Levasseur, Je ne me plains pas encore de vous : car je crois bien que c’est tout au plus si vous avez maintenant reçu ma première lettre ; mais je ne vous réponds pas que dans huit jours je ne commence à gronder si je ne reçois pas du vos nouvelles. […] Levasseur commence à craindre de recevoir des invectives au lieu d’aimables reproches, puisque Racine a toute prête contre sa négligence une sentence justificative.
Ainsi, lorsque l’adversaire a vivement impressionné l’auditoire, on commence par réfuter ce qu’il a dit avant de développer ses propres arguments. […] Lorsqu’on commence à écrire, on attache de l’importance à toutes les idées qui se présentent, on amplifie des bagatelles, on fait valoir des riens. […] La confirmation ou corps du discours commence d’ordinaire par une sorte d’introduction ou d’exposé de principes qui amène les subdivisions. […] En France, l’éloquence politique a commencé seulement à l’ouverture des états généraux. […] dans un océan de paroles, et surtout n’oubliez pas, quand vous aurez commencé, de finir.
Il commença à régner en 1610, et mourut en 1643.
Elles commencent à l’extrémité de la Provence, près de Monaco, entre la république de Gênes et le comté de Nice, et finissent au golphe de Carnero, qui fait partie de celui de Venise.
La littérature classique a donc commencé avec Malherbe, avec Racan, avec Maynard, bientôt avec Corneille, que suivront les Boileau, les La Fontaine, les Racine, les Molière, les Quinault, tout ce groupe d’écrivains immortels qui, dans leurs meilleures œuvres, parurent obéir à une même inspiration. […] Il commence un sermon de10 son affection, Me rit, me prend, m’embrasse avec cérémonie : « Quoi ! […] L’influence de Boileau commence à agir sur lui ; il sacrifie les concetti et les faux brillants qu’il avait d’abord aimés ; il revient à la nature et apprend à rimer difficilement. […] Prenons un peu d’haleine ; Ma main pour cette fois commence à se lasser. […] Parmi ces bois et ces hameaux, C’est là que je commence à vivre, Et j’empêcherai de m’y suivre Le souvenir de tous mes maux.
C’est la canicule, qui commence lorsque le soleil entre au signe du Lion, et qui finit lorsqu’il entre au signe de la Vierge, c’est-à-dire, qui dure depuis environ le 22 juillet, jusqu’au 22 du mois d’août.
On commençait une amphore magnifique : la roue a tourné ; pourquoi ne vient-il qu’une tasse ? […] La nature, en effet, commence par nous donner le sentiment qui convient à chaque situation : elle nous porte à la joie, ou nous excite à la colère, ou bien elle nous courbe sous le poids du chagrin, et nous déchire le cœur ; ensuite, elle se sert de la parole, pour traduire les mouvements de notre âme. […] 58Une amphore a commencé 59à être façonnée : 60pourquoi, la roue tournant, 61une tasse sort-elle (résulte-t-elle) ? […] 387Et tu ne commenceras pas ainsi, 388comme autrefois un poëte cyclique. […] 591Après que ce même peuple, vainqueur, 592eut commencé à étendre 593 ses champs (son territoire) ; 594et qu’ un mur plus vaste 595 eut commencé à entourer la ville (Rome) ; 596et que le Génie (le dieu de la joie) 597 eut commencé à être apaisé impunément, 598les jours de-fête, 599avec du vin bu-toute-la-journée ?
Ils commencèrent à vivre sous le gouvernement monarchique, vers l’an 252 avant J.
Ou n’écrit que pour se faire entendre : il faut donc commencer par se bien entendre soi-même, et l’on deviendra clair et facile pour les autres. […] S’il faut revenir sans cesse sur ses pas, relire vingt fois ce qu’on a déjà lu, pour parvenir à le comprendre, Mon esprit aussitôt commence à se détendre, Et, de vos vains discours prompt à se détacher, Ne suit point un auteur qu’il faut toujours chercher.
votre vertu commence à vous peser. […] « Dans le cours de vingt années, a-t-il dit lui-même, je l’ai vu commencer, croître, s’avancer et finir. » Il parut en 1748, et il eut, en un an et demi, vingt-deux éditions.
On dirait de celui-ci qu’il commence par créer le pays, et qu’il a des hommes, des femmes, des enfants en réserve, dont il peuple sa toile comme on peuple une colonie ; puis il leur fait le temps, le ciel, la saison, le bonheur, le malheur qu’il lui plaît. […] » Puis, lui repoussant les genoux avec les siens, et le relevant pardessous les bras, il ajouterait : « On dirait que vous êtes de cire, et que vous allez fondre, Allons, nigaud, tendez-moi ce jarret ; épanouissez-moi cette figure ; ce nez un peu au vent. » Et quand il en aurait fait le plus insipide petit-maître, il commencerait à lui sourire, et à s’applaudir de son ouvrage.
