Cette observation a été faite sur le plaidoyer de Cicéron en faveur de Milon. […] Cicéron compare l’orateur qui débute par le pathétique à un homme ivre au milieu d’une assemblée à jeun. […] Rien ne tarit si vite que les larmes, a dit Cicéron ; la fatigue, l’ennui, le ridicule sont tout près de l’émotion. […] Cicéron a eu soin d’éviter cette faute. […] Tel est l’exemple fourni par le discours de Cicéron contre la loi agraire.
Mais cet accord si précieux n’a jamais été bien durable ; et Cicéron lui-même, Cicéron, qui avait tant fait pour la gloire de l’éloquence et les progrès de la philosophie, ne tarda pas à voir l’une dénaturée par les déclamateurs, et l’autre corrompue par les sophistes. […] C’est donc d’après la règle tracée par Cicéron lui-même, que nous allons examiner ici les productions académiques, considérées comme ouvrages d’éloquence ou monuments de philosophie.
(Cicéron, Pro Milone.) […] (Cicéron, Pro Roscio, xxiii.) […] On peut lire dans Cicéron la justification de Milon, accusé du meurtre de Clodius. […] (Cicéron, In Verrem.) […] (Cicéron, Pro Sextio, chapitre xxxi.)
Cicéron et Quintilien établissent cette même division des styles, mais avec une distinction de leurs qualités respectives, et ces distinctions ont été adoptées et suivies par tous les rhéteurs modernes. […] C’est le défaut que César reprochait à l’éloquence de Cicéron : nous verrons bientôt jusqu’à quel point le reproche était fondé ; et si dans les Verrines, dans les Catilinaires, dans les beaux plaidoyers pour Milon et pour Ligarius, elle manquait de véhémence et d’énergie ; et si, pour être élégant et harmonieux dans son style, Cicéron en a voit moins de force et de vigueur, quand il le fallait. […] La langueur et la mollesse du style sont les écueils voisins de l’élégance, et nous ne saurions trop insister, avec Cicéron, sur les soins que doit prendre un écrivain pour réunir, autant qu’il est possible et que son sujet le permet, la force des pensées à l’élégance continue du style. […] Cicéron caractérise parfaitement ces deux espèces de fautes dans le passage suivant : « La latinité consiste à parler purement, sans aucun vice dans l’élocution.
Cicéron a presque dit les mêmes choses. […] Voulez-vous entendre Cicéron parler comme Platon en cette matière ? […] Cicéron et tous les autres anciens l’assurent. […] Qu’en dit Cicéron ? […] Vous croyez imiter Cicéron, et vous n’imitez que maître Petit-Jean.
Cicéron vous offre, dans son Discours pour Ligarius, un admirable modèle de l’art d’exciter les passions. […] Mais Cicéron connaît la passion dominante de ce juge ; c’en est assez pour le vaincre. […] Cicéron en fournit un bel exemple dans sa seconde oraison sur la loi agraire, contre Rullus. […] Voyez aussi de quelle manière Cicéron commence sa première oraison contre Catilina. […] Cicéron allait parler ; Catilina entre et vient prendre sa place.
. — Démosthène fut le père de l’éloquence et le modèle de Cicéron. — Le grand Corneille a été le père de la poésie française et a tellement contribué à la perfection de Racine, qu’il est permis de se demander si, sans Corneille, Racine eût fait ses chefs-d’œuvre. Mais entre Homère et Virgile, Démosthène et Cicéron, Corneille et Racine, qui oserait se faire juge en fait de mérite littéraire ? Il est raisonnable de croire que si Virgile, Cicéron et Racine eussent écrit avant Homère, Démosthène et Corneille, les premiers seraient regardés aujourd’hui comme créateurs et pères de genre, si je puis m’exprimer ainsi.
