Cet essai de jeunesse annonce déjà l’auteur des futurs chefs-d’œuvre. […] Périsse le Troyen auteur de nos alarmes ! […] Cependant il n’entrait pas dans la pensée de l’auteur de faire le procès à tous les bons sentiments. […] Une distance énorme sépare l’auteur du Joueur de l’auteur du Tartuffe. […] Peu d’auteurs ont eu au même degré le talent de la composition.
Voyez encore celle-ci du même auteur sur un père, affligé de la mort de sa fille. […] Déceler, c’est nommer celui qui a fait la chose, mais qui ne veut pas en être cru l’auteur. […] Si c’est à Démosthène, l’auteur aurait dû dire : Hypéride a imitée Démosthène en ce que celui-ci a de beau. […] Je conviendrai qu’en effet, lorsqu’un vers ronfle bien dans la bouche d’un auteur, quelquefois le parterre ne demande rien de plus. […] On dit bien qu’un ouvrage est posthume, lorsqu’il a été publié après la mort de son auteur.
Au commencement de tous les chapitres, nous donnons une liste des auteurs à consulter sur la question dont il s’agit. […] Le chrétien doit aussi étudier le type du beau dans les auteurs païens. […] Lire beaucoup d’auteurs de divers genres est une marque d’inconstance et de légèreté. […] Avez-vous à comparer deux auteurs ? […] Les auteurs de ces chants, considérés uniquement comme écrivains, l’emportent infiniment sur les poètes profanes.
Ces parties du poème sont toujours celles que l’on connaît le mieux, et qui contribuent le plus à la réputation de l’auteur. […] Quant au livre de la Sagesse, que plusieurs Pères ont attribué à Salomon, il est d’un auteur inconnu. […] Le but avoué du poème didactique est d’instruire ; ici, l’auteur a directement en vue d’amuser et de plaire. […] Cet ouvrage a valu à son auteur le nom de Chantre du printemps. […] Mais il s’interdira les personnalités, et ne parlera jamais des auteurs : les règles de la bienséance l’exigent.
Mais les auteurs élevés et originaux ne sont pas le modèle que nous nous proposons ici. […] Fort heureusement pour nous, deux hommes d’un savoir exact et d’une érudition éprouvée, moins élevés assurément que les auteurs précédemment nommés, mais plus accessibles aux classes de nos collèges, pour lesquelles ils ont d’ailleurs précisément travaillé, l’abbé Batteux et Domairon, nous ont laissé des ouvrages où se trouve tout ce que les jeunes gens peuvent désirer de savoir sur l’objet qui nous occupe ici : l’un y a consacré trois volumes de ses Principes de littérature l’autre a écrit pour le même objet sa Rhétorique française et sa Poétique française en deux volumes. En réduisant ces deux traités, en les débarrassant du fatras métaphysique auquel les deux écrivains se laissaient trop facilement entraîner ; en augmentant le nombre des exemples, diminuant l’étendue de quelques-uns d’eux et les appropriant davantage au sujet ; en ajoutant enfin quelques détails visiblement oubliés ou omis mal à propos, et redressant quelques jugements ou quelques faits historiques, il nous a semblé qu’on pouvait en tirer un petit volume où ne manquerait rien d’essentiel, et dont le nom des auteurs primitifs, cité à toutes les pages, garantirait d’ailleurs les excellents principes. […] Ce n’est pas quand on est sur les bancs et qu’on apprend encore une langue qu’on doit en même temps étudier, comparer et classer tous les auteurs qui l’ont illustrée. […] Ainsi, à propos de chaque genre, nous avons, comme Batteux et Domairon, cité ceux qui s’y sont le plus distingués ; seulement, nous avons pu inscrire quelques noms que nos deux auteurs, morts, l’un en 1780, l’autre en 1807, n’avaient pas connus, et ajouter quelques exemples qu’ils auraient été heureux de posséder.
On n’aime pas à lire un auteur qui entre dans trop de détails et ne laisse rien à deviner. […] II se demande si l’auteur a pensé ce qu’il écrit. […] C’est une qualité rare, même parmi les bons auteurs. […] Les bons auteurs sacrés offrent de très beaux exemples de cette figure. […] D’excellents auteurs ne sont pas exempts de cette uniformité disgracieuse.