Entre les grands hommes, s’il en est qui ont brillé d’un éclat plus éblouissant, nul n’a été soumis à une plus complète épreuve : dans la guerre et dans le gouvernement, résister, au nom de la liberté et au nom du pouvoir, au roi et au peuple ; commencer une révolution et la finir2. […] Il commence par de lentes et graves paroles, qui excitent une attention mêlée d’anxiété ; lui-même il attend sa colère ; mais qu’un mot échappe du sein de la tumultueuse assemblée, ou qu’il s’impatiente de sa propre lenteur, tout hors de lui, l’orateur s’élève2.
Commençons par en donner une idée dans l’auteur original. […] » Mais je sens que mon âme commence à m’abandonner ; je le reconnais aux symptômes qui annoncent notre prochaine dissolution. […] Commençons seulement ; les choses marcheront ensuite d’elles-mêmes.
Remarquons ici que, quand l’adjectif grande est mis avant un substantif, qui commence par une consonne, on supprime quelquefois l’e dans la prononciation, et même en écrivant, et l’on en marque le retranchement par une apostrophe ; comme dans ces exemples : =il a hérité de sa grand-mère et de sa grand-tante ; = il aime à faire grand-chère ; = je suis arrivé à grand-peine ; = c’est un conseiller de la grand-chambre ; = allez-vous entendre la grand-messe ? […] faite : = j’avais achevé ma besogne, quand vous avez commencé la vôtre. […] Poindre se disant du jour qui commence à paraître, et des herbes qui commencent à pousser, n’est guère usité qu’au présent de l’infinitif : = le jour ne faisait que poindre. Les herbes commencent à poindre.
Cet Orateur avait un génie tout de feu : mais malheureusement la faiblesse de sa santé l’obligea de quitter la chaire à un âge, où tant d’autres commencent à peine à y monter. […] L’Orateur peut, dans l’exorde, pour tenir les esprits en suspens, se livrer à un certain désordre, qui est un effet de l’art ; éclater en plaintes et en gémissements sur la courte durée et la fragilité des grandeurs humaines Il peut même commencer par quelque réflexion frappante, exprimée avec force et avec noblesse, comme l’a fait Bossuet dans ce début si majestueux et si imposant de son Oraison funèbre de Henriette Marie de France 91 , Reine d’Angleterre. […] Mais ce n’est proprement qu’à la renaissance des lettres que les Orateurs chrétiens commencèrent à louer les hommes illustres après leur mort. […] On croit communément que les Grecs commencèrent à le faire après la bataille de Marathon, donnée l’an 490 avant Jésus-Christ. […] Il commence par contester le droit, ou par nier le fait, soit en tout, soit en partie.
Car nous nous garderons de confondre avec les lettres véritables des ouvrages complets, soit traités philosophiques ou didactiques, soit romans, qui se présentent sous la forme épistolaire ; à peine a-t-on commencé à lire ces prétendues lettres, qu’on voit apparaître un auteur qui parle, non à un ami, mais au public.
où commence le purisme ? […] Une mère dit à son enfant : commence par te taire. On finit par se taire, quand on a parlé, c’est le conséquent ; commence, qui est l’antécédent, est mis pour finis. […] On commencera par examiner la forme. […] — Voici un style inconnu naguère et qui commence à devenir eu vogue.
Lors de la première formation des langues, les hommes commencèrent par donner des noms aux objets qui frappaient le plus fréquemment leur vue ; et cette nomenclature fut sans doute longtemps bornée. […] Quand on commence une allégorie, on doit conserver dans la suite du discours l’image dont on a emprunté les expressions. […] ne sacrifie pas légèrement la paix dont tu commences à jouir. […] Mais c’est ici surtout que l’abus touche de près à l’usage, et que le ridicule commence avec l’abus44.
