Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. […] L’intéressant Recueil de modèles qui doit compléter ce nouveau Cours de littérature offrira l’application des vues de l’auteur. […] Votre Cours complet de littérature est sûrement un des meilleurs que nous ayons. […] En parcourant ce Cours de littérature, je me disais qu’on pouvait lui appliquer les paroles de Quintilien relatives à l’éloquence. […] Votre Cours complet sera suivi avec fruit dans nos petits séminaires et nos colléges catholiques.
Rappelé, après vingt ans d’interruption, dans une carrière que j’ai toujours aimée, que j’avais choisie de préférence à toute autre, et dont la force seule des événements avait pu m’éloigner, je n’ai pas cru pouvoir mieux témoigner ma reconnaissance au Chef suprême de l’Enseignement, qu’en donnant à cette nouvelle édition du Cours complet de Rhétorique, tous les soins dont je puis être capable. […] Il n’est aucune des parties différentes, dont ce Cours est composé, qui n’ait subi des corrections importantes ou reçu des additions considérables. […] Cela peut être ; mais j’ai cru cependant que de l’étude raisonnée de ces rhéteurs fameux, il pouvait résulter, en matière de goût et d’éloquence, un cours complet de doctrine qui ne serait ni sans intérêt ni sans utilité. […] Oui, si les gens sensés, les seuls dont l’opinion puisse être de quelque poids à mes yeux, ont jugé cet ouvrage avec quelque indulgence ; s’ils l’ont distingué des autres compilations du même genre, c’est que mon plan ne leur a point échappé ; c’est qu’ils ont retrouvé, sans doute, à chaque page, à chaque ligne de ce Cours, l’intention bien prononcée de ramener les jeunes gens à la vertu, en les rappelant à l’étude et a l’admiration du beau et du vrai, et de leur prouver qu’il ne peut y avoir ni génie, ni sensibilité sans vertus, comme il ne peut y avoir rien de solide dans le talent, sans les mœurs et la conduite. […] Cours de Littérature, tome xi, première partie, article Crébillon.
Ce sont ces principes et ces règles que nous nous sommes efforcé de réunir dans ce Cours classique de littérature. […] Du reste, ce cours se prête tout aussi facilement à des combinaisons en sens contraire. […] Comme notre Poétique, tout en complétant le cours, peut être facilement séparée des deux autres volumes, on aura dans le Style et dans la Rhétorique tous les principes de l’art d’écrire et toutes les règles de l’éloquence. […] Dans le Style comme dans le reste du Cours, nous nous efforçons d’offrir un plan complet, de suivre une marche logique, de présenter des divisions claires et naturelles, des définitions exactes et nettes, et, cherchant à former le cœur en même temps que l’esprit, nous faisons ressortir avec soin le côté moral et religieux des belles-lettres, ainsi que les beautés littéraires renfermées dans les Écritures et dans les ouvrages inspirés par le christianisme. […] Nous terminerons en reportant notre pensée vers le volume par lequel nous avons commencé la publication de ce cours, la Poétique, qui a paru il y a quelques mois.
Son cours de littérature dramatique est une histoire de nos travers, de nos idées, de nos mœurs, en un mot de la société française et du cœur humain. […] (Cours de littérature dramatique. […] (Cours de littérature dramatique.) […] oui, mais doucement, et je me console en me souvenant encore que ce que je n’ai pas eu le temps d’écrire, j’ai pu au moins le dire dans mon cours à la Sorbonne. […] C’est par eux que les grandes pensées ont cours et sont présumées de bon aloi, comme l’or et l’argent marqués d’une empreinte connue.