Reiske, et par d’autres auteurs anciens. […] Ἀστέρας est peut-être une faute de copiste car Julien (Discours ii, p. 81 C) et d’autres auteurs attestent que le signe naturel qui distinguait les. […] On ne sait rien de plus sur cette pièce, dont l’auteur même est inconnu. […] De toutes les obscurités qu’offre ce chapitre, des jugements que l’auteur y porte, et de la place qu’il occupe dans les développements relatifs à la tragédie, Ritter conclut qu’il n’est pas d’Aristote.
Sans cela le meilleur écrivain s’égare ; au milieu de couleurs brillantes, de détails admirables, on reconnaît que l’ouvrage n’est point construit, et on accuse l’auteur de manquer d’invention. […] Il pourrait paraître hors de propos d’engager un auteur à ne point contredire les notions topographiques que l’on a sur les pays où se passe une action. […] Donc, tout écrivain qui parlera bien de choses immorales, sera plus médiocre auteur que celui qui parlera mal de choses morales, non-seulement aux yeux de la majeure partie des contemporains, mais encore aux yeux de la postérité. A l’appui de cette sentence de réprobation, je n’ai pas besoin de citer tous les auteurs des siècles passés, qui sont tombés dans l’oubli, à cause de l’immoralité de leurs productions. […] Ce travail secondaire de l’ invention n’est pas le moins pénible ; c’est celui où l’auteur de talent se montre, et où l’auteur médiocre échoue.
On ne sait rien de précis sur l’auteur, ni sur l’époque où il vécut. Il est certain que Daphnis et Chloé a servi de modèle à Paul et Virginie de Bernardin de Saint Pierre ; mais combien l’auteur français l’emporte sur l’auteur grec par la pureté morale, par le naturel et la vérité, par la simplicité naïve et touchante qui fait de son livre une œuvre de génie ! […] Ce roman est une vraie création originale, que nous trouvons chez tous les peuples d’origine germanique ; il remonte, sans nom d’auteur, au onzième siècle, et circule partout, dans toutes les classes de la société, tant il est profondément national : c’est l’œuvre de tout le monde, c’est la peinture de la vie humaine, analyse fine et narquoise, tableau grossier, naïf, plein de naturel et de vérité. […] Il eut pour successeur, au quinzième siècle, un jurisconsulte de Strasbourg, Sébastien Brandt, auteur du Vaisseau des fous. […] Nous ne suivrons pas toutes les nuances de transformations qu’il a subies, autant par le caprice des auteurs que par les exigences d’un public avide d’émotions et d’histoires.
Fuyez de ces auteurs l’abondance stérile. Ne vous semble-t-il pas d’ailleurs que ces portraits exprofesso où l’auteur arrête le personnage dans sa marche pour le faire poser, en quelque sorte, ont presque toujours je ne sais quoi d’apprêté et de déclamatoire, et qu’il est un moyen bien plus naturel de faire apprécier le héros, c’est l’action et le dialogue ? […] Que d’écrits de ce genre, où l’auteur parle tout seul sous les noms des divers personnages auxquels il prête sa plume ! […] Elle ne s’emploie pas seulement dans l’éloquence et la philosophie ; que d’amplifications poétiques dans Homère, dans Virgile, dans Racine, dans lord Byron, dans Lamartine, dans l’auteur de la Divine Epopée et de Jeanne d’Arc ! […] L’auteur des Leçons de littérature, citant un parallèle entre Corneille et Racine, où éclate une partialité revoltante en faveur du premier, s’est cru obligé, pour la faire comprendre, de signer l’article : fontenelle, neveu de Corneille.
Mais l’auteur ajoute : Et non l’homme, on pourrait aisément s’y tromper. […] Plus la littérature vieillit, plus les auteurs naïfs deviennent rares. […] Homère a chanté le combat des rats et des grenouilles sur la même lyre qui chantait ceux des héros et des dieux ; l’auteur des Pensées est celui des Provinciales ; l’auteur de l’Esprit des lois, celui des Lettres persanes ; si Horace, le Pindare de Rome, en est aussi le premier satirique, qui aiguisa l’épigramme mieux que J. […] Les facéties qui nous plaisent le plus sont, par la loi du contraste, celles que leur auteur débite sérieusement ou qui viennent de graves personnages. […] Mérimée, Alexandre Dumas, l’auteur de Jérôme Paturot, etc.
