Le ciel était serein ; on n’y voyait que quelques petits nuages cuivrés, semblables à des vapeurs rousses, qui le traversaient avec plus de vitesse que celle des oiseaux1. Mais la mer était sillonnée par cinq ou six vagues longues et élevées semblables à des chaînes de collines, espacées entre elles par de larges et profondes vallées. […] L’air emportait la voix, et ne permettait d’ouïr que le sifflement aigu des vergues et des cordages, et les bruits rauques des flots, semblables aux hurlements des bêtes féroces. […] Bientôt des tonnerres affreux firent retentir de leurs éclats les bois, les plaines et les vallons ; des pluies épouvantables, semblables à des cataractes, tombèrent du ciel. […] « Le soleil se leva dépouillé de ses rayons, semblable à une meule de fer rougi.
On peut les réduire aux suivants : Le genre et l’espèce ; Les antécédents et les conséquents ; La cause et l’effet ; Les circonstances ou accessoires ; Les semblables et les contraires. […] Il y a métaphore, toutes les fois qu’en vertu d’une comparaison mentale, on emploie le signe d’une idée pour exprimer une autre idée, semblable ou analogue à certains égards. […] Toutes les figures dont on vient de parler rapprochent des idées semblables. […] Si le rapprochement des idées semblables ou opposées est la source la plus féconde des figures de style, on donne encore an discours de l’énergie et de l’élégance, soit en développant, soit en abrégeant l’expression de la pensée. […] Ou l’on reproduit plusieurs fois la même pensée, Soit en accumulant des idées semblables, c’est l’expolition ; Soit en accumulant divers signes de la même idée, c’est la synonymie ou métabole.
Le nom commun est celui qui convient à plusieurs personnes ou à plusieurs choses semblables : homme, cheval, maison, sont des noms communs ; car le mot homme convient à Pierre, à Paul, etc. […] Le non commun convient à toutes les personnes, à toutes les choses semblables ou de la même espèce. Le nom propre convient à une ou à plusieurs personnes, à une ou à plusieurs choses semblables, mais non à toutes : par exemple plusieurs personnes s’appellent Jacques, Antoine, etc.
La fortune ayant continué à me favoriser, même à une époque de ma vie déjà avancée, mes descendants seront peut-être charmés de connaître les moyens que j’ai employés pour cela, et qui, grâce à la Providence, m’ont si bien réussi ; et ils peuvent servir de leçon utile à ceux d’entre eux qui, se trouvant dans des circonstances semblables, croiraient devoir les imiter. » Ce que Franklin adresse à ses enfants peut être utile à tout le monde. […] Elle offre surtout des enseignements et des espérances à ceux qui, nés dans une humble condition, sans appui et sans fortune, sentent en eux le désir d’améliorer leur sort, et cherchent les moyens de se distinguer parmi leurs semblables. […] Le génie ne s’imite pas ; il faut avoir reçu de la nature les plus beaux dons de l’esprit et les plus fortes qualités du caractère pour diriger ses semblables, et influer aussi considérablement sur les destinées de son pays. […] Honorons les hommes supérieurs, et proposons-les en imitation ; car c’est en préparer de semblables, et jamais le monde n’en a eu un besoin plus grand.
Aidé des lumières d’une raison droite et sage, il entrevit des vérités qui devaient être utiles à ses semblables ; telles que l’établissement de certaines lois générales, la fixation des propriétés particulières, les heureux effets d’une union stable et permanente, etc. […] Le même homme, sans doute, admirant ceux de ses semblables, qui, dans des occasions périlleuses, s’étaient signalés par leur force ou leur adresse, fit un récit pompeux de leurs actions, en y ajoutant même quelques circonstances vraisemblables, qui leur donnaient un plus grand éclat. […] Personne n’en a jamais vu de semblable à celui-ci.
