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28. (1852) Précis de rhétorique

Quelles qualités sont nécessaires à celui qui veut employer le pathétique avec succès ? […] Lorsqu’on l’emploie, on fait abus d’un mot, on étend son sens, ou l’on imite l’objet auquel ce mot est emprunté. […] Ces trois figures s’emploient dans les mêmes circonstances. […] La tragédie et l’éloquence pathétique l’emploient de préférence. […] Aussi ne les emploie-t-on qu’à la fin des strophes et des couplets.

29. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

On emploie la délicatesse de sentiment pour louer, pour consoler, pour blâmer, pour demander et pour remercier. […] Les images doivent être naturelles, c’est-à-dire n’être pas tirées de trop loin, et paraître avoir dû se présenter d’elles-mêmes à l’esprit de celui qui les emploie. […] Il est donc essentiel de n’employer que des termes qui ne disent ni trop ni trop peu, et pour cela d’en connaître la vraie signification. […] L’équivoque doit être bannie du style grave ; ce n’est que dans les sujets badins et légers qu’on peut l’employer. […] C’est surtout lorsqu’on a à décrire des objets bas et révoltants, qu’il faut rechercher des expressions dignes et convenables, et ne pas affecter d’employer les termes propres, comme il arrive trop souvent à notre époque.

30. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Ces genres diffèrent en ce que les uns emploient ces trois choses à la fois, et les autres quelqu’une d’entre elles séparément. […] En effet, soit que l’on délibère en particulier, ou que l’on harangue en public, on emploie l’un ou l’autre de ces moyens. […] Quant aux moyens à employer pour exhorter ou dissuader sur cet ordre de questions et sur les autres, c’est le moment d’en parler. […] En effet, nous aurons les mêmes moyens à employer pour nous rendre et pour rendre tel autre digne de confiance par rapport à la vertu. […] Car, si l’un de ces trois points de vue était négligé, il serait impossible d’employer la colère (comme moyen oratoire).

31. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

Mais un excès opposé à la langueur et à la sécheresse serait d’y employer le ton et le langage de l’épopée, de l’ode et de la tragédie. […] D’abord, il faut éviter d’employer celles qui sont vulgaires et communes ; mais choisir au contraire celles qui offrent quelque chose de neuf et d’original, qui peuvent saisir l’imagination et exciter l’intérêt. […] Le récit sera clair si on place chaque chose en son lieu, en son temps ; si on met de l’ordre dans les idées et dans les expressions ; si on n’emploie que des termes et des tours justes, naïfs, sans équivoque et sans ambiguïté. […] 3° D’employer des circonlocutions qui font image. […] Dans cette espèce de poème, on peut employer, selon la nature des sujets, les figures hardies, les descriptions brillantes, le style noble et sublime, comme aussi la simplicité de l’apologue.

32. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

La pureté du langage consiste, par exemple, à n’employer que les termes et les constructions qui appartiennent à l’idiome que l’on parle, de préférence à ceux qu’il emprunte des autres langues, ou qui ont vieilli, ou qui sont trop nouveaux encore et employés sans autorité. […] Lucain, voulant peindre l’abattement muet et la consternation profonde qui régnaient dans Rome, aux approches de la guerre civile, n’emploie qu’un trait ; et ce trait est sublime par sa précision : Erravit sine voce dolor. […] L’écrivain concis resserre sa pensée dans le moins de mots possible, n’emploie que les plus expressifs, et rejette tout ce qui n’ajoute pas sensiblement à sa pensée. […] Rien de traînant, rien d’embarrassé dans le tour de sa phrase ; il vise à la concision ; ses périodes sont variées, sans affectation, sans la moindre apparence de recherche dans leur harmonie : ses figures, quand il en emploie, sont courtes et correctes, plutôt que hardies et brillantes.

33. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — Chapitre II. Du genre pastoral » pp. 96-112

La simplicité, qui forme ici la qualité fondamentale, consiste à n’employer que les termes ordinaires, et à les employer sans faste, sans apprêt, sans dessein apparent de plaire. […] Les bergers emploient souvent des comparaisons tirées des objets qui frappent leurs yeux, au lieu des expressions propres qui quelquefois leur manquent. […] Lorsque le poète raconte lui-même, il peut prendre un ton plus élevé que celui sur lequel il fait parler ses bergers : il peut employer un style plus élégant et plus fleuri ; mais il faut que ses ornements soit tirés des mœurs et des objets champêtres.

34. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

Le changement de face dans l’objet que l’on peint dépend surtout du moment que l’on choisit et des traits que l’on emploie. […] Ce serait donc une faute d’employer des traits qui ne tendraient pas à cette fin ; ce serait une faute bien plus grossière d’admettre des détails qui y seraient opposés. […] On ne les emploie que pour peindre les personnages qui sont en première ligne dans une action, les héros que l’on célèbre en histoire, en éloquence, en poésie. […] Son devoir est de présenter la vérité telle qu’elle est, c’est-à-dire de faire des portraits ressemblants et de n’employer que des couleurs naturelles. […] Le poète emploiera donc toutes les beautés du langage, la finesse, la richesse, la magnificence, les figures, les pensées nobles ou profondes, les tours vifs, élégants et variés.

35. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

On doit s’y proposer un seul but ; et tous les moyens qu’on emploie, tous les efforts qu’on fait, doivent tendre à ce but. […] Car, s il était une fois établi, dit Voltaire, qu’une action théâtrale pût se passer en deux jours, bientôt quelque auteur y emploierait deux semaines et un autre deux années. […] Horace défend d’employer quatre personnages dans un dialogue : …… Nec quarta loqui persona laboret. […] Comment faut-il employer ces ressorts ? […] Les Grecs employaient-ils l’amour dans la tragédie ?

36. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

Ils doivent, par conséquent, rendre d’une manière qui leur est propre leurs idées et leurs sentiments : les expressions qu’ils emploient, en portent toujours l’empreinte. […] Il y en a que l’Écrivain, soit en prose, soit en vers, emploie avec art, pour porter plus surement la lumière dans notre esprit ; pour faire parler la raison avec plus de force et de justesse ; pour présenter une vérité sous le jour le plus favorable et le plus lumineux : celles-là sont les plus convenables à la preuve. […] Ce style d’autant plus difficile à saisir avec tous ses agréments, qu’il est plus près de la nature, s’emploie dans les entretiens familiers, dans les récits, dans les fables, dans les lettres, dans les sujets où l’on se propose d’instruire, et généralement dans tous ceux, où l’on parle de choses simples et communes. […] Mais celui-ci obligé de présenter la vérité telle qu’elle est, développe le caractère de ses personnages, pour le faire connaître dans toute son étendue ; et sans trop s’attacher aux autres ornements de l’art, il n’emploie que des couleurs simples et naturelles. […] On le vit faire montre de son adresse à manier un cheval, se faire le rival des poètes et des écrivains de son temps, disputer avec eux du bel esprit, décrier leurs ouvrages, et se faire honneur de ceux d’autrui. » L’orateur et le poète emploient dans l’éthopée des couleurs plus brillantes, des tours plus nombreux que ceux de l’historien.

37. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

Il affectionne le mot noble, comme Bossuet emploie volontiers le mot grand, et Fénelon le mot aimable 1. […] Quelque brillantes que soient les couleurs qu’il emploie, quelques beautés qu’il sème dans les détails4, comme l’ensemble choquera ou ne se fera pas assez sentir, l’ouvrage ne sera point construit ; et, en admirant l’esprit de l’auteur, on pourra soupçonner qu’il manque de génie. […] Nulle route, nulle communication, nul vestige d’intelligence dans ces lieux sauvages ; l’homme, obligé de suivre les sentiers de la bête farouche, s’il veut les parcourir, contraint de veiller sans cesse pour éviter d’en devenir la proie, effrayé de ses rugissements, saisi du silence même de ces profondes solitudes1, rebrousse chemin et dit : La nature brute est hideuse et mourante ; c’est moi, moi seul qui peux la rendre agréable et vivante : desséchons1 ces marais, animons ces eaux mortes en les faisant couler ; formons-en des ruisseaux, des canaux ; employons cet élément actif et dévorant qu’on nous avait caché, et que nous ne devons qu’à nous-mêmes ; mettons le feu à cette bourre superflue, à ces vieilles forêts déjà à demi consommées ; achevons de détruire avec le fer ce que le feu n’aura pu consumer : bientôt au lieu du jonc, du nénuphar dont le crapaud composait son venin, nous verrons reparaître la renoncule, le trèfle, les herbes douces et salutaires ; des troupeaux d’animaux bondissants fouleront cette terre jadis impraticable ; ils y trouveront une subsistance abondante, une pâture toujours renaissante ; ils se multiplieront pour se multiplier encore : servons-nous de ces nouveaux aides pour achever notre ouvrage ; que le bœuf, soumis au joug, emploie ses forces et le poids de sa masse à sillonner la terre ; qu’elle rajeunisse par la culture ; une nature nouvelle va sortir de nos mains2 Qu’elle est belle, cette nature cultivée ! […] Le lion et le tigre sur la terre, l’aigle et le vautour dans les airs, ne règnent que par la guerre, ne dominent que par l’abus de la force et par la cruauté, au lieu que le cygne règne sur les eaux à tous les titres qui fondent un empire de paix, la grandeur, la majesté, la douceur ; avec des puissances, des forces, du courage, et la volonté de n’en pas abuser et de ne les employer que pour la défense, il sait combattre et vaincre sans jamais attaquer : roi paisible des oiseaux d’eau, il brave les tyrans de l’air ; il attend l’aigle sans le provoquer, sans le craindre ; il repousse ses assauts en opposant à ses armes la résistance de ses plumes et les coups précipités d’une aile vigoureuse qui lui sert d’égide ; et souvent la victoire couronne ses efforts. […] Si vous employez l’art, cachez-le si bien par l’imitation, qu’on le prenne pour la nature même.

38. (1854) Éléments de rhétorique française

Ils ont dû surtout employer cette méthode pour peindre ce qui se passait au dedans d’eux-mêmes. […] On a trouvé chez les Mexicains des traces de caractères hiéroglyphiques, qu’ils employaient avec leurs peintures historiques. […] En prose, il faut qu’elles soient nécessaires au sens de la phrase : c’est ainsi que Ballon sait toujours les employer. […] Quelquefois le mot propre manque pour désigner un objet, et l’on est obligé d’employer une expression figurée. […] 6° On emploie le signe pour la chose signifiée.

39. (1873) Principes de rhétorique française

La péroraison doit comprendre le résumé des arguments développés dans la confirmation et employer des mouvements capables d’exciter l’émotion. […] Avant tout, l’orateur on l’écrivain a besoin de posséder le catalogue le plus complet possible des mots de la langue qu’il emploie. […] Ni l’un ni l’autre ne doivent être exclus d’aucun sujet : il faut même les employer tour à tour pour répandre de la variété dans un écrit. […] C’est le tour que Phèdre emploie contre la malheureuse Œnone : Je ne t’écoute plus. […] Cependant, pour essayer d’égaler la variété des tours à la variété de la pensée, l’esprit humain emploie encore d’autres moyens de modifier l’expression.

40. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

. — figures par développement et par abréviation Le rapprochement des idées semblables ou opposées est assurément la source la plus féconde des figures du style, mais nous avons dit qu’elle n’était pas la seule ; l’écrivain peut encore donner au discours l’énergie ou l’élégance, soit en développant, soit en abrégeant l’expression de la pensée ; et pour l’amplifier comme pour la condenser, la rhétorique emploie des formes spéciales dont il est utile de connaître le nom et l’usage. […] Enfin, on emploie souvent la périphrase uniquement pour ajouter à l’élégance du discours ; mais ici, elle m’est presque toujours suspecte. […] Hippolyte, se justifiant auprès de Thésée, emploie huit vers à lui prouver que ce n’est pas tout à coup, mais insensiblement et par degrés, qu’une âme vertueuse devient capable d’un grand crime : Examinez ma vie, et voyez qui je suis. […] Mais dès que l’on distingue ces deux espèces, la rhétorique doit employer, pour les exprimer, deux termes différents, selon que les mots superflus le sont réellement ou seulement en apparence.

41. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. Piron. Chanoine, Vicaire général, Membre de l’Académie des Arcades, ancien Professeur de littérature. » pp. 1-12

Monsieur le Professeur, Menacé d’ostracisme dans les écoles officielles par la bifurcation des études, pour employer une expression presque aussi barbare que la chose exprimée, l’enseignement des belles-lettres s’est réfugié dans les écoles ecclésiastiques ; et vous lui avez donné pour votre part, Monsieur le Professeur, un asile honorable et bienfaisant dans vos ouvrages. […] On retrouve la même connaissance intime du métier jusque dans ces petits caractères que vous avez voulu employer pour l’impression de certains paragraphes moins essentiels. […] Je m’emploierai de toutes mes forces à faire adopter vos deux premiers volumes dans les classes de troisième et de seconde, comme le troisième le sera par les rhétoriciens.

42. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

La narration sera claire, selon Cicéron, si l’on emploie un style correct et précis, si l’on présente les faits dans l’ordre naturel et chronologique, enfin si l’on s’abstient des digressions et des épisodes inutiles. […] Lorsque dans la narration, on emploie la forme de dialogue, on peut retrancher les expressions dit-il, répondit-il, reprit-il, etc., pour donner au récit plus de vivacité et de précision. […] Employons rarement les périodes, à moins que le sujet ne soit élevé : elles empêcheraient le style de cheminer, avec facilité. […] Madame de Sévigné en emploie une fort plaisante pour peindre le babil d’une dame de sa société. […] C’est pourquoi eux et moi supplions très humblement Votre Majesté de vouloir bien employer nos bras et nos vies en choses possibles ; quelque hasardeuses qu’elles soient, nous y mettrons jusqu’à la dernière goutte de notre sang. »   Lettre de sentiment de madame de Sévigné à sa fille Livry, lundi 27 mai 1676.

43. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

L’action est une, quand on se propose un seul but, auquel tendent tous les moyens qu’on emploie ; que ces moyens soient plusieurs ou qu’il n’y en ait qu’un seul, il n’importe ; le but seul rassemble tous les rapports, et les réunit. […] Il serait plus convenable d’employer pour cela le mot mouvement, et de laisser le nom de scène à ce que nous avons appelé ainsi en commençant ce chapitre. […] Aussi les a-t-on distinguées en plusieurs sortes, selon la forme du langage qu’on y emploie, selon les personnages qu’on y fait paraître, selon l’action qu’on y représente et l’intérêt qu’elles excitent, selon les qualités qui y dominent, selon le comique qu’on y remarque. […] De là naît un contraste qui déride les plus sérieux : car il n’y a point de spectateur qui puisse entendre sans rire un homme du peuple placé dans la même situation qu’un prince malheureux, employer les mêmes expressions que ce prince pour déplorer son malheur169. […] Ils employèrent des noms imaginaires, sous lesquels ils peignirent, d’après nature, les caractères et les mœurs de ceux qu’ils voulaient rendre ridicules ; et ils les peignirent si bien, que personne ne s’y trompait.

44. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE IV. Des Figures. » pp. 144-262

Il s’emploie spécialement pour désigner une armée rangée en bataille. […] Il s’emploie aussi dans le sens de contenir. […] Il ne s’emploie guère qu’au figuré. […] Il ne s’emploie qu’au figuré : donner, fournir ; par extension, être suffisant. […] Novæ ne s’emploierait que par rapport à d’autres précédentes.

45. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Souvent attaquée parce qu’elle donne les moyens de plaider le pour et le contre, elle ressemble par cet endroit à toutes les forces de la nature, qui s’emploient au mal comme au bien. […]  » Rousseau, pour prouver que Molière, dans le Misanthrope, s’est proposé de rendre la vertu ridicule, emploie le même sophisme. […] Celle-ci consiste à employer le moins de mots possible pour rendre la pensée. […] On voit que Voltaire, le prosateur le plus vif de notre langue, emploie la période pour conclure le récit qu’on vient de lire. […] Comme le style qu’on y emploie est fort naturel, et qu’il s’écarte peu de la manière commune de parler, on s’imagine qu’il ne faut pas beaucoup d’habileté ni de génie pour y réussir.

46. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

L’unique usage des règles est d’empêcher que l’orateur ne tombe dans des fautes de goût quand il veut employer les passions. […] Pour la peindre, Cicéron n’emploie que des mots courts, des phrases coupées, et beaucoup de syllabes brèves. […] Mais il faut souvent employer tour à tour et varier à propos ces différents styles. […] employez-y la séduction d’un style tempéré, légèrement semé de fleurs. […] employez-y la véhémence.

47. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Il emploie souvent le participe présent au pluriel 7. […] Ce pluriel ne s’emploie plus aujourd’hui. […] Ce verbe ne s’emploie plus qu’avec le pronom personnel. […] A l’entour s’emploie aussi avec un régime : dans le premier cas, il est préposition ; dans le second, adverbe. […] Ils emploient souvent des proverbes.

48. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVI. des qualités essentielles du style. — clarté, pureté  » pp. 217-229

La pureté consiste à n’employer que les termes et les constructions conformes aux lois de la raison et à celles de la langue. […] Pourquoi employer, fis-je, fit-il, au lieu de dis-je, dit-il ? […] Il employait dans son récit les formes contemporaines, même les plus avancées, et dans son dialogue le style qu’on nomme moyen âge.

49. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — La Fontaine (1621-1695.) » pp. 194-204

Perrette, sur sa tête ayant un pot au lait,     Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville2 Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile,     Cotillon simple et souliers plats3     Notre laitière ainsi troussée,     Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait ; en employait l’argent ; Achetait un cent d’œufs ; faisait triple couvée : La chose allait à bien par son soin diligent. […] On se plaît encore à l’employer dans la conversation. […] Nouveau souvenir de Rabelais, qui emploie ce mot pour désigner un homme sans importance, un pauvre sire.

50. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre IV. Quatrième espèce de mots.  » pp. 12-15

Mon, ton, son, s’emploient au féminin devant une voyelle ou une h muette : on dit mon âme, pour ma âme, ton humeur, pour ta humeur, son épée, pour sa épée. […] Celui-ci, celle-ci, s’emploient pour montrer des choses qui sont proches ; celui-là, celle-là, pour montrer des choses éloignées.

51. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre premier. Objet de l’Éloquence de la chaire. »

L’éloquence profane emploie des armes presque toujours victorieuses, dont l’éloquence sacrée s’interdit sévèrement l’usage. […] Comme celle du barreau, elle peut, à la vérité, employer une action variée et véhémente, pleine de chaleur, d’enthousiasme et de sensibilité ; mais il est indigne d’elle et de la majesté de son objet, d’opposer le vice au vice, les passions aux passions ; de faire agir en sa faveur la vanité, l’orgueil, l’ambition, l’envie, la colère ou la vengeance.

52. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Ils consistent dans ces modulations de la voix, dans cette variété de notes et de sons que l’on emploie en parlant. […] L’orateur ne doit employer que ceux qui lui sont naturels. […] Un livre, fait pour être lu, exige un style tout autre que celui que doit employer un homme qui s’adresse oralement à ses semblables. […] On n’emploie cette coupe que très rarement, mais elle produit le plus heureux effet. […] Jamais écrivain n’employa plus de métaphores.

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