Si Pétrarque et Léonard de Vinci montraient à la France un idéal digne d’éveiller son génie et de charmer son cœur, de fâcheux exemples franchirent aussi les Alpes avec le cortége de la jeune reine que Florence venait de donner au Louvre. […] Ce qui plus tard sera réputé audace d’orateur ou de poète était alors non pas licence tolérée, mais droit reconnu de tous, ou plutôt essor spontané d’imaginations toutes jeunes que n’avait point intimidées la férule des régents. « S’enveilloit Gargantua entre… Possible est de… Hasardé n’est point que (ce que) Dieu garde… Si cesse la charrue… — Qui l’arbre transforme, greffe en nouvelle sorte… Pour mieux son œuvre commencer. » Ou je me trompe fort, ou nous avons moins gagné que perdu à nous interdire cette indépendance de tours, qui communiquait à la pensée la grâce d’un premier mouvement. […] A force de tamiser le dictionnaire, le zèle des puristes prit parfois le bon grain pour l’ivraie, et notre langue fut exposée au même péril que l’Homme entre deux âges, dans cette fable où La Fontaine nous montre deux veuves lui arrachant l’une les cheveux noirs, parce qu’ils sont trop jeunes, l’autre les blancs parce qu’ils sont trop vieux. […] Tâtonnements incertains, analogies arbitraires et artificielles, combinaisons hardies, conjectures chimériques, divination préconçue, telle fut l’histoire de leurs fantaisies jusqu’à la fin du xviii e siècle, où la sagacité de Turgot soupçonna pour la première fois les lois d’une science fondée sur l’observation, la logique et l’histoire. — Ménage rattachait jeûne à jeune, sous prétexte que la jeunesse est le matin de la vie, et qu’on est à jeun quand on se lève. — Il tirait le mot rat du latin mus.
Gravez également dans vos cœurs, et gravez-y pour toujours, ces grandes leçons, ces vérités d’une morale qui n’a point varié depuis Cicéron, et qu’il adresse ici aux jeunes Romains qui l’environnent. […] « C’est à vous que je m’adresse, jeunes Romains !
Mais sa jeune ardeur, en même temps sérieuse et sereine, eut l’autorité de l’âge mûr. […] Conseils à la jeunesse 2 Jeunes élèves, Au milieu des agitations publiques, vous avez vécu tranquilles et studieux, renfermant dans l’enceinte de nos écoles vos pensées comme vos travaux, uniquement occupés de vous former à l’intelligence et au goût du beau et du vrai.
Mais le jeune Icare oubliant les leçons que lui avoit données son père avant de s’élancer dans les airs, vola si haut, que le soleil fondit la cire de ses ailes ; et il tomba dans cette partie de la mer Egée (aujourd’hui l’Archipel), qui fut nommée depuis Ie.
Les secours mutuels que se prêtent des genres, en apparence si opposés, et les grandes beautés qui résultent, pour la tragédie, de la connaissance raisonnée des anciens, devraient bien convaincre les jeunes écrivains de l’importante nécessité de remonter à ces sources du vrai beau, de se pénétrer de l’esprit qui anime ces magnifiques compositions, avant de hasarder si légèrement d’informes essais, dont le mépris public ne tarde pas à faire une justice qui devrait être plus utile pour le goût. […] Jeunes et courageux, quels ennemis avons-nous à combattre ? […] Dans quels lieux, en effet, conduirez-vous ce jeune guerrier, où les trophées de sa gloire ne s’élèvent contre l’opprobre d’un pareil supplice » !
Du plus loin que je me rappelle le souvenir du passé, en remontant jusqu’à mes plus jeunes années, je le vois déjà qui m’introduit et qui me guide dans ces études littéraires. […] C’est le jeune Anacharsis qui parle : Je vis alors cet Alexandre qui depuis a rempli la terre d’admiration et de deuil. […] Quelle démonstration plus convaincante de l’admirable charité de Fénelon et de la toute-puissance de la douceur, que ces deux portraits de son jeune élève, le duc de Bourgogne. […] Par exemple cette idée naïve, je suis trop jeune pour mourir encore, est développée par A. […] Au propre, on aurait pu dire : « Jeune encore j’allais mourir.
