Elle est au tome premier, de ses premières Causeries du lundi, dans un article sur Joubert. […] Et cela non pas en passant et contre ses maximes, comme il arrive à tout le monde de faillir, mais par ses propres maximes et par un dessein premier et principal. […] L’éloquence de la chaire avait été presque barbare jusqu’au Père Bourdaloue ; il fut un des premiers qui firent parler la raison. […] Le Camus, premier président de la cour des Aides. […] Je serais très-fâché que ces messieurs crussent que je pense comme eux, parce que je fais une grande différence entre ses premières satires et ses autres ouvrages.
Avant sa trente-septième année, l’auteur de tant de hautes conceptions tragiques nous donnait encore, dans le Menteur, notre première comédie de caractère, demeurée l’une des meilleures1. […] Attaqué par vos yeux, je leur rendis les armes : Je me fis prisonnier de tant d’aimables charmes ; Je leur livrai mon âme, et ce cœur généreux Dès ce premier moment oublia tout pour eux. […] Au premier, violons ; en l’autre, luths et voix ; Des flûtes, au troisième ; au dernier, des hautbois, Qui tour à tour dans l’air poussaient des harmonies Dont on pouvait nommer les douceurs infinies. […] Sa traduction, à laquelle il consacra près de six années (les deux premiers livres parurent en 1651), a été réimprimée environ quarante fois. […] De nos jours, M. de Lamartine a dit aussi dans la IIe de ses Premières Méditations poétiques : Tout est bien, tout est bon, tout est grand à sa place, Aux regards de celui qui est l’immensité L’insecte vaut un monde : ils ont autant coûté.
Si l’églogue est née parmi les bergers, elle doit être fort ancienne, puisque la profession de berger est une des premières que l’homme ait exercées. […] Voyez sa première épitre, adressée au roi Louis XIV, où il vante les bienfaits de la paix et combat la manie de la guerre et des conquêtes. […] Ô temps d’ignominie, où, rois sans diadème, Des brigands parvenus à l’empire suprême, Souillant la liberté d’éloges imposteurs, Immolaient en son nom ses premiers fondateurs ! […] Mais son caractère a plus de ressemblance avec celui du premier. […] Triste et mourant à son aurore, Un jeune malade, à pas lents, Parcourait une fois encore Le bois cher à ses premiers ans.
Il se met peu en peine de se faire entendre du premier coup, parce qu’il se propose de revenir sur son idée ; et ce qu’il perd en force, il tâche de le regagner par l’abondance et la variété. […] car l’âge calmera cette fougue d’une imagination trop abondante ; le jugement la corrigera en se formant… Il est bon que les jeunes gens aient un génie hardi et inventif, et qu’ils tirent vanité de leurs premiers essais, quelque incorrects qu’ils soient. On retranche aisément ce qu’il y a de vicieux dans cette première abondance ; mais la stérilité est un vice irréparable.
« Dans toutes les langues, dit Voltaire, le cœur brûle, le courage s’allume, les yeux étincellent ; l’esprit est accablé, il se partage, il s’épuise ; le sang se glace, la tête se renverse ; on est enflé d’orgueil, enivré de vengeance, etc. » A ce penchant à l’imitation et à l’association, première source du style figuré, ajoutez la puissante influence qu’une imagination encore vierge et des passions libres et naïves exerçaient sur l’homme primitif. […] On accusa la métaphore de vulgarité, l’hyperbole, l’exclamation, l’apostrophe multipliées, de mauvais ton ; ceux qui avaient l’esprit droit et juste et le sentiment des convenances s’éloignèrent du style figuré des premiers âges, non point qu’il ne fût naturel, mais parce qu’il ne l’était plus. […] Les langues surchargées d’expressions figurées portent longtemps les traces de ces premières institutions.
Vainement je les tiendrais pour préférables : on ne rivalise pas en un instant avec une popularité prodigieuse, conquise par des services éclatants, une longue expérience, la réputation du premier talent de financier connu, et, s’il faut tout dire, une destinée telle qu’elle n’échut en partage à aucun mortel. […] quels titres avez-vous à la liberté, quels moyens vous resteront pour la maintenir, si dès vos premiers pas vous surpassez les turpitudes des gouvernements les plus corrompus, si le besoin de votre concours et de votre surveillance n’est pas le garant de votre constitution ? […] Promptement excité par la tribune et la présence de ses contradicteurs, son esprit s’enflammait : d’abord ses premières vues étaient confuses, ses paroles entrecoupées, ses chairs palpitantes, mais bientôt venait la lumière ; alors son esprit faisait en un instant le travail des années ; et à la tribune même, tout était pour lui découverte, expression vive et soudaine.