C’est là, comme on le voit, la partie pratique du cours ; ce sont des exercices auxquels on s’attache exclusivement quand on a en perspective une lutte comme celle du concours général, où ces exercices seront seuls comptés pour quelque chose. […] Ce n’est pas pour une étude première comme celle de nos collèges qu’il faut recourir aux hommes supérieurs ; on ne tirera d’eux, avec avantage, qu’un ouvrage philosophique analogue à notre Cours supérieur de grammaire, où l’on devra comparer et discuter les opinions différentes, et se prononcer, après examen, pour la meilleure. […] C’est un petit mérite sans doute ; quel qu’il soit, nous osons croire qu’on n’hésitera pas à le reconnaître dans le nouveau volume que nous ajoutons à notre Cours de langue française.
Les grands poètes sont remplis d’exemples de ce genre : J’aime mieux un ruisseau qui sur la molle arène, Dans un pré plein de fleurs lentement se promène, Qu’un torrent débordé qui, d’un cours orageux, Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux. […] iv. v. 522) La nuit avait rempli la moitié de son cours ; Sur le monde assoupi régnait un calme immense ; Les étoiles roulaient dans un profond silence ; L’aquilon se taisait dans les bois, sur les mers ; Les habitants des eaux, les monstres des déserts, Des oiseaux émaillés les troupes vagabondes, Ceux qui peuplent les bois, ceux qui fendent les ondes ; Livrés nonchalamment aux langueurs du repos, Endormaient leurs douleurs et suspendaient leurs maux : Didon seule veillait. […] Cette ombre hospitalière que le pin et le peuplier se plaisent à confondre ; ce ruisseau surtout, dont on voit le cours, dont on entend le murmure excité par les obstacles qu’il rencontre et qu’il s’efforce de surmonter ! […] que plus varié, moins vague en sa peinture, Horace nous décrit en vers délicieux Ce pâle peuplier, ce pin audacieux, Ensemble mariant leurs rameaux frais et sombres, Et prêtant au buveur l’hospice de leurs ombres ; Tandis qu’un clair ruisseau, se hâtant dans son cours, Fuit, roule, et de son lit abrège les détours !
Tous les jours je t’attends, tu reviens tous les jours : Est-ce moi qui t’appelle et qui règle ton cours ? […] Quand par d’affreux sillons l’implacable vieillesse A sur un front hideux imprimé la tristesse ; Que dans un corps courbé sous un amas de jours Le sang comme à regret semble achever son cours ; Lorsqu’en des yeux couverts d’un lugubre nuage Il n’entre des objets qu’une infidèle image ; Qu’en débris chaque jour le corps tombe et périt, En ruines aussi je vois tomber l’esprit. […] Rois, sujets, tout se plaint, et nos fleurs les plus belles Renferment dans leur sein des épines cruelles2 ; L’amertume secrète empoisonne toujours L’onde qui nous paraît si claire dans son cours. […] On peut encore consulter sur lui le Cours de littérature de La Harpe (IIIe partie, liv.
Schlegel, Cours de Littérature dramatique, x e leçon. […] « Ces expressions sont certainement très-favorables à Shakespeare et aux auteurs qui ont composé des pièces de théâtre romantiques car on ne peut leur reprocher d’avoir rassemblé en un seul tableau une plus grande quantité d’objets et d’événements que n’ont fait les poëtes grecs, s’ils ont su conserver à leurs compositions l’unité et la clarté nécessaires et c’est là, comme nous le verrons, ce qu’ils ont réellement fait. » (Schlegel, Cours de litt.
Leur empire est séparé par le cours de la Loire. […] En relevant la royauté, Philippe-Auguste avait donné aux esprits une impulsion qui ne s’arrêtera pas dans le cours du xiiie siècle. […] En 1396, Chrysoloras faisait à Florence ses premières lectures publiques, et parmi les proscrits consolés par l’accueil des cours, on vit Bessarion recevoir la pourpre romaine. […] Outre que les événements suivent un cours irrésistible, gardons-nous de dire que l’indépendance de notre génie national en a souffert, et que les servitudes de l’imitation ont compromis le libre développement de nos instincts natifs. […] Ajoutons à ces échantillons les désinences des termes géographiques en dun (élévation de terre), en dor (cours d’eau), en van et ven (montagne).