Il porta les armes fort jeune sous le maréchal de Bellefons, son cousin, et se fit remarquer en diverses actions par une intrépidité peu commune.
Agamemnon la lui ayant refusée, l’armée des Grecs fut frappée de la peste, qui ne cessa qu’au moment où la jeune captive fut rendue à son père. […] L’amour de la gloire se ranima aussitôt dans le cœur du jeune héros, qui, cette même année, vainqueur près de Nimègue, s’empara, l’année suivante, du vieux Brisach. […] Mais ce jeune héros mourut d’une chute de cheval à l’âge de 30 ans, laissant de la vertueuse Antonia, nièce d’Auguste, trois enfants : Germanicus, Claude qui fut le quatrième empereur de Rome, et Livie, qui épousa un autre Drusus, fils de l’empereur Tibère. […] Il fut le grand-père du jeune Marcellus, fils d’Octavie, sœur d’Auguste, qui, en le mariant avec Julie, sa fille, l’adopta pour son fils et son successeur à l’Empire.
. — Votre mari est-il jeune, madame ? […] — Monsieur, je suis Genevoise, et mon mari est un jeune étourdi nommé Lamande. — Eh bien ! […] Jeune littérateur qui mourut la même année. […] Nous sommes deux malades qui nous exhortons mutuellement à la patience ; mais la différence entre vous et moi, c’est que vous êtes jeune et aimable ; vous n’avez pas le petit doigt du pied dans l’eau du Styx, et j’y suis jusqu’au menton.
Parmi les modernes, nous nous contenterons de signaler à l’attention des jeunes littérateurs les pièces suivantes : la Villanelle d’un batteur de blé aux vents, de Joachim du Bellay ; l’Élection d’un sépulcre, par Ronsard ; la Plainte au roi de Théophile dans sa prison ; l’ode de Chaulieu sur la solitude de Fontenay ; le Papillon et le Retour du guerrier dans la chaumière paternelle, de Lamartine ; la Grand’mère, par V. […] Rousseau ; les dernières paroles de Gilbert ; le Bonheur, par Léonard ; la Jeune captive, d’André Chénier ; la Chute des feuilles et l’Anniversaire, de Millevoye ; la Mort de Jeanne d’Arc, et le Jeune diacre, de Casimir Delavigne ; la Jeune fille agonisante, de Campenon ; les Tombeaux de Saint-Denis et Louis XVIII, de Tréneuil ; le Petit Savoyard, de Guiraud ; la Prière de l’enfant, de Lamartine ; l’Ange et l’enfant, de Reboul ; le Retour à la chapelle, de Mme Tastu ; le Dernier hymne d’Ossian ; le Cimetière de campagne, de Gray ; Une mère à son enfant, de Campbell ; A l’Irlande, par Thomas Moore, § III — Du dithyrambe 223. […] Il en est de même de celle de l’Arbrisseau : Jeune et tendre arbrisseau, l’espoir de mon verger, …………………………… sous les gazons.
Les notions élémentaires et la connaissance de la syntaxe générale suffisent alors pour guider les jeunes intelligences, dont la pénétration devance bien souvent, dans ce genre de traduction, les règles progressives de la théorie. […] Chacune de ces phrases est l’énoncé d’un trait historique, ou d’une pensée morale et religieuse, toujours à la portée des jeunes esprits, toujours conçue de manière à aiguiser leur jugement et à satisfaire leur curiosité.
Encore quelques avis sur ces travaux préparatoires qui servent d’exercice au jeune écrivain et remplissent ce que l’on nomme dans les colléges l’année de rhétorique. […] Au reste, quand l’élève est arrivé à ce point, il peut se développer plus librement et lâcher les rênes à sa fantaisie ; nous ne nous plaindrons pas si cette jeune séve déborde et pousse de droite et de gauche des branches parasites.