Ce n’est pas que cette publication prétende faire oublier les travaux consciencieux qui lui ont ouvert la voie ; mais elle espère se recommander, elle aussi, par l’expérience que donne à son auteur une longue pratique du professorat, et surtout par son désir sincère d’être utile à l’enfance ou à la jeunesse. […] C’est l’objet des notices qui accompagnent ici chaque nom d’auteur. […] C’est ainsi qu’il vous suivra avec une honnête liberté, et qu’il tirera la conclusion en même temps que vous, sans croire accepter l’autorité d’un maître, sans l’accepter en effet, et en se faisant par lui-même une idée distincte de l’auteur en question. On ne peut tout dire sans doute de chaque auteur ; il n’est besoin que d’en dire assez pour bien marquer le sens de sa manière, et donner à l’auditeur qui sort de là l’envie d’en savoir plus en recourant à l’original ; mais il faut, à la rigueur, lui en avoir déjà offert et servi un assez ample choix, pour que, même sans aller s’informer au delà, il en garde un souvenir propre, et attache à chaque nom connu une idée précise. L’art de la critique, en un mot, dans son sens le plus pratique, consiste à savoir lire judicieusement les auteurs, et à apprendre aux autres à les lire de même, en leur épargnant les tâtonnements et en leur dégageant le chemin. » (Sainte-Beuve.)
Ce n’est pas que cette publication prétende faire oublier les travaux consciencieux qui lui ont ouvert la voie ; mais elle espère se recommander, elle aussi, par l’expérience que donne à son auteur une longue pratique du professorat ; et peut-être n’est-il pas indifférent d’ajouter que, vouée spécialement à la critique depuis bien des années déjà, notre plume a quelque habitude de juger les écrivains ou les livres. […] C’est l’objet des notices qui accompagnent ici chaque nom d’auteur. […] C’est ainsi qu’il vous suivra avec une honnête liberté, et qu’il tirera la conclusion en même temps que vous, sans croire accepter l’autorité d’un maître, sans l’accepter en effet, et en se faisant par lui-même une idée distincte de l’auteur en question. On ne peut tout lire sans doute de chaque auteur ; il n’est besoin que d’en lire assez pour bien marquer le sens de sa manière, et donner à l’auditeur qui sort de là l’envie d’en savoir plus en recourant à l’original ; mais il faut, à la rigueur, lui en avoir déjà offert et servi un assez ample choix, pour que, même sans aller s’informer au delà, il en garde un souvenir propre, et attache à chaque nom connu une idée précise. L’art de la critique, en un mot, dans son sens le plus pratique, consiste à savoir lire judicieusement les auteurs, et à apprendre aux autres à les lire de même, en leur épargnant les tâtonnements et en leur dégageant le chemin. » (Sainte-Beuve.)
Il est vrai de dire que sa langue n’est pas celle de Cicéron ; le temps qui les sépare avait suffi pour modifier sensiblement la diction d’un auteur. […] Tous ces auteurs, anciens et modernes, ont été connus et plus ou moins imités par La Fontaine. […] Tel fut Corneille ; tel fut aussi La Fontaine, qui aurait pu dire comme l’auteur du Cid : Je sais ce que je vaux. […] Celui qui ouvre ses fables au hasard et en lit quelques-unes, porte sur l’auteur le jugement que nous venons de citer. […] De notre temps, on donne le nom d’Annales au récit des faits qui se sont passés avant l’époque où l’auteur a vécu.
Avant sa trente-septième année, l’auteur de tant de hautes conceptions tragiques nous donnait encore, dans le Menteur, notre première comédie de caractère, demeurée l’une des meilleures1. […] Si ton cœur était droit, toutes les créatures Te seraient des miroirs et des livres ouverts, Où tu verrais sans cesse en mille lieux divers Des modèles de vie et des doctrines pures : Toutes comme à l’envi te montrent leur auteur. […] Dorante n’est qu’un fourbe ; et cet ingrat que j’aime, Après m’avoir fourbé, me fait fourber moi même ; Et d’un discours en l’air qu’il forge en imposteur, Il me fait le trompette et le second auteur ! […] Nous recommanderons de plus l’éloge couronné de Victorin Fabre et l’article de cet auteur sur Corneille, contenu dans la Biographie universelle. […] En cela, l’auteur ne dénature pas le genre ; il l’étend, il l’agrandit, comme l’avaient fait parfois les anciens.
