Jamais on ne le voit sortir du grand seigneur1 ; Dans le brillant commerce il se mêle sans cesse, Et ne cite jamais que duc, prince ou princesse. […] Le marchand le plus mince Élève ses enfants comme des fils de prince ; Sa fille, qu’en tous lieux il se plaît à vanter, N’entend rien au ménage, et ne sait pas compter ; En revanche elle fait des vers, de la musique, Et l’on trouve un piano… dans l’arrière-boutique. […] En l’État où je suis, tous les princes du monde jouent des comédies pour me faire rire ; toutes les richesses de la nature sont à moi, depuis le ciel jusqu’à l’eau des rivières, et j’obtiens aisément de la modération de mon esprit ce que je ne puis avoir de la libéralité de la fortune. » 1.
Un des principaux articles étoit le mariage de Louis XIV avec l’infante Marie Thérèse ; alliance qui acquéroit à la France des droits à la couronne d’Espagne, si le prince, frère de l’infante, venoit à mourir sans enfans, comme cela arriva.
On ne parle pas devant le prince comme devant un magistrat, devant un sénateur comme devant un particulier. […] La royauté a été profanée, les princes sont foulés aux pieds. […] C’est ainsi qu’il instruit les princes, non seulement par des discours et par des paroles, mais encore par des effets et par des exemples. […] Pour moi, s’il m’est permis, après tous les autres, de venir rendre les derniers devoirs à ce tombeau, ô prince ! […] Il a paru dans les cours des princes comme un Élie.
Vienne l’âge suivant et le premier qui apparaît, Voltaire, débute par rappeler le génie de Sophocle, du prince de la tragédie, dans son Œdipe ; le génie de Virgile, du grand Homère lui-même, dans son épopée de la Henriade. […] Ceux que mes hautes espérances, ceux que les liens du sang, ceux même que l’envie intéressait à mon sort, donneront des larmes à un prince qui, naguère florissant, n’a survécu à tant de combats que pour succomber sous les intrigues d’une femme. […] » Faut-il que les amis du jeune prince l’aient réduit à subir cette honte ? […] Ils exposent, tous deux, leurs prétentions au tribunal des princes confédérés. […] Telle fut cette réponse d’un courtisan qui, longtemps favori du prince et venant de perdre son crédit, trouva ou descendant les degrés du grand escalier, son heureux rival qui, se rendant chez le prince, lui demanda s’il n’y avait rien de nouveau à la cour : « Rien, dit-il, si ce n’est que je descends et que vous montez. » Au sens propre de ces deux mots substituez le sens figuré et vous en reconnaîtrez la portée.
Remarquez la même faute dans la phrase suivante : s’il est vrai que ce prince ait traité les Catalans attachés à son ennemi, avec tant de hauteur, c’est peut-être qu’il s’imaginait trouver, à leur défaut, une ressource puissante dans un autre capitaine non moins habite. Il fallait dire ; s’il est vrai que ce prince ait traité avec tant de hauteur, les Catalans attachés à son ennemi, etc. […] Quand ce prince eut été pris à Paviee, il ne voulut point accepter la régence qu’on lui proposait : il fut déclaré chef du conseil. Il continua de travailler pour la liberté du roi ; et quand il fut délivré, il continua à le bien servir. » Le lecteur qui ne serait pas au fait de l’histoire, n’aurait-il pas bien de la peine à démêler les divers rapports du mot prince et du pronom il, employé tant de fois ?
On n’entend plus aujourd’hui par harangue que ces discours peu étendus prononcés devant une assemblée, un prince, dans une cérémonie publique. […] Arrêtez-ici vos regards : il se prépare contre le prince quelque chose de plus formidable qu’à Rocroi, et pour éprouver sa vertu, la guerre va épuiser toutes ses inventions et tous ses efforts. […] Nos troupes semblent rebutées — autant par la résistance des ennemis que par l’effroyable disposition des lieux, et le prince se vit quelque temps comme abandonné. […] Le dénouement se prépare lorsque le prince est comparé à un Machabée, et qu’on le voit forcer le premier les hauteurs inaccessibles. […] Le vers d’une syllabe fait un effet original partout où il se trouve : Nous voyons des commis Mis Comme des princes Qui jadis sont venus Nus De leurs provinces.
Or sur qui tombera le choix de ce prince vieilli dans l’étude et dans la connaissance des hommes ; de ce prince, dont le choix des Bossuet et des Fénelon avait prouvé et honoré les lumières ?