Dans cette innombrable multitude de types gracieux, terribles, délirants, résignés, célestes et infernaux, quel écrivain nous montre la femme tout entière, comme Homère, par exemple, a montré l’homme tout entier, jeune dans Achille, mûr dans Ulysse, vieux dans Nestor, fils dans Télémaque, père dans Priam ? […] Le passé n’est pas si loin de nous pour que je ne puisse répéter ce que je disais il y a quelques années : puissent les jeunes écrivains de l’un et l’autre sexe bien comprendre que l’outrecuidance des prétentions, le ton rogue et magistral s’excusent à peine par l’autorité d’une virilité puissante ou d’une tête blanchie ; que les réformateurs au maillot ou en cornette font sourire les personnes sensées ; que le laisser aller du feuilleton ou l’échevelé, l’excentrique, le décousu des romans à la mode, il y a peu de temps encore, contrastent péniblement avec la dignité de certains sujets ; qu’il est des choses que certaines personnes doivent feindre d’ignorer, d’ignobles et hideux spectacles qu’elles ne doivent jamais se flatter d’avoir vus ; en un mot, que, si les bienséances ne sont pas la vertu, elles font supposer qu’on y croit encore, et que, si l’on a la folie de mépriser les autres, il faut au moins paraître se respecter soi-même.
Quand Florus compare la Rome des empereurs à cette Rome naissante qui portait ses vœux au Capitole pour la conquête de Tibur et de Préneste, devenus depuis les maisons de plaisance du peuple-roi ; quand Auguste demande aux jeunes gens d’écouter un vieillard que les vieillards écoutaient lorsqu’il était jeune, audite, jurenes, senem quem juvenem senes audiere ; quand Bossuet rappelle l’Océan traversé tant de fois par la reine d’Angleterre dans des fortunes si diverses, l’opposition dans les faits amène nécessairement l’antithèse dans les mots. […] Pascal et Corneille en ont de sublimes ; Pline le jeune, Sénèque, Fléchier, Marivaux, de vives et d’ingénieuses ; mais ces derniers ne peuvent s’en rassasier, et ils en deviennent faux et fatigants.
Tantôt à sa vigne naissante, Il unit de jeunes ormeaux ; Tantôt d’une main bienfaisante, Il en élague les rameaux. […] Panb, dans le creux de ce rocher, Foule les présents de l’Automne : À ses yeux la jeune Érigonec Folâtre, et n’ose s’approcher. […] L’éthopée et la posographie se trouvent souvent jointes ensemble, et n’en sont l’une et l’autre que les plus piquantes et plus agréables ; ce portrait d’un jeune fat dans La Bruyère, en est un très bel exemple.