Pour bien sentir ce que c’est que la période, relisons, dans l’oraison funèbre du grand Condé, par Bossuet, ce fragment de la péroraison : « Pour moi, s’il m’est permis ; après tous les autres, de venir rendre les derniers devoirs à ce tombeau, ô prince, le digne objet de nos louanges et de nos regrets, vous vivrez éternellement dans ma mémoire ; votre image y sera tracée, non point avec cette audace qui promettait la victoire ; non, je ne veux rien voir en vous de ce que la mort y efface ; vous aurez dans cette image des traits immortels : je vous verrai tel que vous étiez à ce dernier jour, sous la main de Dieu, lorsque sa gloire sembla commencer à vous apparaître… » On voit qu’ici toutes les idées, quoique distinctes, s’enchaînent et forment un ensemble harmonieux : telle est la période. […] On cite souvent comme exemple l’allégorie de Madame Deshoulières, qui commence ainsi : Dans ces prés fleuris Qu’arrose la Seine… Lamartine, dans sa méditation sur la Prière, nous offre un beau modèle d’allégorie. […] déjà tout commence à se ternir ; les jardins sont moins fleuris, les fleurs moins brillantes, les couleurs moins vives, les prairies moins riantes, les eaux moins claires ; tout pâlit, tout s’efface ; l’ombre de la mort se présente ; on commence à sentir l’approche du gouffre fatal ; mais il faut aller sur le bord ; encore un pas : déjà l’horreur trouble les sens, la tête tourne, les yeux s’égarent… Il faut marcher ; on voudrait retourner en arrière ; plus de moyens : tout est évanoui, tout est tombé, tout est échappé. » L’allégorie personnifie aussi les idées, les sentiments et les passions.
C’était, du reste, dans l’origine, le privilège de toute poésie ; mais lorsque, dans la suite, la poésie se sépara de la musique, et que les poètes commencèrent à faire des ouvrages en vers pour les lire et non pour les chanter, on réserva le nom de lyrique aux poèmes destinés à être unis à la musique ou au chant. […] Les premiers vers doivent toujours être du nombre des plus beaux ; et le poète, s’il a du goût, doit s’arrêter dès qu’il commence à descendre. […] La strophe commençait, puis venaient l’antistrophe et l’épode, et ainsi de suite jusqu’à la fin du morceau. […] Le récitatif commence, l’air suit, puis un autre récitatif, puis encore un autre air.
La rhétorique commence par un traité de logique. […] Cousin, qui joignait a l’esprit le plus positif ces grandes vues où le vulgaire des penseurs ne voit qu’une imagination ardente, et qui ne sont pas moins que le regard rapide et perçant du génie, le vainqueur d’Arcole et de Marengo, rendant compte à la postérité de ses desseins vrais ou simulés sur cette Italie qui devait lui être chère à plus d’un titre, commence par une description du territoire italien, dont il tire toute l’histoire passée de l’Italie et le seul plan raisonnable qui ait jamais été tracé pour sa grandeur et sa prospérité.
Après l’exhortation, l’assemblée commence à marcher en chantant : « Vous sortirez avec plaisir, et vous serez reçu avec joie ; les collines bondiront et vous entendront avec joie. » L’étendard des saints, antique bannière des temps chevaleresques, ouvre la carrière au troupeau, qui suit pêlemèle avec son pasteur. […] Pour bien achever un jour si saintement commencé, les anciens du village viennent, à l’entrée de la nuit, converser avec le curé, qui prend son repas du soir sous les peupliers de sa cour.
Quand vous auriez commencé à vivre avec le monde, le passé ne vous paraîtrait pas plus long ni plus réel. […] Une démarche où la circonspection la plus attentive devrait encore craindre de se méprendre est toujours l’ouvrage des amusements et des goûts puérils de l’enfance : à peine commence-t-on à bégayer, qu’on décide déjà de l’affaire la plus sérieuse de la vie ; et ces paroles irrévocables qui prononcent sur notre destinée sont les premières qu’on nous apprend à former, avant même qu’on nous ait appris à les entendre ; on accoutume de loin notre esprit naissant à ces images suggérées ; le choix d’un état n’est plus qu’une impression portée de l’enfance ; ainsi, avant que nos penchants soient développés, et que nous sachions ce que nous sommes, nous nous formons des engagements éternels, et arrêtons ce que nous devons être pour toujours.
Saint-Simon 1675-1755 [Notice] Fils d’un ancien favori de Louis XIII, qui prétendait descendre de Charlemagne, il fut tourmenté de bonne heure par le démon de l’histoire, et commença ses Mémoires en juillet 1694, à l’armée, à l’âge de dix-neuf ans. […] Plus avant commençait la foule des courtisans de toute espèce.
Mais peu à peu vers la fin du règne de Louis XIV, la langue s’épuise comme le reste, et la prose arrive à l’extrémité du cercle qu’elle devait parcourir ; elle avait commencé par la rudesse et la pesanteur, elle finit par la netteté, l’élégance, l’agrément, une vivacité modérée. […] Poussin ne continue pas la tradition de la peinture moitié française, moitié italienne de la fin du seizième siècle ; il rompt avec cette tradition, et commence une nouvelle école, que l’on peut juger diversement, mais qui évidemment est toute nationale et toute française.