Apparemment Aristote était séduit par la réputation qu’avait usurpée ce bouffon d’Aristophane, bas et fourbe lui-même, et qui avait toujours peint ses semblables. […] Nous voyons les défauts de nos semblables avec une complaisance mélée de mépris, lorsque ces défauts ne sont ni assez affligeants pour, exciter la compassion, ni assez révoltants pour donner de la haine, ni assez dangereux pour inspirer de l’effroi. […] L’unité de lieu serait observée aux yeux des spectateurs, si on avait eu des théâtres dignes de Corneille, semblables à celui de Vicence, qui représente une ville, un palais, des rues, une place, etc.
Les nuages Lorsque j’étais en pleine mer, et que je n’avais d’autre spectacle que le ciel et l’eau, je m’amusais quelquefois à dessiner les beaux nuages blancs et gris, semblables à des groupes de montagnes, qui voguaient à la suite les uns des autres, sur l’azur des cieux. […] Ils représentaient un continent avec de hautes montagnes séparées par des vallées profondes, et surmontées de rochers gigantesques ; sur leurs sommets et leurs flancs, apparaissaient des brouillards semblables à ceux qui s’élèvent des terres véritables. […] Combien de fois, loin des villes, dans le fond d’un vallon solitaire couronné d’une forêt, assis sur les bords d’une prairie agitée des vents, je me suis plu à voir les mélilots dorés, les trèfles empourprés, et les vertes graminées, former des ondulations semblables à des flots, et présenter à mes yeux une mer agitée de fleurs et de verdure !
Ceux qui ont fait des Heracléides, des Théséides, ou d’autres poèmes semblables étaient donc dans l’erreur. […] La catastrophe est une action douloureuse ou destructive : comme des meurtres exécutés aux yeux des spectateurs, des tourments cruels, des blessures et autres accidents semblables. […] Mais si le malheur arrive à des personnes qui s’aiment ; si c’est un frère qui tue ou qui est au moment de tuer son frère, un fils son père, une mère son fils, un fils sa mère, ou quelque chose de semblable, c’est alors qu’on est ému : et c’est à quoi doivent tendre les efforts du poète. […] Car on définit l’énigme, le vrai sous l’enveloppe de l’impossible : ce qui peut se faire par la métaphore, et non par l’arrangement des mots, comme : J’ai vu un homme qui, avec du feu, collait de l’airain sur un autre homme, et autres exemples semblables. […] Il y a encore un certain Ariphradès qui a voulu railler les tragiques sur ces locutions dont personne n’use dans le langage commun, par exemple, lorsqu’ils écrivent δωμάτων ἄπο pour ἀπο δωμάτων, σέθεν, ἐγὼ δέ νιν, Ἀχιλλέως πέρι, et autres phrases semblables.
Par la continuelle habitude de l’harmonie, l’oreille acquit un goût difficile, une extrême délicatesse, une irritabilité même au moindre froissement de syllabes, semblable à celle du Sybarite au pli de ses feuilles de rose. […] Rapprochez tout de suite cette phrase de Bossuet ; « Semblable, dans ses sauts hardis et dans sa légère démarche, à ces animaux vigoureux et bondissants, il ne s’avance que par vives et impétueuses saillies, et n’est arrêté ni par montagnes ni par précipices. » Observez au contraire dans le Coche et la Mouche le rhythme brisé, haletant, laborieux du début : Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé, Six forts chevaux tiraient un coche. […] Etudiez ces modèles, cherchez à substituer aux termes employés par l’orateur des synonymes qui n’aient pas la même cadence, à déranger l’ordre des mots, à multiplier, à retrancher ou à déplacer les repos, et ce travail pour ainsi dire anatomique vous fera pénétrer le secret, et vous donnera le moyen de produire à votre tour des effets semblables. […] Restait cette redoutable infanterie de l’armée d’Espagne dont les gros bataillons serrés, semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs brèches, demeuraient inébranlables au milieu de tout le reste en déroute, et lançaient des feux de toutes parts.
