Il n’y a point de voix dominantes, mais des sons monotones, parmi lesquels se font entendre des bruits sourds et profonds, qui nous jettent dans une tristesse pleine de douleur. […] Quelquefois les vents alizés du nord-est ou du sud-est, qui y soufflent constamment, cardent les nuages comme si c’étaient des flocons de soie, puis les chassent à l’occident, en les croisant les uns sur les autres comme les mailles d’un panier à jour ; ils jettent sur les côtés de ce réseau les nuages qu’ils n’ont pas employés et qui ne sont pas en petit nombre ; ils les roulent en énormes masses blanches comme la neige, les contournent sur leurs bords en forme de croupes, et les entassent les uns sur les autres comme les Cordillères du Pérou, en leur donnant des formes de montagnes, de cavernes et de rochers ; ensuite, vers le soir, ils calmissent un peu, comme s’ils craignaient de déranger leur ouvrage. […] Sur le soir la pluie cessa, le vent alizé du sud-est reprit son cours ordinaire ; les nuages orageux furent jetés vers le nord-ouest, et le soleil couchant parut à l’horizon1. […] Pensées sur lui-même Enfin, j’ai tiré de l’eau de mon puits ; depuis six ans, j’ai jeté sur le papier bien des idées qui demandent à être mises en ordre. […] Tout en écrivant, j’ai tourné la tête vers la fenêtre, et mon regard a été inondé de teintes si douces, si molles, si veloutées ; j’ai vu tant de choses merveilleuses à l’horizon, que je n’ai pu m’empêcher de jeter ici cette exclamation de ravissement.
On jette par là de la variété dans le récit, et de l’aisance dans le style. […] Enfin, les meilleures choses sont dégoûtantes, quand elles sont jetées à la tête. […] (1) Tâchez de bien peindre la position du vaisseau, jeté entre ces montagnes d’eau. […] Puis ils se jettent à la mer. […] Les Romains voulant le prendre vivant, l’entourent et vont se jeter sur lui.
Il se jeta sur tous les troupeaux du camp, et en fit un grand carnage, croyant tuer Ulysse, Agamemnon, et les autres rois de la. […] Ulysse, jeté par la tempête sur cette côte, fut très bien reçu de Circé, qui le retint auprès d’elle par ses enchantements, et qui parvint même à s’en faire aimer. […] Le vieux Priam, chargé de riches présents, pénétra jusques dans la tente d’Achille, et s’étant jeté à ses genoux, en obtint le corps de son cher Hector, et une trêve de onze jours pour les funérailles. […] Elle prend sa source au pied de l’Apennin du côté de l’Orient, et va se jeter dans la mer Adriatique, ou golfe de Venise. […] Il prend sa source au pied du mont Ida, dans la Troade, province de l’Asie mineure (aujourd’hui Natolie), et se jette dans la mer Égée (aujourd’hui l’Archipel).
On lui jette un empoisonneur, un parricide, un sacrilége : il le saisit, il l’étend, il le lie sur une croix horizontale, il lève le bras ; alors il se fait un silence horrible, et l’on n’entend plus que le cri des os qui éclatent sous la barre, et les hurlements de la victime. […] Il a fini : le cœur lui bat, mais c’est de joie ; il s’applaudit, il dit dans son cœur : « Nul ne roue mieux que moi. »Il descend : il tend sa main souillée de sang, et la justice y jette de loin quelques pièces d’or qu’il emporte à travers une double haie d’hommes écartés par l’horreur1 Le rôle de la france Fragment de lettre Au baron vignet des étoiles 2 Lausanne, 28 octobre 1794. […] D’autres peuples, ou, pour mieux dire, leurs chefs, ont voulu profiter, contre toutes les règles de la morale, d’une fièvre chaude qui était venue assaillir les Français, pour se jeter sur leur pays et le partager entre eux.