Aristote, Hermogènes, Denys d’Halycarnasse, Longin, Cicéron, Quintilien, Rollin, Blair, La Harpe, etc., etc., ne sont pas toujours textuellement rappelés ici ; mais des yeux exercés les y retrouveront à chaque page, et c’est surtout ce que je me suis proposé. […] Celui qui entreprendrait cet ouvrage, y rassemblerait les plus beaux préceptes d’Aristote, de Cicéron, de Quintilien, de Longin et des autres célèbres auteurs. […] Parcourons ce que Cicéron a écrit sur l’éloquence, et nous le verrons poser partout la probité pour base de ce bel art.
Cicéron, en adoptant la distinction que nous venons d’établir, assigne à chacun des trois genres son caractère et son objet, et fait de l’utilité la base du genre purement délibératif : in deliberationibus utilitas . […] Elle doit être imposante et variée, dit Cicéron : gravitatem varietatemque desiderat . […] Au reste, la grande et peut-être l’unique règle de l’éloquence populaire, est de s’accommoder au naturel, au génie, au goût du peuple à qui l’on parle : c’est ce que Démosthène et Cicéron avaient parfaitement senti, et ce qu’ils ont scrupuleusement observé.
Racine ; celle des Lois, par Platon ; celles de la Patrie, par Cicéron et par Lucain ; celle d’Alger, par Bossuet ; celle de Fabricius, par J. […] A cet égard, Cicéron l’emporte sur tous les écrivains anciens et modernes. […] Cicéron abonde en périodes pleines d’harmonie. […] Nous citerons, parmi les plus célèbres, Homère, Cicéron, Virgile, Fléchier, Bossuet, Racine, Fénelon, Bourdaloue, Massillon, J. […] Parmi les écrivains qui se sont le plus distingués en ce genre, nous citerons Homère, Virgile, Horace, Cicéron, La Fontaine, Bossuet, Fléchier, Racine, Fénelon, Boileau, J.
Depuis la fameuse scène du Bourgeois gentilhomme sur la prononciation des lettres, il semble qu’aussitôt qu’on parle voyelles ou consonnes, on se trouve dans la position des augures de Cicéron qui ne pouvaient se regarder sans rire. […] Nous avons distingué l’euphonie et le rhythme, sonus et numerus, comme dit Cicéron. […] Voulez-vous saisir du premier coup d’œil la distance qui sépare les Latins des Grecs sous le rapport de l’harmonie, rapprochez Cicéron et Quintilien de Denys d’Halicarnasse. […] Mais comparez leur conclusion à celle du rhéteur grec : « Ne sacrifions jamais un mot à l’euphonie, dit Quintilien, quand ce mot est juste et expressif, car il n’en est pas de si épineux qui ne puisse se placer convenablement. » Et Cicéron : « La recherche continuelle du nombre et de l’harmonie finit par nuire à l’éloquence, surtout à celle du barreau, elle lui ôte tout caractère de vérité et de bonne foi. » Nous voilà, comme vous voyez, bien loin de Denys d’Halicarnasse, mais, à mon sens, bien plus près de la raison. […] Noveram quosdam qui se pulchre expressisse genus illud cælestis hujus in dicendo viri sibi viderentur, si in clausula posuissent esse videatur. — Oiseux et languissants, s’ils ont embarrassé une pensée dans une longue périphrase, ils assurent que Cicéron n’aurait pas mieux dit.
Le consul Cicéron fut appelé le père de la patrie. — 3. […] Cicéron étudia la philosophie. — 8. […] Minerve paraît avoir enseigné tous les arts à Cicéron. — 2. […] L’eau et le feu furent interdits à Cicéron, sauveur de sa patrie. […] Cicéron demanda à César le tribunal pour Curtius. — 6.