Je broche une comédie dans les mœurs du sérail : auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet sans scrupule ; à l’instant un envoyé de je ne sais où se plaint que j’offense dans mes vers la Sublime-Porte, la Perse, une partie de la presqu’île de l’Inde, toute l’Égypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d’Alger et du Maroc ; et voilà ma comédie flambée pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l’omoplate en nous disant : « Chiens de chrétiens ! […] Si le ciel l’eût voulu, je serais le fils d’un prince.
Un prince sera la fable de toute l’Europe, et lui seul n’en saura rien. […] Or ceux qui vivent avec les princes aiment mieux leurs intérêts que celui du prince qu’ils servent ; et ainsi ils n’ont garde de lui procurer un avantage en se nuisant à eux-mêmes. […] Cette facilité de se communiquer le faisait aimer de tout le monde ; un savant illustre qui est populaire et familier, c’est presque un prince qui le serait aussi ; le prince a pourtant beaucoup d’avantage959. […] Mais lorsqu’il fallait soutenir la majesté du prince dans les cérémonies publiques ? […] Le prince ne crut pas devoir l’attendre devant Vésel ; il se décida à l’attaquer, et se porta au-devant de lui, par une marche forcée, la nuit du 15 au 16.
Le ciel impitoyable A placé sur le trône un prince infatigable. […] Je croyais, loin des lieux d’où ce prince m’exile, Que l’Eglise du moins m’assurait un asile.
Et ainsi demoura coy6 et pacificque ; car il ne pouuoit rompre tant facilement lesdictes chaisnes, mesmement qu’il7 n’auoit pas espace au berceau de donner la secousse des bras. » Mais voicy que8 arriva un iour d’vne grande feste, que son pere Gargantua faisoit un beau banquet à tous les princes de sa court9. […] Quoy8 voyant son pere entendit9 bien que l’on l’auoit laissé sans luy bailler à repaistre10, et commanda qu’il fut deslyé desdictes chesnes par le conseil des princes et seigneurs assistans, ensemble aussi11 que les medicins de Gargantua dysoient que si l’on le tenoit ainsi au berseau qu’il12 seroit toute sa vie subiect à la grauelle.
— Je vais, lui dit ce prince, à Rome où l’on m’appelle. […] Sais-tu pourquoi mes vers sont lus dans les provinces, Sont recherchés du peuple, et reçus chez les princes ?
M. le prince de Conti ne dit que deux mots. […] J’étais mineur, et dans l’idée du feu Roi, M. du Maine était prince du sang et habile à succéder à la couronne. Présentement je suis majeur, et non seulement M. du Maine n’est plus prince du sang, mais il est réduit à son rang de pairie. […] La force des lois dans l’un, le bras du prince toujours levé dans l’autre, règlent ou contiennent tout. […] Étudier la nature, c’est donc servir son prince et le genre humain.
Admirateur enthousiaste du prince des poètes latins, il ne pense qu’avec ses expressions, il imite toutes ses formes, et quelquefois, dans ses beaux moments, il réunit son génie heureux à la brillante fécondité d’Ovide.
Cependant Hermione, qui avait dû épouser Pyrrhus, outragée par la passion que ce prince a ressentie pour Andromaque, n’a pas craint de confier au fils d’Agamemnon, à Oreste qui l’aime, le soin de la venger. […] Ce prince, dont mon cœur se faisait autrefois Avec tant de plaisir redire les exploits ; A qui même en secret je m’étais destinée Avant qu’on eût conclu ce fatal hyménée !
Si vous avez à peindre un prince odieux et méprisable, qui a été la honte du trône et le fléau de son peuple ; votre style sera vif, et animé du coloris le plus mâle et le plus vigoureux. […] Nous lui devons aussi les Mœurs des chrétiens ; excellent ouvrage où il nous fait parfaitement connaître ces hommes si admirables par leurs vertus ; supérieurs à tous les héros par leur courage, et dont le grand Corneille a dit avec autant d’énergie que de vérité, dans sa tragédie de Polyeucte 114 : Nos princes ont-ils eu des soldats plus fidèles ? […] On admire dans Tite-Live la plus belle imagination, la noblesse des pensées et des sentiments, la variété du style qui se soutient toujours également, et surtout le grand art d’attacher et d’intéresser le lecteur : c’est le prince des historiens latins.
Ce jeune prince, si fougueux, si hautain, si rebelle, devint entre ses mains pieux, humain, charitable, attentif à tous ses devoirs : ce fut le miracle d’une habileté qui alliait la tendresse à l’autorité, la complaisance à l’énergie, la patience à la souplesse. […] Un grand prince ne doit pas servir Dieu de la même façon qu’un solitaire ou qu’un simple particulier1. […] Jamais prince ne fut plus sage pour policer les peuples et pour les rendre tout ensemble bons et heureux.
