Date, n. f. époque, jour, etc.
Si cette explication nous paraît contestable ou incomplète, si Vico, Herder et notre siècle cherchent ailleurs la clé des événements, l’idée de Bossuet, parfaitement en harmonie d’ailleurs avec l’opinion de son époque, était en même temps éminemment propre à donner à son livre l’unité littéraire. […] L’élévation dont la naissance les met en possession les empêche toute seule de s’en rendre dignes : héritiers d’un grand nom, il leur paraît inutile de s’en faire un à eux-mêmes ; ils goûtent les fruits d’une gloire dont ils n’ont pas goûté l’amertume ; le sang et les travaux de leurs ancêtres deviennent le titre de leur mollesse et de leur oisiveté ; la nature a tout fait pour eux, elle ne laisse plus rien à faire au mérite ; et souvent l’époque glorieuse de l’élévation d’une race devient, un moment après, elle-même, sous un indigne héritier, le signal de sa décadence et de son opprobre ; les exemples là-dessus sont de toutes les nations et de tous les siècles.
On n’a pas fait, depuis cette époque, des progrès bien sensibles dans cette partie de la philosophie critique, ce qu’il faut sans doute attribuer à l’extrême subtilité de tous les sentiments du goût.
Dans notre époque, on a pénétré plus avant, non sans intérêt et sans fruit, dans l’étude des premiers monuments du génie français ; mais nul ne contestera sans doute que de Malherbe seulement date notre littérature classique.
Remonter au delà de Malherbe et de Balzac, c’eût été s’engager dans une époque où il faut un philologue pour guide ; s’arrêter aux frontières de notre âge, serait s’assujettir à des scrupules vraiment trop pusillanimes.
Chaque époque en renouvelle pour ainsi dire l’éloge.
Remonter au delà de Balzac, c’eût été s’engager dans une époque où il faut un philologue pour guide ; s’arrêter aux frontières de notre âge, serait s’assujettir à des scrupules vraiment trop pusillanimes.
Aux époques de jeunesse et de décadence d’une littérature, les images surabondent, ou sont peu naturelles, trop recherchées, trop savantes. […] Entre ces deux époques, le siècle de Louis XIV, âge de la virilité pour notre littérature, également éloigné de la faiblesse de l’enfance et de l’enfance de la caducité, se distingue, chez les meilleurs écrivains, par la justesse et la solidité des idées, par la beauté et la grandeur des images, ainsi que par l’élévation et la vivacité des sentiments. […] C’est surtout lorsqu’on a à décrire des objets bas et révoltants, qu’il faut rechercher des expressions dignes et convenables, et ne pas affecter d’employer les termes propres, comme il arrive trop souvent à notre époque.
[Notice] Molière n’a pas seulement surpassé tous ses devanciers par la richesse de son invention et la force de sa verve comique ; il s’est encore placé, par la franchise nerveuse et l’originalité piquante de son style, au premier rang des écrivains qui ont illustré la grande époque où il a vécu.
Le jeune duc d’Anjou, qui fut depuis Louis XV, survécut seul, et encore fut-il à la même époque en très-grand danger.
Tel était le plan de cet ouvrage, à l’époque où parut la première édition ; je l’ai conservé, parce qu’il m’a paru en harmonie avec le besoin actuel des études ; mais je me suis efforcé d’en améliorer l’exécution. […] La peinture, quoique peu avancée à cette époque, représentait peut-être quelques-uns des traits et des vêtements de l’assassin ou de la victime ; et ce tableau devenait un acte d’accusation dressé contre le meurtrier. […] Des lois, il ne fut plus permis d’employer un terme pour un autre, ni de construire une phrase arbitrairement, ainsi qu’on l’avait fait jadis plus d’une fois, à l’époque où chacun était maître absolu de ses paroles comme de sa personne. […] Cet usage subsista dans toute l’Europe occidentale jusqu’à l’époque de saint Bernard. […] Il avait senti, dans le moment le plus affreux de son désespoir, que sa raison était prête à se troubler ; et, depuis cette époque, l’aspect de la folie lui inspirait toujours la pitié la plus douloureuse.
L’époque où les orateurs de Rome commencèrent à déployer des talents réels, ne précéda pas de beaucoup le siècle de Cicéron.
L’histoire générale, qui comprend les faits de toute une époque ou de tout un empire (telle est l’Histoire d’Hérodote, l’Histoire d’Angleterre par Lingard, etc.)
On ne peut avoir aucune connaissance précise de l’époque où les arts furent inventés.
[Notice] Balzac, dont l’éloquence a excité l’enthousiasme de son époque, peut offrir à la nôtre plus d’un modèle oratoire.
Cousin, qui parle ainsi dans son remarquable ouvrage sur les Pensées de Pascal : « Il est venu à cette heureuse époque de la littérature et de la langue où l’art se joignait à la nature dans une juste mesure pour produire des œuvres accomplies.
A l’époque de Gresset, on prononçait encore claître, que l’on écrivait cloistre, comme on disait connaître, tout en écrivait connoistre : ce qui fait que ces deux rimes étaient également bonnes pour les yeux et pour l’oreille.
Ce mot signifiait aussi commerce à l’époque de Descartes.
Cette lettre fut écrite à l’époque où Louis XIV expiait ses fautes par ses revers.
Qui oserait nier que ces écrivains d’élite ne passent à bon droit pour les maîtres de l’art, et que l’unanimité d’hommages qui leur ont été rendus jusqu’à notre époque par tous les gens éclairés et sensibles, n’ait suffit pour établir leur excellence ? […] II, nº 107, l’opinion de Boileau sur l’emploi du merveilleux dans la poésie) que les dieux de l’antique Olympe étaient bien caducs que l’Aurore n’avait plus son teint ni ses doigts de roses que Flore était bien fanée, qu’il y avait trop longtemps que Vénus était la déesse de la beauté, et que son fils enfant depuis l’âge d’or, pouvait bien avoir aujourd’hui la barbe un peu blanche ; que le merveilleux du christianisme serait bien capable à notre époque d’effrayer le dogme. […] La querelle des anciens et des modernes était déjà engagée depuis longtemps, et Boileau, ce rigide législateur de la beauté de la langue française, gardait toujours le silence, lorsque le prince de Conti, un des hommes les plus spirituels de l’époque, lui dit : « J’irai à l’Académie et j’écrirai à votre place : Tu dors, Brutus.
A cette époque, l’auteur de cette lettre n’était encore que la gouvernante des enfants du roi et de Mme de Montespan.
Ces vers et ces morceaux même, admirablement frappés, ont mérité à Gilbert le nom de Juvénal de son époque.
Lacordaire 1802-1861 [Notice] Né à Récey-sur-Ource, près de Dijon, dans la patrie de Bossuet, et de Saint-Bernard, Henri-Dominique Lacordaire termina de brillantes études vers l’époque où tombait l’empire : son cœur ressentit douloureusement les blessures de la France.
Poëte de transition, il clôt une époque, et en prépare une autre.
La mort d’un homme sensible, qui expire au milieu de ses amis désolés, et celle d’un papillon que l’air froid du matin fait périr dans le calice d’une fleur, sont deux époques semblables dans le cours de la nature : l’homme n’est rien qu’un fantôme, une ombre, une vapeur, qui se dissipe dans les airs… » 1.