A la vue de ce nouveau plat, je vis une grande joie dans les yeux du parasite, qui fit paraître une nouvelle complaisance2, c’est-à-dire qu’il donna3 sur le poisson comme il avait donné sur les œufs. […] Je fus aussi sensible à cette baie1, que je l’ai été dans la suite aux plus grandes disgrâces qui me sont arrivées…… Enflammé de dépit, je m’enfermai dans ma chambre et me mis au lit ; mais je ne pus dormir, et je n’avais pas encore fermé l’œil, lorsque le muletier vint m’avertir qu’il n’attendait plus que moi pour partir. […] Enfin, rompant le silence : « Mes yeux, lui dis-je, ne me trompent-ils point ?
Ce soleil qui ramène le jour et féconde la terre, ces astres dont la douce clarté illumine les nuits, cette mer qui s’agite en bouillonnant dans son lit immense, cette nature qui se pare et se dépouille tour à tour, ce mouvement régulier de l’univers, cette succession d’êtres qui brillent et s’effacent, qui naissent et meurent, les mystères qu’il rencontre en lui-même touchant son origine, sa conservation, sa fin, voilà ce qui le porte invinciblement à croire à des êtres invisibles, à un monde dont celui-ci n’est que l’apparence et le relief, et à faire tous ses efforts pour soulever le voile qui le dérobe à ses yeux. […] Ainsi le soir, pour un homme qui veut tout analyser, tout expliquer, n’est que le moment où le mouvement de la terre sur elle-même dérobe à nos yeux la lumière du soleil. […] Ce sont des vallées enchantées, embellies par un printemps éternel ; des jardins délicieux où tout se réunit pour charmer les yeux et réjouir l’âme ; des palais ravissante où se font entendre d’ineffables harmonies.
Ses yeux ne répandent point de larmes ; ses prières sont simulées. […] La vivacité de son esprit se peignait dans ses regards ; son âme était belle comme ses yeux. […] Lorsqu’elle jette un regard au berger qui la poursuit, que ses pieds et ses yeux s’accordent mal ensemble ! […] Les scènes, au lieu d’être froidement décrites, se passent sous nos yeux. […] Comme l’admiration que lui témoignent, au troisième livre, les plus anciens chefs de l’armée la relève à nos yeux !
Un magnifique éloge d’Athènes, de sa constitution, de ses lois, de ses avantages physiques et politiques, du caractère, des mœurs et de la conduite des Athéniens remplit la première partie de ce beau discours ; et ce qui ne nous semblerait qu’un brillant hors-d’œuvre, entre parfaitement ici dans les vues de l’orateur politique, qui, en remettant sous les yeux du peuple qui l’entend le tableau de la gloire et de la prospérité passées d’Athènes, se propose à la fois et de les attacher fortement à la défense d’un pays si digne de leur amour, et de les engager à honorer, à imiter le dévouement de ceux qui n’ont pas craint de mourir pour une si belle cause. […] » Si quelqu’un d’entre eux mérita un reproche, quels yeux oseront percer le voile dont elle a couvert leurs faiblesses ? […] Tous unanimement, préférant à des charmes illusoires l’honneur de vaincre l’ennemi, regardant le péril même qui se montrait à leurs yeux comme une faveur de la fortune, tous ils se hâtaient de s’en saisir, et pour se venger, et pour couronner à la fois tous leurs vœux.
C’est lui-même : il m’échauffe, il parle ; mes yeux s’ouvrent, Et les siècles obscurs devant moi se découvrent. […] Pleure, Jérusalem ; pleure, cité perfide, Des prophètes divins malheureux homicides ; De son amour pour toi ton Dieu s’est dépouillé ; Ton encens à ses yeux est un encens souillé… Où menez-vous ces enfants et ces femmes ? […] Qui changera mes yeux en deux sources de larmes, Pour pleurer ton malheur ?
Le monde a été ébloui de l’éclat qui l’environnait ; ses ennemis ont envié sa puissance ; les étrangers sont venus des îles les plus éloignées baisser les yeux devant la gloire de sa majesté4 ; ses sujets lui ont presque dressé des autels, et le prestige qui se formait autour de lui n’a pu le séduire lui-même. […] Voyons-nous des mêmes yeux, mes frères, la vicissitude des choses humaines ? […] Ces grands objets passent devant nos yeux comme des scènes fabuleuses : le cœur se prête pour un moment au spectacle ; l’attendrissement finit avec la représentation ; et il semble que Dieu n’opère ici-bas tant de révolutions, que pour se jouer dans l’univers, et nous amuser plutôt que nous instruire.
