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2. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre III. — Disposition »

« C’est faute de plan, dit Buffon, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé et ne sait par où commencer. […] Les parties d’un discours peuvent se réduire à six principales, qui sont : 1° l’Exorde ; 2° la Proposition où la Division se trouve comprise ; 3° la Narration ; 4° la Confirmation ou la Preuve ; 5° la Réfutation ; 6° la Péroraison. Ces différentes parties ne se trouvent pas toujours toutes les six dans un discours, mais elles peuvent s’y rencontrer. […] Mais il se trouva par terre, parmi ces milliers de morts dont l’Espagne sent encore la perte. […] Et si les souffrances des pauvres se trouvent chez les riches, à quoi doivent être réduits les pauvres mêmes ?

3. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Il se trouve dans la bouche de ce vieillard de Syracuse qui s’adresse au peuple assemblé pour délibérer sur le sort des prisonniers athéniens, après la guerre de Sicile. […] Or jamais l’imitation n’a rien créé : aussi cette harmonie de mots ne fait ni le rond ni le ton du style, et se trouve souvent dans les écrits vides d’idées. […] Le sublime ne peut se trouver que dans les grands sujets. […] Toutes ces qualités se trouvent réunies dans une page des plus éloquentes qui nous devons à la plume de M. de Frayssinous ; elle est intitulée : Existence de Dieu. […] Il peut se trouver dans une phrase, dans un mot, très simple en apparence, si cette phrase ou ce mot expriment une grande image, un grand sentiment ou une grande pensée.

4. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — De Retz. (1614-1679.) » pp. 20-28

Je soutins à Nangis que celui des Importants était de cette nature ; et je vous marque cette circonstance pour avoir lieu de vous faire le plan de l’état où les choses se trouvèrent à la mort du feu roi. […] Enfin, il fit si bien, qu’il se trouva sur la tête de tout le monde, dans le temps que tout le monde croyait l’avoir encore à ses côtés3. […] Il lui représenta au naturel le jeu que l’on avait fait en toutes occasions de la parole royale ; les illusions honteuses, et même puériles, par lesquelles on avait éludé mille et mille fois les résolutions les plus utiles et même les plus nécessaires à l’Etat ; il exagéra avec force le péril où le public se trouvait par la prise tumultuaire et générale des armes. […] Celle dont il s’agit se trouvait dans la rue Saint-Honoré, à la hauteur de la rue Croix des Petits-Champs.

5. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Et comme il conserve ces connaissances, il peut aussi les augmenter facilement ; de sorte que les hommes sont aujourd’hui en quelque sorte dans le même état où se trouveraient ces anciens philosophes, s’ils pouvaient avoir vieilli jusques à présent, en ajoutant aux connaissances qu’ils avaient celles que leurs études auraient pu leur acquérir à la faveur de tant de siècles. […] Que l’homme étant revenu à soi considère ce qu’il est au prix de ce qui est ; qu’il se regarde comme égaré dans ce canton détourné de la nature ; et que de ce petit cachot où il se trouve logé, j’entends l’univers5, il apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes et soi-même son juste prix. […] Car, qui se trouve malheureux de n’être pas roi, sinon un roi dépossédé ? […] Qui se trouve malheureux de n’avoir qu’une bouche ? et qui ne se trouvera malheureux de n’avoir qu’un œil ?

6. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

Les deux plus beaux exemples que je connaisse en ce genre d’imprécation, se trouvent dans Corneille. […] Le sublime peut se trouver, et se trouve bien souvent dans une expression, dans un seul mot. […] Le dernier vers présente une idée sublime par elle-même : c’est là que se trouve ce merveilleux, cet extraordinaire qui caractérise proprement le sublime. […] Mais le vrai sublime de sentiment ne se trouve que dans le second hémistiche du dernier. […] Mais la description du combat des Dieux est une des plus vives et des plus magnifiques qui se trouvent dans ce Poète.

7. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-8

Il se trouva à la naissance des choses ; il eut part à la structure de l’univers ; et rien ne fut fait sans lui, depuis le premier trait de l’ébauchement d’un si grand dessin2 jusqu’à la dernière pièce de sa fabrique. […] Quand nous nous sommes bien alambiqué le cerveau pour trouver une suite aux choses présentes, et pour en tirer des conséquences touchant celles qui doivent arriver, il se trouve que nous avons imité les enfants, qui se donnent beaucoup de peine à faire des maisons de cartes que le moindre vent renverse, ou qui seraient inutiles quand il ne les renverserait pas. Mais c’est trop moraliser pour un villageois, et trop s’enfoncer dans la politique pour un infirme qui se laisse conduire dans le vaisseau où il se trouve embarqué, sans entreprendre d’aider les matelots ni de corriger le pilote1.

8. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

S’il est de ces écrivains privilégiés qu’on ne lit point sans être plus content de soi, et sans se trouver meilleur, Massillon est du nombre, plus rare encore, de ceux qu’on n’a jamais quittés sans se sentir plus heureux. […] c’est que la religion est dans Massillon ce qu’elle devrait être partout, et ce qu’on la trouve en effet, quand on la considère dans le véritable esprit de ses maximes ; c’est qu’il n’est pas une classe de la société, pas une circonstance dans la vie, où l’on ne puisse faire ce que nous prescrit cette religion par la bouche de l’orateur : tous les devoirs qu’il nous impose, en son nom, se trouvent si essentiellement liés à notre félicité temporelle, que l’on court volontiers au-devant d’un joug qui n’a rien d’effrayant dans la perspective, rien de pénible dans la pratique. […] Que l’impie est à plaindre de chercher dans une affreuse incertitude sur les vérités de la foi, la plus douce espérance de sa destinée : qu’il est à plaindre de ne pouvoir vivre tranquille, qu’en vivant sans foi, sans culte, sans Dieu, sans confiance : qu’il est à plaindre, s’il faut que l’évangile soit une fable ; la foi de tous les siècles, une crédulité ; le sentiment de tous les hommes, une erreur populaire ; les premiers principes de la nature et de la raison, des préjugés de l’enfance ; en un mot, s’il faut que tout ce qu’il y a de mieux établi dans l’univers se trouve faux, pour qu’il ne soit pas éternellement malheureux. […] Enfin, au milieu de ces tristes efforts, ses yeux se fixent, ses traits changent, son visage se défigure, sa bouche livide s’entrouvre d’elle-même, tout son esprit frémit ; et, par ce dernier effort, son âme infortunée s’arrache comme à regret de ce corps de boue, tombe entre les mains de Dieu, et se trouve seule au pied du tribunal redoutable ».

9. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — CHAPITRE PREMIER. Du genre léger on des poésies fugitives » pp. 75-95

Il semble cependant qu’elle se trouve beaucoup mieux dans les genres simples ou médiocres que dans le genre élevé, parce que son caractère est l’aisance et la liberté. […] Le distique suivant, qui se trouve au-dessus de la porte du tribunal criminel de Paris, n’est pas moins remarquable : Hic pœnæ scelerum ultrices posuere tribunal, Sontibus unde tremor, civibus unde salus. […] Ces trois rimes semblables se trouvent beaucoup plus souvent aux cinquième, sixième et septième vers, qu’aux cinq derniers. […] Le premier hémistiche ou les premiers mots du rondeau, doivent se trouver à la suite du huitième et du treizième vers, pour servir de refrain.

10. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

On doit observer de mêler les rimes masculines et les féminines, de manière que deux différentes rimes de même espèce ne se trouvent jamais ensemble dans une même suite de vers ; c’est-à-dire qu’une rime masculine, par exemple, ne peut être suivie que de la rime masculine qui y répond, ou d’une rime féminine. […] Les rimes sont entremêlées, lorsqu’une rime masculine est séparée de celle qui y répond par une ou deux féminines, ou lorsqu’entre deux rimes féminines, il se trouve une ou deux rimes masculines, comme dans cet exemple : J’ai cherché ce bonheur qui fuyait de mes bras, Dans mes palais de cèdre, au bord de cent fontaines ; Je le redemandais aux voix de mes sirènes139 : Il n’était point dans moi ; je ne le trouvais pas. […] En un mot, quelque sujet que traite le poète ; dans quelque situation qu’il se trouve, il doit agir et parler, faire agir et faire parler ses personnages aussi régulièrement, aussi parfaitement qu’on peut agir et parler dans une pareille circonstance. […] Ces quatre genres, quoique séparés l’un de l’autre, peuvent se trouver, et se trouvent assez souvent réunis dans un même poème.

11. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Buffon. (1707-1788.) » pp. 146-152

Néanmoins, après la perte des sciences, les arts utiles auxquels elles avaient donné naissance se sont conservés : la culture de la terre devenue plus nécessaire à mesure que les hommes se trouvaient plus nombreux, plus serrés ; toutes les pratiques qu’exige cette même culture, tous les arts que supposent la construction des édifices, la fabrication des idoles et des armes, la texture2 des étoffes, etc., ont survécu à la science ; ils se sont répandus de proche en proche, perfectionnés de loin en loin ; ils ont suivi le cours des grandes populations : l’ancien empire de la Chine s’est élevé le premier, et presque en même temps celui des Atlantes en Afrique ; ceux du continent de l’Asie, celui de l’Egypte, d’Ethiopie, se sont successivement établis, et enfin celui de Rome, auquel notre Europe doit son existence civile. […] C’est dans les contrées les plus chaudes du nouveau monde que se trouvent toutes les espèces d’oiseaux-mouches : elles sont assez nombreuses et paraissent confinées entre les deux tropiques ; car ceux qui s’avancent en été dans les zones tempérées n’y font qu’un court séjour : ils semblent suivre le soleil, s’avancer, se retirer avec lui, et voler sur l’aile des zéphyrs à la suite d’un printemps éternel. […] Ce dernier passage se trouve dans le même volume, page 208.

12. (1839) Manuel pratique de rhétorique

L’ordre dans lequel les preuves se développent doit être donné par la division elle-même ; quand cette division est heureuse, elle amène naturellement chaque moyen qui se trouve à sa véritable place. […] Tous ces caractères appartiennent au style élevé, quoiqu’ils ne se trouvent pas tous chez le même orateur ou dans le même discours. […] Se trouvera-t-il dans l’univers un lieu qui soit plus digne de posséder cet homme vertueux que le pays qui l’a vu naître ? […] Mais il se trouva par terre, parmi des milliers de morts dont l’Espagne sent encore la perte. […] — Donnez un exemple où la communication se trouve réunie à l’hypothèse ou supposition ?

13. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XIII. Genre oratoire, ou éloquence. »

L’éloquence judiciaire comprend plusieurs sortes de discours, dont les uns sont parlés et les autres seulement écrits ; ce sont ; 1° Les plaidoyers, discours d’un avocat pour défendre un client ; 2° les réquisitoires, discours d’un magistrat public, dans le but de requérir, au nom de la société, le châtiment d’un coupable ; 3° les mémoires, discours écrits pour éclairer les questions judiciaires ; 4° les rapports, résultats des enquêtes de la justice, où la cause se trouve relatée ; 5° les consultations, sorte de mémoires écrits par un avocat sur une cause pour laquelle on le consulte31. […] L’éloquence ne se trouve pas exclusivement dans les discours parlés ou écrits, comme ceux dont nous venons d’étudier les divers caractères ; elle peut exister dans les ouvrages destinés à convaincre les esprits et à toucher les cœurs. […] Nous croyons inutile d’entrer dans le détail de ces différentes sortes d’éloquence ; elles se rattachent à celles qui précèdent, et ce que nous avons dit plus haut suffit pour que l’homme de goût et de sentiment puisse apprécier l’éloquence partout où elle se trouve.

14. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-10

Il disait qu’en vain on députait des ambassadeurs pour résister à Démosthène, aux assemblées où il se trouvait, vu qu’ils n’y pouvaient servir leurs maîtres qu’en s’accommodant à ses opinions ; que la valeur pouvait combattre la force, et avoir l’avantage sur le nombre ; mais qu’il était également impossible au nombre, à la force et à la valeur d’ériger de trophée contre l’éloquence de Démosthène. […] Quand nous nous sommes bien alambiqué le cerveau pour trouver une suite aux choses présentes et pour en tirer des conséquences touchant celles qui doivent arriver, il se trouve que nous avons imité les enfants, qui se donnent beaucoup de peine à faire des maisons de cartes que le moindre vent renverse, ou qui seraient inutiles quand il ne les renverserait pas. Mais c’est trop moraliser pour un villageois, et trop s’enfoncer dans la politique pour un infirme qui se laisse conduire dans le vaisseau où il se trouve embarqué, sans entreprendre d’aider les matelots ni de corriger le pilote2.

15. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

La même conformité qui se trouve entre la pensée et l’objet, doit se trouver entre la parole et la pensée. […] Il peut se trouver dans le geste et même dans le silence. […] D’abord c’est le sort, c’est Neptune lui-même qui se trouvent la cause première de sa dignité et de son malheur. […] Les deux élisions du premier vers semblent exprimer la précipitation du père qui dévore l’espace dont il se trouve séparé de ses enfants. […] On le voit, Pallas se trouve obligée de défendre les ministres de sa vengeance.

16. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

En les lisant, on se trouve transporté dans un monde tout nouveau, tout rempli de merveilles, et qui ne ressemble en rien à celui que nous habitons. […] Ce n’était qu’accidentellement qu’il se trouvait dans leurs compositions quelques morceaux du genre pastoral. […] Aussi, pour apprécier la vérité de ses tableaux, il est nécessaire de nous placer dans la situation où il se trouvait lui-même. […] Elle était remplie de cérémonies extérieures dont la pompe frappait leurs sens, et se trouvait liée à toutes les parties de l’établissement et de l’histoire de leur nation ; aussi toutes les idées qui s’y rapportaient avaient par cela même beaucoup de grandeur et d’importance, et se trouvaient singulièrement propres à frapper l’imagination. […] Un épisode doit être d’autant plus court qu’il se trouve moins lié au sujet principal.

17. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre premier. Division générale. »

La poésie se trouve dans la nature entière, dans le monde physique, moral et intellectuel. […] Tel est le sentiment que l’on éprouve quand on se trouve pour la première fois dans un pays de hautes montagnes, dans les Alpes, par exemple ; ou bien encore au milieu d’un océan sans bornes ; mais quand on est familiarisé avec ce spectacle, l’étonnement diminue et le sentiment du sublime s’évanouit. […] La poésie sort du lyrisme pour raconter les exploits des guerriers ; elle aborde l’épopée, où la Divinité se trouve encore mêlée aux actions des hommes.

18. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Montesquieu. (1689-1755.) » pp. 130-139

L’année suivante fut très-pluvieuse : les lieux élevés se trouvèrent d’une fertilité extraordinaire, et les terres basses furent submergées. […] Ils leur faisaient surtout sentir que l’intérêt des particuliers se trouve toujours dans l’intérêt commun ; que vouloir s’en séparer, c’est vouloir se perdre ; que la vertu n’est point une chose qui doive nous coûter ; qu’il ne faut point la regarder comme un exercice pénible, et que la justice pour autrui est une charité pour nous. […] Il n’avait pas voulu se trouver à cette assemblée ; il s’était retiré dans sa maison, le cœur serré de tristesse.

19. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre Ier. Considérations générales. »

Elle se trouve dans les instructions salutaires relatives à nos besoins et à notre bonheur. […] Ce sera dans l’exposition et l’examen de ces règles particulières, c’est-à-dire à propos des divers genres d’ouvrages, que les premières se trouveront développées successivement, comme nous le verrons.

20. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre II. Des qualités du style » pp. 79-118

Le naturel se trouve dans le style lorsque les pensées, les images, les sentiments sont rendus avec aisance et facilité, sans recherche et sans apprêt, comme s’ils s’étaient présentés d’eux-mêmes à l’esprit, de telle sorte que le lecteur croie qu’il aurait facilement parlé ou écrit de même. […] Les qualités du style sublime se trouvent énumérées dans la définition. […] Le dernier vers présente une pensée sublime par elle-même : c’est là que se trouve ce merveilleux, cet extraordinaire qui caractérise proprement le sublime. […] Les trois genres de style peuvent-ils se trouver dans le même ouvrage ? Ces distinctions du genre simple, du genre tempéré et du genre sublime ne pouvaient être omises dans un traité sur le style ; cependant, il est bon de remarquer qu’aucun de ces genres ne se trouve ordinairement seul dans un ouvrage.

21. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

se trouverait donc l’utilité sublime des conseils de l’écrivain sacré, si, après nous avoir si pleinement convaincus du néant de tout ce qui pourrait nous séduire ici-bas ; après nous avoir démontré si complètement que rien de tout cela ne peut être le bonheur, il ne plaçait sous nos yeux une perspective plus consolante, et encourageait la patience du juste, en lui montrant d’avance la récompense qui attend ses efforts pour les couronner ? […] Ce passage rappelle un morceau célèbre de Claudien, que nous allons rapporter ici, quoiqu’il se trouve partout, parce qu’il peut nous fournir quelques réflexions utiles, sur la diversité des conséquences que l’on peut tirer d’un seul et même principe, diversement envisagé. […] Ici, au contraire, c’est le code le plus complet, le plus détaillé de tout ce qu’il est indispensable de faire et utile d’éviter, pour travailler à son propre bonheur, puisqu’il est impossible qu’il se trouve ailleurs que dans l’accomplissement de ses devoirs. […] Voilà ce qui se trouve partout, ce qu’Horace, Virgile et beaucoup d’autres ont dit en vers magnifiques.

22. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Joubert, 1754-1824 » pp. 388-398

« Je passe ma vie à chasser aux papillons, tenant pour bonnes les idées qui se trouvent conformes aux communes, et les autres seulement pour miennes. […] Chateaubriand, qui se trouvait alors chez Mme de Beaumont, préparait son monument en faisant à la hâte des extraits d’érudition ecclésiastique un peu indigeste. […] « Il est des esprits méditatifs et difficiles qui sont distraits dans leurs travaux par des perspect ves immenses et les lointains du beau céleste, dont ils voudraient mettre partout quelque image ou quelque rayon, parce qu’ils l’ont toujours devant la vue, même alors qu’ils n’ont rien devant les yeux ; esprits amis de la lumière, qui, lorsqu’il leur vient une idée à mettre en œuvre, la considèrent longuement et attendent qu’elle reluise, comme le prescrivait Buffon, quand il définissait le génie l’aptitude à la patience ; esprits qui ont éprouvé que la plus aride matière et les mots même les plus ternes renferment en leur sein le principe et l’amorce de quelque éclat, comme ces noisettes des fées, où l’on trouvait des diamants, quand on en brisait l’enveloppe, et qu’on avait des mains heureuses ; esprits qui sont persuadés que ce beau dont ils sont épris, le beau élémentaire et pur, est répandu dans tous les points que peut atteindre la pensée, comme le feu dans tous les corps ; esprits attentifs et perçants qui voient ce feu dans les cailloux de toute la littérature, et ne peuvent se détacher de ceux qui tombent en leurs mains qu’après avoir cherché longtemps la veine qui le recélait, et l’en avoir fait soudainement jaillir ; esprits qui ont aussi leurs systèmes, et qui prétendent par exemple, que voir en beau et embellir, c’est voir et montrer chaque chose telle qu’elle est réellement dans les recoins de son essence, et non pas telle qu’elle existe aux regards des inattentifs, qui ne considèrent que les surfaces ; esprits qui se contentent peu, à cause d’une perspicacité qui leur fait voir trop clairement et les modèles qu’il faut suivre et ceux que l’on doit éviter ; esprits actifs, quoique songeurs, qui ne peuvent se reposer que sur des vérités solides, ni être heureux que par le beau, ou du moins par ces agréments divers qui en sont des parcelles menues et de légères étincelles ; esprits bien moins amoureux de gloire que de perfection, qui paraissent oisifs et qui sont les plus occupés, mais qui, parce que leur art est long et que la vie est toujours courte, si quelque hasard fortuné ne met à leur disposition un sujet où se trouve en surabondance l’élément dont il ont besoin et l’espace qu’il faut à leurs idées, vivent peu connus sur la terre, et y meurent sans monument, n’ayant obtenu en partage, parmi les esprits excellents, qu’une fécondité interne et qui n’eut que peu de confidents. » 1.

23. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. —  Voiture. (1598-1648.) » pp. 7-11

De peur d’en être volé, je m’en étais fait escorter ; j’avais écrit, dès le soir, à leur capitaine de me venir accompagner et de se trouver en mon chemin : ce qu’il a fait, et j’en ai été quitte pour trois pistoles ; mais surtout je voudrais que vous eussiez vu la mine de mon neveu1 et de mon valet, qui croyaient que je les avais menés à la boucherie. […] Cependant il se trouve qu’après avoir vécu onze cents ans plein de force et de crédit, après avoir été employé dans les plus importants traités et avoir assisté toujours honorablement dans le conseil de nos rois, il tombe tout d’un coup en disgrâce et est menacé d’une fin violente4.

24. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

C’est dans le nœud que se trouve l’intérêt d’un ouvrage dramatique. […] Ainsi, ce que demande la scène tragique, c’est que l’action, par les diverses circonstances dont elle est accompagnée, par la situation où se trouvent les principaux personnages, remue fortement le cœur, et l’agite avec véhémence. […] Les poètes peuvent et doivent même représenter l’homme vertueux aux prises avec l’infortune, parce que c’est une situation dans laquelle il ne se trouve que trop souvent ici-bas ; mais il faut qu’ils s’appliquent à nous le faire aimer. […] Du reste, les trois genres peuvent se trouver ensemble dans une même pièce ; et alors ils ne servent qu’à se donner réciproquement une nouvelle force par les contrastes frappants auxquels ils donnent lieu. […] C’est un plaisir qu’il faut lui laisser, mais dans la forme qui lui convient, c’est-à-dire avec une grossièreté innocente, des tréteaux pour théâtres, et pour salles des carrefours : par là, il se trouve à la bienséance des seuls spectateurs qu’il convienne d’y attirer.

25. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

De même, quand je dis : le méchant n’est pas heureux, mon esprit prononce sur l’opposition qui se trouve entre l’idée de méchant et celle de bonheur ; et ma pensée est encore vraie, parce que les cœurs pervers ne sont pas heureux. […] L’affectation se trouve dans les pensées lorsqu’elles dégénèrent en jeux de mots, et lorsqu’elles sont prises de trop loin. […] Nous devons ajouter que, malgré la distinction réelle des pensées et des sentiments, les diverses nuances qu’on y remarque peuvent se trouver combinées ensemble ; de même que les divers caractères du style s’unissent souvent pour empêcher l’uniformité et l’ennui, en répandant une heureuse variété dans l’unité. […] Si le dies per silentium vastus de Tacite ne présente qu’une image confuse, il n’en est pas de même de celle qui se trouve dans ce vers de La Fontaine : Craignez le fond des bois et leur vaste silence. […] Elle se trouve dans une phrase quand les idées sont incomplètes, les liaisons insuffisantes, les détails nécessaires omis, en un mot, quand on ne dit pas ce qu’il faut.

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