Ce n’est point d’Avalos qui fut amené prisonnier au prince, c’est son premier lieutenant. […] À l’entrée du premier de ces chemins est la Mollesse ; à l’entrée de l’autre est la Vertu. […] Dialogue de Keoven et de l’envoyé de l’empereur, qui lui apprend que son premier fils n’est plus. […] Première scène : aux premières lueurs de l’aurore, rencontre d’Artabane et de son fils dans un vestibule du palais ; inquiétude du jeune homme ; trouble du coupable ; enfin il avoue à son fils ce qu’il a fait et ce qu’il va faire ; « c’est dans l’intérêt d’Arbace qu’il a agi ; » il le supplie, il lui ordonne de le laisser libre d’achever son œuvre. […] Et est-il permis au second de faire du premier sa victime ?
Au nom d’Apollon, tenez-vous-en à votre premier sujet ; ne l’étouffez point sous un amas de fleurs étrangères : qu’on voie bien nettement ce que vous voulez dire ; trop d’esprit nuit quelquefois à la clarté. […] Vous attendez d’eux votre première sentence ; ils vous jugent ; ils se chargent enfin de votre pièce : il ne faut plus qu’un mauvais plaisant dans le parterre pour la faire tomber. […] Dans sa lettre du 3 avril 1741, Voltaire écrit à peu près les mêmes choses à Helvétius : « Vous ne savez pas combien cette première épître sera belle, et moi je vous dis que les plus belles de Despréaux seront au-dessous ; mais il faut travailler, il faut savoir sacrifier des vers ; vous n’avez à craindre que votre abondance, vous avez trop de sang, trop de substance ; il faut vous saigner et jeûner. […] Je serais très-fâché que ces messieurs crussent que je pense comme eux, parce que je fais une grande différence entre ses premières satires et ses autres ouvrages. […] « Cette première précaution prise, il aposta quelques pauvres pensionnaires de l’Académie qui dépendaient de lui, et fit condamner Kœnig, comme faussaire, à être rayé du nombre des académiciens.
Article premier. […] de vos premiers ans l’heureuse expérience — Vous fait-elle, — Seigneur, — haïr votre innocence ? […] On voit par là que lorsque la dernière syllabe de la première moitié du vers ou du premier hémistiche est féminine, elle doit être la septième ou la cinquième, et s’élider. […] Le plus souvent, on fait rimer ensemble les deux premiers vers, et l’on termine le sens après le troisième, qui rime avec le dernier. […] Il faut aussi un repos assez sensible à la fin du premier tercet, c’est-à-dire à la fin du 7e vers.
Chapitre premier. […] Article premier. […] La poésie est fille du ciel, dit M. de Riancey, et l’hymne a été son premier cri. […] L’assortiment et le nombre des vers est à peu près au choix et à la disposition du poète ; mais la première strophe, dans le premier cas, et les deux premières dans le second, une fois assorties, doivent servir de règle à toutes les autres. […] fait voir clairement quelle a été sa destination première.
La virgule placée après rigat ne permettant pas de passer outre, il faudra nécessairement mettre les trois premiers mots au commencement du vers, ainsi qu’il suit : Oră rĭ | gāt lăcr[ATTcaractere] | mīs, tēn | ditque ad | sidera | palmas. […] Seulement il ne faut pas oublier que les deux pieds du premier hémistiches peuvent être dactyles ou spondées, et qu’ils doivent être suivis d’une césure ayant la valeur d’un demi-pied. […] Mais on voit, au premier coup d’œil, que les épithètes alba et loquaci ne valent rien ; elles sont tirées de la nature des choses ; il fallait, au contraire, les puiser dans les circonstances du sujet, et considérer pour cela les causes et les effets, tant au physique qu’au moral. […] audace du premier navigateur . […] Qui voit dans sa vieillesse la maison qu’il a vue dans son enfance : qui, s’appuyant sur un bâton dans les lieux où il a traîné ses premiers pas, ne compte sa longue existence que par celle d’une seule et même cabane.
