trace de son passage. […] Dans un volume intitulé Causcries sur les Femmes et les Livres, par Gustave Merlet, on peut lire une étude sur M.

70. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — De Laprade Né en 1812 » pp. 576-582

Les marmots hérissés3 ayant horreur du livre, Quand elle ouvrait le sien, quittaient tout pour la suivre. […] les bons jours d’hiver, dans la salle bien chaude, A chanter1 doucement les antiques noëls, A se faire conter des contes éternels, A s’empresser autour du vieux livre d’images, A changer mille fois de plaisirs et d’ouvrages, A mêler la prière entre les jeux divers, Et même à réciter des fables et des vers ! Puis on posait cahier, tricot, livre, au plus vite : Les châtaignes fumaient dans l’immense marmite, Les branches de raisins2 s’abaissaient du plafond, La corbeille de noix se vidait jusqu’au fond, Et les pommes d’api, fraîches comme l’aurore, Sautaient et bondissaient sur la table sonore3.

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