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2. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

« Noble, très-noble, infiniment noble, don Pedro George, hidalgo, baron de los Altos, y Montes Fieros, y otros montes ; contre Alonzo Calderon, jeune auteur dramatique. […] S’ils font ensemble un autre ouvrage, pour qu’il marque un peu dans le grand monde, ordonné que le noble y mettra son nom, le poëte son talent. […] C’est dégrader le plus noble institut1. […] Puis, quand ils sont bien animés, j’écris sous leur dictée rapide, sûr qu’ils ne me tromperont pas, que je reconnaîtrai Bazile, lequel n’a pas l’esprit de Figaro, qui n’a pas le ton noble du comte, qui n’a pas la sensibilité de la comtesse, qui n’a pas la gaieté de Suzanne, qui n’a pas l’espièglerie du page, et surtout aucun d’eux la sublimité de Brid’oison : chacun y parle son langage. […] Ce mot de Figaro sur l’indigne abus des plaidoiries de nos jours (c’est dégrader le plus noble institut) a bien montré le cas que je fais du noble métier d’avocat ; et mon respect pour la magistrature ne sera plus suspecté quand on saura dans quelle école j’en ai recherché la leçon, quand on lira le morceau suivant, aussi tiré d’un moraliste, lequel parlant des magistrats, s’exprime en ces termes formels : « Quel homme aisé voudrait, pour le plus modique honoraire, faire le métier cruel de se lever à quatre heures, pour aller au palais tous les jours s’occuper, sous des formes prescrites, d’intérêts qui ne sont jamais les siens ?

3. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

Or, le sujet est grand, noble et sublime, ou il est commun, gracieux et familier. […] Cette entreprise est mémorable et héroïque, parce que l’épopée est consacrée aux sujets grands, nobles et importants, et se distinguent ainsi des petits poèmes et du roman, dont les sujets n’ont rien de noble ni d’héroïque. […] Le poème épique a toujours été considéré comme le plus noble, le plus sublime et le plus difficile de tous les poèmes. […] Cet effet moral provient des grands exemples que le poète met sous nos yeux, et des nobles sentiments qu’il fait passer dans notre cœur. […] Les anciens avaient consacré au poème épique, le plus régulier, le plus grave, le plus harmonieux et le plus noble de leurs vers, le vers hexamètre ou héroïque.

4. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

., le genre d’écrire sera plus nu ou plus fleuri, plus négligé ou plus châtié, plus familier ou plus noble. […] « Le style grave, dit Voltaire, évite les saillies, les plaisanteries : s’il s’élève quelquefois au sublime, si dans l’occasion il est touchant, il rentre bientôt dans cette sagesse, dans cette simplicité noble qui fait son caractère ; il a de la force, mais peu de hardiesse. […] Ils s’appuient sur le mot de Boileau, Le style le moins noble a pourtant sa noblesse. […] Etymologiquement, il ne peut signifier que le langage des nobles ; mais quel est le langage des nobles, et en quoi diffère-t-il de celui du peuple ? […] Pour ceux qui ont obtenu ou veulent obtenir cet anoblissement littéraire, il est, comme jadis pour les nobles de race, des idées basses et vulgaires qui ne doivent pas leur venir à l’esprit, et si le sujet les amène forcément, l’expression propre est censée aussi leur être inconnue.

5. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Une dignité noble et imposante caractérise les belles pensées de Kératry, sur la Reconnaissance. […] Ses expressions et ses métaphores sont tantôt nobles, tantôt familières. […] S’il est élevé, noble, sublime, l’auteur sera également admiré dans tous les temps ; car il n’y a que la vérité qui soit durable, et même éternelle. […]  » Malgré les nobles efforts du prince de Conti, le style romantique a duré, et est parvenu jusqu’à nous. […] Le tour en est grand, les pensées nobles, le style sublime et magnifique, les expressions fortes, les figures hardies ; tout y est plein de choses et d’idées qui frappent l’esprit et saisissent l’imagination.

6. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

Quoi que vous écriviez, évitez la bassesse : Le style le moins noble a pourtant sa noblesse. […] Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée, Ne peut plaire à l’esprit quand l’oreille est blessée. […] Devoirs de l’écrivai Que votre âme et vos mœurs, peintes dans vos ouvrages, N’offrent jamais de vous que de nobles images. […] En vain l’esprit est plein d’une noble vigueur : Le vers se sent toujours des bassesses du cœur1. […] Je sais qu’un noble esprit peut sans honte et sans crime Tirer de son travail un tribut légitime ; Mais je ne puis souffrir ces auteurs renommés, Qui, dégoûtés de gloire, et d’argent affamés, Mettent leur Apollon aux gages d’un libraire3, Et font d’un art divin un métier mercenaire.

7. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Quoiqu’il ne cherche qu’à convaincre et à persuader, il plaît néanmoins par sa diction ; qui est toujours naturelle, abondante, pure et noble. […] de la Rue, toujours simple, noble, énergique et touchant, inspire l’amour des vertus qu’il a si bien louées dans ses Héros. […] Une simplicité noble, une marche bien suivie, une méthode lumineuse est tout ce qui convient à ces sortes de discours. […] Brillant et solide, il embellit ses raisonnements de nobles et magnifiques figures. […] Il y règne d’un bout à l’autre une éloquence noble, sublime, et en même temps naturelle : c’est un vrai chef-d’œuvre.

8. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

Quand l’âme est élevée, dit Chateaubriand, les paroles tombent de haut, et l’expression noble suit toujours la noble pensée. […] Ce n’est que depuis Malherbe, Balzac, Corneille, que la différence entre le style noble et le style familier s’est fait bien sentir ; de leur temps même, le style noble était trop guindé et manquait de naturel. […] Tous les genres de poésie ont chacun une noble et utile destination. […] Nous croyons même qu’il y a d’autres passions plus nobles et plus fécondes. […] Le style de la tragédie doit être noble et élevé, mais sans affectation et sans enflure.

9. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre II. Des qualités du style » pp. 79-118

4° Par une expression plus noble rapprochée du terme bas ou commun, ou par une allusion piquante : Ai-je besoin du sang des boucs et des génisses ? […] Mais quelque noble orgueil qu’inspire un sang si beau, Le crime d’une mère est un pesant fardeau. […] L’élégance consiste, dit l’auteur des Synonymes français, dans un tour de pensée noble, poli et harmonieux, rendu par des expressions choisies, coulantes et gracieuses à l’oreille. […] Ses superbes coursiers qu’on voyait autrefois, Pleins d’une ardeur si noble, obéir à sa voix… Racine. […] Le style sublime exprime noblement une suite de pensées nobles, de sentiments élevés, d’images majestueuses ; il ne se montre qu’avec le pompeux appareil des figures les plus brillantes, les plus magnifiques, et il peut et doit même se soutenir assez longtemps.

10. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Silvestre de Sacy. Né en 1801. » pp. 522-533

Le succès d’une pièce nouvelle a promptement besoin d’être rajeuni par un succès nouveau, la multitude a soif d’émotions et cherche avidement dans tout ce qui est neuf une sensation qu’elle n’ait pas encore éprouvée ; par la force même des choses, l’art s’est transformé en une industrie, la première et la plus noble de toutes par son objet1. […] Ces grands hommes ne dissèquent pas le cœur pour aller y chercher dans quelque coin obscur un motif honteux à une noble action. […] L’orgueil, mais un noble orgueil, les anime. […] Leurs illusions du moins n’ont rien que de noble et de généreux. […] « J’avoue ma prédilection ; de tous les grands hommes de l’antiquité, celui qui, tout compensé, me paraît avoir réuni le plus de nobles et de belles qualités, c’est Cicéron, Cicéron orateur, philosophe, homme de lettres, Cicéron homme d’État ! 

11. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mignet. Né en 1796. » pp. 504-512