Les deux premières propositions se nomment prémisses, parce qu’elles précèdent et amènent la dernière. […] Le vieux Nestor, dans Homère, met au premier rang sa cavalerie et ses chars, au dernier sa nombreuse et vaillante infanterie, au milieu ses plus faibles soldats, ϰαϰούς ϑίς μίσσου ἔλατσευ. […] Je réponds qu’il n’est pas rare qu’on délibère sur des intérêts actuels, et que, si le jugement porte toujours sur le passé, il en est fort souvent de même de l’éloge ou du blâme, qui ne sont en définitive qu’une espèce de jugement, sauf la sanction pénale ; d’où il suit aussi qu’il y a presque toujours du démonstratif, c’est-à-dire de l’éloge ou du blâme dans le judiciaire et même dans le délibératif ; que le délibératif, en traitant de l’honnête, peut par la même aborder le vrai et le juste aussi bien que le judiciaire ; que si le beau du démonstratif est purement artistique, c’est resserrer le genre dans des bornes trop étroites ; s’il est moral, il rentre dans le vrai, le juste et l’honnête des deux autres genres ; que, tandis que les deux premiers ont un double élément, d’une part, la destination des œuvres oratoires à telle ou telle tribune, de l’autre la nature des idées, le démonstratif n’a que ce dernier, ce qui jette une sorte de confusion dans la division ; que d’ailleurs si cette division pouvait paraître complète dans l’antiquité, elle ne l’est pas pour nous, car à quel genre rattacher l’éloquence de la chaire, qui n’a assurément rien de judiciaire, qui peut passer pour un mélange du délibératif et du démonstratif, sans être absolument ni l’un ni l’autre, et dont il serait peut-être mieux de faire un quatrième genre que l’on pourrait nommer protreptique ou hortatif ?
La Fontaine a inséré à la fin du premier livre de sa Psyché une comparaison de la comédie et de la tragédie, qui mérite encore aujourd’hui d’être lue pour quelques observations délicates et quelques traits ingénieux. […] Les personnages de Racine n’empruntent rien de la coupe de l’habit dans les tableaux des premiers peintres, les fonds sont négligés et les costumes inexacts.
Chapitre premier. […] Rendez plus sensible, par des exemples, ce premier caractère de la poésie.
On prendra des exemples dans les six premiers livres. […] Celui qui met son éloquence au service du mensonge et du mal manque au premier devoir de l’orateur. […] Nous n’entendons rien au premier acte que le récit des crimes par lesquels ce prince a fondé son pouvoir. […] Ce premier sentiment, il est vrai, ne dure pas longtemps ; il songe à se venger. […] Mme de Sévigné, surtout, est au premier rang parmi ceux qui admirent sans réserve.
Des trois premières parties de l’oraison. […] Ceux qui marquent l’ordre, comme premier, second, troisième, quatrième, etc., sont appelés nombres ordinaux. […] Cependant la même académie ajoute, dans quelques noms de cette espèce, une s à la fin du premier mot. […] PREMIER MODE. […] PREMIER MODE.
Il devra convoquer ses Chambres, non sans avoir préalablement sondé les dispositions des orateurs influents et des premiers personnages politiques. […] Cependant, parmi ces princes qui ont sur lui tant d’avantages, Ulysse, dès son arrivée, se place au premier rang. […] Son premier abord n’a rien d’imposant, rien qui appelle l’attention, rien qui le fasse distinguer des autres chefs. […] J’ai vu des citoyens réunir les Grecs divisés, chasser les barbares de l’Europe, élever leur patrie au premier rang, maintenir leur ascendant contre les passions du peuple, les haines des factions, les intrigues des cités rivales, et j’ai conclu que de tels hommes d’État devaient être puissants par la parole. […] Ce premier coup porté, il sent le besoin de reculer un instant avant de revenir à la charge.
Dès son exorde, dès sa première phrase, vous voyez son génie en action : il ne marche pas, il court dans un sentier nouveau que son imagination lui ouvre ; il se précipite vers son but, et vous emporte avec lui. […] Mais comment pourrais-tu faire remuer tant soit peu une machine si forte et si délicate, ou de quelle sorte pourrais-tu faire seulement un trait convenable dans une peinture si riche, s’il n’y avait en toi-même, et dans quelque partie de ton être, quelque art dérivé de ce premier art, quelques fécondes idées tirées de ces idées originales ; en un mot, quelque ressemblance, quelque écoulement, quelque portion de cet esprit ouvrier qui a fait le monde ?
