Et ce sont ces plaisirs et ces pleurs que j’envie, Que tout autre que lui me paîrait de sa vie ! […] Candeur, ardeur, désir, plaisir, sont des rimes masculines. […] : Chaque objet frappe, éveille et satisfait mes sens : Je reconnais les dieux au plaisir que je sens. […] Plaisirs brillants, troublez les villes ; Plaisirs champêtres et tranquilles, Seuls vous êtes les vrais plaisirs.
Allez, honneurs, plaisirs, qui me livrez, la guerre : Toute votre félicité, Sujette à l’instabilité, En moins de rien tombe par terre ; Et comme elle a l’éclat du verre5, Elle en a la fragilité. […] Vous croyez que la vie consiste dans le plaisir : elle est tout autre que cela. […] Je lis dans M. de Lamartine : Jeunesse, amour, plaisir, fugitive beauté ; Beauté, présent d’un jour que le ciel nous envie, Ainsi vous tomberez, si la main du génie Ne vous rend l’immortalité ! Vois d’un œil de pitié la vulgaire jeunesse, Brillante de beauté, s’enivrant de plaisir : Quand elle aura tari sa coupe enchanteresse, Que restera-t-il d’elle ? […] Venez au vieil Horace apporter votre offrande : Venez, jeunes beautés, Chimène la demande ; Accourez tous, Corneille à charmé vos loisirs ; Payez, en un seul jour, deux cents ans de plaisirs.
Aussi, après avoir successivement parcouru tout ce qui peut faire sur la terre la gloire, le plaisir ou le bonheur de l’homme ; après avoir vu que toutes ces prérogatives brillantes se réduisaient au même néant : Omnia vanitas , il trouve cependant une exception à cette grande vanité des choses terrestres ; et cette exception, toute philosophique (dans le sens où la philosophie est la sagesse), établit d’un seul trait toute la différence qui existe en effet entre ce qu’un Dieu a dicté, et ce que l’homme imagine. […] Si ce sont les plaisirs que l’on doit aux richesses, Ô dieux ! […] ) « Achète un peu de pain, de vin, et te procure » Ces plaisirs innocents qu’exige la nature ». […] C’est le plaisir du juste, et le plus digne usage Des fragiles trésors qu’il reçut en partage.
La mort, cette fatale ennemie, entraînera avec elle tous nos plaisirs, et tous nos honneurs dans l’oubli et dans le néant. […] quel sera mon étonnement, lorsque le juge sévère qui préside dans l’autre siècle, où celui-ci nous conduit, nous représentant en un instant toute notre vie, nous dira d’une voix terrible : « Insensés que vous êtes, qui avez tant estimé les plaisirs qui passent, et qui n’avez pas considéré la suite qui ne passe pas ! […] Vous avez découvert toutes ses menées et démêlé toute son intrigue ; enfin vous avez reconnu tout l’ordre du crime ; vous voyez ses pieds, son corps et sa tête ; aussitôt que vous pensez le convaincre en lui racontant ce détail, par mille adresses il vous retire ses pieds : il couvre soigneusement tous les vestiges de son crime ; il vous cache sa tête : il recèle profondément ses desseins ; il enveloppe son corps, c’est-à-dire toute la suite de son intrigue, dans un tissu artificieux d’une histoire embarrassée et faite à plaisir. […] Nous voyons toutes choses selon la disposition où nous sommes ; de sorte que la jeunesse, qui semble n’être formée que pour la joie et pour les plaisirs, ah !
« Le temps, dit Boileau, Le temps, qui change tout, change aussi nos humeurs, Chaque âge a ses plaisirs, son esprit et ses mœurs. Un jeune homme, toujours bouillant dans ses caprices, Est prompt à recevoir l’impression des vices ; Est vain dans ses discours, volage en ses désirs, Rétif à la censure, et fou dans les plaisirs. […] La vieillesse chagrine incessamment amasse, Garde, non pas pour soi, les trésors qu’elle entasse ; Marche en tous ses desseins d’un pas lent et glacé, Toujours plaint le présent et vante le passé ; Inhabile aux plaisirs dont la jeunesse abuse, Blâme en eux les douceurs que l’âge lui refuse.