Une digression également irréprochable de tous points c’est ce magnifique éloge des lettres que Cicéron a jeté dans la défense du poëte Archias et que tous les siècles ont répété. […] « Les pierres bien taillées, dit Cicéron, s’unissent d’elles-mêmes sans le secours du ciment. » Et il dit vrai ; seulement, elles ne s’unissent ainsi que dans les constructions romaines, c’est-à-dire dans ces écrits profondément et énergiquement médités, où le sujet se développe franchement, où les idées s’attirent et se balancent comme les corps dans l’univers de Newton. […] « Similitudo satietatis est mater, dit Cicéron. […] « Nihil est in nutura rerum omnium, dit Cicéron, quod se universum profundat et quod lotum repente evolet. » Tout écrivain a des preuves à énumérer, des motifs à faire valoir, des sentiments à exprimer ou h inspirer, des passions à allumer, à éteindre, à représenter.
Cicéron, son frère Quintus, et Varron furent les principaux poètes didactiques, contemporains de Lucrèce. […] Entre les Gracques et Cicéron, nommons avec éloge Crassus, le vaillant orateur, que Cicéron, en relatant sa mort, appelle un homme divin, puis l’ami est le confident de Crassus, Antoine, qui parvint, comme lui, par son éloquence, aux premières charges de la République, et enfin Hortensius, le rival et l’ami de Cicéron. […] Aucun orateur de l’antiquité n’a su manier plus habilement et plus à propos le pathétique que Cicéron. […] Mais Cicéron n’en reste pas moins l’orateur judiciaire par excellence. […] Quoi de plus intéressant à tous les points de vue que la correspondance de Cicéron ?
C’est ce que n’a jamais manqué de faire Cicéron, le vrai modèle des orateurs du barreau. […] Il remplit, dit Cicéron lui-même, l’idée que j’ai de l’éloquence : il atteint à ce degré de perfection que j’imagine, mais que je ne trouve qu’en lui. […] Cicéron, né à Arpion en Toscane, l’an 106 avant J. […] Du Ryer, Gillet, et l’abbé Maucroix, ont mis en notre langue plusieurs Oraisons de Cicéron. […] Enfin le public a vu avec plaisir, il y a quelques années, une traduction nouvelle des œuvres complètes de Cicéron.
Pour nous, nous dirons à l’écrivain : Point de pruderie dédaigneuse, mais cette bienséance qu’on doit garder pour les paroles comme pour les habits, et qui, loin de blesser la vérité, est elle-même un élément de vérité ; cette dignité de langage, que recommande Cicéron et que comportent tous les arts86 ; en un mot ce familier noble, comme l’appelle Marmontel, qui tout en modifiant le discours d’après les temps et les personnes, ne le laisse jamais se dégrader et s’avilir, et conserve avec la nature une ressemblance, mais cette ressemblance embellie, sans laquelle il n’y a plus d’art. […] Quelques pages de Cicéron, de Florus, de Fléchier, de Bernardin de Saint-Pierre, de Vergniaud, de Lamennais, de Lamartine, sont des modèles de richesse ; un grand nombre de passages des prophètes, de Platon, de Buffon, de Mirabeau, de l’Athalie de Racine, du Cosmos de M. de Humboldt, l’exorde de l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre, la péroraison de celle de Condé, sont des modèles de magnificence. […] Plusieurs pages de Démosthène dans les Philippiques et le Pro Corona, de Cicéron dans les Catilinaires et les Verrines, de nos grands orateurs parlementaires dans les hautes questions politiques et surtout personnelles, les trois dernières scènes de l’Andromaque de Racine, quelques-unes des imprécations qui terminent nos tragédies classiques, sont d’excellents modèles de véhémence. […] « En effet, dit Cicéron, il ne suffit pas au gladiateur et à l’athlète de frapper avec force et de parer avec adresse, il doit se mouvoir toujours avec grâce : Sa verbis quidem ad aptam compositionem ac decentiam.