Cette longue expérience m’a permis, au moins je le pense, de bien connaître la nature et les besoins intellectuels des jeunes gens qui suivent ce cours. Une remarque m’a frappé, et j’en appelle ici aux souvenirs de tous ceux qui ont passé par les écoles publiques, c’est que l’immense majorité de ces jeunes gens éprouve une invincible répugnance pour les Manuels, Traités, Cours, et en général pour tous les écrits élémentaires sur l’art qu’ils apprennent. […] Cousin, lorsqu’il disait, en sa qualité de ministre et dans une circulaire officielle : « La rhétorique actuelle doit être un cours de littérature générale. » Je ne confonds point avec la théorie d’un art l’histoire universelle de cet art.
Enfin je suis échappé des bandits, des Espagnols et de la mer : tout cela ne m’a point fait de mal, et vous m’en faites, et c’est pour vous que je cours le plus grand danger que je courrai en ce voyage. […] Mais il y a six jours que je ne cours plus, et je ne suis pas moins fatigué ; cela me fait voir que mon mal est d’être éloigné de vous, et que ma plus grande lassitude est que je suis las de ne vous point voir1 ; et cela est si vrai, que si je n’avais point d’autres affaires que celles de Florence, je crois que je m’en retournerais d’ici ; oui, je n’aurais pas le courage de passer outre, si je n’avais à solliciter votre procès de Rome.
Rousseau, entre autres, et du grand Corneille, du ton sage, mesuré, respectueux même, qu’il adopta depuis dans le Cours de littérature, et l’on sentira tout ce que peut l’empire de la raison dans un esprit bien fait, sur la force des préjugés, et sur les illusions même de l’amour-propre. […] Au surplus, ce n’est pas sur ses éloges académiques que se fonde la gloire littéraire de M. de La Harpe ; son véritable titre à la célébrité est dans son Cours de Littérature, monument précieux dans tous les temps, et plus estimable encore par les circonstances où il a paru, mais qui cependant n’est pas totalement exempt de reproches. […] C’est le vœu que formait Quintilien à l’égard de Sénèque, et ses paroles s’appliquent d’elles-mêmes à M. de La Harpe et au Cours de littérature : Multa enim probanda in eo, multa etiam admiranda sunt ; eligere modò curæ sit ; quod utinàm ipse fecisset. […] Peu de temps après, le Génie du christianisme étonna par la grandeur de son objet et la richesse d’un plan qui embrassait sans effort une prodigieuse variété de connaissances en tout genre : on y admira surtout le parti que l’imagination et la sensibilité de l’auteur avaient su tirer d’un sujet qui semblait ne devoir offrir que des discussions arides, que des raisonnements secs et abstraits ; et on lui sut gré de nous avoir donné un cours presque complet d’histoire naturelle, de poésie, d’éloquence, une poétique enfin de tous les beaux arts, au lieu de traités théologiques sur la nécessité et la vérité de la religion chrétienne. […] Voyez le Cours de Littérature, tome 16, deuxième partie, dans la notice.