Les fleurs, les fruits, les grains perfectionnés, multipliés à l’infini ; les espèces utiles d’animaux transportées, propagées, augmentées sans nombre ; les espèces nuisibles réduites, confinées, reléguées ; l’or, et le fer plus nécessaire que l’or, tirés des entrailles de la terre ; les torrents contenus, les fleuves dirigés, resserrés ; la mer même soumise, reconnue, traversée d’un hémisphère à l’autre ; la terre accessible partout, partout rendue aussi vivante que féconde ; dans les vallées de riantes prairies, dans les plaines de riches pâturages ou des moissons encore plus riches ; les collines chargées de vignes et de fruits, leurs sommets couronnés d’arbres utiles et de jeunes forêts ; les déserts devenus des cités habitées par un peuple immense, qui, circulant sans cesse, se répand de ces centres jusqu’aux extrémités ; des routes ouvertes et fréquentées, des communications établies partout comme autant de témoins de la force et de l’union de la société ; mille autres monuments de puissance et de gloire démontrent assez que l’homme, maître du domaine de la terre, en a changé, renouvelé la surface entière, et que de tout temps il partage l’empire avec la nature. […] Car le plus grand plaisir que reçoivent les hommes de guerre, c’est de fourrager le plat païs, voler les païsans, brusler les villages, assiéger, battre, forcer, saccager les villes, massacrer les bons et méchants, jeunes et vieux, tous âges et tous sexes ; se laver au sang des meurtris, souiller les choses sacrées, raser les temples, blasphémer le nom de Dieu et fouler aux pieds tout droit divin et humain. […] En dépit de quelques erreurs, les hommes lui devront longtemps les doux plaisirs que procurent à une âme jeune les premiers regards jetés sur la nature, et les consolations qu’éprouve une âme fatiguée des orages de la vie en reposant sa vue sur l’immensité des êtres paisiblement soumis à des lois éternelles et nécessaires. »
La Boétie, le jeune ami de Montaigne, est dans son Contr’un (1548) le précurseur de J. […] Tant y ha qu’en l’eage ou ie suis, i’ai esté contrainct d’apprendre les lettres grecques, lesquelles ie n’avoys contemnees comme Caton, mais ie n’avoys eu le loisir de comprendre en mon jeune eage. […] Plutarque me sourit tousjours d’une fresche nouveauté ; l’aimer c’est m’aimer, car il a esté l’instituteur de mon jeune âge. […] Pour quoy envoyés-moy le jeune Girard en poste, par lequel je vous manderay tout. […] Génie précoce, universel, « effrayant », dit Chateaubriand, les travaux et les découvertes que, dès ses jeunes années, il fit dans les sciences mathématiques et physiques eussent suffi à l’immortaliser.
Cette faute fut aussi celle des jeunes prédicateurs après Bourdaloue. […] Tout le monde se connaissait ; et si, dans sa promenade, Socrate rencontrait quelque jeune débauché à la ceinture dénouée, ou quelque apprenti philosophe, il mettait son bâton en travers du chemin, la conversation s’engageait, et le dialogue se renouait naturellement au fil des idées du penseur communicatif.
Du palais d’un jeune lapin, Dame belette, un beau matin, S’empara ; c’est une rusée. […] Dire au jeune écrivain : tâchez d’être naïf, c’est presque lui dire : réfléchissez à être irréfléchi.
C’est pour cela que dans l’éducation même des jeunes personnes on introduit de nos jours, outre les arts, des notions élémentaires de diverses sciences. […] Triste et mourant à son aurore, Un jeune malade, à pas lents, Parcourait une fois encore Le bois cher à ses premiers ans.
Beaumarchais 1732-1799 [Notice] Fils d’un horloger, mécanicien habile, maître de musique auprès des filles de Louis XV, spéculateur audacieux qui se jette dans le tourbillon de l’agiotage et gagne des millions, en fournissant des armes à la jeune Amérique, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais eut une existence aussi compliquée que l’intrigue de son Figaro. […] « Noble, très-noble, infiniment noble, don Pedro George, hidalgo, baron de los Altos, y Montes Fieros, y otros montes ; contre Alonzo Calderon, jeune auteur dramatique.
Le cheval qui porte son maître à la chasse du tigre se pavane sous la peau de ce même animal2 ; l’homme demande tout à la fois, à l’agneau ses entrailles pour faire résonner une harpe, à la baleine ses fanons pour soutenir le corset de la jeune vierge, au loup sa dent la plus meurtrière pour polir les ouvrages légers de l’art, à l’éléphant ses défenses pour façonner le jouet d’un enfant : ses tables sont couvertes de cadavres. […] Honneur donc aux travaux des jeunes générations !
Dans la présente édition le texte grec n’est amélioré que sur quelques points mais j’ai revu avec soin la traduction, avec le concours d’un jeune professeur de philosophie, dont l’attention scrupuleuse m’a suggéré plus d’une correction utile.
Un capitaine français avait amené à Paris un jeune sauvage d’O-taïti : il le conduisit au Jardin des Plantes, où celui-ci se promena sans prendre grand intérêt à tourne qu’il voyait.