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2. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

Quant au mérite oratoire des deux discours, il est facile d’en montrer et d’en saisir la différence. […] « Montrez en vous, ô Athéniens ! par votre fermeté au milieu des dangers qui vous pressent, et des maux qui vous accablent ; montrez en vous des hommes aussi jaloux de s’illustrer dans l’avenir, qu’attentifs à ne pas se déshonorer dans les circonstances présentes. […] J’ai lancé dans la lice sept chars, ce que ne fit jamais aucun particulier ; j’ai remporté les premiers, les seconds et les quatrièmes honneurs de la course ; j’ai montré partout une magnificence digne de mon triomphe. […] Mais l’extérieur farouche et grossier de l’armée macédonienne te montrera, dans l’action, des hommes immobiles sous le poids de leurs armes.

3. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Les martyrs (1809), épopée en prose, fidèle aux formes consacrées, nous montrent l’application souvent artificielle, mais parfois heureuse de la poétique développée dans le Génie du christianisme. […] Quelquefois une haute colonne se montrait seule debout dans un désert, comme une grande pensée s’élève, par intervalles, dans une âme que le temps et le malheur ont dévastée. […] Tantôt ce même soleil qui avait vu jeter les fondements de ces cités se couchait majestueusement, à mes yeux, sur leurs ruines ; tantôt la lune se levant dans un ciel pur, entre deux urnes cinéraires à moitié brisées, me montrait les pâles tombeaux. […] Un petit nombre de fermes délabrées se montrent sur la nudité des champs ; les fenêtres et les portes en sont fermées ; il n’en sort ni fumée, ni bruit, ni habitants. […] Une heure après le coucher du soleil, la lune se montra au-dessus des arbres, à l’horizon opposé.

4. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Molière, (1622-1673.) » pp. 205-211

          Grattez du peigne à la porte             De la chambre du roi ;           Ou si, comme je prévoi,           La presse s’y trouve forte,         Montrez de loin votre chapeau,           Ou montez sur quelque chose         Pour faire voir votre museau ;         Et criez, sans aucune pause,         D’un ton rien moins que naturel :       « Monsieur l’huissier, pour le marquis un tel. » Jetez-vous dans la foule, et tranchez du notable ; Coudoyez un chacun, point du tout de quartier ;         Pressez, poussez, faites le diable           Pour vous mettre le premier. […] le rein double 5 : à vrai dire, J’ai trouvé le moyen, moi seul, de le réduire ; Et sur lui, quoiqu’aux yeux il montrât beau semblant 6 Petit-Jean 7 de Gaveau ne montrait qu’en tremblant. […] Quoiqu’il montrât de la confiance, de la hardiesse… 7.

5. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

Parmi eux s’en remarquaient d’autres des plus éveillés de gens principaux de la cour, qui étaient accourus aux nouvelles, et qui montraient bien, à leur air, de quelle boutique ils étaient balayeurs. […] On y voyait écrite une rage de douleur, non d’amitié, mais d’intérêt ; des intervalles secs, mais profonds et farouches, puis un torrent de larmes et de gestes involontaires, et cependant retenus, qui montraient une amertume d’âme extrême, fruit de la méditation profonde qui venait de précéder. […] Madame la duchesse de Bourgogne consolait aussi son époux, et y avait moins de peine qu’à acquérir le besoin d’être elle-même consolée ; à quoi pourtant, sans rien montrer de faux, on voyait bien qu’elle faisait de son mieux pour s’acquitter d’un devoir pressant de bienséance sentie, mais qui se refuse au plus grand besoin. […] Un moment après, elles virent un gros bras presque nu relever tout à coup le pavillon, qui leur montra un bon gros Suisse entre deux draps, demi-éveillé et tout ébahi, très-long à reconnaître son monde qu’il regardait fixement l’un après l’autre, et qui, enfin, ne jugeant pas à propos de se lever en si grande compagnie, se renfonça dans son lit et ferma son pavillon. […] Je voulais douter encore, quoique tout me montrât ce qui était ; mais je ne pus me résoudre à m’abandonner à le croire que le mot ne m’en fût prononcé par quelqu’un à qui on pût ajouter foi1.

6. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

Tout l’art de prouver consiste donc à poser une proposition vraie et qui ne souffre aucune difficulté, et à montrer ensuite la - liaison de la proposition contestée avec la vérité de la proposition incontestable. […] L’exorde doit être modeste : la modestie rehausse toujours le prix du talent et de la vertu ; et c’est surtout à l’entrée de son discours que l’orateur doit montrer cette qualité. […] Les lignes suivantes, tirées de l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre, par Bossuet, montreront la réunion de toutes les qualités indiquées tout à l’heure. […] Chez nous, l’éloquence politique ne s’est montrée avec tout l’éclat qu’elle peut avoir que depuis la réunion de la première assemblée constituante. Là, des orateurs très distingués se montrèrent dès les premières séances.

7. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre IV. Quatrième espèce de mots.  » pp. 12-15

. — Il y a des pronoms adjectifs qui servent à montrer la chose dont on parle, comme quand je dis : ce livre, cette table, je montre un livre, une table 1. […] Celui-ci, celle-ci, s’emploient pour montrer des choses qui sont proches ; celui-là, celle-là, pour montrer des choses éloignées.

8. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Prosper Mérimée. Né en 1803. » pp. 558-565

Hors du collége, si par fortune nous avons retenu quelque chose de ce qu’on nous y a montré, l’histoire ancienne pourra devenir pour nous la plus attachante lecture. […] On m’a montré à Athènes des pointes de flèches persanes trouvées aux Thermopyles, à Marathon, à Platée ; elles sont en silex. […] Toutes les républiques de la Grèce se montrent à nous divisées en factions ennemies ; ces factions se combattent, en paroles s’entend, sur la place publique, et le parti vaincu se soumet paisiblement à la décision de la majorité. […] Le récit de la retraite des dix mille est, je pense, un des exemples les plus remarquables de cette obéissance absolue que les Grecs montraient aux décisions de la majorité.

9. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Rochefoucauld. (1613-1680.) » pp. 15-19

Bien loin de les contredire et de les interrompre, on doit au contraire entrer dans leur esprit et dans leur goût, montrer qu’on les entend, louer ce qu’ils disent autant qu’il2 mérite d’être loué, et faire voir que c’est plutôt par choix3 qu’on les loue que par complaisance. […] Il ne faut jamais rien dire avec un air d’autorité, ni montrer aucune supériorité d’esprit5. […] C’est-à-dire aspirer à montrer…, vouloir paraître avoir plus d’esprit que les autres.

10. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

Montrez-lui comme il faut régir une province, Faire trembler partout les peuples sous la loi, Remplir les bons d’amour, et les méchants d’effroi ; Joignez à ces vertus celles d’un capitaine : Montrez-lui comme il faut s’endurcir à la peine, Dans le métier de Mars se rendre sans égal, Passer les jours entiers et les nuits à cheval, Reposer tout armé, forcer une muraille, Et ne devoir qu’à soi le gain d’une bataille ; Instruisez-le d’exemple, et rendez-le parfait, Expliquant à ses yeux vos leçons par l’effet1. […] Si montrer du courage et du ressentiment, Si venger un soufflet mérite un châtiment, Sur moi seul doit tomber l’éclat de la tempête : Quand le bras a failli, l’on en punit la tête. […] Vous étalez en vain vos charmes impuissants ; Vous me montrez en vain par tout ce vaste empire Les ennemis de Dieu pompeux et florissants. […] Vous ne lui avez pas fait depuis deux jours la moindre excuse, ni à moi non plus, et vous vivez dans ma maison, à l’abri de mon nom et de ma fortune, sans daigner me montrer aucun égard. […] Ces beaux vers grondeurs n’étant guère connus, j’ai cru pouvoir les mettres en vue, parce qu’ils montrent sous un nouveau jour la fierté de Corneille.

11. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fénelon. (1651-1715.) » pp. 101-109

Les rochers qui montrent leur cime escarpée soutiennent la terre des montagnes, comme les os du corps humain en soutiennent les chairs. […] J’ai blâmé ce qui est mal ; j’ai montré les règles de ce qui est bien : mais je n’ai rien exécuté de grand comme votre poëme héroïque3. […] Le charme de ce passage de Fénelon suffirait déjà pour montrer que Saint-Simon n’a été que juste et vrai pour lui, lorsqu’il l’a peint « doué d’une éloquence naturelle, douce et fleurie ». […] Cette assimilation de la poésie avec la peinture, on le comprend aisément, ne saurait être rigoureuse, et Lessing a fort bien montré dans son Laocoon que la principale différence qui séparait ces deux arts était que la poésie peint une action progressive et la peinture une action permanente.

12. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

En effet, le vrai montré dans tous ses rapports et sous toutes ses faces, le vrai montré à toutes les facultés de l’homme et manifesté avec toutes ses perfections, c’est le vrai dans tout son éclat, c’est la splendeur du vrai. […] Quand Dieu par plus d’effets montra-t-il son pouvoir ? […] C’est dans le nœud de l’action que se montrent surtout le talent et l’habileté du narrateur. […] Les psaumes 62 et 83 nous montrent les images les plus douces unies aux sentiments les plus délicats. […] Le Tasse, Milton et surtout Camoëns, nous montrent quelquefois dans, leurs poèmes ce mélange ridicule et monstrueux.

13. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Chaque objet a plusieurs faces, chacune d’elles peut être montrée sous différents aspects accompagnés de diverses circonstances. […] La copulative est heureusement employée, parce que l’auteur veut montrer en combien de lieux l’ennemi semblait être à la fois. […] Des exemples trop fréquents, même dans les bons auteurs, montrent que cette règle est souvent méconnue. […] ), Cicéron nous informe que Brutus, son ami, blâmait la partialité qu’il montrait pour Isocrate. […] Ses qualités furent sans doute éminemment brillantes ; tous ses discours montrent un grand art.

14. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

C’est au discernement de l’orateur à lui montrer l’emploi qu’il doit faire de ces trois moyens. […] Pour montrer qu’il possède ces vertus, l’orateur se gardera bien de le dire en termes formels. […] L’orateur doit montrer dans l’exorde beaucoup de réserve et de modestie. […] Montrez-vous attentif à ce que les autres disent ; ne vous hâtez pas trop de répondre, mais répondez à propos. […] Mais un maître tel que Tite-Live sent bien qu’il n, faut que montrer un tel motif, et que vouloir l’amplifier, c’est l’affaiblir.

15. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

Les Martyrs (1809), épopée en prose, fidèle aux formes consacrées, nous montrent l’application souvent artificielle, mais parfois heureuse, de la poétique développée dans le Génie du christianisme. […] Un petit nombre de fermes délabrées se montrent sur la nudité des champs ; les fenêtres et les portes en sont fermées ; il n’en sort ni fumée, ni bruit, ni habitants. […] Une heure après le coucher du soleil, la lune se montra au-dessus des arbres, à l’horizon opposé. […] Elle nous aide à supporter la vie, s’embarque avec nous pour nous montrer le port dans les tempêtes, également douce et secourable aux voyageurs célèbres, aux passagers inconnus.

16. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Corneille, 1606-1684 » pp. 26-31

Après tout, pour vous parler sérieusement, et vous montrer que je ne suis pas si piqué que vous pourriez vous l’imaginer, il ne tiendra pas à moi que nous ne reprenions la bonne intelligence du passé. […] Me voulez-vous bien permettre d’ajouter ici que vous m’avez pris par mon foible, et que ma Sophonisbe, pour qui vous montrez tant de tendresse4, a la meilleure part de la mienne ? […] Corneille en voulait à Claveret, parce qu’il avait distribué une pièce intitulée l’Auteur du vrai Cid espagnol à son traducteur français, dans laquelle on prétendait montrer que le dessein et le meilleur de la tragédie du Cid avaient été pillés de l’espagnol ; et cette pièce, quoique mauvaise, avait causé beaucoup de chagrin à Corneille.

17. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Il faut lui montrer souvent la conclusion dans le principe. […] Je n’en veux point avoir tant ; s’il en montrait moins, il me laisserait respirer, et me ferait plus de plaisir. […] Ne montrez de la confiance qu’à ceux qui ont le courage de vous contredire dans le besoin avec respect, et qui aiment mieux votre réputation que votre faveur. […] Il est temps que vous montriez au monde une maturité et une vigueur d’esprit proportionnées au besoin présent. […] Après avoir joui de leur ivresse et de leur enthousiasme, l’abbé leur montra que l’ouvrage était de Fénelon.

18. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Si ton cœur était droit, toutes les créatures Te seraient des miroirs et des livres ouverts, Où tu verrais sans cesse en mille lieux divers Des modèles de vie et des doctrines pures : Toutes comme à l’envi te montrent leur auteur. […] Exercez-la, monsieur, et gouvernez le prince : Montrez-lui comme il faut régir une province, Faire trembler partout les peuples sous sa loi, Remplir les bons d’amour et les méchants d’effroi5 ; Joignez à ces vertus celles d’un capitaine : Montrez-lui comme il faut s’endurcir à la peine, Dans le métier de Mars se rendre sans égal, Passer les jours entiers et les nuits à cheval, Reposer tout armé, forcer une muraille, Et ne devoir qu’à soi le gain d’une bataille : Instruisez-le d’exemple, et rendez-le parfait, Expliquant à ses yeux vos leçons par l’effet. […] Si montrer du courage et du ressentiment, Si venger un soufflet mérite un châtiment, Sur moi seul doit tomber l’éclat de la tempête : Quand le bras a failli, l’on en punit la tête. […] Ecoute : je suis bon, et, malgré ma colère, Je veux encore un coup montrer un cœur de père ; Je veux encore un coup pour toi me hasarder : Je connais ta Lucrèce, et la vais demander ; Mais si de ton côté le moindre obstacle arrive… Dorante. […] Ce même recueil a montré Corneille dignement loué par Racine et par La Bruyère.

19. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

Montrer par quelques exemples comment sont composées les Oraisons funèbres de Bossuet. (25 juillet 1882). […] et Archiloque, et Simonide d’Amorgos, et Ménippe, et Aristophane lui-même (qui a montré sur le théâtre des satires vivantes), ne sont-ils pas des satiriques ? […] Car il est malaisé de remplir ces hommes de colère par votre seule parole, si vous vous montrez calme et impassible ; il n’est pas de matière si combustible qui puisse s’allumer sans feu. […] L’orateur, cependant, arrive à la partie délicate et ingrate de son sujet ; il va y montrer sa franchise aussi bien que son habileté. […] Et, non content d’avoir fondé chez nous la comédie, Molière s’est encore montré acteur de génie en interprétant lui-même tous les rôles difficiles de ses pièces.

20. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

Il n’est plus, et les Dieux en des temps si funestes, N’ont fait que le montrer aux regards des mortels. […] Montrez-nous, guerriers magnanimes, Votre vertu dans tout son jour. […] Il observa les plus beaux traits dans différentes belles personnes, les rassembla, en forma un tout, et parvint à montrer sur la toile une beauté dans sa plus grande perfection. […] Il lui donnera toutes les vertus des grands hommes ; et ces vertus seront portées au plus haut degré de perfection, où elles puissent se montrer dans l’homme même. […] De leurs emportements réprimer la licence, Et conservant sur eux sa vieille autorité, Leur montrer la justice avec impunité.

21. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Comme si les paroles ne leur suffisaient pas pour exciter les passions, ils font parler les choses ; ils changent la tribune en un théâtre et produisent l’éloquence en scène ; ils lui donnent un appareil tragique ; ils lui mettent de vraies larmes dans les yeux ; ils la montrent traînant des lambeaux de deuil, les bras tendus vers le peuple, les cheveux longs et défaits, la poitrine ouverte et cicatrisée : ils arrachent le cœur au lieu de l’effleurer. […] Ces maîtres de la parole ont montré qu’ils excellaient dans l’art de remuer les passions, comme dans tous les autres arts où s’est exercé leur merveilleux génie. […] Un exemple vous le montrera. […] Nous avions enfin cent vingt esclaves (et notez qu’ils prirent pour eux les plus beaux et vendirent les autres au marché), eh bien, voici un fait qui montrera jusqu’où allaient leur avidité insatiable, leur ignoble convoitise et la bassesse de leur caractère. […] tu oses regarder ces juges, te montrer ici au forum, dans la ville, aux yeux de tes concitoyens !

22. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Il montra qu’on y arrive par trois moyens : l’autorité du caractère, la connaissance des dispositions de son auditoire, la manière dont on parle. […] Est-ce à manifester le trouble que nous ressentons, et à nous montrer émus quand nous le sommes réellement ? […] Les débutants, plus soucieux de montrer leur esprit que de gagner leur cause, la traitent comme une amplification de rhétorique. […] Si Voltaire rend justice à la fois aux ennemis et au prince, c’est pour se montrer impartial ; si Bossuet exalte le courage des Espagnols et leur résistance désespérée, c’est pour rehausser la victoire du prince. […] Il montrera la faiblesse de l’homme qui aspire au bonheur, mais qui, tourmenté par les passions, éprouvé par le destin, découragé par le sentiment de son impuissance, ne goûte que des joies amères et des satisfactions incomplètes.

23. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Je commence par montrer à Céthégus son cachet ; il le reconnaît. […] Pourquoi refusez-vous de le montrer ? […] Il montra en effet de la douceur et de l’humanité envers Sopater. […] Ils montraient autrefois les choses chacune dans leur lieu : à présent ils ne montrent que les places d’où elles ont été enlevées. […] Invisible depuis plusieurs jours, il se montra pour lors un moment aux matelots.

24. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Montluc, 1503-1577 » pp. -

Prisonnier à Pavie, il prendra sa revanche en maint fait d’armes, où il se montra sinon stratégiste de haut vol, du moins officier accompli, plein de ressources, ayant le coup d’œil prompt et la main sûre, alliant l’art à l’audace, et l’adresse à la témérité. […] Or, mes amis, montrés-leur ce que vous savez faire, et s’ilz frappent ung coup, donnés-en quatre. […] Je m’asseure que je ne seray pas en peine de mettre la main dans les reins de ceulx qui les montreront à noz ennemys1, et que vous ferés tous vostre devoir.

25. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre V. Du Roman. »

Censurer les ridicules et les vices ; montrer le triste effet des passions désordonnées ; s’attacher toujours à inspirer l’amour de la vertu, et faire sentir qu’elle seule est digne de nos hommages, qu’elle seule est la source de notre bonheur ; tel est le principal devoir du romancier. […] Nos auteurs montrèrent, durant plusieurs siècles, une espèce d’émulation, pour célébrer la bravoure et la générosité des chevaliers, qui couraient le monde dans la vue de redresser les torts, c’est-à-dire, pour défendre l’honneur, la justice, la veuve, l’orphelin et les Dames.

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