Dans plusieurs cantons de la Corse, surtout dans les montagnes, un usage extrêmement ancien, et qui se rattache peut-être à des superstitions du paganisme, oblige les passants à jeter une pierre ou un rameau d’arbre sur le lieu où un homme a péri de mort violente. […] Elle l’ouvrit et en tira une chemise couverte de larges taches de sang. « Voici la chemise de votre père, Orso. » Et elle la jeta sur ses genoux. « Voici le plomb qui l’a frappé. » Et elle posa sur la chemise deux balles oxydées. « Orso, mon frère ! […] Enfin, faisant un effort, il les remit dans la cassette et courut à l’autre bout de la chambre se jeter sur son lit, la tête tournée vers la muraille, enfoncée dans l’oreiller, comme s’il eût voulu se dérober à la vue d’un spectre. […] Les dix mille, jetés au cœur de l’Asie. sans chefs et sans organisation, se formaient en assemblée dans leur camp, discutaient leurs marches, leurs mouvements de retraite, et exécutaient à la lettre les mesures prises à la pluralité des voix.
Cependant, la Provence, quoique reconnaissante, a tort ; elle ne doit point jeter ses parfums à la tête et en si grande abondance. […] Ce retour du poète sur lui-même jette la pitié dans notre âme. […] Mais ne vois-tu pas que la vengeance s’est jointe à l’ambition pour me jeter dans cette extrémité ? […] Mais l’agneau fait une réplique qui confond le loup, celui-ci n’a plus alors qu’à se jeter à droite, à gauche, sur tout ce qu’il trouve dans sa tête. […] Elle est formée par la rivière Niagara, qui sort du lac Erié et se jette dans le lac Ontario.
Tantôt ce même soleil qui avait vu jeter les fondements de ces cités se couchait majestueusement, à mes yeux, sur leurs ruines ; tantôt la lune se levant dans un ciel pur, entre deux urnes cinéraires à moitié brisées, me montrait les pâles tombeaux. […] À son front orné de deux croissants, à sa barbe antique et limoneuse, vous le prendriez pour le dieu mugissant du fleuve, qui jette un regard satisfait sur la grandeur de ses ondes et la sauvage abondance de ses rives1. […] Souvent égarées d’arbre en arbre, ces lianes traversent des bras de rivières, sur lesquels elles jettent des ponts et des arches de fleurs. […] Les scènes humaines jetées dans un coin n’ont d’autre objet que de relever et de faire paraître davantage les scènes de la nature par l’harmonie ou par le contraste. […] Ma harpe, qu’en passant l’oiseau des nuits effleure, Sur tes propres débris te rappelle et te pleure, Et jette aux flots du Tibre un cri de liberté, Hélas !
Le premier président fit voir à la reine toute l’horreur de Paris armé et enragé, c’est-à-dire il essaya de lui faire voir, car elle ne voulut rien écouter ; elle se jeta de colère dans la petite galerie. […] La troisième, qui était à la Croix du Tirouer3, ne se voulut pas payer de cette monnaie ; et un garçon rôtisseur, s’avançant avec deux cents hommes et mettant la hallebarde dans le ventre du premier président, lui dit : « Tourne, traître ; et si tu ne veux être massacré toi-même, ramène-nous Broussel ou le Mazarin et le chancelier en otage. » Vous ne doutez pas, à mon opinion, ni de la confusion ni de la terreur qui saisit presque tous les assistants ; cinq présidents au mortier et plus de vingt conseillers se jetèrent dans la foule pour s’échapper. […] Monsieur fit mine de se jeter à genoux devant elle ; quatre ou cinq princesses, qui tremblaient de peur, s’y jetèrent effectivement.
Dans plusieurs cantons de la Corse, surtout dans les montagnes, un usage extrêmement ancien, et qui se rattache peut-être à des superstitions du paganisme, oblige les passants à jeter une pierre ou un rameau d’arbre sur le lieu où un homme a péri de mort violente. […] « Voici la chemise de votre père, Orso. » Et elle la jeta sur ses genoux. « Voici le plomb qui l’a frappé. » Et elle posa sur la chemise deux balles oxydées. « Orso, mon frère ! […] Enfin, faisant un effort, il les remit dans la cassette, et courut à l’autre bout de la chambre se jeter sur son lit, la tête tournée vers la muraille, enfoncée dans l’oreiller, comme s’il eût voulu se dérober à la vue d’un spectre.