Je vais vous mettre la chose sous les yeux : jugez-en par ce qu’elle est en elle-même, plutôt que par le nom. […] Écumant de rage et les yeux étincelants, il criait de toutes ses forces que je lui faisais violence. […] Quiconque prend un chef de pirates ou d’ennemis le produit volontiers aux yeux du public. […] C’est pour que, de ces yeux dont il a vu la tête sanglante de son fils, il voie votre condamnation. […] Avez-vous cru que jamais vous ne reparaîtriez à leurs yeux ?
Boscovich, jésuite, en offre un bel exemple dans son poème intitulé les Éclipses, lorsqu’il décrit les couleurs qu’offrent à nos yeux les fils de la lumière séparés par la réfraction. […] … Il est d’autres secrets : quelquefois à nos yeux D’aimables souvenirs embellissent les lieux. J’aime en vos vers ce riche et brillant paysage ; Mais si vous ajoutez : « Là de mon premier âge Coulèrent les moments ; là, je sentis s’ouvrir Mes yeux à la lumière et mon cœur au plaisir ; » Alors vous réveillez un souvenir que j’aime. […] Il nous met quelquefois sous les yeux les situations les plus touchantes et les plus pathétiques, avec toute la chaleur qu’elles peuvent avoir dans la bouche des personnages intéressés. […] Ce sera, dans les pensées, un degré de vérité si frappant et si sensible, que nous demeurions presque persuadés que le fabuliste a vu de ses propres yeux et qu’il croit voir encore l’action qui nous est racontée, et qu’il a entendu de ses propres oreilles et croit entendre les discours et les paroles qu’il rapporte.
Si on lui demande quelle heure il est, il tire une montre qui est un chef-d’œuvre ; la garde de son épée est un onyx2 ; il a au doigt un gros diamant qu’il fait briller aux yeux et qui est parfait ; il ne lui manque aucune de ces curieuses bagatelles que l’on porte sur soi autant pour la vanité que pour l’usage ; et il ne se plaint3 non plus toute sorte de parure qu’un jeune homme qui a épousé une riche vieille. […] L’on juge en le voyant qu’il n’est occupé que de sa personne ; qu’il sait que tout lui sied bien, et que sa parure est assortie ; qu’il croit que tous les yeux sont ouverts sur lui, et que les hommes se relayent pour le contempler1. […] Il vise également à se faire des patrons et des créatures : il est médiateur, confident, entremetteur ; il veut gouverner ; il a une ferveur de novice pour toutes les petites pratiques de cour ; il sait où il faut se placer pour être vu ; il sait vous embrasser, prendre part à votre joie, vous faire coup sur coup des questions empressées sur votre santé, sur vos affaires ; et, pendant que vous lui répondez, il perd le fil de sa curiosité, vous interrompt, entame un autre sujet ; ou, s’il survient quelqu’un à qui il doive un discours tout différent, il sait, en achevant de vous congratuler, lui faire un compliment de condoléance ; il pleure d’un œil, et il rit de l’autre. […] L’homme en place Vient-on de placer quelqu’un dans un nouveau poste, c’est un débordement de louanges2 en sa faveur qui inonde les cours et la chapelle, qui gagne l’escalier, les salles, la galerie, tout l’appartement : on en a au-dessus des yeux ; on n’y tient pas. […] Mais ceux qui de la cour ont un plus long usage Sur les yeux de César composent leur visage.
Un corps qui se meut en droite ligne ne flatte pas autant l’œil que lorsqu’on lui imprime un mouvement ondulé. […] Ainsi un œil était le symbole hiéroglyphique de la science ; un cercle celui de l’éternité. […] Par l’usage des figures, il présente un miroir à nos yeux, où nous pouvons revoir les mêmes objets par réflexion. […] C’est alors qu’il faut revoir son ouvrage d’un œil froid et sévère, et retoucher les imperfections qui nous sont échappées. […] La nation est attentive, l’horizon le plus séduisant se présente à ses yeux ; elle espère que les jours de trouble et de malheur sont passés pour elle.