Est-il besoin d’ajouter aussi en terminant que notre premier souci fut d’allier l’enseignement moral à l’agrément littéraire ? […] Il n’eut ni débuts ni déclin, et ses premiers croquis sont aussi étonnants que ses tableaux les plus achevés. […] Cependant je n’ai point étudié, et j’ai fait tout cela du premier coup. […] Cela est peint ; et la Citrouille, et le Rossignol ; cela est digne du premier tome. […] Elle ressemble à son premier portrait, et point à l’autre.
Je ne sais à l’occasion de quel décret Mirabeau avait commencé un discours par cette métaphore assez bizarre en effet : « Aux premiers mots proférés dans cet étrange débat, j’ai ressenti les bouillons du patriotisme jusqu’au plus violent emportement… » A cette phrase le côté droit de l’assemblée se prit à rire. […] L’auteur des Leçons de littérature, citant un parallèle entre Corneille et Racine, où éclate une partialité revoltante en faveur du premier, s’est cru obligé, pour la faire comprendre, de signer l’article : fontenelle, neveu de Corneille. […] Quand un auteur, avant même de s’être tracé un plan, et n’ayant parfois que quelques idées premières, s’est engagé à remplir chaque jour, du 1er janvier au 31 décembre, dix colonnes d’un roman-feuilleton, faut-il bien encore que, pour donner à chaque numero la mesure exigée, il profite de tout et ne laisse rien echapper, sauf, la dernière quinzaine venue, à tronquer et à mutiler le dénoûment.
Pour peu qu’il soit compliqué, il est bien rare qu’on puisse l’embrasser d’un coup d’œil, ou le pénétrer en entier d’un seul et premier effort : on ne peut donc trop s’en occuper ; c’est le seul moyen d’affermir, d’étendre et d’élever ses pensées : plus on leur donnera de substance et de force par la méditation, plus il sera facile de les réaliser ensuite par l’expression. » On peut être embarrassé de commencer son travail, soit parce qu’on entrevoit à la fois un grand nombre d’idées, soit parce que le sujet paraît aride, difficile, et qu’on ne trouve rien à dire. […] Triste et mourant à son aurore, Un jeune malade, à pas lents, Parcourait une fois encore Le bois cher à ses premiers ans. […] L’architecture grecque a été, longtemps considérée comme la plus parfaite ; le moyen-âge a créé l’architecture gothique, à laquelle il a donné l’empreinte de sa foi ; et cet art, d’après l’opinion commune aujourd’hui, ne le cède ça rien au premier.
de vos premiers ans l’heureuse expérience Vous fait-elle, seigneur, haïr votre innocence ? […] Quelle justesse et quelle élégance dans cette distribution qui reprend en trois mots les trois parties du premier motif ? […] La dernière pensée est fort belle, et conduit naturellement du premier motif au second. […] La force qu’ont les corps de se rétablir dans leur premier état dès qu’une force plus grande cesse de les fléchir ou de les comprimer. […] Les cinq premiers vers sont du style élevé ; mais le dernier est sublime.
Il n’eut ni débuts, ni déclin, et ses premiers croquis sont aussi étonnants que ses tableaux les plus achevés. […] On dit qu’avec Bélise il est du premier bien. […] Mais la fresque est pressante, et veut, sans complaisance, Qu’un peintre s’accommode à son impatience, La traite à sa manière, et d’un travail soudain Saisisse le moment qu’elle donne à sa main1, La sévère rigueur de ce moment qui passe Aux erreurs d’un pinceau ne fait aucune grâce ; Avec elle il n’est point de retour à tenter, Et tout, au premier coup, se doit exécuter. […] Il laisse entendre qu’il a figuré aux premiers rangs.
Des antres creusés par la nature, dans le sein de la terre ou des rochers ; des arbres touffus, dont les branches étaient entrelacées, servirent d’abord de retraite aux premiers hommes errants et dispersés. […] Enfin, parmi ces premiers hommes, enchantés du spectacle si varié que leur offrait la nature, il était impossible qu’il ne s’en trouvât point qui fixassent principalement leur attention sur les objets les plus proches d’eux.