Il a fait un travail semblable sur la Politique (1552) et la Morale à Nicomaque (1584). […] Aussi personne ne met en œuvre une donnée semblable, sauf en des cas peu nombreux. […] Ce n’est pas dans le rapport de la partie au tout, ni du tout à la partie, ni du tout au tout, mais dans le rapport de la partie à la partie, et du semblable au semblable. […] En effet, on aura un sentiment d’envie vis-à-vis de personnes qui sont, ou paraissent être nos semblables. […] Il consiste aussi à mépriser même ceux qui sont d’une condition semblable à celle de nos propres ancêtres.
Ils sont extrinsèques quand ils présentent des idées qui paraissent étrangères aux sujets, mais qui les corroborent puissamment, comme les semblables, les oppositions, les citations et exemples, etc., etc. […] J’ai puisé des notions comparatives dans des sciences semblables à la Rhétorique, comme la peinture, l’architecture, la philosophie, etc. […] Les climats font souvent les diverses humeurs ; Souvent, sans y penser, un écrivain qui s’aime, Forme tous ses héros semblables à soi-même ; Tout a l’humeur gasconne en un auteur gascon. […] Ainsi, une voiture passe sur un enfant (chose qui n’est pas rare dans nos grandes villes), si l’avocat du cocher fait appel à l’intention de son client, s’il détaille les circonstances de l’accident, s’il en fait voir la cause dans l’étourderie de la victime ; s’il expose enfin que l’effet n’est qu’une blessure peu grave, il emploiera la ressource des lieux communs des affaires semblables.
Il a sa source dans certaines opérations de l’esprit humain, dans certaines affections ou actions de nos semblables. Ils appartiennent en général à ce que l’on est convenu d’appeler magnanimité, héroïsme, et produisent sur nous un effet absolument semblable à celui que produit le spectacle des grands objets de la nature.
Il a sa source dans l’exercice de nos facultés intellectuelles, dans nos propres affections ou dans les actions de nos semblables. […] Mars, semblable à la tempête, pousse les Troyens au combat. […] Le fracas de la bataille est semblable à celui des vagues de l’océan furieux, ou au dernier éclat de la foudre. […] On ne trouve rien de semblable dans les exemples de sublime que j’ai cités. […] Nous sommes trop indolents pour soutenir un semblable travail.
Ces maux de nos semblables, si nous pouvions les regarder d’une vue tranquille et charitable, nous seraient des instructions d’autant plus utiles, que nous en verrions bien mieux la difformité que des nôtres, dont l’amour-propre nous cache toujours une partie ; ils nous pourraient donner lieu de remarquer que les passions font d’ordinaire un effet tout contraire à celui que l’on prétend. […] Et tout cela nous pourrait faire ressouvenir soit des fautes où nous sommes autrefois tombés par des passions semblables, soit de celles où nous tombons encore par d’autres passions qui ne sont peut-être pas moins dangereuses et dans lesquelles nous ne sommes pas moins aveugles ; par là toute notre application se portant à nos propres défauts, nous en deviendrions beaucoup plus disposés à supporter ceux des autres.
Les uns mettent la vertu à une hauteur si décourageante, qu’elle rebute les efforts du zèle le plus affermi, et ne permet son accès qu’à l’orgueil du sophiste qui cherche moins à valoir en effet mieux que ses semblables, qu’à les écraser de sa prétendue supériorité. […] C’est pour fuir le bruit et le tracas des affaires ; et (ce qui caractérise surtout l’égoïsme le mieux prononcé), pour se dérober philosophiquement à la fatigue de faire quelque chose pour ses semblables. […] et que deviendrait la société, si cette étrange philosophie était celle de tous ceux qui peuvent se rendre utiles à leurs semblables ? […] Une comparaison d’autant plus sublime, qu’elle rend plus sensible et plus vraie l’application des vers précéder, termine ce beau morceau : Semblables aux torrents dont la fange et les ondes Ravageaient avec bruit les campagnes fécondes, Et qui, formés soudain, mais plus vite écoulés, Se perdent dans les champs qu’ils avaient désolés.