Coup d’œil sur le théâtre grec. […] Ce qu’on ne doit point voir, qu’un récit nous l’expose : Les yeux, en le voyant, saisiraient mieux la chose ; Mais il est des objets qu’un art judicieux Doit offrir aux oreilles et reculer des yeux. […] La Melpomène moderne a la physionomie grimaçante, l’œil hagard, le poignard toujours levé, la bouche toujours pleine de poisons. […] La tragédie lyrique, ne peut être astreinte aux règles fixe& et sévères de la tragédie ordinaire : destinée à plaire surtout aux yeux et aux oreilles par le jeu mimique de la scène et par l’enchantement de la musique, sa composition littéraire devient d’une importance secondaire, et la plupart du temps, le spectateur s’inquiète peu. des paroles. […] Quiconque voit bien l’homme, et, d’un esprit profond, De tant de cœurs cachés a pénétré le fond ; Qui sait bien ce que c’est qu’un prodigue, un avare, Un honnête homme, un fat, un jaloux, un bizarre, Sur une scène heureuse il peut les étaler, Et les faire à nos yeux vivre, agir et parler.
Le brouillard qui s’était épaissi sous ses yeux est dissipé, et il peut maintenant émettre sa manière de voir avec assurance. […] La plus légère tache dans le tableau nous fait détourner les yeux avec dégoût. […] C’est ainsi qu’en fait de belles formes, un cercle, un carré, un triangle, un hexagone, flattent l’œil par leur régularité. […] C’est ainsi que s’offrent à nos yeux les tableaux et les-statues. […] L’image qu’ils vous offrent semble se doubler sous vos yeux, qui ne peuvent l’apercevoir distinctement.
Enfin, quoique son aigre et déchirante voix De sa rauque allégresse importune les bois, Qu’il offense à la fois et les yeux et l’oreille, Que le châtiment seul en marchant le réveille, Qu’il soit hargneux, revêche et désobéissant, À force de malheur l’âne est intéressant ; Aussi le préjugé vainement le maltraite, En dépit de l’orgueil il aura son poète. […] Pourquoi devant mes yeux revenez-vous sans cesse, Ô jours de mon enfance et de mon allégresse ? […] Le devoir fait, légers comme de jeunes daims, Nous fuyions à travers les immenses jardins, Éclatant à la fois en cent propos contraires, Moi, d’un pas inégal je suivais mes grands frères ; Et les astres sereins s’allumaient dans les cieux ; Et les mouches volaient dans l’air silencieux ; Et le doux rossignol, chantant dans l’ombre obscure, Enseignait la musique à toute la nature ; Tandis qu’enfant jaseur, aux gestes étourdis, Jetant partout mes yeux ingénus et hardis, D’où jaillissait la joie en vives étincelles, Je portais sous mon bras, noués par trois ficelles, Horace et les festins, Virgile et les forêts, Tout l’Olympe, Thésée, Hercule, et toi, Cérès, La cruelle Junon, Lerne, et l’hydre enflammée, Et le vaste lion de la roche Némée.
Ce fut, sans doute, dans cette vue, qu’un observateur imagina de donner à un morceau d’argile ou de cire, la forme d’un objet qu’il avait sous les yeux. […] Supposons que ce jardin existant, ou ce jardin possible, offre, dans sa forme, la plus exacte régularité dans ses compartiments, l’arrangement le plus convenable et la plus juste proportion ; dans les ornements dont il est décoré, la plus riche variété : fleurs, fontaines, cascades, allées, berceaux, grottes, cabinets de verdure, sièges de mousse, etc., rien d’agréable n’y manque ; tout y est de la plus grande beauté ; tout s’y réunit pour tenir nos yeux dans une espèce d’enchantement. […] Si le versificateur décrit un objet avec cet art, ce coloris qui nous fait prendre l’image de l’objet pour l’objet même ; si, par exemple, en nous traçant les agréments de la campagne, il nous en fait une description si vive et si animée, que nous croyions être transportés au milieu des champs, voir de nos propres yeux les beautés que la nature y étale, et partager même, avec ceux qui les habitent, les plaisirs purs qu’ils y goûtent, ce versificateur sera vraiment poète.
N’attendez-pas, messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique, que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé, que je fasse crier son sang comme celui d’Abel1, et que j’expose à vos yeux les tristes images de la religion et de la patrie éplorées. Dans les pertes médiocres, on surprend ainsi la pitié des auditeurs ; et, par des mouvements étudiés, on tire au moins de leurs yeux quelques larmes vaines et forcées. […] Le récit de ce funeste accident tira des plaintes de toutes les bouches et des larmes de tous les yeux.
