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2. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 140-145

A peine commençait-il de respirer dans cet endroit, que les deux rois paraissent tout à coup derrière lui. […] Il n’y a que les républiques qui rendent de tels honneurs : les rois ne donnent que des récompenses. […] Le kan des Tartares et le bacha, qui voulaient prendre le roi en vie, honteux de perdre du monde et d’occuper une armée entière contre soixante personnes, jugèrent à propos de mettre le feu à la maison pour obliger le roi à se rendre. […] Le roi, qui était en bottes, selon sa coutume, s’embarrassa dans ses éperons et tomba. […] Après la défaite de Charles XII à Pultava (1709), le roi suédois s’était retiré à Bender.

3. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume. »

Elle tirait son nom d’Auson, un des premiers rois de ce pays. […] On assure que lorsque le duc d’Anjou, son deuxième fils, fut appelé à la couronne d’Espagne en 1700, il dit : Je n’aspire qu’à dire toute ma vie, le roi mon père et le roi mon fils. Cette espèce de proverbe qui, même longtemps avant sa mort, courut sur ce prince, fils de roi, père de roi, sans être roi, était fondé sur la santé de Louis XIV, qui était bien meilleure que celle de son fils. […] Nabuchodonosor, roi des Assyriens et des Babyloniens, s’en empara, l’an 600 avant J. […] Je dirai ici qu’il y a des auteurs qui prétendent que nos rois de la troisième race descendent des rois de la seconde, et ceux-ci des rois de la première.

4. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce premier volume. » pp. 365-408

Il fut le chef général des dix rois de la Grèce, qui assiégèrent la ville de Troie. […] -C., et fut sacré roi du peuple Hébreu, l’an 1063 avant J. […] Il y a un ancien palais de nos rois, et une forêt d’une étendue immense. […] Élevé secrètement dans le temple, il fut reconnu roi à l’âge de sept ans, par les soins du grand-prêtre, qui mourut quelques années après, et qui en considération de ses services, fut inhumé dans le sépulcre des rois de Juda. […] Il gagna sur l’ennemi un drapeau et un étendard qu’il apporta au roi.

5. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Sévigné 1626-1696 » pp. 52-64

dit le Roi, je suis ravi que vous m’en ayez parlé si bonnement ; c’est moi qui l’ai fait. — Ah ! […] M. le Prince le dit au Roi fort tristement. […] Le Roi dit qu’il y avait cinq ans qu’il retardait de venir à Chantilly, parce qu’il comprenait l’excès de cet embarras. […] Hier, qui était samedi, on fit encore de même ; et le soir, le Roi alla à Liancourt, où il doit demeurer aujourd’hui. […] Le maréchal avait soixante ans, le roi vingt-six ans.

6. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 277-290

Tous ces héros en foule attendaient le signal, Et, rangés près du roi, lisaient sur son visage D’un triomphe certain l’espoir et le présage. […] Lusignan, prince du sang des rois de Jérusalem, a été fait prisonnier par les musulmans pendant les croisades. […] Venez, prince, et montrez au plus grand des monarques De vos fers glorieux les vénérables marques : Paris va révérer le martyr de la croix, Et la cour de Louis est l’asile des rois. […] Louis XV s’était rendu justice en refusant la dédicace d’un ouvrage où un roi père de ses sujets et un grand homme était célébré. […] Au reste, le roi sauva la vie de Charles de Biron à Fontaine-Française, et non à Ivry, comme le dit Voltaire.

7. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Louis XIV, 1638-1715 » pp. 146-149

Le métier de roi est grand, noble, flatteur, quand on se sent digne de bien s’acquitter de toutes les choses auxquelles il engage ; mais il n’est pas exempt de peines, de fatigues, d’inquiétude. […] Un prince qui douterait de lui-même serait le pire des rois. Voici comment Bossuet jugeait la majesté royale : « Je n’appelle pas majesté cette pompe qui environne les rois, ou cet éclat extérieur qui éblouit le vulgaire. […] « Oui, mes frères, la grandeur et les victoires du roi que nous pleurons ont été autrefois assez publiées : la magnificence des éloges a égalé celle des événements ; les hommes ont tout dit, il y a longtemps, en parlant de sa gloire. […] « Ce roi, la terreur de ses voisins, l’étonnement de l’univers, le père des rois, plus grand que tous ses ancêtres, plus magnifique que Salomon dans toute sa gloire, a reconnu, comme lui, que tout était vanité.

8. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voltaire, 1694-1778 » pp. 253-281

Saint Louis secourt les pauvres, tous les païens l’ont fait ; mais il s’abaisse devant eux, il est le premier des rois qui les ait servis. […] Sa vie doit apprendre aux rois combien un gouvernement pacifique et heureux est au-dessus de tant de gloire. […] » Fallait-il vous quitter pour un roi ? […] Ce ne sont point les rois, ce sont les belles-lettres qui la donnent. […] Freytag, résident du roi mon maître.”

9. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Car qui se trouve malheureux de n’être pas roi, sinon un roi dépossédé ? […] Ce sont misères de grand seigneur, misères d’un roi dépossédé. […] Jamais à cela ; mais à danser, à jouer du luth, à chanter, à faire des vers, à courir la bague, etc., à se bâtir, à se faire roi, sans penser à ce que c’est qu’être roi et qu’être homme. […] Les bons rois sont les vrais pères des peuples, ils les aiment naturellement. […] On avait voulu dégrader le roi, on dégrada la royauté.

10. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

Je t’appelle à un jugement où préside un Roi couronné d’épines, que l’on a revêtu de pourpre pour le tourner en ridicule, que l’on a attaché à une croix pour en faire un spectacle d’ignominie : c’est à ce tribunal que je te défère ; c’est devant ce Roi que je t’accuse4. […] Le roi, la reine, Monsieur, toute la cour, tout le peuple, tout est abattu, tout est désespéré ; et il me semble que je vois l’accomplissement de cette parole du Prophète1 : « Le roi pleurera, le prince sera désolé, et les mains tomberont au peuple de douleur et d’étonnement. » Mais et les princes et les peuples gémissaient en vain ; en vain Monsieur, en vain le roi même tenait Madame serrée par de si étroits embrassements. […] Son ombre eût pu encore gagner des batailles : et voilà que dans son silence son nom même nous anime ; et ensemble il nous avertit que, pour trouver à la mort quelque reste de nos travaux, et n’arriver pas sans ressource à notre éternelle demeure, avec le roi de la terre, il faut encore servir le Roi du ciel. » Servez donc ce Roi immortel et si plein de miséricorde, qui vous comptera un soupir et un verre d’eau donné en son nom3, plus que tous les autres ne feront jamais tout votre sang répandu ; et commencez à compter le temps de vos utiles services du jour que vous vous serez donnés à un maître si bienfaisant. […] Un grand roi vous va prêter sa voix, afin que vous vous fassiez entendre aux oreilles, et que vous portiez dans les cœurs des vérités plus articulées3. […] O éternel Roi des siècles !

11. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres » pp. 339-364

Je trouve qu’il est aussi beau au Roi de vous faire du bien, qu’à vous de le mériter. » Voici la réponse de Mascaron : « Le Roi m’a donné plus qu’il ne pense, Monsieur. […] Il mande la mort du jeune d’Hocquincourt, et qu’il enverra un courrier pour apprendre au Roi la suite de cette entreprise : il cachette sa lettre et l’envoie à deux heures. […] Que je vous trouve heureux d’avoir tant d’obligations à devenir un sujet distingué, et de devoir au Roi votre vie et vos services, au double titre de votre maître et de votre père ! […] Tout le monde sait que les rois ont le titre de majesté, et leurs fils et petits-fils, celui d’altesse royale. […] On sait que les lettres à des têtes couronnées n’ont d’autre adresse que celle-ci : Au Roi, à la Reine.

12. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Dès lors, voilà le roi sans concours c ans l’acte le plus important de la volonté nationale. […] Vous accorderez donc l’initiative au roi. […] Si vous accordez au roi l’initiative, ou vous supposez qu’elle consistera dans une simple notification, ou vous supposez que le roi déclarera le parti qu’il veut prendre. Si l’initiative du roi doit se borner à une simple notification, le roi, par le fait, n’aura aucun concours à une déclaration de guerre. […] Sa tête tomba ; le bourreau la montra au peuple en criant : « Dieu sauve le roi ! 

13. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mézeray. (1610-1683.) » pp. 12-14

Historiographe du roi, mais demeuré indépendant, on sait qu’il fut privé de sa pension par Colbert pour s’être exprimé trop vivement sur l’origine de quelques impôts. […] Il sembla, depuis, que le roi n’avait point prévu les dangereuses suites de cette entreprise, ni le péril presque inévitable où elle l’engagea. […] Le roi, étant donc bien étonné d’apprendre que cette armée avait passé la Seine à Vernon et qu’il n’y avait plus de rivière entre-deux, mande en diligence à Longueville et à d’Aumont de ramasser leurs troupes et de se rendre auprès de lui. […] Ils appuyaient cet avis de tant de sortes de considérations que le roi même commençait à s’ébranler, quand le maréchal de Biron, qui avait entendu ce discours avec dédain, fâché qu’il fit plus d’impression qu’il ne devait, prit la parole et d’une voix animée de colère dit au roi : « C’est donc tout de bon, sire, que l’on vous conseille de monter sur mer, comme s’il n’y avait point d’autre moyen de conserver votre royaume que de le quitter. […] Je ne puis croire, pour moi, que vous deviez plutôt fier1 votre personne à l’inconstance des flots et à la merci de l’étranger qu’à tant de braves gentilshommes et tant de vieux soldats qui sont prêts de lui servir de rempart et de bouclier ; et je suis trop serviteur de Votre Majesté pour lui dissimuler que, si elle cherchait sa sûreté ailleurs que dans leur vertu, ils seraient obligés de chercher la leur dans un autre parti que dans le sien2. » Par de semblables paroles le maréchal ferma la bouche à ceux qui avaient ouvert cet avis ; et le roi, dont le courage suivait toujours les plus hardies résolutions et se déterminait facilement dans les plus pressantes rencontres, se résolut d’attendre l’ennemi dans un poste avantageux3.

14. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Saint-Simon 1625-1695 » pp. 144-147

Elle n’épargna rien jusqu’à sa santé, elle n’oublia pas jusqu’aux plus petites choses, et sans cesse, pour gagner Madame de Maintenon7, et le roi par elle. […] Par cette voie, elle s’acquit une familiarité avec eux9 dont aucun des enfants du roi, non pas même ses parents, n’avait pu approcher. En public, sérieuse, mesurée, respectueuse avec le roi, et en timide bienséance10 avec Madame de Maintenon, qu’elle n’appelait jamais que ma tante, pour confondre joliment le rang et l’amitié. […] Admise à tout, à la réception des courriers qui apportaient les nouvelles les plus importantes, entrant chez le roi à toute heure, même des moments pendant le conseil, utile et fatale aux ministres mêmes, mais toujours portée à obliger, à servir, à excuser et à bien faire. […] C’était le petit neveu d’Achille de Harlay, qui, sous Henri III, étant président du Parlement, resta fidèle au roi, et dit au duc de Guise : « C’est grand pitié quand le valet chasse le maître ; au reste mon âme est à Dieu, mon cœur au roi et mon corps entre les mains des méchants : qu’on fasse ce qu’on voudra. » 4.

15. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Adieu, mânes sacrés des héros et des rois ! […] Au nom de toute la terre, un roi se déclare partie et prend la parole contre un empereur. […] C’était moins contre le roi que contre la cour que la France demandait des garanties. […] les chiens sont rois ! […] Du médecin d’un roi sait-on quelle est la vie ?

16. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

Le roi des Spartiates convient avec le chef ennemi que Sparte leur rendra ses conquêtes si le roi et l’armée boivent au fleuve qui coule près de leur camp. […] Robert Bruce parvint à délivrer l’Écosse, qui le choisit pour son roi. […] Artabane, voulant se faire roi à sa place, l’assassina l’an 471 avant J. […] Il devint roi après son père et son frère aîné, Alphonse, en 1291. […] Au milieu de l’agitation universelle, le roi assemble à Blois les états généraux.

17. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

Le roi récompense la valeur, ne doit-il pas récompenser les prières ? […] Le roi voit la salle illuminée. […] Surprise du roi, sa question au concierge ; maigre sa réponse peu rassurante, le roi s’avance. […] Réponse ferme du roi parvenu à la porte de la salle. […] Les armes du roi sont victorieuses partout ailleurs.

18. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Racine. (1639-1699.) » pp. 83-90

Combien de rois, de princes, de héros de toutes nations nous a-t-il représentés ; toujours tels qu’ils doivent être, toujours uniformes avec eux-mêmes, et jamais ne se ressemblant les uns les autres ! […] La France se souviendra avec plaisir que sous le règne du plus grand de ses rois a fleuri le plus grand de ses poëtes. […] Il a lui seul plus fait bâtir de somptueux édifices que tous les rois qui l’ont précédé. […] Le roi. […] Boileau, l’ayant appris, en fit aussitôt prévenir le roi, qui s’empressa d’envoyer deux cents louis à ce grand homme.

19. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

Si je dis : Dieu fait la loi aux rois ; Dieu arrête les complots des méchants, — j’énonce deux vérités, mais je ne caractérise pas Dieu en tant que dominant les rois ou réprimant le crime, et mes deux vérités courent risque de passer inaperçues. […] Elle va descendre à ces sombres lieux, à ces demeures souterraines, pour y dormir dans la poussière, avec les grands de la terre, comme parle Job, avec ces rois et ces princes anéantis, parmi lesquels à peine peut-on la placer, tant les rangs y sont pressés, tant la mort est prompte à remplir ces places !  […] Il n’y a point de roi pour eux, mais un auguste monarque ; point de Paris, mais une capitale du royaume. […] Henri IV lui-même ne l’aurait peut-être pas deviné. — Vous vous moquez ; mais sans cette périphrase, le mot si caractéristique du bon roi ne pouvait entrer dans une tragédie. — Eh bien ! […] C’est dans Iphigénie : Il me représenta l’honneur et la patrie, Tout ce peuple, ces rois à mes ordres soumis, Et l’empire d’Asie à la Grèce promis ; De quel front immolant tout l’Etat à ma fille, Roi sans gloire, j’irais vieillir dans ma famille… 110.

20. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Elle se jeta en jenoulz par devant le roy son signeur et dist ensi : « Ha ! […] Elle se jeta à genoux devant le roi son seigneur et dit ainsi : « Ah ! […] l’histoire ne doit-elle pas respecter les rois ? […] Le Roi en rit beaucoup, et encore plus le courtisan. […] J’aime mieux élever un Pichon que servir un roi, fût-ce le roi des Vandales1118.

21. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre V. Panégyrique de Louis XV, par Voltaire. »

Quelle sensibilité douce dans ce tableau de la maladie et de la convalescence du roi à Metz ! […] Le cœur du prince sentit ce que voulait dire ce cri de la nation : la crainte universelle de perdre un bon roi, lui imposait la nécessité d’être le meilleur des rois. […] « L’histoire déposera que, sans la présence du roi, la bataille de Fontenoy était perdue. […] Si le roi eût cédé aux prières de tant de serviteurs, qui ne craignaient que pour ses jours ; s’il n’eût demeuré sur le champ de bataille ; s’il n’eût fait revenir ses canons dispersés, qu’on retrouva avec tant de peine, aurait-on fait les efforts réunis qui décidèrent du sort de cette journée ? […] On proposait la retraite : le roi regardait ses guerriers, et ils vainquirent ».

22. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Pascal, 1622-1662 » pp. 44-51

C’est ainsi que nos rois n’ont pas recherché ces déguisements. […] Il reçut tous les respects qu’on lui voulut rendre, et il se laissa traiter de roi. Mais comme il ne pouvait oublier sa condition naturelle, il songeait, en même temps qu’il recevait ces respects, qu’il n’était pas le roi que ce peuple cherchait, et que le royaume ne lui appartenait pas. Ainsi il avait une double pensée : l’une par laquelle il agissait en roi, l’autre par laquelle il reconnaissait son état véritable, et que2 ce n’était que le hasard qui l’avait mis en la place où il était. […] Le sens de cette parabole est que l’homme ressemble par sa misère et sa grandeur à ce roi de hasard.

23. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Car, qui se trouve malheureux de n’être pas roi, sinon un roi dépossédé ? […] Mais on trouvait Persée si malheureux de n’être plus roi, parce que sa condition était de l’être toujours, qu’on trouvait étrange de ce qu’il supportait la vie. […] Ce sont misères de grand seigneur, misères d’un roi dépossédé1. […] Jamais à cela ; mais à danser, à jouer du luth, à chanter, à faire des vers, à courir la bague, etc., à se bâtir, à se faire roi, sans penser à ce que c’est qu’être roi et qu’être homme. […] Tous les rois et tous les savants en étoient autant d’ébauches qui ne remplissoient qu’à demi leur attente ; et à peine nos ancêtres ont pu voir en toute la durée du monde un roi médiocrement savant ; ce chef-d’œuvre étoit réservé pour votre siècle.

24. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

La Prière Le roi brillant du jour, se couchant dans sa gloire, Descend avec lenteur de son char de victoire. […] Telles sont ces paroles d’Henri IV, adressées à ses troupes, avant la bataille d’Ivry : Mes amis, vous êtes Français, je suis votre roi, voilà l’ennemi ; nous courons aujourd’hui même fortune ; je veux vaincre ou mourir avec vous. […] En roi, répondit le vaincu. […] Le premier qui fut roi fui un soldat heureux ; Qui sert bien son pays n’a pas besoin d’aïeux. […] Ainsi Bossuet voulant nous montrer que Dieu seul est le maître absolu de tous les hommes, nous annonce d’abord que sa puissance s’exerce dans les cieux, et sur tous les empires du monde, puis il nous amène à conclure que ce Dieu peut alors élever et abaisser son gré les princes et les rois : Celui qui règne dans les cieux, de qui relèvent tous les empires, à qui seul appartient la gloire, la majesté, l’indépendance est aussi le seul qui se glorifie de faire la loi aux rois, et de leur donner, quand il lui plaît, de grandes et terribles leçons.

25. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Parlons-en mieux, le roi fait honneur à votre âge. […] Le roi, quand il en fait, le mesure au courage. […] Au sang de ses sujets un roi doit la justice2. […] Il est juste, grand roi, qu’un meurtrier périsse. […] Au roi, faut-il sous-entendre.

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