On cite toujours comme un modèle d’habileté la narration de la mort de Claudius, dans le plaidoyer de Cicéron pour Milon. […] Il n’y a pas de règles à donner là-dessus ; Cicéron et Quintilien recommandent seulement de commencer et de finir par les moyens les plus convaincants. […] Pour mieux comprendre la disposition oratoire et suppléer aux citations que nous n’avons pu faire ici, il faut choisir quelque discours éloquent dans Démosthène, Cicéron, Bossuet, Bourdaloue ou Massillon, en faire l’analyse, examiner le plan, la marche, la distribution des parties : ce travail sera d’une grande utilité pour l’intelligence des principes de rhétorique énoncés ci-dessus. […] Ce mouvement est emprunté à Cicéron ; c’est une métaphore dont l’effet est ici très comique.
Parmi les Latins, Cicéron, après avoir offert dans ses discours, les plus beaux exemples de la véritable éloquence, en donna les préceptes dans son livre de l’Orateur, que l’abbé Colin a fort bien traduit. […] Cet ouvrage et celui de Cicéron, bien dignes de servir à jamais de modèles en ce genre, doivent être sans cesse lus et médités par tous ceux qui se destinent à courir la carrière de l’éloquence. […] Les admirables Traités de la vieillesse, de l’amitié, de la nature des Dieux, par Cicéron, sont en Dialogues.
On croit y voir la probité s’exprimer par la bouche de Cicéron, et combattre l’injustice avec les armes de Démosthène. […] Cochin, avec un air austère et imposant, qui lui donnait quelque ressemblance avec Démosthène ; Le Normant, avec un air noble, intéressant, qui rappelait la dignité de Cicéron.
Tel est ce mot fameux de Cicéron à Hortensius, qui, en plaidant pour Verrès, et feignant de ne pas entendre la réponse d’un témoin, lui dit : Je ne me pique point d’entendre les énigmes. J’en suis surpris, répliqua vivement Cicéron, car vous avez chez vous le sphynx.
Quand Démosthène, Cicéron, saint Bernard, Bossuet, Fénelon, ont remporté leurs beaux triomphes oratoires, c’est qu’ils étaient enflammés par de nobles pensées et par de vertueuses convictions. […] Antoine, Cicéron, J. […] Hortensius, Cicéron, Quintilien, Tacite.
Sur son procédé d’imitation, voyez le passage classique de Cicéron, De l’Invention, II, 1, commenté par Victorinus, p. 119 des scholiastes de Cicéron, éd.
mais, tandis que les autres plaisirs ne sont ni de tous les temps, ni de tous les âges, ni de tous les lieux, les lettres, dit Cicéron, servent d’aliment à l’adolescence, et à la vieillesse d’agréable passe-temps ; elles ajoutent aux douceurs de la prospérité, et offrent dans l’infortune un refuge et une consolation ; enfin, elles prêtent aux diverses situations de la vie de l’agrément et des charmes. […] Les noms d’Aristote, de Cicéron, d’Horace, de Quintilien, de Longin, chez les anciens ; de Vida, de Bouhours, de Jouvency, de Rollin, de Dumarsais, de Marmontel, de Le Batteux, de Blair, de La Harpe, de Domairon, de Tuet, de Girard, de Villiers, de MM. de Bonald, Le Clerc, Laurentie, Capot, chez les modernes, rappellent les autorités les plus hautes en fait de critique littéraire.
Démosthène, dit le P. de Boylesve, a plus de génie que de talent ; Cicéron, plus de talent que de génie. […] Elles sont, dit Cicéron, comme les yeux du discours, et les yeux ne doivent pas être répandus dans tout le corps. […] Il faut étudier surtout sous ce rapport Cicéron, Bossuet, Massillon et Fléchier. […] Virgile et Cicéron, dit M. […] Les principaux écrivains épistolaires sont, chez les Latins, Cicéron et Pline le Jeune.
Cicéron, quoique moins nerveux que Démosthène, devint le modèle des grands orateurs. […] Bourdaloue, Bossuet, Massillon, Fléchier, donnèrent à l’éloquence sacrée autant de force, d’agréments et de majesté, que Démosthène et Cicéron en avaient donné à l’éloquence profane.