La dame de ces biens, quittant d’un œil marri Sa fortune ainsi répandue, Va s’excuser à son mari, En grand danger d’être battue. […] Il lève au ciel les yeux, il s’incline, il s’écrie : « Demandez-le à ce Dieu qui nous donna la vie ! […] Fatal oracle d’Épidaure, Tu m’as dit : Les feuilles des bois À tes yeux jauniront encore, Mais c’est pour la dernière fois. […] Voile aux yeux ce triste chemin ; Cache au désespoir de ma mère La place où je serai demain. […] Quand il ouvrit les yeux sur l’univers, qu’il sentit sa propre existence el les impressions agréables qu’il recevait par tous ses sens, il ne put s’empêcher d’élever la voix.
Tout le jour il avait l’œil au guet ; et la nuit, Si quelque chut faisait du bruit. […] S’il marche par la ville, et qu’il découvre de loin un homme devant qui il est nécessaire qu’il soit dévot, les yeux baissés, la démarche lente et modeste, Pair recueilli, lui sont familiers ; il joue son rôle. […] Les chemins ont disparu dans la plaine ; il n’aperçoit plus ni la rivière ni la forêt ; ses yeux s’étendent sur un désert effrayant et sauvage ; il erre du coteau dans la vallée et s’égare de plus en plus. […] J’ai suivi avec des yeux attentifs et jaloux tout ce qui était à votre frère, et que vous lui avez enlevé. […] J’étais l’œil de l’aveugle et le pied du boiteux : j’étais le père des pauvres : je brisais les mâchoires de l’injuste, et je lui arrachais sa proie d’entre les dents.
Tes yeux ne sont-ils pas tout pleins de sa grandeur ? Ces flambeaux, ce bûcher, cette nuit enflammée, Ces aigles, ces faisceaux, ce peuple, cette armée, Cette foule de rois, ces consuls, ce sénat, Qui tous de mon amant empruntaient leur éclat ; Cette pourpre, cet or, que rehaussait sa gloire, Et ces lauriers encor témoins de sa victoire : Tous ces yeux qu’on voyait venir de toutes parts Confondre sur lui seul leurs avides regards… Dans le sac de Troie, Andromaque ne voit que Pyrrhus, le suit partout des yeux, et à mesure qu’elle le suit, les objets se lèvent en quelque sorte, mais vagues et confus, autour du meurtrier d’Hector, dont les traits seuls sont fermes et bien accusés : Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle ; Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants, Entrant à la lueur de nos palais brûlants, Sur tous mes frères morts se faisant un passage, Et de sang tout couvert, échauffant le carnage.
La composition marcherait ainsi par bonds, et ressemblerait aux yeux du lecteur à ces routes inégales, qui sont tracées en montées et descentes, et dont l’aspect seul est une véritable fatigue pour le piéton. Pour suivre cette comparaison, qui est frappante pour les jeunes gens, il n’est pas un élève qui n’ait éprouvé, en s’en allant en vacances, combien il est pénible de suivre ces chemins en vaux et collines, qui laissent voir et dérobent aux yeux tour-à-tour, le clocher d’un village qu’on désespère ainsi de pouvoir atteindre. […] Dans ce moment le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens, il ouvre deux fois de grands yeux, et demeure tranquille pour jamais. […] 8° II veille à ce qu’il n’y ait rien de disparate dans tous ses arrangements à ce que tout concoure à la beauté, à la perfection de son palais — C’est l’harmonie de la disposition, 9° Enfin, il pose ses ornements, taille avec élégance ses colonnes, sculpte ses statues et ses vases, il couvre les murs intérieurs de riches tentures, de peintures agréables ; l’œil s’y repose satisfait sur des tableaux magnifiques et sur des couleurs séduisantes. — C’est le style, ce sont les figures, c’est, en un mot l’élocution dont nous allons parler avec étendue, parce que c’est, à proprement parler, toute la rhétorique de la jeunesse.