Sous ce rapport, il manque encore à notre langue un bon dictionnaire, où chaque mot soit ainsi analysé, c’est-à-dire, saisi d’abord à son origine, et décrit dans toutes ses variations matérielles et morales, jusqu’à sa mort, s’il disparaît ; jusqu’à nous, s’il survit ; le tout appuyé d’exemples significatifs tirés des meilleurs auteurs. […] Aussi quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi, car on s’attendait de voir un auteur, et on trouve un homme. » Et Fénelon disait dans le même sens : « Je veux un homme qui me fasse oublier qu’il est auteur, et qui se mette comme de plain-pied en conversation avec moi. Un auteur qui a trop d’esprit, et qui en veut toujours avoir, lasse et épuise le mien ; je n’en veux point avoir tant. […] Aussi, je ne sais rien de plus propre à gâter le goût que ces éditions d’auteurs latins, comme les Ad usum Delphini et le Juvénal de Lamaire, où le commentateur traduit le texte, d’un bout à l’autre, en un autre latin, affectant toujours d’éviter les termes dont l’auteur s’est servi, c’est-à-dire habituant l’élève à une impropriété continue d’expressions.
Parmi les auteurs modernes, le baron de Puffendorf me paroît être celui qui a le mieux établi les principes raisonnés de la morale dont je parle ici, dans ses Devoirs de l’homme et du citoyen. […] L’auteur y expose les fausses notions qui peuvent l’égarer, et les excès par lesquels il peut s’avilir. […] Un grand mérite de l’auteur est de présenter les vérités les plus profondes dans un jour si lumineux, qu’elles deviennent à la portée des esprits les plus ordinaires. […] Elle nous en fait du moins concevoir l’idée la plus grande, la plus magnifique, la plus vraie, en nous élevant jusqu’à son divin auteur. […] L’auteur présente toujours la vérité avec les traits les plus capables de la faire sentir et de la faire aimer.
Pour arriver à ce résultat, l’auteur, après avoir approfondi son sujet, doit t se tracer un plan, et lui donner pour caractère essentiel l’unité. […] L’histoire sacrée est souvent mêlée à l’histoire profane dans les auteurs. […] Les mémoires ne contiennent pas une histoire suivie et complète, ils relatent les faits, les impressions personnelles à l’auteur, ce qu’il a vu, ce qu’il a entendu dire, ce à quoi il a pris part directement ou indirectement ; plus il s’est trouvé haut placé, plus ses récits offrent d’importance et d’intérêt. […] On aime à y trouver un ton de liberté vif et animé, des portraits pittoresques, des anecdotes piquantes, des détails intimes de mœurs ; l’auteur peut s’y mettre en scène, et cette communication familière avec le lecteur donne un charme de plus au récit ; mais les mémoires ne doivent pas dégénérer en bavardage inutile. […] Analyser avec goût les auteurs, soumettre les ouvrages à une critique judicieuse et impartiale, étudier le caractère des écrivains, l’influence qu’ils ont reçue de leur siècle, celle qu’ils ont exercée sur lui à leur tour ; constater les progrès de la pensée et de la langue mêler à cette étude des observations justes et profondes sur les mœurs, le goût et l’art d’écrire : tel est l’objet multiple de l’histoire littéraire.
Comparez, plus haut, le chapitre viii, et, pour plus de détails, les auteurs analysés par Goujet, Bibliothèque française, t. […] Cela ressort très-bien de l’exemple donné plus bas par Aristote : les sujets traités dans les huit ou dix tragédies qu’il cite, se succédaient, sans se tenir par le lien d’une véritable action dramatique, et avec des développements à peu près égaux, dans les poëmes où les auteurs tragiques les avaient pris pour les mettre sur la scène. […] On ne sait pas par quel auteur elle avait été traitée, ni même si le mot Πτωχεια en est le titre ou en indique seulement le sujet. […] Il n’est pas inutile de remarquer que l’auteur n’épuise pas ici l’énumération des pièces qui se rattachaient à la Petite Iliade par exemple, il omet la folie et la mort d’Ajax, dont Sophocle a tiré un de ses chefs-d’œuvre.
C’est le premier de nos auteurs qui ait écrit supérieurement, dans ses moments heureux, notre langue parvenue à sa maturité. […] Car pourquoi ce Dieu mourant ne nous convertira-t-il pas, puisqu’il a bien converti les auteurs de sa mort ? […] Un auteur qui a trop d’esprit, et qui en veut toujours avoir, lasse et épuise le mien : je n’en veux point avoir tant. […] Afin qu’un ouvrage soit véritablement beau, il faut que l’auteur s’y oublie et me permette de l’oublier. […] Le complot vient de lui être révélé : quel parti va-t-il prendre à l’égard de ses auteurs.
