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2. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

Selon la variation continuelle qui a suivi le nostre jusques à ceste heure, qui peut espérer que sa forme présente soit en usage d’icy à cinquante ans ? […] Néologismes et archaïsmes subirent ainsi une enquête qui nous eût privé des uns et des autres, si l’usage n’en avait sauvé bon nombre, sans en demander la permission à ceux qui s’intitulaient ses experts et ses contrôleurs. […] Il ne me déplaît pas non plus l’usage où l’on était de traiter indistinctement mien, tien, sien en adjectifs possessifs ou en pronoms, et de dire, à la mode italienne, la sienne mère (la sua madre). […] C’était obéir à l’usage séculaire qui, chez nous, avait, sans le vouloir, transformé spontanément en v le p latin. […] Soumettre la prononciation à l’écriture, c’était plier l’usage à des servitudes dont la raison lui échappait trop souvent, parce qu’elles ne furent pas toujours raisonnables.

3. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVI. des qualités essentielles du style. — clarté, pureté  » pp. 217-229

La sanction des autres est l’usage et l’assentiment des écrivains éminents ; leur code, les grammaires et lexiques spéciaux, approuvés par les autorités compétentes, c’est-à-dire par les corps savants et la partie éclairée du public. […] Plus souvent qu’on ne pense, les phénomènes du génie de la langue sont d’accord avec la raison universelle ; mais qu’ils se plient ou résistent à l’analyse, ne les admettez que quand l’usage ou l’autorité les justifie. […] voilà l’usage, l’usage, le souverain dominateur des langues, despote d’autant plus tyrannique qu’il est parfois aveugle. […] L’usage a défendu avec raison de confondre dans une seule et même signification deux mots dont le sens réel est tout à fait distinct. […] Mais que notre respect pour la langue n’aille point jusqu’au purisme, c’est-à-dire jusqu’à l’observation exagérée des plus minutieuses prescriptions de la grammaire et de l’usage.

4. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre I. De la nature des mots. » pp. 11-86

L’usage les a établies ; et cet usage est quelquefois un tyran, auquel il faut obéir sans réplique. […] On connaîtra les autres par l’usage. […] Mais le singulier de ce temps n’est guère en usage. […] Les autres temps ne sont pas en usage. […] Le pluriel n’est pas en usage.

5. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

L’usage et l’analogie ont fixé le genre de chaque chose. […] Fléchier et Bossuet font un usage fréquent et heureux de ces espèces d’inversions. […] Il nous suffira d’indiquer les tropes dont l’usage est le plus fréquent. […] Les poètes en font un usage fréquent. […] On peut en faire usage par citation ou par allusion.

6. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

En un mot, comme la première source de leur autorité vient de nous, les rois n’en doivent faire usage que pour nous… Ce n’est donc pas le souverain, c’est la loi, sire, qui doit régner sur les peuples : vous n’en êtes que le ministre et le premier dépositaire ; c’est elle qui doit régler l’usage de l’autorité, et c’est par elle que l’autorité n’est plus un joug pour les sujets, mais une règle qui les conduit, un secours qui les protége, une vigilance paternelle qui ne s’assure leur soumission que parce qu’elle s’assure leur tendresse. […] Nous regarderions comme un insensé dans le monde un homme, lequel héritier d’un trésor immense, le laisserait dissiper faute de soins et d’attentions, et n’en ferait aucun usage, ou pour s’élever à des places et à des dignités qui le tireraient de l’obscurité, ou pour s’assurer une fortune solide, et qui le mît pour l’avenir dans une situation à ne plus craindre aucun revers. Mais le temps est ce trésor précieux dont nous avons hérité en naissant, et que le Seigneur nous laisse par pure miséricorde ; il est entre nos mains, et c’est à nous d’en faire usage. […] Quelle folie donc de ne faire aucun usage d’un trésor si inestimable, de prodiguer en amusements frivoles un temps qui peut être le prix de notre salut éternel, et de laisser aller en fumée l’espérance de notre immortalité ? […] Ce n’est pas à nous à disposer de nous-mêmes ; c’est à lui seul à nous employer selon les vues qu’il s’est proposées en nous formant, et à régler l’usage des talents que nous n’avons reçus que de lui.

7. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE II. Du choix et de la délicatesse des expressions. » pp. 9-77

6° On fait aussi usage d’un adjectif pour éviter la rencontre de deux génitifs. […] Il en est de même après causa, genus, et quelques autres mots que l’usage apprendra. […] Aux temps composés, le mode unipersonnel est d’un usage plus fréquent. […] Car il faut aussi faire usage de sa raison. […] Tels sont verò, autem, enim, etenim, et, atque, que, et d’autres que l’usage apprendra.

8. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XIII. Genre oratoire, ou éloquence. »

Les harangues militaires étaient fort en usage dans l’antiquité. […] Cet usage s’est introduit à l’Académie française depuis la réception de Patru en 1640. […] D’après l’usage établi, le nouvel élu doit louer son prédécesseur ; le président lui répond, et fait son éloge en même temps que celui de l’académicien décédé. […] Voltaire, le premier, imagina de secouer cet usage, et de traiter une question littéraire ; ce qu’il fit avec son talent habituel. […] On le trouve en usage chez les Égyptiens, en Grèce, à Rome, chez presque tous les peuples.

9. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Je me suis attaché à ce qu’il y a de plus généralement en usage et je pense qu’on ne me désapprouvera point. […] Mais, au fond, l’éloquence artificielle n’est que l’éloquence naturelle, éclairée et réglée dans l’usage de ses moyens. […] Son usage. […] Cicéron, toujours abondant en idées, fait un fréquent usage de ce moyen oratoire. […] L’usage du monde en apprend plus à cet égard que tous les préceptes.

10. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXIII. des figures. — tropes d’invention et tropes d’usage  » pp. 323-338

Parmi les tropes d’usage ou de la langue, il faut ranger bien des métaphores, mais un plus grand nombre encore de métonymies et de synecdoques, et toutes les catachrèses. […] Enfin, lorsque, en raison de sa nouveauté, de l’usage ou de toute autre cause, une idée n’a point ou n’a plus de signe propre et exclusif dans la langue, on est forcé, pour l’exprimer, d’employer un signe déjà affecté à une autre idée. […] Ou a donné le pourquoi de ces diverses expressions ; le vrai pourquoi, c’est l’usage, c’est l’habitude, cette seconde nature, plus puissante parfois que la première, dans la langue comme ailleurs. […] Il y a plus : tel est le despotisme de l’usage, que le trope est devenu avec le temps plus intelligible presque que le mot propre ; vous serez mieux compris en disant un bon violon, dix mille chevaux, que si vous disiez un bon violoniste, dix mille cavaliers. […] D’où j’arrive à la formule suivante : un trope étant donné, il est trope d’usage ou de langue, en raison directe de sa compréhension, et inverse de son extension ; et, au contraire, il est trope d’invention ou d’écrivain, en raison directe de son extension et inverse de sa compréhension.

11. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

L’usage et l’effet le plus commun des tropes est 1º de réveiller une idée principale par le moyen de quelque idée accessoire. […] … C’est se jouer sans pudeur de son talent, c’est insulter à l’esprit, que d’en faire un usage aussi déplorable. […] Si les rhéteurs ont été trop loin à cet égard, il est facile d’éviter l’abus, et de s’en tenir à un usage raisonnable. […] Toutes les passions violentes font un usage fréquent de cette figure, et la raison en est bien simple. […] Il faut faire de cette belle figure un usage très sobre dans les compositions en prose.

12. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Molière, (1622-1673.) » pp. 205-211

Pour moi, venant dessus le lieu, J’ai trouvé l’action tellement hors d’usage, Que j’ai donné des deux à mon cheval de rage, Et m’en suis revenu chez moi toujours courant, Sans vouloir dire un mot à ce sot ignorant. […] Pour lire avec fruit cet auteur, on fera également un très-heureux usage du Lexique de la langue de Molière, par M. […] Arrêter se prenait alors comme verbe neutre pour s’arrêter ; et c’était assez, ce semble, l’usage de nos aïeux que d’exprimer ou de supprimer arbitrairement le pronom des verbes réfléchis. […] Cri en usage pour exciter une meute. […] Mais l’usage a, depuis lors, complétement admis la règle ainsi formulée par Boileau : Gardez qu’une voyelle à courir trop hâtée Ne soit en son chemin par une autre heurtée, 8.

13. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

Il serait contre le bon usage de dire : un pouvoir et une autorité absolus. […] Mais il y a des remarques particulières à faire sur l’usage de la plupart des pronoms de notre langue. […] Un quelqu’un n’est pas d’usage. […] On connaît assez par l’usage les différentes manières d’employer la conjonction que. […] Le trop grand usage deviendrait un abus, qu’on ne pourrait pas justifier, même dans un bon ouvrage.

14. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXI. des figures  » pp. 289-300

« Métaphore, allégorie, métonymie, ce sont, dit Montaigne, titres qui touchent le babil de votre chambrière. » Selon Quintilien, en effet, le style figuré, et surtout la partie de ce style qui se rattache à la similitude, nous est si naturel, que les ignorants eux-mêmes en font un fréquent usage sans le savoir : translatio ita est ab ipsa nobis concessa natura, ut indocti quoque ac non sentientes ea frequenter utantur 97 D’où vient donc que le style figuré se présente ainsi tout à la fois comme naturel et comme opposé à la nature ? […] Si l’on n’en perd de vue ni l’origine, ni la nature, il sera facile d’en apprécier le but, d’en déterminer et d’en limiter l’usage, d’en saisir et d’en signaler les défauts. Remarquons d’abord qu’il est un assez grand nombre de figures dont il suffit de connaître la nomenclature, dont il ne reste plus rien à dire dès qu’on en a exposé la définition et l’étymologie, parce qu’elles ne comportent que certaines phrases stéréotypées, en quelque sorte, par l’usage, des espèces d’idiotismes dont il n’est pas permis de s’écarter ; parce que, en un mot, elles ne sont, comme je l’expliquerai plus tard, que des catachrèses. […] Bien que nous venions en effet de constater les modifications et les restrictions que les progrès de la raison et de la langue apportent à l’usage des figures, cela ne signifie, en aucune façon, qu’il faille les bannir du style. […] Avant d’entrer dans les détails, et sans vouloir, je le répète, imposer mon système, je recommanderai seulement à celui qui étudie les figures, d’abord, de ne point perdre de vue dans son travail la division que je viens d’indiquer, d’en vérifier l’exactitude par l’examen des faits, et, à mesure que se présente un terme nouveau, de le ramener sous ce que j’ai appelé sa bannière ; cette attention lui facilitera l’intelligence et le souvenir de chaque figure ; ensuite de mettre à part, d’un côté, celles qui ne sont, selon la remarque consignée plus haut, que des idiotismes consacrés par l’usage, de simples catachrèses, n’admettant par conséquent aucun précepte, aucune modification, en un mot, choses de mémoire et de théorie ; de l’autre, celles qui sont entièrement abandonnées au libre arbitre de l’écrivain, et par là même obligent le rhéteur à en régler l’emploi, à en déterminer les limites, choses de réflexion et de pratique.

15. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

L’historien, loin de faire un si fréquent usage de ce pronom, aurait dû répéter plusieurs fois le nom, dont il tient la place. […] Il faut à leur exemple, n’employer que celles qui sont autorisées par l’usage. […] On va voir quels sont ces ornements, et l’usage qu’on doit en faire. […] Nos Poëtes tragiques en ont fait aussi usage. […] Quand vous la mettrez en usage, ne vous laissez jamais emporter hors des règles et de la justesse.

16. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

C’est au goût formé par l’étude et par l’usage à distinguer ces nuances. […] Les images sont aussi plus ou moins familières, suivant les mœurs, les opinions, les usages, les conditions, etc. […] C’est avec circonspection et sobriété que l’écrivain doit faire usage des images. […] La pureté consiste à faire usage de mots qui appartiennent véritablement à la langue que l’on parle, par opposition aux mots étrangers ou employés dans un sens contraire à l’usage, ou tombés en désuétude, ou trop nouveaux ou hasardés sur des autorités insuffisantes. […] Molière en a souvent fait usage.

17. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE IV. Des Figures. » pp. 144-262

L'usage fera connaître les autres sortes d’hellénismes. […] On fait usage de la même figure, lorsqu’on dit à un grand : Votre Grandeur ; à un roi : Votre Majesté, etc. […] Est in patriis moribus post meridiem quiescere. — Usus, usage. Si velit usus, si l’usage le veut. […] Voir, pour plus de détails, les Synonym es de Gardin-Dumesnil, dont nous avons fait usage.

18. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Ceux-là connaissent, l’art oratoire, et l’ont usage de la Rhétorique. […] Fénelon a fortement blâmé cet usage des divisions, même chez les prédicateurs. […] — L’harmonie imitative est plus musicale que celle de la période : elle semble plus artificielle et se réduit pourtant à un usage habile de la nature. […] L’usage — seulement — fait la possession. […] On devine combien les orateurs et surtout les poëtes font usage de cette figure.

19. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE I. De la propriété des mots. » pp. 2-8

Or, le moyen le plus sûr pour atteindre ce but est de remonter à la première origine des mots, de les suivre dans leurs formations successives, de bien saisir l’analogie qui existe entre eux, et de voir l’usage qu’en ont fait les meilleurs écrivains. […] Au figuré, où il est d’un usage si fréquent, il signifie esprit, courage, intention, désir, etc. — Acus, aiguille, est un mot simple formé de la racine primitive ac qui sert à désigner tout ce qui est aigu, d’où l’on a formé acutus, aigu ; aculeus, aiguillon ; acumen, pointe ; acies, pointe d’un instrument tranchant ; et, au figuré, troupe armée d’instruments aigus, et, par extension, armée en bataille. — Vir, homme, tiré de la racine primitive vi, force, désigne un homme fort, courageux ; et, par analogie, un homme de cœur, un homme de mérite. […] Le mot aile est pris dans le sens propre, quand il désigne cette partie du corps dont les oiseaux font usage pour voler. […] Il faut pour cela remonter à sa première origine, le suivre par degrés dans ses développements successifs, et remarquer avec soin, tant dans les dictionnaires, que dans les bons auteurs, les variétés de sens que l’usage et la progression des idées lui ont fait subir.

20. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Préface » pp. -

Les plans d’études les plus récents de l’enseignement secondaire ont établi qu’il serait fait usage, dans toutes les classes des lycées et des colléges, pour que la connaissance de notre langue et de notre littérature y fût plus répandue et plus approfondie, de recueils de morceaux choisis, empruntés à nos meilleurs écrivains, prosateurs et poëtes, à ceux que nous pouvons appeler nos classiques. […] En applaudissant à une pratique d’enseignement confirmée par de tels suffrages et très-sagement rétablie, il nous sera permis de nous féliciter d’avoir reçu du ministre une haute marque de confiance, lorsqu’il a bien voulu nous inviter à composer un recueil de morceaux choisis, pour les classes de grammaire particulièrement, et en recommander l’usage à MM. les proviseurs et principaux. […] Pour les enfants des classes élémentaires, convaincu qu’il fallait avant tout les former à l’usage de la langue de nos jours, nous avons, sans acception de temps, choisi chez ceux qui l’ont le mieux écrite, même chez les auteurs contemporains, ce qui nous a paru en rapport avec leur jeune intelligence.

21. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XII. Abrégé des règles de la versification française. »

Pour faire des vers, et même pour les bien lire, il est nécessaire de connaître exactement la quantité syllabique des mots, qui est invariablement fixée par l’usage. […] Excepté le vers de onze syllabes, qui n’est pas admis par l’usage ni par l’oreille, on fait des vers depuis douze syllabes jusqu’à une. […] Celui de dix syllabes est plus léger, plus doux ; celui de neuf est peu en usage ; celui de huit peut avoir de la noblesse aussi bien que de la douceur et de la grâce ; celui de sept ne manque pas d’énergie, mais il est moins harmonieux ; le vers de six syllabes est un peu monotone ; celui de cinq est d’une rapidité gracieuse ou terrible. […] Ces alliances de mots, consacrées par l’usage, se tolèrent surtout dans les genres simples. […] Un mot ne peut rimer avec son composé, à moins que l’usage n’ait établi une différence de signification qui efface en partie l’origine commune.

22. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre III. — Disposition »

, sans faire usage de l’exorde : c’est lorsque le sujet est clair par lui-même, et que l’orateur est assuré de la bienveillance de son auditoire. […] Tous les genres de discours n’ont pas également besoin de preuves : on n’en fait pas usage dans ceux qui ont pour objet des remerciements, des félicitations ou des condoléances ; tandis que l’oraison et le plaidoyer en font grandement usage. […] C’est dans la réfutation que l’orateur peut habilement manier l’arme du raisonnement en faisant particulièrement usage du syllogisme et de l’enthymème. […] Enfin, dans les sujets graves, l’orateur déploie toutes les ressources de son art, il met en usage tout ce que l’éloquence a de tours séduisants et de mouvements impétueux ; il anime cette partie de son discours de toute la chaleur, de tout le feu du sentiment pour exciter les passions et maîtriser les âmes.

23. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

L’orateur en fait usage, lorsque pour établir ou pour prouver une vérité, il entre dans tous les détails qui y ont rapport. […] Ils y sont d’un plus fréquent usage que partout ailleurs. […] Quand l’imitateur a saisi les bons endroits de son modèle voici à peu près la manière dont il en fait usage et se les approprie. […] Un des devoirs les plus essentiels de l’orateur est de les connaître, ainsi que les usages et le commerce ordinaire de la vie : c’est ce qu’on appelle connaître le cœur humain et le monde. […] Ajoutons que cet usage des passions est absolument nécessaire.

24. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE V. Autres sortes de vers. » pp. 332-338

Nous ne mentionnerons ici que ceux dont l’usage est le plus fréquent dans les auteurs classiques. […] Ce vers, qui convient à la poésie légère, était d’un fréquent usage chez les Latins. […] Comme une syllabe longue équivaut à deux brèves, les poëtes moins anciens ont employé quelquefois le tribraque (trois brèves) au lieu de l’iambe, excepté au dernier pied°; et, comme un dactyle ou un anapeste équivalent à deux longues, ils ont aussi fait usage de ces pieds au lieu du spondée.

25. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Le discernement apprend à l’orateur l’usage qu’il doit faire de ce puissant moyen d’agir sur les hommes. […] Les anciens ont souvent fait usage de la péroraison pathétique dans l’éloquence du barreau. […] Néanmoins, nous croyons utile de poser ici quelques principes généraux consacrés par l’usage. […] Il est donc à souhaiter que le pasteur des âmes fasse un fréquent usage de ce genre de discours. […] C’est Patru qui, en 1640, donna naissance à cet usage.

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