La poésie en est toujours noble, brillante, vive et soutenue. […] Il écrit purement ; mais il n’a pas assez de saillies : son comique est toujours noble, mais manquant un peu de gaîté. […] Le comique y est moins noble et moins délicat : mais il ne doit jamais y être grossier, ni offrir des idées basses. […] Le poëte ne change rien au fond de ce même original, et tourne en ridicule l’action la plus noble et les incidens les plus tragiques. […] Il faut de plus que par l’agrément du style et le piquant de la diction, il fasse, pour ainsi dire, oublier le noble et le pathétique de l’ouvrage parodié.
Quelques vengeurs pourtant, armés d’un noble zèle, Ont de ces morts fameux2 épousé la querelle. […] malheureux l’auteur dont la plume élégante Se montre encor du goût sage et fidèle amante1 ; Qui, rempli d’une noble et constante fierté, Dédaigne un nom fameux par l’intrique acheté, Et, n’ayant pour prôneurs que ses muets ouvrages, Veut par ses talents seuls enlever les suffrages !
Lorsque vous le rencontrerez, messieurs, je ne vous dis pas de ployer le genou, car ce n’est pas encore là le héros, mais c’est déjà une noble chose, et peut-être, hélas ! […] Il lui faudra parler, écrire, commander par son talent et soutenir ce talent, quelque noble qu’il soit en lui-même, par cette autre puissance qui ne souffre jamais impunément d’éclipse, la vertu.
Il n’est pas question de savoir de combien vous êtes plus noble ou plus vaillant que moi, pour juger de combien le Cid est meilleur que l’Amant libéral 5. […] J’ai cru jusqu’ici que l’amour étoit une passion trop chargée de faiblesse pour être la dominante dans une pièce héroïque ; j’aime qu’elle y serve d’ornement, et non pas de corps, et que les grandes âmes ne la laissent agir qu’autant qu’elle est compatible avec de plus nobles impressions.
En traitant des divers genres de poésie, et en assignant à chacun d’eux le caractère qui lui est propre, vous n’avez pas manqué, dans l’occasion, de signaler les abus si fréquents qu’on en a fait en détournant ce bel art de son noble but qui est d’élever les âmes au bien suprême et au beau idéal, au lieu de les abaisser vers les inclinations grossières, et de leur faire respirer l’atmosphère impure du vice, comme l’ont pratiqué tant d’écrivains corrupteurs. […] Je suis ravi que vous ayez combattu la théorie funeste de l’art pour l’art, en traçant avec fermeté le but moral du poète et de l’orateur, aussi bien qu’en donnant l’idée la plus pure et la plus haute de la noble mission de l’écrivain Je ne trouve pas moins digne d’éloge votre sévérité ou plutôt votre justice à condamner certains livres, dont il ne faut à aucun prix se permettre la lecture, quand bien même on devrait se résoudre à ignorer quelque chose.
Cette noble carrière est ouverte à tous les Français ; il n’en est point qui, par ses talens et son mérite ne puisse être appelé à la tribune nationale. […] Ceux d’entre eux qui se dévouent aux nobles exercices de l’éloquence doivent, après leur cours de rhétorique, en reprendre et en approfondir l’étude dans les écrits des grands maîtres que j’ai cités. […] Souvent on les détermine en leur présentant vivement ce qu’il y a de juste, d’honnête, de noble à faire. […] Si vous êtes juste, vertueux et brave, vous sortez ou vous méritez de sortir du sang le plus pur et le plus noble. […] Cicéron ne fait que répéter le langage magnanime et touchant que lui a tenu Milon ; et Milon, courageux, tranquille, est plus intéressant dans sa noble constance, que ne l’est Cicéron en suppliant pour lui.
Une simplicité noble est le principal caractère du style grave. […] Les figures sont des formes particulières de langage qui manifestent l’idée d’une manière plus noble, plus énergique, plus élégante que les formes ordinaires, ou qui indiquent mieux que celles-ci le mouvement de la pensée et la vue de l’esprit. […] La métaphore, pour être bonne, doit être vraie, lumineuse, noble, naturelle, préparée, soutenue.
« Nobles rejetons de tant de rois, lumières de la France, mais aujourd’hui obscures et couvertes de votre douleur comme d’un nuage, venez voir le peu qui vous reste d’une si auguste naissance, de tant de grandeur, de tant de gloire. […] Sa démarche ferme et hardie annonce sa noblesse et son rang ; il ne touche à la terre que par ses extrémités les plus éloignées ; les bras ne lui sont pas donnés pour servir d’appui à la masse de son corps ; sa main ne doit pas fouler la terre : elle est réservée à des usages plus nobles, pour exécuter les ordres de la volonté, saisir les objets éloignés, écarter les obstacles et tout ce qui pourrait nuire, retenir ce qui peut plaire, et le mettre à la portée des autres sens ».