Mignet sait allier le talent de composer et d’écrire, l’ordre, la gravité soutenue, le relief de l’expression, l’éclat de la forme, une tenue un peu puritaine, mais noble, et qui communique à tous ses écrits un caractère de longue durée. […] Un tel sort n’est sans doute pas à craindre pour le pays qui conserve l’amour des nobles études ; qui, après s’être mis à la tête de la civilisation intellectuelle de l’Europe, sait toujours s’y maintenir ; qui a vu depuis cinquante années les grands talents au service des grandes affaires, et qui promet à l’esprit la gloire comme autrefois, et de plus qu’autrefois le gouvernement de l’État. […] Il mérite d’être pris pour guide par ces privilégiés de la Providence, par ces nobles serviteurs de l’humanité, qu’on appelle les grands hommes. […] Là, retraçant leurs faiblesses passées, Leurs actions, leurs discours, leurs pensées, À chaque état ils reviennent dicter Ce qu’il faut fuir, ce qu’il faut imiter ; Ce que chacun, suivant ce qu’il peut être, Doit pratiquer, voir, entendre, connaître ; Et, leur exemple en diverses façons Donnant à tous les plus nobles leçons, Rois, magistrats, législateurs suprêmes, Princes, guerriers, simples citoyens mêmes, Dans ce sincère et fidèle miroir Peuvent apprendre et lire leur devoir.

12. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

Ce genre embrasse donc tous les sujets et prend tous les tons, depuis le sublime jusqu’au familier noble. […] Dans les sujets nobles et élevés, le poète, après nous avoir ouvert tous les trésors de la poésie, doit en étaler à nos yeux toute la richesse et toute la magnificence. […] Avant tout, ses principes doivent être solides, et ses sentiments nobles et purs. […] Il a des cantates dans le genre noble et dans le genre gracieux. […] On peut prendre un ton noble et élevé, ou badin et enjoué.

13. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Buffon, 1707-1788 » pp. 175-184

Nulle espèce ne le mérite mieux ; la nature en effet n’a répandu sur aucune autant de ces grâces nobles et douces qui nous rappellent l’idée de ses plus charmants ouvrages : coupe de corps élégante, formes arrondies, gracieux contours, blancheur éclatante et pure, mouvements flexibles et ressentis3, attitudes tantôt animées, tantôt laissées dans un mol abandon, tout dans le cygne respire la volupté, l’enchantement que nous font éprouver les grâces et la beauté ; tout nous l’annonce, tout le peint comme l’oiseau de l’amour ; tout justifie la spirituelle et riante mythologie d’avoir donné ce charmant oiseau pour père à la plus belle des mortelles. A sa noble aisance, à la facilité, à la liberté de ses mouvements sur l’eau, on doit le reconnaître non-seulement comme le premier des navigateurs ailés, mais comme le plus beau modèle que la nature nous ait offert pour l’art de la navigation. […] L’homme Tout marque dans l’homme, même à l’extérieur, sa supériorité sur tous les êtres vivants ; il se soutient droit et élevé, son attitude est celle du commandement, sa tête regarde le ciel1 et présente une face auguste2 sur laquelle est imprimé le caractère de sa dignité ; l’image de l’âme y est peinte par la physionomie ; l’excellence de sa nature perce à travers les organes matériels, et anime d’un feu divin3 les traits de son visage ; son port majestueux, sa démarche ferme et hardie, annoncent sa noblesse et son rang4 ; il ne touche à la terre que par ses extrémités les plus éloignées, il ne la voit que de loin5, et semble la dédaigner ; les bras ne lui sont pas donnés pour servir de piliers d’appui à la masse de son corps ; sa main ne doit pas fouler la terre, et perdre par des frottements réitérés la finesse du toucher dont elle est le principal organe ; le bras et la main sont faits pour servir à des usages plus nobles, pour exécuter les ordres de la volonté, pour saisir les choses éloignées, pour écarter les obstacles, pour prévenir les rencontres et le choc de ce qui pourrait nuire, pour embrasser et retenir ce qui peut plaire, pour le mettre à portée des autres sens. […] A cette noble fierté, tempérée d’une tristesse sévère, il ne manque que le rayon, l’humble désir qui appelle la bénédiction d’en haut sur l’humaine sueur et qui fait demander le pain quotidien.

14. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Staël, 1766-1817 » pp. 399-408

Intelligence passionnée, expansive, sympathique aux grandes idées et aux nobles instincts, imagination ardente, romanesque et vivement éprise de la gloire, madame de Staël a des qualités viriles par le choix de ses sujets et l’étendue de ses vues. […] car la beauté est aussi de l’âme, et l’admiration qu’elle inspire est noble et pure. […] Comment aimer son fils sans se flatter qu’il sera noble et fier, sans souhaiter pour lui la gloire qui multiplierait sa vie, qui nous ferait entendre de toutes parts le nom que notre cœur répète ? […] Dieu soit béni cependant pour le secours qu’il nous prépare encore dans cet instant : nos paroles seront incertaines, nos yeux ne verront plus la lumière, nos réflexions, qui s’enchaînaient avec clarté, erreront isolées sur de confuses traces ; mais l’enthousiasme ne nous abandonnera pas, ses ailes brillantes planeront sur notre lit funèbre ; il soulèvera les voiles de la mort, il nous rappellera ces moments où, pleins d’énergie, nous avions senti que notre cœur était impérissable, et nos derniers soupirs seront peut-être comme une noble pensée qui remonte vers le ciel.

15. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre Ier. Des exercices préparatoires à la composition » pp. 209-224

On perd, en les lisant, ces sentiments nobles, généreux, élevés, sans lesquels il est impossible d’exceller dans la composition. […] Il faut d’abord éviter cette imitation servile, qui consiste à se traîner sur les pas d’un écrivain et qui a fait tant de mauvaises copies des meilleurs modèles, et imiter d’une manière noble, généreuse, pleine de liberté et d’aisance, comme La Fontaine qui dit de lui-même : Mon imitation n’est point un esclavage. […] Elle se fait principalement par des métaphores, par des hyperboles, par des synonymes, par des répétitions, par des formes nobles et majestueuses, enfin par des périphrases. […] Pour dire qu’il a cinquante-huit ans, Boileau emploie ce tour noble et harmonieux : Mais aujourd’hui qu’enfin la vieillesse venue, Sous mes faux cheveux blonds déjà toute chenue, A jeté sur ma tête avec ses doigts pesants Onze lustres complets surchargés de trois ans.

16. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

Ainsi les pensées nobles, les sentiments élevés exprimés avec dignité, voilà ce qu’il faut pour réussir dans l’art d’écrire. […] En quoi consiste le sentiment grand ou noble ? Le sentiment grand, noble ou généreux est celui qui remplit l’âme d’un plaisir mêlé d’admiration. […] Il arrive aussi que, dans une langue, l’opinion attache du ridicule ou de la bassesse à des images qui, dans une autre langue, n’ont rien que de noble et de décent. […] Les images doivent être nobles, c’est-à-dire avoir une élévation peu commune unie à l’énergie et à la hardiesse, et ne rien offrir de commun ou de bas.

17. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — C — article »

Catinat (Nicolas), né à Paris en 1637, d’une famille noble de robe. […] Mais sa modération, son désintéressement, une simplicité respectable, une noble indifférence pour les honneurs, en un mot toutes les qualités qui rendent l’homme véritablement grand, au sein de la grandeur même, ne l’ont pas moins immortalisé.

18. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Les pensées nobles ont un caractère de grandeur ou de désintéressement. […] Au style sublime se rattachent le style pittoresque et le style noble. […] Quel est le caractère des pensées nobles ? […] Le style de la fable est ordinairement simple, mais quelquefois il est figuré, noble, pittoresque. […] Le style de l'épopée doit être noble et pittoresque.

19. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

Est-il quelque faiblesse, est-il quelque action Dont un cœur vraiment noble ait plus d’aversion, Puisqu’un seul démenti lui porte une infamie Qu’il ne peut effacer s’il n’expose sa vie, Et si dedans1 le sang il ne lave l’affrent Qu’un si honteux outrage imprime sur son front ? […] Je reconnais mon sang à ce noble courroux ; Ma jeunesse revit en cette ardeur si prompte. […] J’ai de l’ambition, mais plus noble et plus belle : Cette grandeur périt, j’en veux une immortelle, Un bonheur assuré, sans mesure et sans fin, Au-dessus de l’envie, au-dessus du destin. […] « Voici le tableau de votre conduite : Vous avez insulté une personne qui n’a ici ni frère, ni mari, que je protège seule, et qui, dans sa noble patrie, n’aurait pas rencontré un seul homme capable de l’outrager sans le moindre danger, ce qui réunit la faiblesse d’âme à la dureté du cœur. […] Tout beau n’est plus de la langue noble.

20. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre IV. Thomas. »

Mais Thomas se croyait appelé à faire une révolution dans l’éloquence ; et cette révolution consistait à substituer le jargon philosophique à la belle et noble simplicité dont Voltaire et Buffon viennent de nous donner des exemples ; aux mouvements de l’âme, de froides et ridicules exclamations ; et le langage technique des sciences exactes à ces figures hardies ou touchantes qui donnent tant de force ou de chaleur au style. […] Si tu t’occupes de fortune, tu te mets toi-même à l’enchère. — Si ton âme est noble, ta fortune est l’honneur ; ta fortune est l’estime de ta patrie, l’amour de tes concitoyens, le bien que tu peux faire. […] Quand il dit, par exemple, que les grands hommes pèsent sur l’univers et l’univers sur eux, cette idée, à force de vouloir être grande, peut n’être pas très claire, et, présentant plusieurs sens, ne vous arrête sur aucun ; choisissant de préférence le terme abstrait, il donne trop souvent à ses phrases une forme métaphysique qui peut fatiguer l’attention du lecteur, d’autant plus que les idées sont accumulées ; il place quelquefois des tournures et des expressions familières qui, entourées de phrases du ton le plus noble, ont un air étranger à sa diction, etc. ».

21. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — La Satire Ménippée, 1594 » pp. -

J’ay bien ocasion de vous suivre4, Monsieur le Lieutenant5, et faire service à la noble Assemblee, à bis ou à blancq6, à tort ou à droit, puisque tous les pauvres prestres, moynes et gens de bien, devots catholiques, m’apportent des chandelles7, et m’adorent comme un sainct Macabée, du temps passé. […] Et vous conseille, Messieurs les Nobles, d’en faire tous ainsi. […] Impôt exigé de ceux qui n’étaient ni nobles ni ecclésiastiques.

22. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

Il sera tantôt sérieux, et tantôt enjoué ; tantôt noble, et tantôt naïf ; tantôt touchant, et tantôt léger ; tantôt simple, et tantôt même sublime. […] Le style de cet ouvrage est pur, noble, élégant, fleuri et plein d’urbanité ; Mais on reproche à l’auteur quelques fautes de chronologie, de géographie et d’histoire. […] On y admire un style noble, élégant et orné avec goût, une narration nette, rapide et pleine de chaleur : c’est le tableau le plus brillant et le plus vrai de ces funestes divisions, qui pensèrent tant de fois entraîner l’anéantissement de la république. […] d’Orléans, jésuite, dans son Histoire des révolutions d’Angleterre, où brille l’imagination la plus vive, la plus noble, la plus élevée, mais en même temps la plus sage et la mieux réglée. […] C’est un tableau détaillé, très instructif, et fort bien présenté des mœurs, de la bravoure, et de la noble simplicité de nos anciens chevaliers.

23. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Ils vous ont laissé les plus nobles exemples à suivre : imitez leur courage, la postérité imitera le vôtre. […] De la noble assemblée du Sénat tout ce qui n’est pas en exil se trouve ici. […] Achille étonné frémit à l’aspect du noble vieillard : tous les guerriers se regardent en silence. […] noble fils, pourquoi n’enchaînes-tu pas ton père ? […] Si tu veux suivre la route qui conduit à moi, tu te signaleras par de grandes et nobles actions.

24. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Voyez avec quelle noble aisance, avec quelle familiarité décente et respectueuse Voltaire loue le roi de Prusse. […] Je vous connais pour noble à ces illustres marques. […] Voyez quelles grandes et nobles idées accompagnent ce tableau si brillant, et avec quelle véhémence de style elles sont rendues. […] On vient de voir que les sujets les plus nobles et le ton le plus élevé conviennent à l’ode proprement dite. […] Il y a des cantates dans le genre noble, et dans le genre gracieux.

25. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

Dans l’opéra, Quinault en a laissé un grand nombre de très remarquables par la poésie et par la manière noble et délicate dont il loue le grand roi. […] Avec une action aussi grande et aussi noble, le poète monte ses idées et son style au niveau de ses personnages, et les moindres détails y prennent de la dignité. […] L’admiration est le plus noble des sentiments que la poésie puisse inspirer aux Âmes honnêtes. […] Marmontel distingue trois espèces de comique : le haut comique ou comique noble, le comique bourgeois et le bas comique. […] Les progrès de la politesse et du luxe l’ont rapproché du comique noble, mais ne les ont pas confondus.

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