Plan et division de l’ouvrage. […] Appliquez-vous à saisir le plan, la conduite et l’ensemble d’un ouvrage, à découvrir la suite et la progression des sentiments et des pensées. […] Enfin, analysez un discours, travaillez sur ce plan emprunté, et puis comparez vos développements et vos preuves avec la marche de votre maître, vous finirez par vous élever jusqu’à lui. […] Pour réussir dans ce travail, il ne suffit pas de rapetisser un auteur et de réduire un livre à un petit nombre de phrases ; il faut marquer, par des traits nets et précis, le but de l’écrivain et le plan de l’ouvrage. […] Si le poète a bien disposé son plan, tout convergera vers la plus rigoureuse unité.
À ce sujet, il est intéressant, dans ces duels littéraires, d’étudier de semblables œuvres au double point de vue du plan, du su jet et du style.
Bientôt le jeune écrivain se sent plus à l’aise ; la facilité vient avec la pratique ; il pense par lui-même et exprime ses propres impressions ; il s’habitue à coordonner ses idées, à se tracer un plan ; son imagination, qu’il croyait d’abord sèche et ingrate, lui fournit suffisamment de pensées ; avec le plaisir du travail naît la réflexion, source abondante de matériaux pour les exercices de style. […] C’est ici surtout que le secours du maitre est indispensable : il doit guider l’élève pas à pas dans sa marche, le corriger tout en l’encourageant, lui indiquer la direction, le plan à suivre ; lui suggérer les idées, lui montrer pourquoi il fait mal, comment il peut mieux faire ; enfin, l’habituer à tirer de chaque idée principale toutes les idées accessoires qu’elle contient.
J’ai suivi ce plan dans ma classe, et j’en ai pu constater l’excellence. […] Je distinguerai donc trois temps pour les disciples de la rhétorique : le premier, où l’on ne fera guère que leur former l’entendement, et leur remplir l’esprit de ces idées élémentaires que je regarde comme des sources qui grossiront un jour le grand fleuve de l’éloquence ; le second, où l’on commencera d’exercer leur talent par de légères tentatives, mais en suivant une méthode dont les anciens nous ont donné l’exemple, et dont je propose l’essai ; le troisième, enfin, où, dans l’art oratoire, on leur fera concevoir le plan d’un édifice régulier, dont les parties se correspondent et réunissent dans leur ensemble la grandeur, l’élégance et la solidité. […] Je vis les muses présenter tour à tour sur l’autel du dieu des livres, des dessins et des plans de toute espèce. On voit sur cet autel le plan de cette belle façade du Louvre, dont on n’est point redevable au cavalier Bernini, qu’on lit venir inutilement en France avec tant de frais, et qui fut construite par Perrault et par Louis Le Vau, grands artistes trop peu connus. […] Quand Bossuet, Fénelon, Pellisson, voulaient exprimer qu’on suivait ses anciennes idées, ses projets, ses engagements, qu’on travaillait sur un plan proposé, qu’on remplissait ses promesses, qu’on reprenait une affaire, etc., ils ne disaient point : J’ai suivi mes errements, j’ai travaillé sur mes errements.
Un sujet déjà populaire deviendra la propriété de l’auteur, à condition qu’il ne se traîne pas sans gloire dans l’ornière banale, et ne calque pas servilement son modèle : mais qu’il n’aille pas non plus, imitateur sans idées, se jeter dans un cercle trop étroit, où le tiendrait captif l’amour propre, ou le plan du poëme. […] 373Un sujet public 374sera de ton droit privé (sera tien), 375si tu ne restes pas 376dans l’ornière banale 377et ouverte à tout le monde ; 378et si tu ne t’attaches pas, 379intorprète trop fidèle, 380à rendre mot pour mot ; 381et si tu ne te jettes pas, 382imitateur servile, 383dans un cercle étroit (une difficulté), 384d’où la honte, 385ou la loi de l’ouvrage (le plan du poëme) 386 t’empêche de retirer le pied.
C’est là le plan que nous avons cru devoir suivre, en ne négligeant rien peur obtenir le succès le plus flatteur à nos yeux, celui de répondre aux intentions du ministre. […] Elle est due à la sagesse et à la variété de ses plans, à la solidité, à l’habile disposition et au tissu serré de ses preuves, à l’abondance substantielle de ses développements, à la clarté, à l’énergie et à la noblesse continues de son langage. […] Né le 20 janvier 1716 à Cassis, petit port de la Provence, et placé dans sa première jeunesse à l’Oratoire, puis au collège des Jésuites de Marseille, il s’était déjà tracé à lui-même un vaste plan d’études qui embrassait, avec les langues classiques, l’hébreu, le syriaque et l’arabe. […] Une mission le conduisit peu après en Italie : ce fut durant ce voyage, entrepris pour enrichir le cabinet des médailles, qu’il conçut le plan du livre qui assure à son nom une célébrité durable : il avait pensé tout d’abord à écrire la relation supposée d’un voyage en Italie sous le pontificat de Léon X, ce qui lui eût permis de rassembler dans le cadre de cette fiction les principaux traits de la renaissance des lettres et des arts au seizième siècle. […] Sophocle reprochait trois défauts à Eschyle : la hauteur excessive des idées, l’appareil gigantesque des expressions, la pénible disposition des plans ; et ces défauts, il se flattait de les avoir évités.
