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96. (1839) Manuel pratique de rhétorique

. — Pour quel moment sont réservées les passions. — Parties essentielles du discours. — Exorde ; ses différentes espèces. — Narration. — Confirmation. — Différentes sortes d’arguments. — Réfutation. — Péroraison. […] Cette table où prête serment les dieux vengeurs de l’hospitalité, où vous avez été admis par une faveur que deux seuls Campaniens partagent avec vous, vous ne la quitteriez, cette table sacrée r que pour la souiller un moment après du sang de votre hôte ! […] « Laissez-vous fléchir en ce moment, plutôt que de vouloir périr dans une entreprise si mal concertée. […] Le spectateur surpris, et ne pouvant le croire, Voyait à tout moment leur chute et leur victoire. […] Et ne voyais-lu pas, dans mes emportements, Que mon cœur démentait ma bouche à tous moments ?

97. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

Représentons-nous Massillon dans la chaire, prêt à faire l’oraison funèbre de Louis XIV, jetant d’abord les yeux autour de lui, les fixant quelque temps sur cette pompe lugubre et imposante qui suit les rois jusques dans ces asiles de mort où il n’y a que des cercueils et des cendres, les baissant ensuite un moment avec l’air de la méditation, puis les relevant vers le ciel, et prononçant ces mots d’une voix ferme et grave : Dieu seul est grand, mes frères ! […] En abattant d’une main ce qu’il a élevé de l’autre, l’orateur chrétien ne se combat point lui-même ; il ne combat que des illusions, et avec d’autant plus de supériorité, qu’après avoir, comme par complaisance, accordé ce qu’il devait au siècle et à ses coutumes, il semble se jouer de toute la pompe qu’il a étalé un moment, et fait voir à ses auditeurs détrompés combien ce qu’ils admirent est peu de chose, puisqu’il ne faut qu’un mot pour en montrer le vide, et qu’un instant pour en marquer le terme. […] lorsque le peuple français plaça sur ma tête la couronne impériale, je me confiai à vous pour la maintenir toujours dans ce haut état de gloire qui seul pouvait lui donner du prix à mes yeux : mais dans le même moment nos ennemis pensaient à la détruire et à l’avilir ; et cette couronne de fer conquise par le sang de tant de français, ils voulaient m’obliger à la placer sur la tête de nos plus cruels ennemis : projets téméraires et insensés, que, le jour même de l’anniversaire du couronnement de votre empereur, vous avez anéantis et confondus. […] Il n’est personne qui, n’ayant pas lu préliminairement cette narration, et l’entendant réciter à haute voix et lentement, ne passe par les sensations diverses que nous venons de retracer, en nous mettant pour un moment à sa place. […] Il se complique au moment ou le narrateur paraît indécis en même temps que nos troupes.

98. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

Mais les mondains, toujours dissipés, ne connaissent pas l’efficace de cette action paisible et intérieure qui occupe l’âme en elle-même ; ils ne croient pas s’exercer s’ils ne s’agitent, ni se mouvoir s’ils ne font du bruit ; de sorte qu’ils mettent la vie dans cette action empressée et tumultueuse ; ils s’abîment dans un commerce éternel d’intrigues et de visites, qui ne leur laisse pas un moment à eux. […] qu’est-ce que mille ans, puisqu’un seul moment les efface ? […] Encore une rature laisserait-elle quelques traces du moins d’elle-même ; au lieu que ce dernier moment, qui effacera d’un seul trait toute notre vie, s’ira perdre lui-même avec tout le reste dans ce grand gouffre du néant. […] Je ne suis rien ; un si petit intervalle n’est pas capable de me distinguer du néant ; on ne m’a envoyé que pour faire nombre ; encore n’avait-on que faire de moi, et la pièce n’en aurait pas été moins jouée, quand je serais demeuré derrière le théâtre2 Encore, si nous voulons discuter les choses dans une considération plus subtile, ce n’est pas toute l’étendue de notre vie qui nous distingue du néant ; et vous savez, chrétiens, qu’il n’y a jamais qu’un moment qui nous en sépare. […] « Platon et Bossuet, à nos yeux, voilà les deux plus grands maîtres du langage humain qui aient paru parmi les hommes, avec des différences manifestes, comme aussi avec plus d’un trait de ressemblance : tous deux parlant d’ordinaire comme le peuple, avec la dernière naïveté, et par moments montant sans effort à une poésie aussi magnifique que celle d’Homère, ingénieux et polis jusqu’à la plus charmante délicatesse, et par instinct majestueux et sublimes.

99. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

Une fois le plan bien arrêté, il n’y a pas d’inconvénient à traiter tantôt une partie, tantôt l’autre, selon la fantaisie et l’attrait du moment. […] Les soins qu’elle exige sont autant de moments dérobés à la volupté ; le désir de parvenir suspend du moins des passions qui de tout temps en ont été l’obstacle : on ne saurait allier les mouvements sages et mesurés de l’ambition avec le loisir, l’oisiveté, et presque toujours le dérangement et les extravagances du vice ; en un mot la débauche a toujours été l’écueil inévitable de l’élévation ; et jusqu’ici les plaisirs ont arrêté bien des espérances de fortune et l’ont rarement avancée. […] L’élévation dont la naissance les met en possession les empêche toute seule de s’en rendre dignes : héritiers d’un grand nom, il leur paraît inutile de s’en faire un à eux-mêmes ; ils goûtent les fruits d’une gloire dont ils n’ont pas goûté l’amertume ; le sang et les travaux de leurs ancêtres deviennent le titre de leur mollesse et de leur oisiveté ; la nature a tout fait pour eux, elle ne laisse plus rien à faire au mérite ; et souvent l’époque glorieuse de l’élévation d’une race devient, un moment après, elle-même, sous un indigne héritier, le signal de sa décadence et de son opprobre ; les exemples là-dessus sont de toutes les nations et de tous les siècles.

100. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Pour juger des effets que pouvait produire sur le théâtre de l’éloquence cette libre expansion des sentiments de la nature, éloignons un moment notre pensée des enceintes étroites où s’exerce timidement l’art moderne, devant un public restreint d’oisifs délicats, de jurés bourgeois ou campagnards, de juges interprètes scrupuleux et inflexibles de la loi. […] Cicéron eut deux beaux moments dans sa vie politique, sa lutte contre Catilina, sa lutte plus courageuse encore contre Antoine. […] Enfin il prolonge, par une fuite inutile, sa douloureuse agonie, et ne retrouve un peu de fermeté romaine qu’à son dernier moment.

101. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VII. De l’Harmonie imitative. »

Et comme le vers s’arrête un moment avec la pierre, pour retomber ensuite avec plus de fracas ! […] Quel plaisir de nous arrêter un moment avec lui dans ce joli bocage : Quâ pinus ingens, albaque populus Umbram hospitalem consociare amant     Ramis, et obliquo laborat         Lympha fugax trepidare rivo.

102. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VIII. De l’Oraison funèbre. »

Les adorateurs des grandeurs humaines seront-ils satisfaits de leur fortune, quand ils verront que dans un moment leur gloire passera à leur nom, leurs titres à leurs tombeaux, leurs biens à des ingrats, et leurs dignités peut-être à des envieux ? […] Et quel est notre aveuglement, si toujours avançant vers notre fin, et plutôt mourants que vivants, nous attendons les derniers soupirs pour prendre les sentiments que la seule pensée de la mort nous devrait inspirer à tous les moments de notre vie ?

103. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — De Retz. (1614-1679.) » pp. 20-28

[Notice] Né à Montmirail en 1614, Retz (Paul de Gondy), qui, dans un moment de faveur, obtint par l’entremise de la régente Anne d’Autriche le chapeau de cardinal, fut le principal héros de la Fronde. […] J’obligeai Nangis, dans ce moment, à offrir à la reine le régiment qu’il commandait, qui était en garnison à Mantes.

104. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fontenelle. (1657-1757). » pp. 110-119

Dans ces moments si pressants et dans cette affreuse confusion, il donnait les ordres pour le secours, et en même temps il en donnait l’exemple, quand le péril était assez grand pour le demander. […] Il ne connaissait point à l’égard du travail la distinction des jours et des nuits ; les affaires avaient seules le droit de disposer de son temps, et il n’en donnait à tout le reste que ce qu’elles lui laissaient de moments vides, au hasard et irrégulièrement.

105. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Montesquieu 1666-1755 » pp. 148-157

Un homme se plaignait d’avoir été ruiné l’hiver d’auparavant par une inondation. « Ce que vous me dites là m’est fort agréable, dit alors le géomètre : je vois que je ne me suis pas trompé dans l’observation que j’ai faite, et qu’il est au moins tombé sur la terre deux pouces d’eau de plus que l’année passée. » Un moment après, il sortit, et nous le suivîmes. […] Tibère Comme on voit un fleuve miner lentement et sans bruit les digues qu’on lui oppose, et enfin les renverser dans un moment, et couvrir les campagnes qu’elles conservaient, ainsi la puissance souveraine, sous Auguste, agit insensiblement, et renversa, sous Tibère, avec violence5 Il y avait une loi de majesté 1 contre ceux qui commettaient quelque attentat contre le peuple romain.

106. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Delille 1738-1813 » pp. 464-472

Non : le sage vous doit ses moments les plus doux ; Il s’endort dans vos bras, il s’éveille avec vous. […] Rien n’est si vaporeux que ses teintes légères : L’œil se plaît à saisir ses formes passagères ; Elle brille à demi, se fait voir un moment ; C’est ce parfum dans l’air exhalé doucement ; C’est cette fleur qu’on voit négligemment éclore, Et qui, prête à s’ouvrir, semble hésiter encore ; L’esprit, qui sous son voile aime à la deviner, Joint au plaisir de voir celui d’imaginer.

107. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

Mais s’il eut ses misères dont nous avons gémi, hâtons nous d’ajouter que ses bons moments furent excellents. […] Celui-là sur l’airain a gravé sa pensée ; Dans un rhythme doré l’autre l’a cadencée ; Du moment qu’on l’écoute, on lui devient ami.

108. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Thiers. Né en 1797. » pp. 513-521

Ce ne fut là qu’un moment ; mais il n’y a que des moments dans la vie des peuples, comme dans celle des individus1.

109. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre premier. Division générale. »

Mais autant les hommes de génie sont rares, autant l’inspiration du ciel visite rarement l’homme de génie lui-même ; il a ses moments d’enthousiasme, comme le volcan ses éruptions flamboyantes ; puis il retombe dans le silence et l’obscurité, comme s’il était consumé par ses propres efforts : Ainsi, quand l’aigle du tonnerre Enlevait Ganymède aux cieux, L’enfant, s’attachant à la terre, Luttait contre l’oiseau des dieux ; Mais entre ses serres rapides L’aigle, pressant ses flânes timides, L’arrachait aux champs paternels, Et, sourd à la voix qui l’implore, Il le jetait, tremblant encore, Jusques aux pieds des immortels. […] C’est l’apogée du développement humain, c’est aussi l’âge d’or de la littérature, le moment où la langue atteint sa maturité.

110. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — La Fontaine (1621-1695.) » pp. 194-204

    Plus de chant : il perdit la voix Du moment qu’il gagna ce qui cause nos peines1. […] Une mouche survient, et des chevaux s’approche ; Prétend les animer par son bourdonhnement, Pique l’un, pique l’autre, et pense à tout moment     Qu’elle fait aller la machine ; S’assied sur le timon, sur le nez du cocher.

111. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Diderot, 1713-1784 » pp. 303-312

La fausseté du premier moment a influé sur tout le reste. […] Le président lui rend compte de la visite qu’il avait eue, des papiers brûlés, et de l’ordre qu’il avait donné de tenir prête sa chaise de poste pour trois heures du matin ; car son dessein était de s’éloigner sans délai d’un séjour où un moment de plus ou de moins pouvait lui être si funeste.

112. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bernardin de Saint-Pierre, 737-1814 » pp. 357-367

C’est dans ce moment qu’on aperçoit, au milieu de leurs croupes superposées, une multitude de vallons qui s’étendent à l’infini, en se distinguant à leur ouverture par quelques nuances de couleur de chair ou de rose. […] Des arbres aussi anciens que le monde sont déracinés, ou leurs débris dispersés ; les plus solides édifices n’offrent en un moment que des décombres.

113. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Guizot. Né en 1787. » pp. 469-478

Mais pas un moment sa foi et son espérance ne furent ébranlées1. […] Je comprends que Hampden l’ait condamné ; je ne comprends pas que l’histoire, en le chargeant de ce qui fit sa ruine, ne prenne pas plaisir à lui rendre ce qui faisait sa grandeur ; et pour mon compte, je suis sûr qu’en assistant à sa glorieuse défense, à son tranquille départ pour l’échafaud, en le voyant ne baisser la tête que pour recevoir sur son passage la bénédiction d’un vieil ami de prison, j’aurais senti le besoin de lui tendre la main, de serrer la sienne, et, au dernier moment, de sympathiser avec ce grand cœur.

114. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Apollonius s’écrie, au moment qu’on l’enlève, qu’il n’a rien fait de mal, qu’il n’est point coupable, qu’il a de l’argent en billets, mais que pour ce moment il n’a pas d’argent comptant. […] Donnez à ce récit, que je ferai en peu de mots, la même attention que vous m’avez accordée jusqu’à ce moment. […] Invisible depuis plusieurs jours, il se montra pour lors un moment aux matelots. […] Traité avec tant de fureur, enlevé comme mort, il expire un moment après. […] Vous n’avez point songé à ce tribunal, à cette assemblée, à ce concours si nombreux qui vous considère en ce moment avec indignation on ?

115. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

Mais la fresque est pressante, et veut, sans complaisance, Qu’un peintre s’accommode à son impatience, La traite à sa manière, et d’un travail soudain Saisisse le moment qu’elle donne à sa main1, La sévère rigueur de ce moment qui passe Aux erreurs d’un pinceau ne fait aucune grâce ; Avec elle il n’est point de retour à tenter, Et tout, au premier coup, se doit exécuter. […] Les grands hommes sont mauvais courtisans 4   Poursuis, ô grand Colbert, à vouloir dans la France Des arts que tu régis établir l’excellence, Et donne à ce projet, et si grand et si beau, Tous les riches moments d’un si docte pinceau1.

116. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

Ce bruit, cet appareil, ce danger qui le presse, Ouvrirent un moment ses yeux appesantis. Mais du jour importun ses regards éblouis Ne distinguèrent point, au fort de la tempête, Les foudres menaçans qui grondaient sur sa tête ; Et bientôt, fatigué d’un moment de réveil, Las, et se rejetant dans les bras du sommeil, Entre ses favoris, et parmi les délices, Tranquille, il s’endormit au bord des précipices. […] Valois se réveille, ses regards sont éblouis du jour importun : ils ne distinguent rien ; et bientôt fatigué de ce moment de réveil, le prince se jette dans les bras du sommeil, et se rendort. […] Il arrive quelquefois que ces tournures éblouissent par leur hardiesse prétendue, et en imposent un moment ; mais l’illusion n’est pas longue, et elles ne résistent pas à l’examen réfléchi de la raison.

117. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IX. de la disposition. — proportions, digressions, transitions, variété  » pp. 118-130

Arrière, sans doute, le compagnon de voyage qui ne me laisse pas respirer un moment, et marche à son but avec une roideur toujours inflexible ! […] Tout ce que vous trouverez en vous alors de nouveau, sera peut-être un compte un peu plus grand que celui que vous auriez aujourd’hui à rendre ; et sur ce que vous seriez, si l’on venait vous juger dans ce moment, vous pouvez presque décider de ce qui vous arrivera au sortir de la vie.

118. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Cousin, 1792-1867 » pp. 492-503

Oui, telle est mon inébranlable foi, et cette foi est mon appui, mon asile, ma consolation, ma douceur, dans ce moment formidable. […] Partout, à tous les moments, il était prêt à s’élever des frivolités de la vie commune aux mystères de l’âme et de la destinée.

119. (1867) Rhétorique nouvelle « Introduction » pp. 2-33

Au début des crises révolutionnaires, il y a des moments où les foules hésitent, incertaines de ce qu’elles doivent faire et comme effrayées des conséquences de leur audace. […] La plupart ont leurs moments et, pour ainsi dire, leurs échappées d’éloquence : c’est quand ils sont assez frappés d’un objet pour pouvoir communiquer aux autres l’impression qu’ils ressentent.

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