Le cours de tous ces objets porte aux sens une impression de fraîcheur qui semble pénétrer jusqu’à l’Âme. […] « Qu’elle prenne donc son cours, dit-il, non par des sentiers étroits, mais, s’il faut ainsi dire, à travers les champs, non point comme ces eaux souterraines que l’on emprisonne dans des canaux, mais comme un grand fleuve dont le cours est toujours rapide. […] Dieu Ces globes lumineux qui, depuis tant de siècles, roulent majestueusement dans l’espace, sans jamais s’écarter de leur orbite, ni se choquer dans leurs révolutions ; ce soleil suspendu à la voûte céleste, comme une lampe de feu qui vivifie toute la nature, et se trouve placée à la distance convenable pour éclairer, échauffer la terre, sans l’embrasser de ses ardeurs ; cet astre qui préside à la nuit avec ses douces clartés, ses phases, son cours inconstant et pourtant régulier, dont le génie de l’homme a su tirer tant d’avantages ; cette terre si féconde, sur laquelle on voit se perpétuer par des lois constantes une multitude d’êtres vivants, avec cette admirable proportion des deux sexes, de morts et de naissances, qui fait qu’elle n’est jamais déserte, ni surchargée d’habitants ; ces mers immenses, avec leurs agitations périodiques et si mystérieuses ; ces éléments qui se mélangent, se modifient, se combinent de manière à suffire aux besoins, à la vie de cette multitude prodigieuse d’êtres, qui sont si variés dans leur structure et leur grandeur ; enfin ce concours si réglé des saisons qui reprochait sans cesse la terre sous des formes nouvelles, qui, après le repos de l’hiver, la présente successivement embellie de toutes les fleurs du printemps, enrichie des moissons de l’été, couronnée des fruits de l’automne, et fait ainsi rouler l’année dans un cercle de scènes variées sans confusion, et semblables sans monotonie ; tout cela ne forme-t-il pas un concert, un ensemble de parties dont vous ne pouvez détacher une seule sans rompre l’harmonie universelle ? […] avec quelle furie As-tu tranché le cours d’un si belle vie ? […] Et que m’a fait à moi cette Troie où je cours ?
l’amitié est également inconnue, et chez les infortunés uniquement occupés de leurs travaux et chez les heureux souvent endurcis, et dans le travail des campagnes, et dans les occupations des villes, et dans les intrigues des cours. […] Puissent ceux qui croient que dans les cours l’intrigue ou le hasard distribue toujours les récompenses, lire quelques-unes de ces lettres que le monarque écrivait après sa victoire !
Aussi son cours de littérature dramatique est-il une histoire de nos travers, de nos idées, de nos mœurs, en un mot de la société française, et du cœur humain. […] (Cours de littérature dramatique. — Ed.
Moins heureux aujourd’hui, l’écrivain qui lie essentiellement un cours de littérature à un cours de morale, trouve à chaque pas une erreur à réfuter, ou un obstacle quelconque à vaincre.
L’histoire lui sera plus utile encore, parce qu’il trouvera souvent l’occasion de rappeler des faits, de produire de grands caractères, et d’interroger le cours des événements. […] Rien n’interrompt le cours de notre éducation littéraire. […] On n’avait point encore établi de courriers, et aucun gouvernement n’envoyait d’ambassadeurs dans les cours étrangères. […] La poésie pastorale ne prit sa forme actuelle que lorsque, rassemblés dans les grandes villes, les hommes eurent appris à connaître la distinction des rangs et le tumulte des cours. […] Son fleuve avait été détourné de son cours par la chute des murailles.
Ainsi, un cours d’éloquence grecque, un cours d’éloquence française, font entendre l’étude de tous les ouvrages en prose, grecs ou français.
On dit qu’Alexandre le Grand, dans le cours de ses conquêtes, passant en Phrygie, l’an 334 avant J. […] Si David, dans le cours de son règne brillant, eut quelques faiblesses, il fut du moins un parfait modèle de pénitence. […] On dit que ce qui a donné lieu à cette fiction des poètes, c’est qu’il y avait un habile astronome, nommé Éole, qui, par l’observation du flux et du reflux de la mer, était parvenu à connaître le cours des vents et à prédire les tempêtes. […] Les poètes anciens ont feint qu’il était fils d’Apollon et de la muse Calliope, et que son père lui fit présent d’une lyre dont il jouait si bien, qu’il attirait après lui les bêtes féroces, les arbres et les rochers, suspendait le cours des fleuves et arrêtait le souffle des vents. […] Durant tout le cours de son administration, il eut tout à-la fois à combattre, et les ennemis étrangers, et les ennemis domestiques, et ses propres ennemis.
