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2. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

n’est-il donc point de fortune légère ? […] Toutefois, on y emploie aussi le vers décasyllabe ; elle prend alors, quoique le fond reste aussi sérieux, une forme un peu plus légère. […] Son faible trône est sur l’aile des Songes ; Les Vents légers soutiennent ses autels. […] Un souffle à ces boules légères Porte l’éclat brillant des fleurs. […] Quel que soit, au reste, le sujet de la satire, le poète peut prendre le ton sérieux, caustique et mordant, ou le ton léger, plaisant et badin.

3. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XII. Abrégé des règles de la versification française. »

Celui de dix syllabes est plus léger, plus doux ; celui de neuf est peu en usage ; celui de huit peut avoir de la noblesse aussi bien que de la douceur et de la grâce ; celui de sept ne manque pas d’énergie, mais il est moins harmonieux ; le vers de six syllabes est un peu monotone ; celui de cinq est d’une rapidité gracieuse ou terrible. […] Le vers suivant, au contraire, est léger et harmonieux :          1                2               3                   4 À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. […] On appelle rimes redoublées celles qui présentent plus de deux fois le retour de la même rime ; ce redoublement a de la grâce et quelquefois de l’énergie dans la poésie légère et dans la poésie lyrique ; mais il ne faut pas en abuser. […] Les vers libres conviennent surtout au genre lyrique et aux poésies légères. […] Il doit aussi chercher à approprier la stance au genre de composition qu’il adopte, et au caractère de sa pensée ; car, parmi les stances, les unes sont graves et pompeuses, les autres vives, gracieuses et légères : c’est le sentiment de l’harmonie qui doit toujours le guider, On peut faire des stances depuis trois jusqu’à dix vers ; on en trouve aussi de douze ; l’oreille n’en supporte guère de plus longues.

4. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gresset. (1709-1777.) » pp. 291-296

Gresset n’avait que vingt-quatre ans quand il donna, après quelques autres pièces de poésie, ce modèle de plaisanterie légère et déliée que J. […] Platon, dans son Ion, assimile à l’abeille le poëte, qui est, selon lui, « une chose légère, ailée et sacrée », Κοῦφον γὰρ χρῆμα μοιητής ἐστι καὶ πτηνὸν καὶ ἱερόν. La Fontaine, inspiré par ce souvenir, et à qui il semble que Gresset ait pris quelquefois sa naïveté et son abandon, s’est peint lui-même dans les vers suivants : Papillon du Parnasse et semblable aux abeilles, A qui le bon Platon compare nos merveilles, Je suis chose légère et vole à tout sujet ; Je vais de fleur en fleur et d’objet en objet.

5. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

Il a plus de douceur, de facilité, d’abandon et de grâce que le vers alexandrin, et va bien à la poésie familière et légère, ainsi qu’aux sujets gracieux ou badins. […] On l’emploie ordinairement dans les odes, les épîtres, les épigrammes et autres poésies légères, mais rarement dans les ballades et les sonnets. […] Cependant il n’est point nécessaire que le vers finisse à l’hémistiche ; il suffit qu’un léger repos soit possible. […] On s’en sert dans les fables, les chansons, les dithyrambes, les madrigaux, les poésies légères et les chœurs dramatiques. […] On se sert de ces rimes dans des pièces légères, pour rendre la narration plus rapide, et pour exprimer avec plus de force les sentiments impétueux.

6. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Cousin, 1792-1867 » pp. 492-503

Il semble qu’on n’a jamais parlé une meilleure langue, plus pure, plus limpide, plus naturelle, convenant mieux à la prompte communication des sentiments et des idées, pourvu que ces idées ne soient pas trop hautes, ni ces sentiments trop profonds ; car ils briseraient de toutes parts cette légère enveloppe, tandis qu’elle va merveilleusement à la taille de la société nouvelle, qui succède à la grande société du dix-septième siècle. […] Ni son temps, ni son génie ne le destinaient à la poésie ; aussi n’a-t-il excellé que dans la poésie légère. […] Relisez avec soin la plupart des ouvrages qui ont paru de 1750 à 1760, pièces de théâtre, romans, écrits philosophiques, discours académiques, compositions sérieuses et légères ; examinez le caractère général que présente en ces divers écrits la prose française : on la dirait épuisée, étiolée. […] Ce n’est pas, en effet, la prose de Voltaire, d’un tour aisé et d’une étoffe un peu légère, c’est la prose forte et laborieuse de Rousseau qui a servi de modèle à M. de Chateaubriand, le père de la littérature contemporaine.

7. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

L’ode badine ou gracieuse est celle qui roule sur des sujets légers, agréables et tendres. […] La chanson est une espèce d’ode au caractère ordinairement badin, léger, amusant, délicat, satirique ou touchant, quelquefois même pieux ou élevé, où l’on exprime par le chant une pensée ou un sentiment qu’on cherche à rendre populaire. […] La chanson, inspirée par le plaisir, prend, pour le chanter, une allure plus vive, une marche plus légère. […] Il faut que le style en soit léger, les expressions choisies et toujours exactes, la marche libre, les vers faciles et coulants, sans que les tours aient rien de forcé ; enfin, que tout y soit fini, sans que le travail s’y fasse sentir. […] De tous les peuples de l’Europe, le Français est celui dont le naturel est le plus porté à ce genre léger de poésie.

8. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre II. Qualités et devoirs de l’Orateur du Barreau. »

Il ne faut qu’un moment de l’attention la plus légère, pour s’en convaincre et pour reconnaître combien la probité est nécessaire à l’avocat. Son but unique est de persuader : et comment se flatter d’y parvenir, si le juge qui va l’entendre n’est prévenu d’avance en sa faveur ; s’il a le doute le plus léger sur sa probité, sur sa candeur, sur sa bonne foi ?

9. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VII. De l’Harmonie imitative. »

Peignez en vers légers l’amant léger de Flore. […] Mais vois d’un pied léger Camille effleurer l’eau ; Le vers vole et la suit, aussi prompt que l’oiseau.

10. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Delille 1738-1813 » pp. 464-472

Non loin, croît le bouleau dont la verge pliante Est sourde aux cris plaintifs de leur voix suppliante, Qui, dès qu’un vent léger agite ses rameaux, Fait frissonner d’effroi cet essaim de marmots, Plus pâles, plus tremblants encor que son feuillage6 Nice O Nice ! […] J’aimais à voir le flot, d’abord ride légère, De loin blanchir, s’enfler, s’allonger et marcher, Bondir tout écumant de rocher en rocher, Tantôt se déployer comme un serpent flexible, Tantôt, tel qu’un tonnerre, avec un bruit horrible, Précipiter sa masse, et de ses tourbillons Dans les rocs caverneux engloutir les bouillons2. […] Rien n’est si vaporeux que ses teintes légères : L’œil se plaît à saisir ses formes passagères ; Elle brille à demi, se fait voir un moment ; C’est ce parfum dans l’air exhalé doucement ; C’est cette fleur qu’on voit négligemment éclore, Et qui, prête à s’ouvrir, semble hésiter encore ; L’esprit, qui sous son voile aime à la deviner, Joint au plaisir de voir celui d’imaginer.

11. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

Vif, net, ferme, sobre et léger, son vers porte, avec une aisance supérieure, un bon sens spirituel, dont l’ironie et la finesse rappellent Marot, Régnier et La Fontaine. […] De quel rêve enfantin ses sens étaient bercés, Je l’ignore. — On eût dit qu’en tombant sur sa couche, Elle avait à moitié laissé quelque chanson, Qui revenait encor voltiger sur sa bouche, Comme un oiseau léger sur la fleur d’un buisson2. […] Il y a dans ces vers une grâce légère qui ne s’analyse pas.

12. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voiture 1598-1648 » pp. 15-17

Il y représente la poésie légère, au lendemain de Malherbe, et le badinage frivole près du solennel Balzac. […] Ses lettres et ses poésies légères sont, au dix-septième siècle, un monument unique où brillent les qualités les plus rares, infiniment d’esprit, une verve comique inépuisable qui part et jaillit à tout propos, une hardiesse qui se permet tout, avec un art qui sait tout dire. » 3.

13. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

Ses comédies ne font rire qu’à ses dépens ; mais il reste sans rival dans la poésie légère, badine et philosophique. […] Voltaire se jugeait peut-être lui-même en disant : « Je suis comme les petits ruisseaux : ils sont transparents, parce qu’ils sont peu profonds1. » Paris Je crois voir à la fois Athène et Sybaris2 Transportés dans les murs embellis par la Seine : Un peuple aimable et vain, que son plaisir entraîne, Impétueux, léger, et surtout inconstant, Qui vole au moindre bruit, et qui tourne à tout vent, Y juge les guerriers, les ministres, les princes ; Rit des calamités dont pleurent les provinces ; Clabaude le matin contre un édit du roi, Le soir, s’en va siffler quelque moderne, ou moi ; Et regrette, à souper, dans ses turlupinades3, Les divertissements du jour des barricades4. […] C’est une source pure ; en vain dans ses canaux Les vents contagieux en ont troublé les eaux ; En vain sur la surface une fange étrangère Apporte en bouillonnant un limon qui l’altère : L’homme le plus injuste et le moins policé S’y contemple aisément quand l’orage est passé1 Le passage de la vie Le bonheur est le port où tendent les humains ; Les écueils sont fréquents, les vents sont incertains ; Le ciel, pour aborder cette rive étrangère, Accorde à tout mortel une barque légère. […] Ce fragment nous offre un des modèles de la poésie légère, dans laquelle Voltaire excella.

14. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

Le mot propre manquant pour l’objet, on a eu recours à ce qui en approchait le plus ; et comme une feuille d’arbre est plate, mince, légère comme du papier, on a dit une feuille de papier. […] On y doit éviter les jeux de mots, excepté lorsqu’il s’agit de légers badinages. […] C’est ainsi qu’on dit par hyperbole léger comme le vent, lent comme une tortue, blanc comme la neige, etc. […] Le style coupé est plus léger, plus vif, plus brillant. Il convient aux récits, aux raisonnements pressants, aux mouvements passionnés et aux sujets légers, agréables et gais.

15. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre premier. De l’art de la composition en général. »

C’est pourquoi ce premier travail de la composition ne suffit pas ; celui qui s’en contenterait prouverait qu’il a l’esprit léger et présomptueux, et en même temps qu’il s’inquiète peu de se perfectionner dans l’art d’écrire. […] Par exemple, si le sujet est léger, il ne faut pas le traiter en style grave et pompeux ; on ne doit pas raisonner là où il convient d’exprimer du sentiment.

16. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Je suis chose légère, et vole à tout sujet ; Je vais de fleur en fleur, et d’objet en objet. […] Les esprits légers se décident sur les apparences. […] Tantôt c’était la Tortue française, qui se faisait légère et pimpante, ne voyant rien et ne parlant que d’elle-même : La reine ! […] Il débute par une ironie légère. […] Son cœur, Chose légère, ne fut jamais très-sédentaire.

17. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Beaumarchais 1732-1799 » pp. 199-202

Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu’ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! […] … D’abord un bruit léger rasant le sol comme l’hirondelle avant l’orage, pianissimo,2 murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné.

18. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

Le narrateur est plus varié dans ses tons ; tantôt badin, léger, rieur, tantôt calme, sévère ou ardent et passionné, il proportionne son débit à la nature de l’action qu’il raconte. […] Ce vers est gracieux et léger. […] Le rhythme de ce vers est doux et majestueux à la fois ; il convient à l’ode et à la poésie légère. […] Pour mon enfant, — tourne, léger fuseau, Tourne sans bruit — autour de son berceau. […] Comme il reste surpris lorsqu’au léger feuillage D’un arbre, il voit, etc.........

19. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Précis des quatre âges de la Littérature. »

L’élégant Anacréon embellit ses badinages de toutes les grâces d’une poésie douce et légère. […] Destouches et Piron produisirent des chefs-d’œuvre dignes de Molière ; Crébillon eut la gloire de balancer Eschyle ; et Voltaire, incomparable dans les poésies légères, à qui notre scène doit une partie de ses richesses, fit d’heureux efforts pour atteindre à la couronne épique.

20. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre premier. Du Goût. »

Quoiqu’il n’y ait personne d’entièrement privé de cette heureuse faculté, tous ne la possèdent cependant pas au même degré ; dans les uns, le goût ne laisse échapper que de légères étincelles : les beautés les plus communes sont celles qui les affectent le plus agréablement ; encore n’en conservent-ils qu’une impression légère, une idée confuse : dans les autres, au contraire, le goût s’élève au discernement le plus fin, et sa délicatesse n’est pleinement satisfaite, que de ce genre de beauté qui ne laisse rien à désirer.

21. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Le but du poète est de corriger les mœurs, en y donnant aux hommes des leçons qu’il couvre du voile de la fiction ; voile non moins léger qu’attrayant, à travers lequel on voit du premier coup d’œil les vérités qu’il enveloppe. […] Nos auteurs les confondent aussi, quoiqu’ils aient remarqué une différence entre ces deux poèmes ; tant cette différence est légère. […] Horace en a parfaitement exprimé le caractère : il consiste, suivant lui, dans une douceur naïve, ingénue, mais assaisonnée d’un certain piquant léger, qui, s’il est permis de parler ainsi, en relève le gout. […] Une élégante simplicité, une plaisanterie aimable, un badinage léger, de la vivacité, des saillies, des traits d’esprit, mais qui paraissent n’avoir rien coûté, voilà ce qui doit en faire le plus bel agrément. […] Le poète peut le faire sur un ton sérieux, caustique et mordant, on sur un ton léger, plaisant et badin ; se déchaîner avec force contre le vice, ou se borner à une simple raillerie.

22. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

Horace dit que les soucis volent autour des lambris dorés… que le chagrin plus léger que les cerfs, plus rapide que le vent qui chasse au loin les nuages, montent avec nous dans le même vaisseau, court avec nous à travers les escadrons . […] Celui-ci est plus léger, plus vif, plus brillant. […] S’il est quelquefois permis d’en faire de réelles, elles ne doivent nuire, en aucune manière, à la clarté du discours ; elles doivent être légères, et de plus, rachetées par des beautés saillantes. […] Voilà une faute légère, qui doit disparaître à la faveur de la beauté de la pensée. […] Elle ne plaît qu’autant qu’elle est enjouée, légère et badine.

23. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Sous l’illusion légère du costume espagnol, aucun livre n’est plus français que Gil Blas : français par la vie sociale dont il est le tableau, par la marche rapide de la narration, par l’ironie légère qui y circule, par la grâce aisée d’un style naturel et aimable. […] Et après s’être munis de massues et d’antres armes pesantes et défensives, ces premiers hommes n’ont-ils pas trouvé le moyen d’en faire d’offensives plus légères, pour atteindre de loin ? […] Non pas : car la liberté que je donne à mon élève le dédommage amplement des légères incommodités auxquelles je le laisse exposé. […] J’ai toujours vu ceux qui voyageaient dans de bonnes voitures bien douces, rêveurs, tristes, grondants ou souffrants ; et les piétons toujours gais, légers et contents de tout. […] Si c’est le matin, quelles vapeurs légères s’élèvent !

24. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XI. Poésies fugitives. »

On comprend, sous le nom de poésies fugitives, tous ces petits poèmes courts et légers destinés à plaire un moment. Ce sont des pièces de circonstance, des amusements de société, des jeux d’esprit : fleurs légères, qui ont parfois assez de grâce et de parfum pour être conservées.

25. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Sainte-Beuve 1804-1870 » pp. 291-295

A l’heure où tout se juge5, lequel sera trouvé moins léger ? […] Chaulieu, poëte gracieux, mais trop léger (1639-1720).

26. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

« Que si, pour achever d’exercer ma patience et me mieux tourmenter, quelque magistrat d’un beau nom doit se déclarer le protecteur, le conseil et le soutien de mon ennemi, j’oserais demander qu’il fût choisi entre mille d’un caractère léger, et tel que ses imputations n’obtinssent pas plus créance contre moi que ses outrages publics ne doivent m’ébranler ni me nuire. […] Aujourd’hui je sens toute la fermeté de mon cœur s’amollir, se fondre de reconnaissance et de plaisir au plus léger éloge que j’entends faire de mon courage ou de mon honnêteté. […] Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu’ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil !

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