Obligé de parler de lui et de justifier ses principes, puisque c’est sur ses principes qu’on l’attaquait, ce grand homme le fait avec cette dignité noble et tranquille, cette force et cette simplicité de l’innocence qui confond la calomnie, et de la sagesse qui daigne répondre à la superstition. […] Après quelques mots d’étonnement sur le nombre de suffrages en sa faveur, et sur lesquels il était loin de compter ; après une courte récapitulation de sa vie privée et publique, il adresse à ses juges ces paroles remarquables, où respire cette belle et noble simplicité de la belle éloquence : « Athéniens !
Il donne l’idée d’un beau corps auquel l’âme fait défaut, et les artifices de son noble langage laissent le cœur indifférent. […] Voilà une période savante et noble.
. : Noble enfant ! […] On est enflé, quand on affecte d’être grand, noble, pathétique dans le style ou la pensée. […] D’où il suit que l’apologue est plus noble, c’est le genre ; la fable n’est que l’espèce. […] Son style doit être simple et familier dans la plupart des cas, quelquefois noble, très rarement élégant et fleuri. […] Il convient à la haute poésie, aux sujets nobles, à cause de son rythme grave et majestueux.
Comme les poètes, dans leurs ouvrages, se proposent principalement de plaire, de toucher, d’élever l’âme et de lui inspirer de grands sentiments, on leur permet des pensées plus nobles et plus hardies, des expressions plus magnifiques et plus animées, des tours plus nombreux et plus variés, des métaphores plus riches et plus brillantes, des figures plus vives et plus pompeuses, une harmonie plus agréable et plus séduisante, des épithètes plus libres et plus éclatantes. […] Il fait en sorte que les expressions soient toujours nobles, riches, naïves, douces, gracieuses, agréables, selon la diversité des sujets, et qu’elles n’aient jamais rien de commun ni de trivial. […] C’est ainsi que Boileau s’est servi d’un tour très noble et très harmonieux pour dire qu’il avait cinquante-huit ans accomplis : Mais aujourd’hui qu’enfin la vieillesse venue, A jeté sur ma tête avec ses doigts pesans Onze lustres complets surchargés de trois ans. […] On a voulu jusqu’à présent que les grands poèmes, les sujets nobles et sérieux fussent rimés par distiques, et que ces distiques fussent tour à tour masculins et féminins. […] La vertu d’un cœur noble est la marque certaine.
Mais cette noble étude est indispensable à ceux qui, par état, doivent parler en public. […] L’émotion produite dans l’esprit par quelque objet grand et noble l’élève beaucoup au-dessus de sa sphère ordinaire. […] Cette allégorie est noble et imposante. […] Cicéron est, d’autre part, le plus illustre exemple que l’on puisse offrir d’une abondance noble et magnifique. […] Dans ce dernier sens, elle est compatible avec les plus nobles ornements.
Des défauts de la Métaphore 1° Le nombre des métaphores est illimité et l’on peut en créer à tout moment de nouvelles, c’est la plus riche de toutes les figures ; elle embellit et colore le style : aussi doit-elle être juste, noble et claire. […] Quittent le noble orgueil d’un sang si généreux, Jusqu’à pouvoir soutenir que tu rognes sur eux ? […] Le célèbre sonnet de Scarron, dans lequel le poète débute sur un ton noble et pompeux, et où il finit portrait plaisant, restera toujours comme un modèle de suspension badine. […] César joignait la gloire des lettres à celle des armes, et cet avantage manquait à Henri IV ; mais c’était la faute de son éducation et du temps, bien plus que de son génie ; il avait l’esprit juste, l’élocution facile et souvent noble : et la harangue de Rouen prouve qu’il eut l’éloquence des grandes âmes. […] Les vaisseaux sont aujourd’hui les appuis des trônes, etc. » M. de Tréneuil, dans une pièce de vers sur les Tombeaux de Saint-Denis, se sert de cette figure pour faire exprimer à Henri IV les plus nobles sentiments : Que devins-je à l’aspect du roi le plus chéri ?
Le nouveau droit commun confond toutes les classes ; Je ne distingue plus ni familles ni races ; Le peuple est tout le monde, et les nobles anciens, Tombés nobles, se sont relevés citoyens. […] Quelle noble et douce figure que celle de cette femme aux yeux baissés, assise au milieu de ses esclaves, et leur donnant l’exemple du travail et des vertus austères !
Chaque trait de cette noble description est le fruit d’une imagination frappée et animée de la grandeur du sujet. […] Un jeune arbre est très beau, un vieux chêne dont les branches s’étendent au loin est imposant et noble. […] Dans certaines circonstances, ils donnent au style quelque chose de grand et de noble ; mais souvent aussi ils lui communiquent de la roideur et de l’affectation. […] Un ancien monarque écossais demandait à ses nobles par quel droit ils possédaient leurs terres. […] Addison ; et c’est en majeure partie pourquoi le style du premier est plus fort, plus noble et plus harmonieux.