Les mœurs, l’esprit, les lois, tout est mis en systèmes ; Tout système a son cours, ses progrès, son déclin : Une secte s’élève où l’autre prend sa fin. […] Dans le doute où flottait mon esprit incertain, Je me suis demandé quelle invisible main Dirigeait, dans leur cours, les choses de ce monde ; Ou si rien ne réglait leur marche vagabonde, Que le caprice vain d’un aveugle hasard. […] Aussi est-il, sous plus d’un rapport, l’homme le plus étonnant peut-être de toute l’antiquité ; et nous a-t-il laissé, dans ses seuls ouvrages, des modèles achevés de plus d’un genre de poésie, des préceptes infaillibles en matière de goût, et un cours de morale d’autant plus utile, d’autant plus susceptible de le devenir, que toute l’amertume des leçons y est heureusement déguisée par la douceur du style et les grâces de l’enjouement. […] Il fallait sans doute condamner l’avarice, qui tarit dans sa source la prospérité publique ; mais il fallait prescrire un autre cours à l’opulence, et c’est ce que va faire une philosophie bien supérieure à celle d’Horace.
La lune répand alors les dernières harmonies sur cette fête que ramènent chaque année le mois le plus doux et le cours de l’astre le plus mystérieux. […] Comparez ces beaux vers de Lamartine sur la chute du Rhin : De rochers en rochers et d’abîme en abîme Il tombe, il rebondit, il retombe, il s’abîme ; Les débris mugissants roulent de toutes parts ; Le Rhin sur tous ses bords sème ses flots épars ; De leur choc redoublé le roc gémit et fume ; Le flot pulvérisé roule en flocons d’écume, Remonte, court, serpente ; aux noirs flancs du rocher Semble avec ses cent bras chercher à s’accrocher, Sur les bords de l’abîme accourt, hésite encore ; Puis dans le gouffre ouvert, qui hurle et le dévore, Réunissant enfin tous ses flots à la fois, D’un bond majestueux tombe de tout son poids ; L’abîme en retentit, l’air siffle, le sol gronde ; Le gouffre, en bouillonnant, s’enfle et revomit l’onde, Le fleuve, épouvanté, dans ses fougueux transports, Retombe sur lui-même et déchire ses bords, Et semble, en prolongeant un lugubre murmure, De ses flots mutilés étaler la torture, Et d’un cours insensé s’enfuyant au hasard, En cent torrents brisés roule de toute part. […] Comparez ces beaux vers de Lamartine sur la chute du Rhin : De rochers en rochers et d’abîme en abîme Il tombe, il rebondit, il retombe, il s’abîme ; Les débris mugissants roulent de toutes parts ; Le Rhin sur tous ses bords sème ses flots épars ; De leur choc redoublé le roc gémit et fume ; Le flot pulvérisé roule en flocons d’écume, Remonte, court, serpente ; aux noirs flancs du rocher Semble avec ses cent bras chercher à s’accrocher, Sur les bords de l’abîme accourt, hésite encore ; Puis dans le gouffre ouvert, qui hurle et le dévore, Réunissant enfin tous ses flots à la fois, D’un bond majestueux tombe de tout son poids ; L’abîme en retentit, l’air siffle, le sol gronde ; Le gouffre, en bouillonnant, s’enfle et revomit l’onde, Le fleuve, épouvanté, dans ses fougueux transports, Retombe sur lui-même et déchire ses bords, Et semble, en prolongeant un lugubre murmure, De ses flots mutilés étaler la torture, Et d’un cours insensé s’enfuyant au hasard, En cent torrents brisés roule de toute part.