Son premier mouvement fut d’aller bien vite à son secrétaire, de prendre les papiers, et de les jeter dans le feu. […] Moi, je me serais jeté à son cou, je l’aurais embrassé cent fois, et je lui aurais dit : « Ah ! […] Si vous ne sentez plus la différence de l’homme qui se présente en compagnie, et de l’homme intéressé1 qui agit, de l’homme qui est seul, et de l’homme qu’on regarde, jetez vos pinceaux dans le feu. […] combien de temps, de règles, d’attention et de travail pour danser avec la même liberté et la même grâce que l’on sait marcher ; pour chanter comme on parle ; parler et s’exprimer comme l’on pense ; jeter autant de force, de vivacité, de passion et de persuasion dans un discours étudié, et que l’on prononce dans le public, qu’on eu a quelquefois naturellement et sans préparation dans les entretiens les plus familiers !
De chants qui jettent l’âme dans un religieux délire.] […] Mais le verbe ἐξοργίζω, qu’on trouve plus souvent, et, entre autres auteurs, dans Xénophon, a toujours le sens d’exciter, jeter dans le délire.
Le roi donna tranquillement ses ordres pour éteindre le feu : trouvant un petit baril plein de liqueur, il prend le baril lui-même, et, aidé de deux Suédois, il le jette à l’endroit où le feu était le plus violent ; il se trouva que ce baril était rempli d’eau-de-vie ; mais la précipitation inséparable d’un tel embarras empêcha d’y penser. […] Vingt et un janissaires se jettent aussitôt sur lui ; il jette en l’air son épée pour s’épargner la douleur de la rendre.
Observez-vous vous-mêmes et jetez un regard sur votre passé si court encore et qui vous paraît déjà si long. […] Voulez-vous avoir une idée de la puissance du courant qui emporte les œuvres humaines, jetez les yeux sur votre siècle et arrêtez-vous un instant à considérer avec moi les étonnantes modifications que les mœurs ont apportées dans nos goûts littéraires. […] Je crains bien d’avoir fait fausse route en choisissant la profession d’avocat, et il ne tient à rien que je ne jette ma toge aux orties et ma toque par-dessus les moulins. […] D’abord jetez-moi au feu vos livres de rhétorique : vous en avez tiré au collége tout ce que vous en pouviez tirer : vous n’en avez pas plus besoin aujourd’hui que de votre première grammaire ou de votre premier dictionnaire.
Il n’y a point de voix dominantes, mais des sons monotones, parmi lesquels se font entendre des bruits sourds et profonds, qui nous jettent dans une tristesse pleine de douceur. […] Comparez ce paysage de Maurice de Guérin : « Le 2 avril. — Les nuages nous ont jeté de la pluie tout le long du jour. […] La vue de mon pays, de ce pays si chéri, où des torrents de plaisirs avaient inondé mon cœur, l’air des Alpes, si salutaire et si pur : le doux air de la patrie, plus suave que les parfums de l’Orient ; cette terre riche et fertile, ce paysage unique, le plus beau dont l’œil humain fût jamais frappé ; ce séjour charmant auquel je n’avais rien trouvé d’égal dans le tour du monde ; l’aspect d’un peuple heureux et libre ; la douceur de la saison, la sérénité du climat ; mille souvenirs délicieux qui réveillaient tous les sentiments que j’avais goûtés ; tout cela me jetait dans des transports que je ne puis décrire, et semblait me rendre à la fois la jouissance de ma vie entière. »
L’ermite jette l’enfant dans le fleuve. […] Les enfants délicats et faibles étaient jetés dans un abîme, à quelque distance de la ville. […] Il court au sérail, sauve Osmin qui allait périr, se jette dans ses bras et lui jure un attachement inviolable. […] On le jette en prison. […] Dans le premier transport de sa colère, Ivan les fait jeter dans un cachot et paraît disposé à les envoyer au supplice.