On le voit, les exemples abondent ; Corneille, en faisant parler ces héros et ces héroïnes, leur prêtait, selon la parole de Saint-Évremond, « tout ce qu’il avait de noble dans l’imagination », et les transformait en les idéalisant. […] Enfin Buffon, dans sa théorie sur la noblesse du style, oublie que, comme dit Boileau, « le style le moins noble a pourtant sa noblesse », et prêche à tort l’emploi des termes les plus généraux. […] Enfin quel tranquille héroïsme dans sa mort, qui fut un suicide, il est vrai, mais qui n’en fait pas moins de lui, aux yeux de la postérité, une des plus nobles victimes du patriotisme. […] Heureusement, au milieu de nos malheurs, nous voyons resplendir les nobles figures d’un Thraséas, d’un Helvidius Priscus et d’autres victimes du despotisme impérial. […] Dans ce récit, Bossuet a fait un admirable mélange de détails précis et d’expressions générales et nobles ; il en fait un tableau saisissant, où respirent l’enthousiasme et l’ardeur guerrière que son sujet lui inspire.
Permis à vous, monsieur, qui êtes accoutumé au langage naturel et noble de l’antiquité, de trouver ces expressions trop fleuries ou même trop fardées ; mais je n’en sais pas d’assez tristes pour vous peindre l’état de délabrement, de misère et d’opprobre où est tombée cette pauvre Rome que vous avez vue si pompeuse, et de laquelle, à présent, on détruit jusqu’aux ruines. […] On peut dire même que ces hommes-là gagnent à mourir, et que leur âme, qu’ils ont mise tout entière dans leurs ouvrages, y paraît plus noble et plus pure, dégagée de ce qu’ils tenaient de l’humanité ; mais vos guerriers1, leurs équipages, leur suite, leurs tambours, leurs trompettes font tout leur être, et, perdant cela, qu’ils vivent ou meurent, les voilà néant2.
elle nous a été donnée pour être développée, perfectionnée, prodiguée même dans un noble but. […] répondit Mérovée avec un sourire amer ; es-tu d’une race noble et antique ? […] Changeons, s’il le faut, quelque chose à la catégorie des termes nobles ou bas. […] Il y avait une fausse roture du langage, comme des hommes ; il y avait des choses moralement fort nobles, qui n’avaient point place dans le style noble. […] s’écrie-t-on à la vue d’un beau tableau, d’une noble mélodie, d’une statue vivante et expressive.
Que votre âme et vos mœurs, peintes dans vos ouvrages, N’offrent jamais de vous que de nobles images. […] Les jeunes gens que le contact du monde n’a pas encore corrompus, sont animés naturellement de passions nobles et généreuses ; leurs sentiments sont purs ; ils aiment le bien et la justice par instinct, par goût ; le mal leur répugne, l’injustice les irrite.
Si nous valons quelque chose par les idées et les sentiments, c’est à la religion chrétienne que nous le devons : la proscrire des chants du poète, c’est renier notre origine et nos croyances, c’est abdiquer ce qu’il y a de plus noble et de plus élevé dans nos mœurs et nos inspirations. […] La grandeur de l’action dépend de son importance, de sa position reculée dans le lointain des siècles, et de la manière dont le poète sait élever son sujet par des créations nobles et saisissantes, tour à tour héroïques et merveilleuses.
On pourrait le comparer lui-même à ce noble oiseau, qui plane dans l’azur. […] « Quand on excelle dans son art, et qu’on lui donne toute la perfection dont on est capable, on s’égale à ce qu’il y a de plus noble et de plus relevé.
C’est une pièce dramatique, dont les personnages sont des rois, des princes ou ceux qui gouvernent les peuples, et que l’on comprend sous le nom de héros ; le dénouement en est le plus souvent malheureux ; ce qui nous fait craindre pour les principaux personnages et nous intéresse vivement à leur sort ; enfin le style, sans cesser d’être simple, est pourtant conforme à la condition de ceux qui parlent, c’est-à-dire grave et noble. […] La fin morale de l’apologue est une maxime instructive ; celle de la satire est la correction du vice par la censure directe ; celle de l’épopée est d’élever l’âme par des idées nobles et des sentiments généreux ; celle de la tragédie sera de rendre notre âme sensible au malheur des autres, et moins facile à abattre par nos propres infortunes159. […] Il réduisit la muse tragique aux règles de la décence et du vrai, et lui apprit à se contenter d’une marche noble et assurée, sans orgueil, sans faste, sans cette fierté gigantesque qui est au-delà de ce qu’on appelle l’héroïque. […] Seulement on tourne en ridicule l’action la plus noble et les incidents les plus tragiques.
Il vous est permis de souhaiter de monter à des postes plus éminents, parce qu’il est permis à chaque citoyen de souhaiter d’être en état de rendre de plus grands services à sa patrie ; d’ailleurs, une noble ambition est un sentiment utile à la société, lorsqu’il se dirige bien. […] Le laboureur, l’homme de guerre, le négociant, le magistrat, le noble, ne sont joints que parce que les uns oppriment les autres sans résistance ; et si l’on y voit de l’union, ce ne sont pas des citoyens qui sont unis, mais des corps morts ensevelis les uns auprès des autres. […] Cette invocation est fort belle ; en définissant la raison comme le plus parfait, le plus noble, le plus exquis de nos sens, Montesquieu s’y élève jusqu’à la poésie.