Ce n’est qu’en faisant des heureux. que les grands peuvent être heureux eux-mêmes, car toutes les autres jouissances qu’ils croiraient pouvoir retirer de leurs grandeurs sont toujours accompagnées de maux ou d’inconvénients qui changent en tourments les plaisirs qu’ils espéraient. […] Mais ce sont là les soins de l’autorité, ce n’en est pas le plaisir. […] Y rassembler tous les plaisirs ?
Après l’exhortation, l’assemblée commence à marcher en chantant : « Vous sortirez avec plaisir, et vous serez reçu avec joie ; les collines bondiront et vous entendront avec joie. » L’étendard des saints, antique bannière des temps chevaleresques, ouvre la carrière au troupeau, qui suit pêlemèle avec son pasteur. […] D’abord il frappe l’écho des brillants éclats du plaisir : le désordre est dans ses chants : il saute du grave à l’aigu, du doux au fort : il fait des pauses ; il est lent, il est vif : c’est un cœur que la joie enivre, un cœur qui palpite sous le poids de l’amour. […] Le chant est aussi souvent la marque de la tristesse que de la joie : l’oiseau qui a perdu ses petits chante encore ; c’est encore l’air du bonheur qu’il redit, car il n’en sait qu’un ; mais, par un coup de son art, le musicien n’a fait que changer la clef 1 et la cantate du plaisir est devenue la complainte de la douleur.
En revanche, notre plus vif plaisir a été de signaler les pages où l’homme se montre sous l’écrivain, où le style est la personne même trahissant son caractère, et laissant parler son cœur avec ce naturel, cet abandon, cette bonne foi qui ne sent ni l’encre ni le papier. […] N’ayons pas l’air de rougir de ce qui nous honorera plus tard ; et, en attendant les arrêts de la postérité, qui commence dès aujourd’hui pour plus d’un nom illustre, tirons des œuvres qui nous ont charmés le plaisir ou le profit que le tact d’un goût prudent peut mettre à la portée de la jeunesse.
En revanche, notre plus vif plaisir a été de signaler les pages où l’homme se montre sous l’écrivain, où le style est la personne même trahissant son caractère, et laissant parler son cœur avec ce naturel, cet abandon, cette bonne foi qui ne sent ni l’encre ni le papier. […] N’ayons pas l’air de rougir de ce qui nous honorera plus tard ; et, en attendant les arrêts de la postérité, qui commence dès aujourd’hui pour plus d’un nom illustre, tirons des œuvres qui nous ont charmés le plaisir ou le profit que le tact d’un goût prudent peut mettre à la portée de la jeunesse.
La foudre est peur lui la voix d’une puissance formidable et irritée contre la terre ; le zéphir est le souffle d’un génie bienfaisant : le bruit du ruisseau, c’est la plainte d’un être souffrant ; au retour du printemps, la terre se réveille et sourit de plaisir ; en hiver, elle est triste et désolée. […] Pour trouver cet objet, il revient sur ses pas, il s’élance dans l’avenir, il le cherche en lui-même, il le demande à la société, à la nature, aux choses invisibles ; et, si quelquefois il croit apercevoir quelque reflet de ce bien suprême, de cette beauté inaltérable qu’il a rêvée, c’est un de ses plaisirs les plus doux, une de ses plus vives jouissances que de le contempler.
Vous remercierez d’abord, et vous parlerez de votre plaisir à lire ce qu’on vous a envoyé. […] — Quels sont nos vices, les plaisirs faux, les joies douces ? […] Le bocage est l’image des vains plaisirs. […] Il va revoir ses amis, songe à ses plaisirs, retrouve sa famille dans le deuil et les larmes, et ne fait rien pour l’en tirer. […] Dans nos jours consacrés aux chagrins, nous essuyons quelquefois nos larmes par la main du plaisir ; mais le plaisir passe et fuit comme une ombre ; nos chagrins, nos regrets, nos pertes, sont incalculables.