Legendre qui dit au § xii : « Deux lignes sont dites parallèles, lorsqu’étant situées dans le même plan, elles ne peuvent se rencontrer à quelque distance qu’on les prolonge l’une et l’autre. » L’autre est d’un critique qui, dissertant sur les comédies de Molière, compare Agnès « à cette fleur exotique qui se développe en un moment, et qu’un jardinier mal avisé a mise sous cloche.
Ses comédies ne font rire qu’à ses dépens, mais il reste sans rival dans la poésie légère, badine et philosophique Historien, il a laissé des monuments : Charles XII, récit achevé qui allie l’art de conter simplement à la sûreté d’une critique consciencieuse, et le Siècle de Louis XIV, qui nous montre l’ami des arts, du luxe et de la civilisation, l’écrivain inimitable qui aurait produit un chef-d’œuvre, si le plan de son livre n’était défectueux.
Ce plan n’est contradictoire que pour l'irréflexion, et difficile que pour la médiocrité : c’est au contraire une grande vue en morale, et un puissant véhicule pour le talent oratoire. […] De là, défaut d’unité dans vos plans, confusion pour l’élève, et nécessité pour vous de revenir sur vos pas chaque fois que vous abordez un genre nouveau de composition.
Il va même plus loin aujourd’hui : il a un plan complet de réforme pour la société, et le principe fondamental de cette réforme est de mettre en haut ce qui est en bas, et en bas ce qui est en haut, tout cela au nom des droits de l’homme et des progrès de la civilisation : il est pauvre.
Villemain juge ainsi cet ouvrage : « Montesquieu a adopté, dans les Considérations sur les causes de la grandeur et de la décadence des Romains, le plan tracé par Bossuet, et se charge de le remplir sans y jeter d’autre intérêt que celui des événements et des caractères.
Si elle écoute les furibonds qui, il y a quatorze ans, voulaient prendre Paris, et qui aujourd’hui l’ont embarquée dans une guerre, et immédiatement après dans des plans offensifs également inconcevables, elle fera à son peuple un mal que le reste de sa vie ne pourra guérir.
Avons-nous un plan à substituer à celui qu’il nous propose ? […] Il faut donc en revenir au plan de M. […] « C’est d’ici, continua Corinne, que l’on devrait apercevoir Saint-Pierre, et c’est jusques ici que les colonnes qui le précèdent devaient s’étendre : tel était le superbe plan de Michel- Ange. […] Cependant l’impuissance d’y contribuer m’empêchait de former des plans, et je vivais comme étranger à l’histoire. […] C’est là ce qui achève la personne morale, en nous révélant que l’accomplissement de la destinée de chaque être concourt à la réalisation du plan général de la création.
Il se fit un plan de travail qui contribua beaucoup à étendre ses connaissances, et il le suivit toujours, lors même que la réputation qu’il s’était faite pouvait l’autoriser à compter sur la rectitude de son goût et l’excellence de son jugement. Ce plan, que, dans ses Leçons de Rhétorique et de Belles-Lettres, il recommande aux jeunes gens, consistait à lire avec la plus grande attention les meilleurs auteurs, et lorsque la lecture était finie, à faire des extraits des passages les plus remarquables, avec les observations auxquelles ces passages pouvaient donner lieu, observations qui portaient à la fois sur le style et sur le sujet. […] Il communiqua à ses amis un plan de lecture sur la composition littéraire. Il paraît que ce plan n’embrassait d’abord que les règles relatives à l’éloquence, et principalement à l’éloquence de la chaire, et que ce fut à la sollicitation des personnes auxquelles il l’avait soumis, qu’il fit un cours complet de rhétorique et de critique. […] Nous pouvons méditer et discuter sur la sagesse du plan d’une tragédie ou d’un poème épique.
Il ne s’agit point ici de cette invention, qui produit des idées neuves, ou du moins les plus solides, les plus nobles, et les plus convenables à la matière qu’on traite ; qui découvre et saisit dans les objets ce vrai beau, que les esprits ordinaires n’y voient pas, ou qui revêt d’une grâce, d’une beauté nouvelle ce qu’ils y voient ; qui, embrassant un sujet dans toute son étendue, et le circonscrivant dans ses véritables limites, crée un plan vaste, mais tout à la fois simple, clair, juste et exact. […] Mais comme il est des circonstances, qui obligent un habile capitaine à former un autre plan dans l’arrangement de ses troupes ; il y a de même des occasions, où l’orateur doit suivre un autre ordre dans la disposition de ses preuves.
Elle résulte, soit d’une habile combinaison dans le plan, soit d’une situation amenée avec art et naturel, soit de la peinture vigoureuse des caractères.
