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2. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

Les mœurs consistent dans la manière habituelle de se conduire. […] Qu’entendez-vous par mœurs ? […] Que faut-il entendre par mœurs bonnes ? […] Quand les mœurs seront-elles convenables ? […] Qu’appelle-t-on mœurs variées ?

3. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

vous exigez des mœurs dans l’orateur ! […] Mœurs. […] Outre les mœurs qu’il doit posséder, l’orateur doit considérer un autre ordre de mœurs dans ses auditeurs. […] Il en est de même des mœurs de profession. […] Doit-on se servir dans tout discours des trois parties de l’invention, les preuves, les mœurs et les passions ?

4. (1875) Poétique

Les poètes tragiques ne composent donc point leur action pour imiter le caractère et les mœurs ; ils imitent les mœurs pour produire l’action : l’action est donc la fin de la tragédie. […] Sans action, il n’y a point de tragédie : il peut y en avoir sans mœurs. […] Les mœurs sont ce qui fait sentir quel est le dessein de celui qui agit : ainsi il n’y a point de mœurs dans les pièces où l’on ne pressent point ce que veut ou ne veut pas celui qui parle. […] Des mœurs. […] Il faut, en second lieu, que les mœurs soient convenables.

5. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

On entend par mœurs ou mœurs générales, les habitudes qui appartiennent à une nation, à une époque, à tel ou tel âge, telle ou telle condition. […] Mais tous les deux doivent représenter les mœurs grecques, où ce que nous consentons à regarder comme ces mœurs. […] Il donna à ses acteurs des caractères, des mœurs, une élocution convenables. […] Aussi toutes ses pièces sont-elles remplies de maximes excellentes pour la conduite et les mœurs. […] Ce sont ces pièces qu’on appelle comédies de mœurs.

6. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XVI. Genre du roman. »

Aucun ouvrage d’imagination ne doit avoir pour but exclusif d’amuser, encore moins d’amuser aux dépens de la vérité et des mœurs. […] « Sous d’autres rapports, cette forme de société fournissait peu à l’imitation des mœurs privées et à la fiction romanesque. […] Enfin, Lesage, dans Gil-Blas, offrit le premier et le plus parfait modèle du roman de mœurs, genre fécond, par lequel le roman entrait dans des destinées nouvelles. […] Rien de plus attrayant que cet effort de l’imagination et de la science qui s’empare d’une époque historique, ranime la poussière du passé, et fait revivre dans ses peintures, à l’aide de personnages et d’événements supposés, les mœurs, les usages et l’esprit d’un autre âge. […] La position élevée des femmes dans la société moderne, leur action puissante dans la vie privée et publique, entrent pour beaucoup dans cette importance qu’a prise le roman dans nos mœurs actuelles.

7. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Personnages. — Caractères, mœurs, portraits. — Moralité de l’épopée. […] Elles consistent dans le caractère et les mœurs qu’on leur donne. […] Les mœurs sont les dispositions acquises par la répétition des actes. […] Batteux, des Acteurs de l’épopée, du caractère et des mœurs. […] Batteux, Quelles doivent être les moeurs des acteurs épiques.

8. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre lII. »

Villemain, des époques d’enthousiasme, de mœurs naïves et de vertus guerrières, qui ne peuvent s’exprimer et se peindre que dans une épopée. […] 6° Personnages et mœurs de l’épopée. […] La vérité des caractères et des mœurs peut seule donner à un poème l’originalité qui le fasse vivre. Si les personnages et les mœurs sont imaginaires, le poète doit se régler d’après les convenances de son œuvre. […] Des siècles, des pays, étudiez les mœurs : Les climats font souvent les diverses humeurs.

9. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

Le théâtre donnait ainsi aux mœurs publiques un caractère de stoïcisme en rapport avec le but de la société. […] Il n’a pas le ton élevé de la tragédie ; il choisit ses personnages autour de nous ; il représente la société telle qu’elle est ; enfin, il est l’expression des mœurs modernes. […] Comédie de mœurs et de caractère. La comédie de mœurs a pour but de peindre soit un caractère unique, et alors on l’appelle aussi comédie de caractère, soit un côté particulier des mœurs générales. […] La farce ou comédie populaire, qui est une caricature des mœurs ; elle vise à exciter le gros rire par une peinture chargée des mœurs et des ridicules : l’Avocat patelin ; les Plaideurs de Racine ; Scapin, Pourceaugnac, le Médecin malgré lui de Molière.

10. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Bien souvent l’orateur, en faisant valoir une preuve, peint en même temps les mœurs, et excite les passions. […] Des Mœurs. […] Il est, sans doute, à propos que je donne ici une notion au moins générale de ces mœurs. […] Voici en substance, ce qu’il dit des mœurs des différents âges et des différentes conditions. […] ô mœurs !

11. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

Que faut-il observer dans la satire des mœurs ? […] Ce genre offre donc peu d’utilité contre les grands désordres moraux, et ne peut compter que sur des résultats très minimes pour la réforme des mœurs. […] Le poète qui préconise la vertu et qui attaque en général les mauvaises mœurs, mérite sans doute les plus grands éloges. […] Que doit faire le poète quand il veut peindre les mœurs et les ridicules ? […] La moralité est donc ordinairement une leçon de mœurs, quoique la fable puisse être simplement didactique.

12. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — Chapitre II. Du genre pastoral » pp. 96-112

On peut l’envisager telle qu’on s’imagine qu’elle était dans des temps plus anciens, où les mœurs étaient plus simples : c’était une vie aisée et abondante, avec l’ingénuité de la nature, la douceur de l’innocence et la noblesse de la liberté. […] Quels doivent être les mœurs et le caractère des bergers ? […] Les mœurs de bergers doivent être simples, pures et exemptes crimes. […] Après tout ce que nous avons dit sur la nature de la pastorale, et sur les mœurs et le langage des bergers, il est facile de se former une idée juste du ton et du style que demande ce genre de poésie. […] L’idylle, nous l’avons dit, a le même objet que l’églogue : la peinture de la vie et des mœurs champêtres.

13. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

Tous ces différents objets bien présentés donnent au lecteur une idée aussi étendue et aussi juste qu’elle puisse l’être, du gouvernement et des mœurs d’une nation. […] Julius Agricola, son beau-père, et les Mœurs des Germains. […] L’abbé de La Bletterie a traduit ce dernier ouvrage, les Mœurs des Germains, et les six premiers livres des Annales. […] C’est un tableau détaillé, très instructif, et fort bien présenté des mœurs, de la bravoure, et de la noble simplicité de nos anciens chevaliers. […] Tel ouvrage justement applaudi dans les âges qui nous ont précédés, est aujourd’hui oublié, parce que les mœurs ne sont plus les mêmes.

14. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Les Mœurs. […] L’une s’exerce par les Mœurs, et l’autre par les Passions. […] Mœurs réelles ; Mœurs oratoires. […] Les mœurs de celui qui parle doivent se peindre dans son discours sans qu’il y pense. […] Ce sont les qualités comprises sous le nom de mœurs dans l’Invention.

15. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre X. Genre pastoral. »

La poésie pastorale est un petit tableau dramatique de la vie champêtre, dont les personnages sont ordinairement des bergers ; elle nous montre les mœurs de la campagne avec des charmes qui nous les font aimer. […] Les bergers doivent être placés à une époque où régnaient l’aisance, l’égalité, l’innocence ; il ne faut montrer que le côté poétique, riant et gracieux de leur existence ; leur langage sera simple et naïf, sans grossièreté comme sans recherche et sans bel esprit ; ils plairont par l’innocence et l’ingénuité de leurs mœurs. […] Dans ses idylles, il peint les mœurs champêtres avec une simplicité et une vérité inimitables ; ses vers sont pleins de grâce et d’harmonie ; Bion et Moschus, ses contemporains, sont moins naturels. […] Il a retrouvé la pastorale dans les montagnes de l’antique Helvétie, au milieu des mœurs patriarcales et des vertus de l’âge d’or.

16. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

L’historien s’attachera donc à dévoiler les desseins, les pensées de ses personnages, à nous en faire connaître les mœurs et le caractère sans cependant s’amuser à nous peindre longuement leur extérieur45. […] » Ainsi les portraits intérieurs, c’est-à-dire les descriptions de mœurs, que les anciens rhéteurs appelaient éthopées, sont de beaucoup préférables à ces descriptions des dehors de la personne. […] La nature, qui semblait l’avoir fait naître pour commander au reste des hommes, lui avait donné un air d’empire et de dignité dans ses manières ; mais cet air de grandeur était tempéré par la douceur et la facilité de ses mœurs. […] Des anciennes mœurs, un certain usage de la pauvreté, rendaient à Rome les fortunes à peu près égales ; mais à Carthage, des particuliers avaient les richesses des rois. […] Tel ouvrage justement applaudi dans les âges qui nous ont précédés, est aujourd’hui oublié parce que les mœurs ne sont plus les mêmes62.

17. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

Maître et initiateur d’une génération qui a conservé le souvenir ému de son enseignement, il a renouvelé la critique par l’histoire, la biographie, les détails de mœurs, et les aperçus féconds d’un esprit ingénieux dans les petites choses ou éloquent dans les grandes. […] Cette étude doit être soutenue et tempérée par la méditation attentive de nos écrivains, et par l’examen des ressemblances de génie, et des différences de situation, de mœurs, de lumières, qui les rapprochent ou les éloignent de l’antiquité. […] Respectée dans les cœurs, avant même d’être victorieuse par la parole, elle avait ses racines dans les mœurs publiques. […] Au lieu de concentrer la force comique sur quelque sujet d’intrigue et de mœurs longtemps médité, vous avez éparpillé la comédie dans une foule de brillantes esquisses, et reproduit l’ingénieuse fécondité de ces poëtes espagnols, dont les ouvrages et les succès se comptaient par centaines. […] Il y a moyen de dire toutes les vérités poliment. — Joubert disait : « Le zèle amer de certains critiques pour le bon goût, leurs indignations, leur véhémence, leur flamme, sont ridicules ; ils écrivent sur les mots comme il n’est permis d’écrire que sur les mœurs.

18. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

Mœurs. […] Les mœurs se prennent en deux sens différents : dans la poésie et dans l’éloquence. […] Dans l’éloquence, lorsqu’on parle de mœurs, il s’agit, en partie, de celles de l’orateur. […] Ainsi la probité, la modestie, la bienveillance et la prudence, voilà les mœurs que l’orateur doit constamment montrer, et ce sont là les mœurs considérées chez l’orateur. […] Batteux, des Mœurs comme moyen de persuader.

19. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

Quels doivent être les caractères et les mœurs dramatiques ? […] Les mœurs doivent être locales, bonnes, convenables, ressemblantes et variées. […] Le comique noble peint les mœurs des grands, qui diffèrent des mœurs du peuple et de la bourgeoisie moins par le fond que par la forme. […] Le bas comique peint les mœurs du peuple. […] Les incidents en font tout le mérite, parce que les mœurs et les caractères n’y sont que légèrement indiqués.

20. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VI. Contes, romans, nouvelles. »

Il y en a une autre qu’on peut nommer morale, qui est bien importante et malheureusement négligée ou méprisée par un grand nombre de romanciers. « Le divertissement du lecteur, dit Huet, évêque d’Avranches, dans son savant Traité de l’origine des romans, n’est qu’une fin subordonnée à la principale, qui est l’instruction de l’esprit et la correction des mœurs. » Le but que l’écrivain doit se proposer est donc d’instruire sous le voile de la fiction, de polir l’esprit et de former le cœur en présentant un tableau de la vie humaine. […] Ce n’est qu’en le remplissant qu’il peut faire un ouvrage qui tourne à l’avantage des mœurs et de la société66. […] Quant au fond, on distingue les romans en plusieurs espèces, dont les principales sont le roman de mœurs, le roman intime, le roman d’intrigue, le roman historique, le roman d’éducation, le roman merveilleux ou fantastique, et le roman poétique. Dans le roman de mœurs, on représente exactement les mœurs générales de la société où l’on vit.

21. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Montesquieu. (1689-1755.) » pp. 130-139

Dès qu’il ouvrit les yeux pour les connaître, il apprit à les craindre ; et la religion vint adoucir dans les mœurs ce que la nature y avait laissé de trop rude. […] Mais ce joug vous paraît trop dur : vous aimez mieux être soumis à un prince, et obéir à ses lois moins rigides que vos mœurs. […] Il résista à ceux qui voulaient qu’il traitât les Grecs comme maîtres et les Perses comme esclaves : il ne songea qu’à unir les deux nations, et à faire perdre les distinctions du peuple conquérant et du peuple vaincu ; il abandonna, après la conquête, tous les préjugés qui lui avaient servi à la faire ; il prit les mœurs des Perses, pour ne pas désoler les Perses en leur faisant prendre les mœurs des Grecs : c’est ce qui fit qu’il marqua tant de respect pour la femme et pour la mère de Darius, et qu’il montra tant de continence. […] Pour ne point épuiser la Grèce et la Macédoine, il envoya à Alexandrie une colonie de Juifs : il ne lui importait quelles mœurs eussent ces peuples, pourvu qu’ils lui fussent fidèles. Il ne laissa pas seulement aux peuples vaincus leurs mœurs : il leur laissa encore leurs lois civiles, et souvent même les rois et les gouverneurs qu’il avait trouvés.

22. (1881) Rhétorique et genres littéraires

Mœurs. […] Leurs mœurs et leurs institutions politiques avaient fait de l’éloquence l’art le plus élevé. […] Il prouve par les arguments, il plaît par les mœurs, il touche par les passions. L’invention comprend donc : 1° les Arguments, 2° les Mœurs, 3° les Passions. […] À cause de l’imperfection de la nature humaine, on a dû établir une distinction entre les mœurs réelles et les mœurs oratoires.

23. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Les mœurs générales sont les mœurs des différentes nations, des Grecs, des Romains, celles d’un peuple civilisé, celles d’un peuple barbare. Dans ces mœurs générales, sont aussi comprises les mœurs des différens âges et des différentes conditions. […] Cette réunion des mœurs générales et des mœurs particulières dans le même personnage, est le triomphe de l’art. […] Les mœurs seront ressemblantes, si les mœurs des personnages connus sont précisément celles que l’histoire ou la fable leur donne. […] Les mœurs de la vie bourgeoise y sont peintes avec toutes les grâces imaginables.

24. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre IV. »

7° Les convenances et les mœurs. […] Il en est de même de l’écrivain : les convenances, chez lui, c’est l’éducation qu’il a puisée dans les bons auteurs et dans les principes d’un bon maître ; mais c’est surtout l’expression de son caractère et de ses mœurs, par lesquelles il s’attire la confiance et l’estime. Que votre âme et vos mœurs, peintes dans vos ouvrages, N’offrent jamais de vous que de nobles images. […] C’est un devoir rigoureux, quoique malheureusement trop méconnu, de respecter la conscience publique, la décence et les mœurs. […] Un modèle qu’on ne peut trop étudier sous le rapport des mœurs et des convenances, c’est Racine : l’art et le sentiment se réunissent chez lui pour atteindre la perfection ; tout y est exquis, rien ne choque ; le goût même le plus délicat ne trouve rien à reprendre.

25. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Villemain 1790-1870 » pp. 251-256

Villemain a renouvelé la critique par l’histoire, la biographie, les détails de mœurs, et les aperçus féconds d’un esprit ingénieux dans les petites choses ou éloquent dans les grandes. […] Cette étude doit être soutenue et tempérée par la méditation attentive de nos écrivains, et par l’examen des ressemblances de génie, et des différences de situation, de mœurs, de lumières, qui les rapprochent ou les éloignent de l’antiquité. […] L’histoire, la biographie, les détails de mœurs vivifient sa critique : une inflexible morale, un dévouement vrai et de cœur à tout ce qui honore, console et relève l’humanité, à la liberté, à la religion, à la vérité, semblent rendre encore son goût plus pur et plus sévère ; cet enchaînement de tableaux historiques, d’anecdotes racontées avec l’esprit le plus brillant, de réflexions morales et d’analyses judicieuses et profondes, qui se mêlent sans confusion, conduit le lecteur jusqu’au bout du livre sans qu’il ait un moment l’envie de s’arrêter. » 1. […] Il y a moyen de dire toutes les vérités poliment. — Joubert disait : « Le zèle amer de certains critiques pour le bon goût, leurs indignations, leur véhémence, leur flamme, sont ridicules ; ils écrivent sur les mots comme il n’est permis d’écrire que sur les mœurs.

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