Voulez-vous avoir une idée de la puissance du courant qui emporte les œuvres humaines, jetez les yeux sur votre siècle et arrêtez-vous un instant à considérer avec moi les étonnantes modifications que les mœurs ont apportées dans nos goûts littéraires. […] Tout, dis-je, s’est rajeuni et transformé, et vous viendrez, esclave des traditions, les yeux fixés sur les modèles antiques, m’imposer les conventions des âges qui ne sont plus ! […] Les premiers sont les conscrits que la poudre grise et qui, sous l’œil de leurs chefs et de leurs compagnons, sont capables de faire des prodiges, — sauf à se débander au premier sauve qui peut. […] vous avez devant vous un jury composé de bourgeois et de paysans, pour qui un attentat à la propriété est le plus grand des crimes, que le seul mot d’incendie fait frémir pour leurs maisons, leurs récoltes, leurs troupeaux, et, au lieu de vous présenter avec le calme de la confiance, au lieu de dire : Messieurs, le hasard ne pouvait m’offrir pour mon début une affaire plus simple, où l’innocence de l’accusé éclatât plus manifestement et fût plus facile à démontrer, — vous allez parler de votre âge, de votre inexpérience, de la difficulté du procès ; vous allez appeler sur vous l’indulgence de ces braves gens, résolus d’avance à punir, je ne dirai pas le crime, mais l’ombre du crime d’incendie, comme si vous doutiez de la bonté de votre cause, comme si elle était déjà perdue à vos yeux et désespérée !
Telle est la faible annonce de l’horrible tragédie que je vais développer à vos yeux. […] La tendresse excelle à couvrir, sous des formes adoucies les imperfections de l’objet aimé : — La géante paraît une déesse aux yeux ; La naine, un abrégé des merveilles des cieux ; L’orgueilleuse a le cœur digne d’une couronne ; La fourbe a de l’esprit ; la sotte est toute bonne ; La trop grande parleuse est d’agréable humeur ; Et la muette garde une honnête pudeur, (Molière.) […] J’ai profané leur temple et brisé leurs autels, Je le ferais encore si j’avais à le faire, Même aux yeux de Félix, même aux yeux de Sévère, Même aux yeux du Sénat, aux yeux de l’Empereur. […] On disait d’un plat courtisan qui cachait son jeu sous les brusques dehors d’un Alceste, que sa manière de louer pouvait se résumer ainsi : — Sire, je m’expose au malheur de vous déplaire ; mais dussé-je me perdre à vos yeux, la vérité me force à vous déclarer hautement que vous êtes le premier prince du monde.
Vos nombreuses infidélités datent du jour où vous sortîtes de l’Égypte, etc. » Le reste, du discours est consacré à remettre sous les yeux des Israélites tout ce que le Seigneur avait opéré jusqu’alors de prodiges en leur faveur, et cette pompeuse énumération est terminée par des conseils donnés avec la tendresse d’un père et l’autorité d’un maître. […] Vos fils et vos filles seront traînés captifs chez les peuples étrangers : vos yeux le verront, et vous n’aurez ni la force ni le courage de les défendre. […] Sans parler ici de son mérite principal, celui de renfermer une prophétie terrible, dont l’accomplissement non moins effrayant frappe journellement nos yeux, qui pourrait s’empêcher de reconnaître, à ce style entraînant, à cette impétuosité irrésistible, l’enthousiasme vrai de l’inspiration, et la chaleur d’un sentiment bien supérieur à nos affections ordinaires ?
Or, un joyeux bouvreuil, Son poitrail rouge au vent, son bec ouvert, et l’œil En feu, jetait au ciel sa chanson matinale4, Hélas ! […] Quand le plomb l’atteignit tout sautillant et vif, De son gosier saignant un petit cri plaintif Sortit, quelque duvet vola de sa poitrine ; Puis, fermant ses yeux clairs, quittant la branche fine, Dans les joncs et les buis de son meurtre souillés, Lui, si content de vivre, il mourut à mes pieds5 ! […] Ces vers réjouissent l’œil.
Entre les fleurs, Psyché, dormant au bord de l’eau, S’anime, ouvre les yeux à ce monde nouveau ; Et baigné des vapeurs d’un sommeil qui s’achève, Son regard luit pourtant, comme après un doux rêve. […] Les yeux cherchent ; voici, travailleurs aux abois, Que vous voyez venir, par le sentier du bois, Les rouges tabliers, les corbeilles couvertes D’un linge blanc qui luit entre les feuilles vertes. […] On dit vos cœurs tout pleins d’ambitions mort-nées : On dit que vos yeux secs se refusent aux pleurs ; Qu’avec vous le rameau des nouvelles années Porte un fruit corrompu, sans avoir eu des fleurs.