Faute d’une préparation suffisante, le nombre est singulièrement restreint des personnes qui aiment à lire tout haut et qui font plaisir en lisant. […] C’est un défaut de faire sentir par une mélopée monotone la césure et l’hémistiche de nos alexandrins, dont la coupe est déjà trop régulière ; mais c’est une faute aussi de rompre à plaisir toute mesure et de dire les vers comme la prose, sans tenir compte ni du nombre ni de la rime. […] Ici plus qu’ailleurs, vouloir c’est pouvoir, et le maître qui n’aurait pas le courage de tenter cette réforme priverait ses élèves d’un plaisir délicat, celui de mieux apprécier nos grands maîtres en les interprétant avec goût. […] Accourez tous ; Corneille a charmé vos loisirs : Payez en un seul jour deux cents ans de plaisirs ! […] Les maladies l’ont assiégé dès son enfance et l’ont sevré dans son printemps de tous les plaisirs de la jeunesse.
La pensée fine est celle qui ne représente l’objet qu’en partie, qui le laisse seulement entrevoir, afin de nous ménager le plaisir de deviner le reste. […] La pensée gracieuse est celle qui inspire je ne sais quoi de doux, de riant et d’agréable qui fait sourire de plaisir. […] Le fruit du travail est le plus doux des plaisirs. […] Le sentiment grand, noble ou généreux est celui qui remplit l’âme d’un plaisir mêlé d’admiration. […] Mais il ajoute : Sur les ailes du temps la tristesse s’envole ; Le temps ramène les plaisirs.
Tantôt douce et tendre, tantôt piquante et moqueuse, elle prend tous les tons, elle joue en passant avec tous les sentiments du cœur ; mais elle aime surtout le plaisir, l’enjouement et l’esprit. […] Le moindre incident fait naître des couplets : victoires et défaites, plaisirs et amours, personnes et choses, on chansonne tout, on s’amuse de tout; on est satisfait quand, on a lancé une plaisanterie ou quelques rimes ; en un mot, comme dit le proverbe : Tout finit en France par des chansons.
On ne peut trop recommander aux jeunes gens cette réflexion préliminaire, sorte de gymnastique intellectuelle qui formera leur jugement en excitant leur imagination : tout dépend de là, facilité, succès, et plaisir dans les études. […] Il n’est personne qui ne sente une impression de plaisir à l’aspect des magnificences de la nature, qui ne soit ému par un beau tableau, par une musique harmonieuse ; chacun se plaît à une belle représentation dramatique, à la lecture d’un beau livre. Mais voyez comme les émotions sont différentes, comme le plaisir est varié !
Son âme, que l’on croyait subjuguée par la mollesse et les plaisirs, se déploie, s’affermit et s’éclaire, à mesure qu’il a besoin de régner. […] Mais c’est dans notre temps surtout, dans l’horizon de Paris, sa vie d’affaires et de plaisirs, sa banque, son commerce, sa littérature, c’est autour de vous, c’est aujourd’hui, c’est hier que vous avez saisi vos modèles et reçu vos inspirations. […] Villemain nous échauffait le cœur par sa parole éloquente, nous l’inspirions par le plaisir qu’il avait de nous faire goûter le beau et aimer le bien. » 1.
Ainsi, cette règle est non-seulement puisée dans le bon sens, mais encore faite pour notre plaisir. […] Une telle exposition le priveroit du plaisir de la surprise. […] Alors Sganarelle s’écrie qu’il aura bien du plaisir, lorsqu’il le verra trompé par sa femme. […] Elles sont restées au théâtre ; et on les y voit reparoître avec plaisir, sur-tout la dernière. […] On la revoit très-souvent sur tous les théâtres de Province, et toujours avec le même plaisir.
Quelque ennui qui le presse, Il ne voit, dans son sort, que moi qui s’intéresse, Et n’a pour tout plaisir, Seigneur, que quelques pleurs Qui lui font quelquefois oublier ses malheurs. […] Mais que les grands, que les heureux du monde, à qui tout rit, et que les joies et les plaisirs accompagnent partout, prétendent tirer de leur félicité même un privilège qui excuse leurs chagrins bizarres et leurs caprices ? […] « Les jeunes gens, dit-il27, sont vifs dans leurs désirs, entreprenants, adonnés à leurs plaisirs, surtout à ceux de l’amour ; inconstants, prompts à se dégoûter de ce qu’ils ont le plus ardemment souhaité : car leurs désirs sont violents, mais passagers comme la faim et la soif des malades. […] » La victoire et la prééminence les flattent, c’est-à-dire, le plaisir d’exceller et de l’emporter sur leurs égaux en adresse, en science, en talents. […] C’est là le plus sûr et le plus agréable moyen de plaire, parce qu’il n’est personne qui ne voie, avec un plaisir très vif, une représentation fidèle du caractère et du génie des hommes, ou des usages et du commerce de la vie.