Un bon moyen de donner à l’imagination l’impulsion dont elle manque, c’est de lire, avant de composer, quelques passages d’un bon auteur, analogues au sujet que l’on doit traiter ; les chrestomathies fournissent toujours des morceaux de ce genre. […] C’est le meilleur moyen de fie former à la fois la pensée, le jugement et le style ; on se pénètre peu à peu des tours, des images, de l’harmonie des bons auteurs ; on s’enrichit la mémoire ; le goût se forme ; on acquiert le sentiment du beau, qui est l’idéal auquel doivent aspirer tous les arts. […] Après s’être exercés quelque temps à reproduire un modèle, ils s’habitueront à penser par eux-mêmes ; ils n’imiteront plus que de loin ; ils pourront transporter dans un autre genre les pensées de l’auteur ; enfin ils se sentiront assez forts pour traiter sans secours tous les sujets qu’on pourra leur proposer. […] La nature est le grand livre que nous ne devons jamais nous lasser d’étudier ; c’est une source intarissable d’idées et d’émotions ; elle nous en apprend plus que les auteurs, et surtout elle donne à nos pensées plus de fraicheur et de justesse. […] Appliquez-vous à saisir le plan, la marche de l’auteur, le but qu’il veut atteindre, la vérité, la justesse des pensées et du style.
Comme Corneille, Beaumarchais est l’auteur dramatique qui a mis le plus d’invention dans ses plans. […] « Et si quelque auteur infortuné doit servir un jour de conseiller à cette belle ambassade, j’oserais supplier ta divine Providence de permettre qu’il y remplît un rôle si pitoyable, que, bouffi de colère et tout rouge de honte, il fût réduit à se faire à lui-même tous les reproches que la pitié me ferait supprimer. […] Je broche une comédie dans les mœurs du sérail : auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet sans scrupule ; à l’instant un envoyé de je ne sais où se plaint que j’offense dans mes vers la Sublime-Porte, la Perse, une partie de la presqu’île de l’Inde, toute l’Égypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d’Alger et du Maroc ; et voilà ma comédie flambée pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l’omoplate en nous disant : « Chiens de chrétiens ! […] « Noble, très-noble, infiniment noble, don Pedro George, hidalgo, baron de los Altos, y Montes Fieros, y otros montes ; contre Alonzo Calderon, jeune auteur dramatique. […] Si par malheur j’en avais un, je m’efforcerais de l’oublier quand je fais une comédie, ne connaissant rien d’insipide au théâtre comme ces fades camaïeux1 où tout est bleu, où tout est rose, où tout est l’auteur, quel qu’il soit.
Quelquefois l’enthousiasme même des lettres peut lui inspirer une sorte d’impatience et de dépit à la lecture d’un ennuyeux et ridicule ouvrage ; mais l’habitude corrigera bientôt l’amertume de son zèle ; il s’apercevra qu’il est inutile d’épuiser tous les traits du sarcasme et de l’insulte contre un pauvre auteur, dont les exemples n’ont pas le droit d’être dangereux2. […] Pour être un excellent critique, il faudrait pouvoir être bon auteur. […] Mais autant la critique est légitime et utile, autant la satire est injuste et pernicieuse : elle est injuste, en ce qu’elle essaye de tourner les auteurs mêmes en ridicule, ce qui ne saurait être le droit de personne ; et elle est pernicieuse, en ce qu’elle songe beaucoup plus à réjouir qu’à éclairer. […] « C’est à eux sans doute qu’il appartient de juger le ouvrages anciens et modernes ; mais il serait bon, ce me semble, d’établir là-dessus une différence entre les auteurs des siècles passés et les auteurs vivants. […] « Il faudrait donc, pour l’instruction de nos contemporains, mettre à profit cette liberté que nous pouvons prendre sur les auteurs qui ne sont plus.
C’est le premier de nos auteurs qui ait écrit supérieurement, dans ses moments heureux, notre langue parvenue à sa maturité. […] Ronsard et les auteurs ses contemporains ont plus nui au style qu’ils ne lui ont servi. […] L’un ne pensait pas assez pour goûter un auteur qui pense beaucoup ; l’autre pense trop subtilement pour s’accommoder de pensées qui sont naturelles. […] Les bons auteurs de Louis XIV n’ont-ils pas été vos modèles ? […] La raison en est qu’alors c’est l’auteur qui paraît, et que le publie ne veut voir que le héros358.
Cherchons donc par quelles transitions l’auteur a lié les diverses parties de son œuvre. […] — Le sujet exigeait-il que l’auteur s’attachât particulièrement à plaire ? […] — Le style de l’auteur, dans ce morceau, est-il clair ? […] Sur l’auteur ? […] Toi, Junon, auteur et témoin de mes douleurs !