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49. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Que dites-vous de ces marques naturelles d’une affection fondée sur un mérite extraordinaire ? […] Allez chercher le mérite jusqu’au bout du monde ; d’ordinaire, il demeure modeste et reculé. […] Tout ce qui est uniquement dans le genre fort et vigoureux a un mérite qui n’est pas celui des grâces. […] Un poème ne peut faire d’effet s’il n’est élégant : c’est un des principaux mérites de Virgile. […] L’un et l’autre, armé des traits de la satire, relève le mérite de ses pièces et déprime celles de son rival.

50. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

La clarté du style fait le principal mérite du morceau intitulé : Fléaux de 1709, Humanité de Fénelon, Toutes les expressions qui composent ce récit sont parfaitement choisies, les idées s’enchaînent naturellement, les phrases et les périodes sont d’une juste mesure. […] Alamir, la rougeur sur le front, la démarche lente et posée, s’avança avec cet extérieur modeste qui sied si bien au vrai mérite. […] Mesdames, vous serez surprises sans doute de l’audace de ma visite ; mais votre réputation vous attire cette méchante affaire, et le mérite a pour moi des charmes si puissants, que je cours partout après lui. […] Si vous poursuivez le mérite, ce n’est pas sur nos terres que vous devez chasser. […] Pour voir chez nous le mérite, il a fallu que vous l’y ayez amené,   Mascarille.

51. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre V. Panégyrique de Louis XV, par Voltaire. »

À ce rare talent de s’exprimer ainsi, l’auteur joint dans ce discours un mérite qui est devenu l’un de ses caractères distinctifs, l’art de donner de grandes leçons de morale ou d’humanité, et de les donner sans ce faste ridicule, sans cette morgue arrogante qui les décréditent d’avance, et qui n’en imposent depuis longtemps à personne. […] « On peut se tromper dans l’admiration ; on peut trop se hâter d élever des monuments de gloire ; on peut prendre de la fortune pour du mérite : mais quand un peuple entier aime éperdument, peut-il errer ?

52. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Saint-Marc Girardin Né en 1801 » pp. 275-278

Le grand mérite de l’enseignement de M. […] Oui, c’est l’intention, non le succès, qui fait le mérite des actes.

53. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Le père de Neuville, dans son oraison funèbre du cardinal de Fleuri 7, pour prouver que le principe de l’élévation de ce ministre fut le mérite, mais un mérite connu, estimé, éprouvé, qui ne s’élève à des emplois plus distingués, qu’en se montrant supérieur aux places qu’il occupe, nous trace cette brillante description de la cour ; description qui en est une définition bien exacte et bien vraie. […] L’un doit tout à sa naissance et au mérite de ses ancêtres. […] Soit donc qu’on les ait reçues de ses pères, soit qu’on les ait acquises par son travail et par son industrie, pourvu que ce soit par des voies légitimes, elles ne peuvent que rendre un homme plus estimable, lorsqu’il en ennoblit l’usage, par des libéralités qu’il verse dans le sein de ses amis, des gens de mérite, des malheureux. […] L’orateur n’en reste pas là : il j’apporte une dernière circonstance du supplice de Gavius, pour accabler Verrès de tout l’odieux qu’il mérite, en peignant aux yeux de ses juges son industrieuse cruauté. […] Mais puisque les destins nous ont enlevé ce Héros (ici il fit semblant d’essuyer ses larmes), qui mérite mieux d’hériter du grand Achille, que celui par lequel les Grecs en ont joui, etc. » ?

54. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

Au mérite d’une métaphore parfaitement juste, soutenue, et graduée avec tout l’art possible. […] Ajoutez à ce mérite du fonds des choses, celui d’un langage toujours noble dans sa belle simplicité, et riche encore, après avoir passé à travers deux ou trois traductions différentes, qui ont nécessairement affaibli le caractère de l’expression originale. […] On sent la force et le mérite de l’allusion. […] Malgré le mérite reconnu des deux grands écrivains que nous venons de citer, ils ont besoin l’un et l’autre d’être lus avec précaution, pour l’être avec fruit. […] Il en est de l’antithèse, comme des figures dont nous avons parlé jusqu’ici : l’à-propos en fait souvent tout le mérite, avec cette différence cependant, que plus elle est brillante, plus elle fatigue en peu de temps ; et rien de moins soutenable que ce cliquetis de mots opposés entre eux, et dont il résulte un tintement monotone et assommant pour l’oreille, quand l’antithèse n’est que dans les mots, et une contrainte pénible pour l’esprit ; quand c’est dans les pensées que se trouve l’opposition.

55. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

Ne parlons plus d’un choix dont votre esprit s’irrite ; La faveur l’a pu faire autant que le mérite. […] Si montrer du courage et du ressentiment, Si venger un soufflet mérite un châtiment, Sur moi seul doit tomber l’éclat de la tempête : Quand le bras a failli, l’on en punit la tête. […] Seigneur, de vos bontés il faut que je l’obtienne6 ; Elle a trop de vertus pour n’être pas chrétienne ; Avec trop de mérite il vous plut la former, Pour ne vous pas connaître et ne vous pas aimer, Pour vivre des enfers esclave infortunée, Et sous leur triste joug mourir comme elle est née. […] Puisqu’un si grand mérite a pu vous enflammer, Sa présence toujours a droit de vous charmer : Vous l’aimiez, il vous aime, et sa gloire augmentée… Pauline. […] Chez cette race nouvelle Où j’aurai quelque crédit, Vous ne passerez pour belle Qu’autant que je l’aurai dit1 Corneille se juge lui-même 2 La fausse humilité ne met plus en crédit ; Je sais ce que je vaux, et crois ce qu’on m’en dit ; Pour me faire admirer, je ne fais point de ligue, J’ai peu de voix pour moi, mais je les ai sans brigue ; Et mon ambition, pour faire plus de bruit, Ne les va point quêter de réduit en réduit1 ; Mon travail sans appui monte sur le théâtre, Chacun en liberté l’y blâme ou l’idolâtre ; Là, sans que mes amis prêchent leurs sentiments, J’arrache quelquefois leurs applaudissements ; Là, content du succès que le mérite donne, Par d’illustres amis je n’éblouis personne.

56. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

Il est vrai que les manières polies donnent cours au mérite et le rendent agréable, et qu’il faut avoir de bien éminentes qualités pour se soutenir2 sans la politesse. […] L’homme d’esprit, de mérite, ou de valeur, devient en un instant un génie de premier ordre, un héros, un demi-dieu. […] Phédon, enrichi par un coup du sort, fait comme le trafiquant de la Fontaine : il attribue ses succès à son mérite, à son industrie ; et si ses compagnons d’hier continuent leur misère, c’est leur faute : ils sont paresseux ou sots ; voilà pourquoi ils ne réussissent pas. […] Voir Montaigne, Essais, III, 8 : « Il ne faut que veoir un homme eslevé on dignité : quand nous l’aurions cogneu, trois jours devant, homme de peu, il coule insensiblement en nos opinions une image de grandeur, de suffisance ; et nous persuadons que, croissant de train et de crédit, il est creu de mérite, etc. » 3.

57. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VI. des mœurs  » pp. 75-88

La contemplation intelligente de ces portraits présentera toute une étude de mœurs ; elle aura, pour les siècles passés, le mérite des voyages quand il s’agit des contemporains, et sera souvent plus féconde en révélations et en idées que toutes les lectures. […] On comprend que l’éducation, le milieu dans lequel on se meut, les travaux et les habitudes journalières sont autant d’éléments qui modifient à l’infini les mœurs, les pensées, les expressions de chaque individu ; qu’ainsi l’orateur qui s’adresse aux hommes, aussi bien que l’historien, le romancier, le dramatiste, qui les mettent en scène, doivent étudier consciencieusement ces modifications qui leur viendront en aide pour l’invention, et ne jamais les perdre de vue, s’ils veulent conserver à leur pensée et à leur style deux mérites éminents, la vérité et la variété. […] Ce mérite, négligé pendant plusieurs périodes littéraires, ne doit plus l’être une fois les connaissances assez généralement répandues pour que tous le comprennent et l’exigent.

58. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre IV. Du Beau et des Plaisirs du Goût. »

Virgile lui-même, quoique très capable de s’élever quand il tend au sublime, doit son plus grand mérite à la beauté et aux grâces, qui font le caractère spécial de ses ouvrages. […] Un objet qui n’a d’autre mérite que celui d’être nouveau ou peu commun, excite, par cela seul, une sensation aussi vive qu’agréable : de là, cette passion de la curiosité, qui est si naturelle à tous les hommes.

59. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Retz 614-1679 » pp. 22-26

Il n’a pu remplir son mérite c’est un défaut ; mais il est rare, mais il est beau1. […] Il aimait l’intrigue pour intriguer : esprit hardi, délié, vaste et un peu romanesque, sachant tirer parti de l’autorité que son état lui donnait sur le peuple, et faisant servir la religion à sa politique ; cherchant quelquefois à se faire un mérite de ce qu’il ne devait qu’au hasard, et ajustant souvent après coup les moyens aux événements.

60. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Villemain 1790-1870 » pp. 251-256

Je sais qu’il est un goût acquis par l’étude, la lecture et la comparaison, et je ne prétends pas en nier l’empire ni le mérite. […] A plus forte raison signé d’un inconnu qui mérite un patronage.

61. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

Pour qu’un portrait soit admissible en quelque ouvrage que ce soit, il faut d’abord que le lecteur le désire et l’attende, ce qui suppose que le personnage mérite les honneurs du portrait par son caractère, sa position, son influence sur les faits. […] Ce sont là les deux mérites des grands romanciers, des Cervantès, des Walter Scott, des Lesage, de deux ou trois de nos contemporains. […] Comme sa passion l’obligea de ne mettre sa politique qu’en second dans sa conduite, héroïne d’un grand parti, elle en devint l’aventurière. » Le grand mérite de ces portraits est la précision originale de la forme unie à la vérité du fond.

62. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IX. Poésies fugitives. »

Le sixain suivant de Boileau est d’un caractère tout différent : ce n’est plus la pensée, c’est la sensibilité qui en fait le mérite ; on l’appelle alors un madrigal et non pas une réflexion : Voici les lieux charmants où mon âme ravie        Passait à contempler Silvie, Ces tranquilles moments, si doucement perdus. […] Y a-t-il quelque mérite à parler ainsi ? […] Elle doit principalement tirer son mérite de la naïveté et de la simplicité77.

63. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

Je sais qu’il est un goût acquis par l’étude, la lecture et la comparaison ; et je ne prétends pas en nier l’empire ni le mérite. […] ………………… Vous avez senti et dignement loué le mérite de votre prédécesseur, vous, Monsieur, dont la carrière, toujours heureuse et facile, a été si différente de la sienne. […] À plus forte raison signé d’un inconnu qui mérite un patronage.

64. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Sa jeunesse jeta des étincelles de son mérite. […] Sir John Owen, simple gentilhomme du pays de Galles, honnête, courageux, sans ambition ni pensée personnelle, martyr obscur de sa cause et ne songeant pas à se faire un mérite de son dévouement. […] Il n’est pas nécessaire que ces gens-là soient tous d’un mérite accompli ; il suffit de lier commerce extérieur avec ceux qui passent pour les plus honnêtes gens. […] Soyez chaud, désintéressé, fidèle, effectif, constant dans l’amitié, mais jamais aveugle sur les défauts et sur les divers degrés de mérite de vos amis ; qu’ils vous trouvent au besoin, et que leurs malheurs ne vous refroidissent jamais. […] Qui voudra dire ces choses fera mieux de dire qu’un bâtiment n’est pas fait pour loger, et que ses appartements, ou engagés ou dégagés, ne sont pas construits pour la commodité de la vie ou pour faciliter les ministères nécessaires ; en un mot, il sera un insensé qui ne mérite pas qu’on lui parle.

65. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Suivant ou son mérite, ou sa charge, ou sa race. […] Quant au mérite littéraire de la pièce, il n’y a ni partage ni controverse. […] L’Astrate seul (1663) mérite d’être distingué. […] Quinault mérite aussi une place distinguée parmi les auteurs comiques. […] Nous n’en prendrons, pour les juger rapidement ici, que quelques pièces d’un véritable mérite.

66. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre V. De l’Éloquence politique chez les Français. »

La chaire évangélique avait été illustrée par des hommes du plus grand talent, et continuait de s’enrichir tous les jours de productions aussi estimables par leur objet que par le mérite de l’exécution. […] Si quelque chose pouvait ajouter au mérite de ce beau discours, c’est la pensée que l’orateur, entravé de toutes parts et de toutes manières, n’eut que quatre nuits pour rédiger une pareille défense ; mais il fallait un prodige, et son courage l’a fait : son courage l’a élevé à la dignité de son sujet ; et c’eût été quelque chose encore de ne pas rester infiniment au-dessous.

67. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gresset. (1709-1777.) » pp. 291-296

……………………………………………………………………………  Trop resserré dans les bornes d’un cloître3 Un tel mérite au loin se fit connaître ; Dans tout Nevers, du matin jusqu’au soir, Il n’était bruit que des scènes mignonnes Du perroquet des bienheureuses nonnes ; De Moulins même on venait pour le voir : Le beau Ver-Vert ne bougeait du parloir. […] Mais la beauté, du tendre néophyte N’était encor que le moindre mérite ; On oubliait ces attraits enchanteurs Dès que sa voix frappait les auditeurs.

68. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

La marque d’un mérite extraordinaire est de voir que ceux qui l’envient le plus sont contraints de le louer. […] On ne doit pas juger du mérite d’un homme d’après ses grandes qualités, mais par l’usage qu’il en sait faire. […] Je suis le premier sans doute qui s’est fâché d’être appelé éloquent, trop heureux d’acquérir avec si peu de mérite un titre si rare et si précieux, si M. […] Combien de dégoûts et d’ennuis ne pourrait-on pas s’épargner si on osait aller à la gloire par le seul mérite ? […] Plus elle est volontaire, et plus elle mérite.

69. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nisard. Né en 1806. » pp. 585-597

Il ajoute de nouveaux modèles à ceux dont il nous fait si bien comprendre et sentir les mérites. […] L’écrivain qui jouit tout seul de son esprit ne mérite guère plus d’estime qu’un oisif, dans une société où tout le monde travaille. […] Saint-Marc Girardin a dit : « Je ne serais pas éloigné de réserver les fables de La Fontaine pour l’homme fait, non comme étant d’une mauvaise morale, mais comme ayant un mérite et un charme que l’âge mûr goûte mieux que l’enfance.

70. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre V. Beautés oratoires. »

Sans parler ici de son mérite principal, celui de renfermer une prophétie terrible, dont l’accomplissement non moins effrayant frappe journellement nos yeux, qui pourrait s’empêcher de reconnaître, à ce style entraînant, à cette impétuosité irrésistible, l’enthousiasme vrai de l’inspiration, et la chaleur d’un sentiment bien supérieur à nos affections ordinaires ? […] Plaignons, et plaignons bien sincèrement ceux pour qui de semblables morceaux perdraient de leur mérite réel, par cela seul qu’ils appartiennent à la religion, qu’ils la prouvent, et qu’ils sont d’un de ses plus illustres fondateurs.

71. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mme de Maintenon. (1635-1719.) » pp. 76-82

Ce mérite rare de la correction et de la pureté du style, Mme de Maintenon l’a joint, non moins que Mme de Sévigné, à l’agrément et à la délicatesse du langage : on peut ajouter, à un goût et à un bon sens exquis1. […] Née d’une famille ancienne mais pauvre du Berry, et chanoinesse de Poussay en Lorraine, cette personne, d’un rare mérite, avait été attachée à la maison de Saint-Cyr par l’amitié de Mme de Maintenon, qui même un moment jeta les yeux sur elle pour la placer à la tête de l’établissement qu’elle avait fondé.

72. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Massillon 1643-1743 » pp. 133-138

Des amis qui nous font honorer nous sont toujours chers3, il semble qu’en les aimant nous entrons en part4 avec eux de la distinction qu’ils ont dans le monde ; nous cherchons à nous parer, pour ainsi dire, de leur réputation ; et, ne pouvant atteindre à leur mérite, nous nous honorons de leur société, pour faire penser du moins qu’il n’y a pas loin d’eux à nous5 L’emploi du temps 6 Nous regarderions comme un insensé dans le monde un homme, lequel héritier d’un trésor immense, le laisserait dissiper faute de soins et d’attentions, et n’en ferait aucun usage, ou pour s’élever à des places et à des dignités qui le tireraient de l’obscurité, ou pour s’assurer une fortune solide, et qui le mît pour l’avenir dans une situation à ne plus craindre aucun revers. […] Nous lisons dans un sermon de Bossuetsur la brièveté de la vie : « Quand je fais réflexion sur les diverses calamités qui affligent la vie humaine, entre toutes les autres la famine me semble être celle qui représente mieux l’état d’une âme criminelle, et la peine qu’elle mérite.

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