Dieu seul demeure toujours le même ; le torrent des siècles qui entraîne tous les hommes roule devant ses yeux, et il voit avec indignation de faibles mortels, emportés par ce cours rapide, l’insulter en passant, faire de ce seul instant tout leur bonheur, et tomber au sortir de là entre les mains de sa colère et de sa vengeance1. […] Car connaissant tout seul les plus secrets penchants de nos cœurs ; développant déjà dans les premières ébauches de nos passions tout ce que nous devons être ; jugeant de nous-mêmes par les rapports divers de vice ou de vertu que les situations infinies où il pourrait nous placer ont avec les qualités naturelles de notre âme ; découvrant en nous mille dispositions cachées que nous ne connaissons pas, et qui n’attendent que l’occasion pour paraître ; seul, lorsqu’il tira tout du néant, et qu’il donna à tous les êtres cet arrangement admirable et ce cours harmonieux que la durée des temps n’a jamais pu altérer, il put prévoir quelles étaient dans cet assemblage si bien assorti les circonstances du siècle, de la nation, du pays, de la naissance, des talents, de l’état, les plus favorables à notre salut, et en les rassemblant par un pur effet de sa miséricorde, en former comme le fil et toute la suite de notre destinée. […] Qu’on ne prétende pas de là néanmoins que les choses soient égales ; car il y a cette extrême différence, que la violence n’a qu’un cours borné par l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité qu’elle attaque ; au lieu que la vérité subsiste éternellement, et triomphe enfin de ses ennemis, parce qu’elle est éternelle et puissante comme Dieu même. » Nous lisons dans un sermon de Bossuet sur la brièveté de la vie « Quand je fais réflexion sur les diverses calamités qui affligent la vie humaine, entre toutes les autres la famine me semble être celle qui représente mieux l’état d’une âme criminelle, et la peine qu’elle mérite.
Il regarde son siècle comme un adversaire redoutable contre lequel il sera obligé de combattre pendant tout le cours de sa vie : pour le servir, il aura le courage de l’offenser ; et s’il s’attire quelquefois sa haine, il méritera toujours son estime ». […] Leur objet était d’éteindre la croyance, de faire prendre un autre cours aux esprits sur les institutions religieuses et civiles ; et la révolution s’est, pour ainsi dire, opérée ; les prosélytes se sont multipliés ; leurs maximes se sont répandues ; les royaumes ont senti chanceler leurs antiques fondements ; et les nations, étonnées de trouver leurs principes anéantis, se sont demandé par quelle fatalité elles étaient devenues si différentes d’elles-mêmes.
Nous avons voulu qu’au sortir de leurs cours, les élèves des lycées et des collèges connussent, avec les plus grands noms de notre littérature, ce qu’elle a produit de plus parfait ; et ce sera là, nous l’espérons, le fruit d’une étude attentive de ces recueils, conçus dans un dessein unique, malgré quelques différences de compositions qu’il a semblé à propos d’y introduire. […] Il leur est impossible de laisser arriver les événements et d’attendre la maturité des choses ; ils voudraient hâter le cours de la providence et avancer ses effets ; ils voudraient conduire à leur plaisir ses mouvements et ses périodes ; ils voudraient la mener et non pas la suivre, et que ce fût leur providence, et non pas celle de Dieu. […] Cette éclipse universelle, arrivée contre le cours de la nature, eut quelque chose de si prodigieux et de si remarquable, que Tertullien, deux siècles après, en parlait encore aux païens, magistrats de Rome, comme d’un fait dont ils conservaient la tradition dans leurs archives175. […] Le fleuve de la grâce ne tarit jamais, il est vrai ; mais souvent, pour arroser de nouvelles terres, il détourne son cours et ne laisse dans l’ancien canal que des sables arides. […] C’est vous qui, après m’avoir formé par de salutaires leçons pendant le cours de mes études, après m’avoir fait passer par les différents degrés de la profession publique, et m’avoir plus d’une fois honoré de la première dignité de votre corps, m’avez enfin au bout d’un service de plusieurs années accordé une retraite, où je puisse jouir d’un honorable repos.
En 1836, un innocent avait été condamné comme incendiaire par les Cours d’assises d’Évreux et de Rouen. […] En outre, l’avocat devra être instruit des sentences et des arrêts prononcés par les cours supérieures dans les causes analogues à la sienne. […] De nos jours, on a vu briller dans les cours judiciaires MM. de Martignac, Berryer et Odilon Barrot (Voir le nº xxxi). […] (La Harpe, Cours de litt., t. […] Il a paru dans les cours des princes comme un Élie.