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2. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVII. les qualités essentielles du style. — propriété, précision, naturel  » pp. 230-239

« Les termes, dit l’Encyclopédie, sont le portrait des idées : un terme propre rend l’idée tout entière ; un terme peu propre ne la rend qu’à demi ; un terme impropre la rend moins qu’il ne la défigure. Dans le premier cas, on saisit l’idée ; dans le second, on la cherche ; dans le troisième, on la méconnaît. » Or, pour acquérir la propriété des termes, pour en découvrir la valeur précise, il ne suffit pas d’en chercher une définition telle quelle dans le premier lexique venu ; il faut recourir à leur étymologie, et les suivre d’époque en époque à travers les significations diverses qu’ont pu leur donner les bons écrivains. […] Marmontel établit que prolixe est le contraire de pressé, lâche de ferme, périodique de concis, diffus de précis ; peut-être ces divers termes comportent-ils un peu plus d’élasticité. […] On est étonné de voir Buffon lui-même soutenir que le style n’aura ni noblesse, ni vérité, ce qui est plus étrange, si l’on n’a soin de nommer les choses que par les termes les plus généraux, si l’on ne se défie de son premier mouvement, si l’on se laisse emporter à son enthousiasme, si l’on n’a partout plus de candeur que de confiance, plus de raison que de chaleur. […] Aussi, je ne sais rien de plus propre à gâter le goût que ces éditions d’auteurs latins, comme les Ad usum Delphini et le Juvénal de Lamaire, où le commentateur traduit le texte, d’un bout à l’autre, en un autre latin, affectant toujours d’éviter les termes dont l’auteur s’est servi, c’est-à-dire habituant l’élève à une impropriété continue d’expressions.

3. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

En général les livres qui traitent d’intérêts sérieux, qui ont pour objet l’humanité, la patrie, les hautes doctrines de la société, tous les ouvrages didactiques, religieux, moraux, politiques, historiques, exigent la gravité du ton, la dignité du langage, une réserve scrupuleuse dans le choix des termes. […] Or supposons, ce que je ne crois pas d’ailleurs, que la dignité du barreau défendit en effet à d’Aguesseau d’employer ce terme, il est évident qu’il n’eût été nullement déplacé, dans un autre ouvrage, par exemple, dans un livre de critique sur la Comédie italienne. […] Les objets vils et populaires ne leur sont pas assez familiers pour que les termes qui les représentent soient de la langue qu’ils ont apprise. […] Ils ont égaré le goût de la nation ; par un respect mal entendu pour la noblesse du style, ils ont banni de la poésie et même de la prose une foule de mots justes, précis et parfaitement français, pour y substituer des termes vagues et de convention85. […] « La beauté de ce vers, dit-il, consiste dans cette métaphore rapide du mot dévorer ; tout autre terme eût été faible : c’est là un de ces mots que Despréaux appelait trouvés.

4. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

Cicéron, dans sa première Catilinaire, après avoir rejeté sur Catilina toute la violence de son indignation, l’apostrophe en ces termes : Ad mortem te, Catilina, duci jussu consulis jampridem oportebat. […] Quand le terme qui exprime l’objet principal a été mis à la place qui lui convient, on range à sa suite les termes accessoires, chacun selon le degré d’intérêt qu’il renferme. […] Les termes principaux y sont placés soit au commencement, soit à la fin de chaque proposition. […] Il était donc naturel qu’il le manifestât à son fils en ces termes qui expriment si vivement les sentiments de son cœur : Datur ora tueri, nate, tua, etc. […] Le terme de leur course est assuré ; ils vont droit à Laocoon.

5. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

Mais, pour bien rendre sa pensée, s’il est bon de la peindre au moyen des images, il est surtout nécessaire de se servir des mots, des termes les plus propres et les plus convenables pour l’exprimer d’une manière conforme au goût. […] Les mots sont le portrait des pensées : un terme propre, ajoute Domairon, rend l’idée tout entière ; un terme peu propre ne la rend qu’à demi ; un terme impropre la défigure. Il est donc essentiel de n’employer que des termes qui ne disent ni trop ni trop peu, et pour cela d’en connaître la vraie signification. […] Quels sont les défauts opposés à la propriété des termes ? […] C’est surtout lorsqu’on a à décrire des objets bas et révoltants, qu’il faut rechercher des expressions dignes et convenables, et ne pas affecter d’employer les termes propres, comme il arrive trop souvent à notre époque.

6. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIII. du corps de l’ouvrage. — argumentation, confirmation, réfutation  » pp. 175-188

Mais puisque, en dépit de Boileau, on n’apprend pas à penser avant que d’écrire, force nous est, tout en confessant notre insuffisance, d’indiquer au moins sommairement les principes d’argumentation, et les principaux termes affectés aux diverses espèces d’arguments. […] Si maintenant nous analysons le syllogisme, nous y trouvons trois propositions, composées chacune de deux termes qui s’y représentent deux fois. […] La première prémisse s’appelle majeure, parce qu’elle énonce la proposition générale, ou, en considérant les termes, parce que, avec l’idée intermédiaire, elle contient la plus étendue des deux autres idées ; la seconde s’appelle mineure, parce qu’elle énonce la proposition particulière, ou, suivant les termes, parce qu’elle contient, outre l’idée intermédiaire, la moins étendue des deux autres idées. Dans le syllogisme ordinaire, l’attribut de la première prémisse renferme donc en lui les deux autres termes, aussi le dirons-nous grand extrême ; le sujet de la seconde est donc renfermé dans les deux autres termes, aussi le dirons-nous petit extrême ; enfin le sujet de la première, étant l’attribut de la seconde, est contenu d’une part et contient de l’autre, aussi le dirons-nous moyen terme.

7. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Quel sera donc le terme de ces coupables prétentions ? […] Quel sera le terme de nos excès ? […] Et s’il parvient heureusement au terme de sa carrière, voilà celui que vous cherchez, celui qui est digne d’être proclamé réellement heureux. […] Il faut, s’il est possible, apaiser la colère des dieux, et mettre nous-mêmes un terme à l’acharnement de nos luttes. […] Puis, quand le terme fatal est arrivé, ils ne sont pas condamnés à l’oubli ; leurs noms passent d’âge en âge jusqu’à la postérité la plus reculée.

8. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

Attachons-nous donc à la propriété des termes, c’est-à-dire, aux mots qui sont les vrais signes représentatifs de nos idées. […] Un terme propre rend l’idée tout entière : un terme peu propre ne la rend qu’à demi : un terme impropre la défigure. Il est, par conséquent, essentiel de n’employer que des termes qui ne disent ni trop ni trop peu, et pour cela, d’en connaître la véritable signification. […] Il rend de plus un ouvrage froid, parce que les termes ampoulés, emphatiques et sonores, mais vides de sens, ne disent rien ni au cœur ni à l’esprit. […] La comparaison n’est alors que dans l’esprit : aucun terme ne l’exprime.

9. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

L’élocution la plus claire est celle qui consiste en termes propres, mais qui est terre à terre. […] Elle est élevée et s’écarte du style vulgaire lorsqu’elle fait usage de termes étrangers125 ; or j’appelle « termes étrangers » la glose, la métaphore, l’allongement et tout ce qui est à côté du terme propre. […] Lorsque sont donnés deux termes de même nature, mais que l’un est plus connu que l’autre, il y a exemple. […] Grand et petit, beaucoup et peu sont des termes qui se rapportent à la grandeur de nombre d’objets. […] En effet, ce bien surpasse ; or ce qui est contenu (dans le premier terme) est surpassé.

10. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Elle écarte en général les termes abstraits, qui ne parlent pas à l’imagination. […] Elle repousse les termes bas, les trivialités, les mots techniques réservés exclusivement aux métiers. […] Il ne faut pas se méprendre à ce terme, traduit des langues anciennes. […] Ce fait devient un quatrième terme à l’appui de la conclusion. […] Allier des objets et des termes incohérents, c’est une faute choquante de raison et de goût.

11. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre II. Des qualités du style » pp. 79-118

La pureté, considérée comme qualité générale du style, consiste à écrire correctement, c’est-à-dire à n’employer que des termes, des tours et des constructions conformes aux règles de la langue dont on se sert. […] Le néologisme consiste à employer sans besoin et sans goût des termes nouveaux, à se servir de tours de phrase recherchés, et à unir d’une manière bizarre plusieurs mots qui ne peuvent aller ensemble. […] L’obscurité vient de l’expression, quand on arrange mal les mots, ou qu’on emploie des termes équivoques. […] Le plus souvent elle vient de ce qu’on emploie des termes pompeux et recherchés pour dire des choses simples et communes. […] Comment peut-on relever les termes qui manquent de dignité ?

12. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

Considérée sous le rapport des mots et des phrases, elle exige pureté et propriété dans les termes, et précision dans les phrases. […] La pureté du langage consiste, par exemple, à n’employer que les termes et les constructions qui appartiennent à l’idiome que l’on parle, de préférence à ceux qu’il emprunte des autres langues, ou qui ont vieilli, ou qui sont trop nouveaux encore et employés sans autorité. La propriété consiste à choisir, pour nous exprimer, les termes les plus convenables et les plus généralement adaptés aux idées que nous nous proposons de rendre. […] En vain vous me frappez d’un son mélodieux, Si le terme est impropre ou le tour vicieux ; Mon esprit n’admet point un pompeux barbarisme, Ni d’un vers ampoulé l’orgueilleux solécisme. […] Le style fleuri est rempli de pensées plus agréables que fortes, d’images plus brillantes que sublimes, de termes plus recherchés qu’énergiques ; et la métaphore dont il emprunte son nom est justement prise des fleurs, qui offrent plus d’éclat que de solidité.

13. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVI. des qualités essentielles du style. — clarté, pureté  » pp. 217-229

Si, dès le principe, l’auteur a soin, quand ses conceptions sont absolument neuves, de fixer et de bien définir sa terminologie : quand elles ne le sont pas, de se conformer au langage reçu, et d’éviter, autant que possible, le charlatanisme des termes techniques et l’affectation des formes étranges, il sera compris de tous les hommes intelligents, et son ouvrage gagnera en mérite et en renommée, même auprès des masses. […] Tantôt, c’est l’ignorance ou l’oubli des règles de la grammaire, les phrases équivoques ou mal construites, l’emploi de mots obsolètes ou inconnus, l’impropriété absolue ou relative des termes. […] La pureté consiste à n’employer que les termes et les constructions conformes aux lois de la raison et à celles de la langue. […] Nodier, si bon juge en matière de langue : « Il ne suffit pas de s’abstenir d’inventer des mots, il faut se garder encore de les détourner de leur sens, car un terme déplacé devient souvent un barbarisme dans la phrase où il se glisse. […] — Il parle trop bien le grec. » Ainsi, point de purisme, mais la pureté ; et avec elle la propriété des termes, qui ne contribue pas moins à la clarté.

14. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

Ainsi l’on doit fuir les termes vagues ou équivoques, les constructions louches, les inversions forcées, les longueurs, les parenthèses et les expressions recherchées : tous ces défauts donnent de l’obscurité à la phrase. […] Boileau nous recommande cette qualité en ces termes : Il est certains esprits dont les sombres pensées, Sont d’un nuage épais toujours embarrassées ; Le jour de la raison ne le saurait percer. […] En vain vous me frappez d’un son mélodieux, Si le terme est impropre et le tour vicieux ; Mon esprit n’admet point un pompeux barbarisme, Ni d’un vers ampoulé l’orgueilleux solécisme. […] C’est ainsi que nous pourrons apercevoir la différence qui existe entre deux termes qui paraissent synonymes, et parvenir à la connaissance exacte de la propriété des mots. […] Ce que Boileau nous recommande en ces termes : Gardez qu’une voyelle à courir trop hâtée Ne soit d’une voyelle en son chemin heurtée.

15. (1852) Précis de rhétorique

Distinguez chacune par son terme classique. — 3. […] Par la propriété des termes, on rend l’idée par le seul terme qui lui convienne, et par la simplicité, on écarte toute expression prétentieuse ou affectée. […] Et ceux de la propriété des termes et de la simplicité ? […] On a recours à cette figure quand la langue ne fournit pas un terme propre. […] L’on parle avec magnificence quand on présente à l’esprit une belle pensée en termes choisis.

16. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

La propriété consiste à rendre une pensée par le terme qui convient seul à cette pensée. […] Quintilien fait remarquer aussi que la propriété des termes est si essentielle au discours, qu’elle est plutôt un devoir qu’un mérite. […] Mais si l’on examine le sens précis de chaque terme en particulier, on verra la synonymie disparaître. […] L’expolition consiste à répéter plusieurs fois la même chose en termes équivalents. […] Quel est le terme où s’arrêtera cette audace effrénée ?

17. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Malherbe. (1555-1628.) » pp. 160-164

Tout ce que la grandeur a de vains équipages, D’habillements de pourpre et de suite de pages, Quand le terme est échu, n’allonge point nos jours : Il faut aller tout nus où le destin commande ; Et, de toutes douleurs, la douleur la plus grande,         C’est qu’il faut laisser nos amours2. […] Terme tombé en désuétude : la colère. […] On ne dirait plus, dans ce sens, que rancunes, terme non admis dans le style noble.

18. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXI. des figures  » pp. 289-300

Que tous ces termes de synecdoque, de catachrèse, d’antonomase, etc., aient quelque chose de pédantesque et de barbare, que certains rhéteurs les aient multipliés outre mesure, en subdivisant sans nécessité les espèces, je n’en disconviens pas ; mais ce n’est pas un motif pour affecter à l’égard de cette nomenclature un dédain déplacé. Est-ce pédantisme que de ne pas vouloir s’exposer à prendre, comme Pradon, la métonymie et la métaphore pour des termes de chimie ? […] Avant d’entrer dans les détails, et sans vouloir, je le répète, imposer mon système, je recommanderai seulement à celui qui étudie les figures, d’abord, de ne point perdre de vue dans son travail la division que je viens d’indiquer, d’en vérifier l’exactitude par l’examen des faits, et, à mesure que se présente un terme nouveau, de le ramener sous ce que j’ai appelé sa bannière ; cette attention lui facilitera l’intelligence et le souvenir de chaque figure ; ensuite de mettre à part, d’un côté, celles qui ne sont, selon la remarque consignée plus haut, que des idiotismes consacrés par l’usage, de simples catachrèses, n’admettant par conséquent aucun précepte, aucune modification, en un mot, choses de mémoire et de théorie ; de l’autre, celles qui sont entièrement abandonnées au libre arbitre de l’écrivain, et par là même obligent le rhéteur à en régler l’emploi, à en déterminer les limites, choses de réflexion et de pratique. […] Sans entrer dans les détails, je me contenterai de présenter aux jeunes gens, eurieux des termes techniques, le tableau des métaplasmes, ou altérations que peuvent subir les mots.

19. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

L’élocution est la manière d’exprimer sa pensée par la parole ; on emploie souvent le mot style dans le même sens ; il y a pourtant une différence entre ces deux termes. […] On pèche contre la clarté quand les termes sont équivoques, quand les phrases sont embarrassées, longues, quand les rapports sont louches. […] La précision consiste à dire ce qu’il faut, avec le moins de termes possible. […] Ce n’est pas qu’il faille toujours choisir ses termes au point de paraître affecté et ridicule ; on sortirait par-là du naturel ; le mot propre vaut souvent mieux que les expressions détournées. […] Les pensées doivent s’enchaîner l’une à l’autre naturellement, sans effort, par une succession non interrompue jusqu’au terme qu’on s’est fixé.

20. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IX. Poésies fugitives. »

Mais sans nous occuper d’établir ici un terme général plus convenable, ou de chercher une division plus rationnelle, empruntons-lui son titre et tachons de faire bien connaître successivement les pièces dont il parle. […] Cette autre, de de Cailly, quoique portant sur un jeu de mots, est très mordante : il s’agit des rentes sur l’Hôtel-de-ville qui, dans l’ancien régime, n’étaient pas payées très exactement ; et quand l’argent manquait, un arrêt du conseil retranchait tout simplement un terme aux rentiers. […] L’énigme est, en général, une sentence mystérieuse, une proposition qu’on donne à deviner, et qu’on cache sous des termes obscurs, presque toujours allégoriques ou à double sens. […] Aussi dit-il que ce n’est pas cela ; et maintenant il reste à deviner que c’est un petit ramoneur, armé de sa raclette, le bandeau sur les yeux pour les garantir de la suie, tentant l’assaut du cœur de la cheminée, enfin chantant, selon l’habitude, lorsqu’il est arrivé au terme de son travail.

21. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

Influence exercée par l’Italie On ne saurait refuser à un peuple le droit d’emprunter à ses voisins les termes qui lui manquent ; c’est un exemple que nous donnent les anciens eux-mêmes ; et si Montaigne conseillait à ses contemporains de puiser à toutes les sources, aux patois provinciaux comme « au jargon de nos chasses et de nos guerres », le néologisme qui procède d’origine étrangère est légitime, lorsqu’il répond à des besoins nouveaux qui n’ont pas encore leur expression. […] Notons aussi des termes de cour, de plaisir, de marine ou de commerce : affidé, camériste, camérier, escorte, carrosse, brigue, charlatan, carnaval, arlequin, cantonade, — escale, bastingages, bourrasque, boussole, — bilan, agio, banque, banqueroute. […] Telle fut la foule de ces nouveaux-venus qu’Henri Estienne1, « ce vray François natif du cœur de la France », s’écriait avec indignation : « D’icy à peu d’ans qui sera celuy qui ne pensera que la France ait appris l’art de la guerre en l’eschole d’Italie, quand elle verra qu’elle n’use que des termes d’Italie ?  […] Non ; il y a des mots qu’il se résigne à tolérer, entre autres bouffon, poltron et assassin ; car ils ne pouvaient, dit-il, naître de notre fonds, et à des mœurs venues d’Italie il fallait bien des termes italiens. […] Ils ne se bornerent pas à revêtir de ce costume les termes qu’ils venaient de créer par brusque importation : ils imposèrent l’uniforme à beaucoup d’autres qui ne relevant que du latin vulgaire, n’étaient point sortis de l’Ecole ou des livres.

22. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PRÉAMBULE. » pp. -

En suivant cette méthode, qui nous est spécialement recommandée par un grand poëte1, ils enrichiront leur esprit d’une foule de pensées nobles et fécondes, leurs cœurs s’épanouiront sous l’influence de sentiments élevés, et il se formera en eux comme un riche trésor de termes choisis et de tournures élégantes, où ils n’auront qu’à puiser quand il sera besoin d’écrire et de composer en latin. […] Nous lui conseillons également de réduire en questions les parties les plus intéressantes d’un sujet déjà expliqué, et d’habituer ses jeunes disciples à formuler eux-mêmes des réponses dans lesquelles ils reproduiront, autant qu’il leur sera possible, les termes choisis et les tournures élégantes de leurs auteurs.

23. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Tout syllogisme se compose nécessairement de trois termes, qui tous se produisent deux fois dans l’argument : le grand terme, le petit terme et le moyen terme. Le grand terme, ainsi appelé parce qu’il a ordinairement plus d’étendue, est toujours l’attribut de la dernière proposition, et le petit terme en est le sujet. On appelle moyen terme une idée intermédiaire à laquelle on compare successivement le grand et le petit terme. Dans l’exemple cité, aimable est le grand terme, vertu est le petit terme, nous rend heureux est le moyen terme. […] Pour montrer qu’il possède ces vertus, l’orateur se gardera bien de le dire en termes formels.

24. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre I. » pp. 73-74

. — En lisant δɩ’ ὰμφοῖν au lieu de δɩα τῆς φωνῆς,, comme ont fait la plupart des éditeurs, et en traduisant σχήματα par le trait, on obtient une symétrie plus satisfaisante entre les deux termes de la comparaison marquée par les mots ᾥσπβρ — οὒτω. […]  — Le Lexique de Photius, au mot ’Рηγίνους dit, en propres termes, que Xénarque, « fils de Sophron le mimographe, » avait joué les Rhéginiens pour leur lâcheté.

25. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE IV. De la composition des vers. » pp. 295-331

Les poëtes font un fréquent usage de la métonymie ; ainsi ils prennent souvent l’effet pour la cause, le contenant pour le contenu, le signe pour la chose signifiée, le nom de la matière pour la chose qui en est faite, le terme abstrait pour le terme concret, et réciproquement. […] Germania pour Germani ; c’est le terme abstrait pour le terme concret. […] Pour trouver plus facilement des synonymes, il faut aussi se rappeler ce que nous avons dit au sujet des figures, que l’on peut mettre quelquefois la cause pour l’effet, le contenant pour le contenu, le signe pour la chose signifiée, le terme abstrait pour le terme concret, le genre pour l’espèce, la partie pour le tout, etc. ; que l’on peut et que l’on doit même, en poésie, employer des expressions métaphoriques, etc.

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