Voilà des traits qui ne varient point, et c’est du plus ou moins de fidélité à nous les reproduire, que dépendent le mérite de l’ouvrage, et le plaisir que nous en peut faire la lecture. […] La Judée, par exemple, dont il est question ici, ne présente partout qu’un sol aride, coupé de ravins, hérissé de rochers : pendant les chaleurs de l’été, la terre était impitoyablement dévorée de l’ardeur du soleil ; la privation d’eau y était donc le plus grand malheur que l’on eût à redouter, et la découverte d’une source ou d’un peut ruisseau changeait pour un moment la face entière de la nature, et ramenait aux idées douces de plaisir et de bonheur.
Il y a une faiseuse de bouquets, je ne l’ose nommer Eloquence, qui est toute peinte et toute dorée, qui semble toujours sortir d’une boîte, qui n’a soin que de s’ajuster et ne songe qu’à faire la belle ; qui, par conséquent, est plus propre pour les fêtes que pour les combats, et plaît davantage qu’elle ne sert2, quoique néanmoins il y ait des fêtes dont elle déshonorerait la solennité et des personnes à qui elle ne donnerait point de plaisir. […] « L’éloquence, a dit Nicole (Pensées diverses), ne doit pas seulement causer un sentiment de plaisir, mais elle doit laisser le dard dans le cœur. » Il ajoute avec raison qu’un discours dont on ne retient rien est un mauvais discours.
Le lecteur ou l’auditeur qui comprend sans peine la marche des idées, voit avec plaisir toutes les parties s’enchaîner et se déployer sans confusion. […] On ne voit plus que carnage ; le sang enivre le soldat jusqu’à ce que ce grand prince, qui ne peut voir égorger ces lions comme de timides brebis, calma les courages émus, et joignit au plaisir de vaincre celui de pardonner. » 4° Confirmation. […] Et à qui pourrais-je apprendre que, rapprochés de nous par un sentiment que notre férocité même ne peut anéantir, ils s’associent à nos peines comme à nos plaisirs, devinent et partagent toutes nos affections, nous protègent dans le danger, combattent et meurent en nous défendant ?
Alors m’étant trouvée par malheur assez imparfaite de corps et d’esprit pour vous donner sujet de faire un fort joli portrait de moi, vous le fîtes et vous préférâtes à notre ancienne amitié, à notre nom et à la justice même, le plaisir d’être loué de votre ouvrage. […] Je vous remercie de vos lettres au roi, mon cousin ; elles me feroient plaisir à lire d’un inconnu, elles m’attendrissent ; il me semble qu’elles devroient faire cet effet-là sur notre maître : il est vrai qu’il ne s’appelle pas Rabutin comme moi. […] Si l’on pouvoit écrire tous les jours, je m’en accommoderois fort bien ; je trouve même quelquefois le moyen de le faire, quoique mes lettres ne partent pas ; mais le plaisir d’écrire est uniquement pour vous ; car à tout le reste du monde on voudroit avoir écrit, et c’est parce qu’on le doit.
Oui, sur ce chanteur mort pour mon plaisir d’enfant, Mon cœur, à moi chanteur, s’attendrit bien souvent6. […] Sur ses flancs écumeux Quel plaisir de descendre, et de bondir comme eux, Ou, mollement bercé, retenant son haleine, De céder, comme une algue4 au flux qui vous entraîne !
les bons jours d’hiver, dans la salle bien chaude, A chanter1 doucement les antiques noëls, A se faire conter des contes éternels, A s’empresser autour du vieux livre d’images, A changer mille fois de plaisirs et d’ouvrages, A mêler la prière entre les jeux divers, Et même à réciter des fables et des vers ! […] On dit que le franc rire est absent de vos fêtes ; Que l’ironie à flots y coule par moments ;6 Que chez vous le plaisir, pour parer ses conquêtes, Rêve, au mépris des fleurs, l’or et les diamants ; Que vous refuseriez l’amour et le génie, Si Dieu vous les offrait avec la pauvreté ; Que vous n’auriez jamais pour la Muse bannie Un seul regret, pas plus que pour la liberté !