Sois prince liberal : toute ame liberale Attire à soy le peuple et se fait honorer. […] Ses contemporains, Ronsard, Belleau, Baïf, Robert Estienne, de Thou, etc., le proclamèrent « le prince des tragiques français ». […] Rome, ne peut souffrir commandement de Princes. […] Et qui se promettoit de rompre et terrasser La noblesse françoise avec son prince armee ? […] Rien n’est libre en ce monde, et chaque homme depend, Comtes, Princes, Sultans, de quelque autre plus grand.
Ces noms, qui sont ceux des princes de la critique, suffiraient pour montrer que notre travail est appuyé sur des autorités sérieuses.
Ainsi l’on peut répondre à Mathan que noble, Eliacin mérite le respect ; inconnu, la pitié ; à saint Charles que l’orgueil est de la dignité, que la négligence est de la bonté ; enfin à Philoclès que, méchants, les princes sont redoutés ; bons, adorés de leurs sujets. […] Enfin Massillon, à propos d’un prince indolent : Nul n’est à sa place dans un État où le prince ne gouverne pas par lui-même ; le mérite est négligé, parce qu’il est trop modeste pour s’empresser ou trop noble pour devoir son élévation à des sollicitations ou à des bassesses ; l’intrigue supplante les plus grands talents ; des hommes simples et bornés s’élèvent aux premières places et les premiers sujets deviennent inutiles. […] De cet abîme sortit un prince affable, doux, humain, modéré, patient, modeste, et quoique fois au-delà de ce que son état pouvait comporter : humble, austère pour soi. […] Le participe présent est remplacé avec avantage par une proposition incidente explicative : Au lieu de : Ce grand prince ne pouvant voir… Bossuet a dit : Ce grand prince. […] L’ordre grammatical aurait demandé à propos du portrait du prince de Condé : Les regards du prince étaient aussi vifs, son attaque aussi vite et impétueuse, etc.
Ils termineront en adjurant les députés, au nom de la patrie, au nom du prince, de voter par acclamation les subsides nécessaires. […] Cependant, parmi ces princes qui ont sur lui tant d’avantages, Ulysse, dès son arrivée, se place au premier rang. […] Ulysse seul est un vrai prince, ou, pour parler comme Homère, un vrai pasteur des peuples. […] Des orateurs vendus à Philippe ont osé entreprendre à la tribune la justification de ce prince.
L’avenir, sire, peut être prévu, réglé par de bonnes lois : qui oserait encore manquer à son devoir quand le prince fait si dignement le sien ?
Voltaire se jugeait peut-être lui-même en disant : « Je suis comme les petits ruisseaux : ils sont transparents, parce qu’ils sont peu profonds1. » Paris Je crois voir à la fois Athène et Sybaris2 Transportés dans les murs embellis par la Seine : Un peuple aimable et vain, que son plaisir entraîne, Impétueux, léger, et surtout inconstant, Qui vole au moindre bruit, et qui tourne à tout vent, Y juge les guerriers, les ministres, les princes ; Rit des calamités dont pleurent les provinces ; Clabaude le matin contre un édit du roi, Le soir, s’en va siffler quelque moderne, ou moi ; Et regrette, à souper, dans ses turlupinades3, Les divertissements du jour des barricades4. […] Le 12 mai 1588, le duc de Guise, chef des Ligueurs, étant venu à Paris, malgré la défense du roi Henri III, ce prince fit entrer des Suisses dans la ville, pour expulser le rebelle.
C’est ce que garantit au prince et à la patrie le génie de l’illustre chef qui préside aux destinées de l’instruction publique, et dont les talens et les vertus réalisent si bien la définition que les anciens donnaient de l’orateur : Vir probus dicendi peritus. […] Voici comment Massillon prouve aux princes qu’ils se doivent aux peuples qu’ils gouvernent : « Toute puissance vient de Dieu, et tout ce qui vient de Dieu n’est établi que pour l’utilité des hommes. […] » Cette induction est magnifique ; on y retrouve toute la dialectique du prince des orateurs latins. […] Un homme a d’autres plaisirs qu’une femme ; un riche et un pauvre en ont de différens ; un prince, un homme de guerre, un marchand, un bourgeois, un paysan, les vieux, les jeunes, les sains, les malades, tous varient ; les moindres accidents les changent. » (Ibid.) […] « On ne parle pas, dit Quintilien, devant le prince comme devant un magistrat, devant un sénateur comme devant un particulier….