., et ne pourront rimer qu’avec sacrée, frappée, enchantée, ou autres mots semblables. […] Il faut nécessairement y mettre trois rimes semblables : mais on ne doit jamais les placer de suite. […] Si ce sont des sentiments, il faut que dans leur espèce, ils soient aussi beaux qu’on puisse l’imaginer, et que l’on ait quelque raison de croire qu’un homme en aurait ou pourrait en avoir de pareils dans une semblable circonstance. […] Quand deux rimes, soit masculines, soit féminines, ne sont séparées de deux autres rimes semblables, que par deux rimes d’une espèce différente, comme dans ces vers de Voltaire : Soudain Potier se lève et demande audience.
La rime est riche quand la consonance porte sur deux articulations toutes semblables. […] Deux mots semblables ne peuvent rimer que s’ils ont un sens différent. […] Il faut éviter les fausses rimes ou consonances semblables entre l’hémistiche et la fin du vers, ou entre les deux hémistiches des vers qui riment ensemble.
., on ajoute s à la seconde : la troisième est semblable à la première. […] 2° Si la première personne finit par s ou x, la seconde est semblable à la première ; la troisième finit ordinairement en t : je finis, tu finis, il finit.
Un livre, fait pour être lu, exige un style tout autre que celui que doit employer un homme qui s’adresse oralement à ses semblables. […] Une pensée à peu près semblable produit, dans le même historien, un plus heureux effet. […] C’était dans des occasions presque toujours semblables que l’on composait des poèmes. […] Horace donne une épithète semblable au fleuve Hydaspe. […] La critique appliquée à de semblables détails n’est plus qu’un vain étalage de mots.
Elles excitent dans l’âme de l’observateur une sensation de plaisir si semblable à celle de la beauté extérieure des objets, que, quoique d’un rang beaucoup plus élevé, on peut, sans la dégrader, la ranger dans la même classe. […] C’est un genre particulier qui excite dans l’âme du lecteur une émotion douce et agréable, semblable à peu près à celle qui résulte de l’aspect de la beauté dans les ouvrages de la nature.
J’étais à la fois moins irrité et moins troublé, parce que j’étais moins surpris, parce que j’assistais non à une scène d’un jour, mais à la scène éternelle que Dieu a dressée en mettant l’homme en société avec ses passions grandes ou petites, basses ou généreuses, l’homme toujours semblable à lui-même, toujours agité et toujours conduit par des lois profondes autant qu’immuables. Ma vie, j’ose le dire ; a donc été une longue étude historique ; et si on en excepte ces moments violents où l’action vous étourdit, où le torrent des choses vous emporte au point de ne pas vous laisser discerner ses bords, j’ai presque toujours observé ce qui se passait autour de moi, en le rapportant à ce qui s’était passé ailleurs, pour y chercher ce qu’il y avait de différent ou de semblable.
La vertu et le malheur de l’un et de l’autre sont semblables, et il ne manque aujourd’hui à ce dernier qu’un éloge digne de lui. […] « Restait cette redoutable infanterie de l’armée d’Espagne, dont les gros bataillons serrés, semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs brèches, demeuraient inébranlables au milieu de tout le reste en déroute, et lançaient des feux de toutes paris. […] Où en sommes-nous, grand Dieu, si avec de pareils motifs les hommes peuvent faire périr un de leurs semblables ?
Les rimes suffisantes sont celles où le son consonant est suivi d’articulations semblables, comme polir et saphir, secrète et poète, périlleuse et épineuse, etc. […] Les stances sont des groupes composés de vers semblables, revenant dans le même nombre et dans le même ordre, présentant un sens complet, et coupés à l’intérieur par des repos semblablement espacés.
J’ai reconnu cet air si vif des bois, Qu’avec tant de plaisir j’aspirais autrefois ; Le long frémissement qui court sous les ombrages, Semblable au bruit sans fin qui montait des rivages, Et cette odeur de mousse et de feuilles dans l’air, Et les pommiers penchés par le vent de la mer. […] Oui, l’amitié, comme tous les sentiments, semblable aux eaux stagnantes, se corrompt dans l’oisiveté.