C’est là le plan que nous avons cru devoir suivre, en ne négligeant rien peur obtenir le succès le plus flatteur à nos yeux, celui de répondre aux intentions du ministre. […] L’ordre des pensées exige de l’écrivain : 1º qu’il se fasse avant d’écrire un premier plan général : 2º qu’il donne de l’unité à son œuvre, et n’affaiblisse pis, par le trop grand nombre des divisions, l’impression d’ensemble. […] Ce plan n’est pas encore le style, mais il en est la base, il le soutient, il le dirige, il règle son mouvement et le soumet à des lois ; sans cela, le meilleur écrivain s’égare, sa plume marche sans guide et jette à l’aventure des traits irréguliers et des figures discordantes. […] c’est que chaque ouvrage est un tout, et qu’elle travaille sur un plan éternel dont elle ne s’écarte jamais ; elle prépare en silence les germes de ses productions ; elle ébauche par un acte unique la forme primitive de tout être vivant ; elle la développe, elle la perfectionne par un mouvement continu et dans un temps prescrit. […] C’est faute de plan, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet, qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé, et ne sait par où commencer à écrire370.
Avant de prendre la plume, le poète a bien conçu son dessein, a disposé son plan. […] Voilà en quoi consiste l’art d’agrandir un sujet, de faire un plan vaste, et néanmoins régulier dans toutes ses parties, même dans celles qui paraissent ne point tenir au corps de l’ouvrage.
« On a remarqué que la nature travaille sur un plan dont elle ne s'écarte point, et que chacun de ses ouvrages est un tout : elle ébauche en quelque sorte la forme de tous les êtres ; cette forme se développe, et, dans un temps prescrit, peut atteindre à la perfection. […] Bien que le plan d'un ouvrage ne soit pas toujours tracé par les règles, bien que, lorsqu'un ouvrage est long et compliqué, l'écrivain ne puisse pas toujours le pénétrer d'un seul effort de génie, il parvient ordinairement, après une longue méditation, à en saisir tous les rapports.
Avertissement Le présent recueil de Morceaux choisis des poètes classiques français a été composé sur le même plan que le recueil de Morceaux choisis des prosateurs classiques français qui l’a précédé. […] C’est qu’en effet la connaissance du plan d’un poème, et en particulier du sujet et de la conduite d’une œuvre dramatique, est le plus souvent indispensable à l’intelligence et à l’appréciation du passage qui en est tiré.
Avertissement Le nouveau plan d’études de l’enseignement secondaire, fixé par l’arrêté du 2 août 1880, et accompagné d’une note explicative des nouvelles méthodes qui doivent être désormais appliquées, en prescrivant un enseignement plus direct et plus développé de la langue française, a consacré de nouveau l’utilité et la nécessité des Recueils destinés à représenter, dans la suite continue de morceaux choisis chez les écrivains classiques, l’histoire de la langue et de la littérature, de leur marche et de leurs progrès. […] Groupés sur ce deuxième plan, selon les lois de la perspective littéraire, les écrivains secondaires pourront encore faire bonne figure, et complèteront le tableau du siècle.
Ainsi l’on ne pourra pas dire : cette rivière est peu large ; mais son lit est très profond : = ces arbres n’ont pas un beau feuillage ; mais leurs fruits sont délicieux : = j’ai lu l’ouvrage que vous m’avez envoyé ; j’ai trouvé son plan bien construit, et son style très agréable. Il faudra dire : cette rivière est peu large ; mais le lit en est très profond : = ces arbres n’ont pas un beau feuillage ; mais les fruits en sont délicieux : = j’ai lu l’ouvrage que vous m’avez envoyé ; j’en ai trouvé le plan bien construit, et le style très agréable.
Il faut d’ailleurs à l’historien un esprit d’une grande élévation, et en même temps une instruction très étendue, pour se faire un plan vaste, exact, bien lié dans toutes ses parties, et dont la seule exposition annonce son dessein.
Ils prétendent tout détruire d’abord, et tout relever ensuite sur un plan nouveau, type définitif et absolu des sociétés humaines. […] Bacon en fournit l’idée première ; d’Alembert en dessine le plan, et Diderot en est le plus infatigable ouvrier. […] Avons-nous un plan à substituer à celui qu’il nous propose ? […] Je conjure celui qui répond oui de considérer que son plan n’est pas connu, qu’il faut du temps pour le développer, l’examiner, le démontrer ; que, fût-il immédiatement soumis à notre délibération, son auteur a pu se tromper ; que, fût-il exempt de toute erreur, on peut croire qu’il s’est trompé ; que, quand tout le monde a tort, tout le monde a raison ; qu’il se pourrait donc que l’auteur de cet autre projet, même en ayant raison, eût tort contre tout le monde, puisque, sans l’assentiment de l’opinion publique, le plus grand talent ne saurait triompher des circonstances… Et moi aussi, je ne crois pas les moyens de M. […] Il faut donc en revenir au plan de M.