Je jette mon bonnet par-dessus le moulin, et je ne sais rien du reste3. […] Il monta à cheval le samedi à deux heures, après avoir mangé ; et, comme il avait bien des gens avec lui, il les laissa tous à trente pas de la hauteur où il voulait aller, et dit au petit d’Elbeuf : « Mon neveu, demeurez là : vous ne faites que tourner autour de moi, vous me feriez reconnaître. » M. d’Hamilton, qui se trouva près de l’endroit où il allait, lui dit : « Monsieur, venez par ici ; on tire du côté où vous allez. — Monsieur, lui dit-il, vous avez raison ; je ne veux point du tout être tué aujourd’hui, cela sera le mieux du monde. » Il eut à peine tourné son cheval qu’il aperçut Saint-Hilaire, le chapeau à la main, qui lui dit : « Monsieur, jetez les yeux sur cette batterie que je viens de faire placer là2. » M. de Turenne revint, et dans l’instant, sans être arrêté, il eut le bras et le corps fracassés du même coup qui emporta le bras et la main qui tenaient le chapeau de Saint-Hilaire. […] On crie, on pleure ; M. d’Hamilton fait cesser ce bruit, et ôter le petit d’Elbeuf, qui s’était jeté sur le corps, qui ne voulait pas le quitter, et se pâmait de crier. […] Saint-Hilaire qui montrait cette batterie, et tue M. de Turenne ; le fils de Saint-Hilaire se jette à son père, et se met à crier et à pleurer.
On lui jette un empoisonneur, un parricide, un sacrilége : il le saisit, il l’étend, il le lie sur une croix horizontale, il lève le bras ; alors il se fait un silence horrible, et l’on n’entend plus que le cri des os qui éclatent sous la barre, et les hurlements de la victime. […] Il a fini : le cœur lui bat, mais c’est de joie ; il s’applaudit, il dit dans son cœur : « Nul ne roue mieux que moi. » Il descend : il tend sa main souillée de sang, et la justice y jette de loin quelques pièces d’or qu’il emporte à travers une double haie d’hommes écartés par l’horreur2. […] D’autres peuples, ou, pour mieux dire, leurs chefs, ont voulu profiter, contre toutes les règles de la morale, d’une fièvre chaude qui était venue assaillir les Français, pour se jeter sur leur pays et le partager entre eux. […] Pareillement ceux qui sont en l’air ; car le vol ne sauve l’aigle du trait de l’homme, combien que de loing il jette sa vend.
Représentez-vous, en effet, dans une enceinte ou siégeaient jusqu’à dix mille juges, choisis par le sort dans tous les rangs du peuple, quel trouble des tableaux pareils à celui-là auraient jeté dans les âmes, puisque, même dépouillés de l’action et du prestige de la scène, ces vers du poëte ont encore aujourd’hui un accent qui nous pénètre. […] Nous avions trois maisons ; quand le cadavre sortit de la prison, ils ne permirent pas qu’il fût reçu dans aucune : ils louèrent une litière et l’y firent jeter. […] Ce Mucius Scævola, la main sur le brasier ; cette Lucrèce qui se poignarde devant sa famille en demandant vengeance ; ce Virginius qui brandit dans la foule le couteau teint du sang de sa fille ; ce Camille qui renverse la balance où Brennus a jeté son épée, tous ces personnages sont des héros sans doute, mais les héros d’un peuple qui ne conçoit guère la grandeur dépouillée de la pompe du décor et du prestige de la scène. […] Il se tourne vers ce Capitole qu’il a défendu ; il prend Jupiter à témoin de l’injustice qu’on lui fait ; il jette un tel trouble dans les âmes que les patriciens sont obligés, pour obtenir la sentence de condamnation, de transporter ailleurs le tribunal, et de dérober aux juges la vue du temple qui leur rappelle la gloire de l’accusé. […] Tite-Live nous a gâté nos vieux Romains en embellissant leurs discours : il a, comme dit Montesquieu, jeté trop de fleurs sur ces colosses de l’antiquité.
Le chef barbare, en face d’une large rivière, se jette à la nage et dit aux siens : Suivez-moi ! […] Il jette son manteau, court vers Agamemnon et lui emprunte son sceptre, attribut de sa puissance. […] Il savait qu’en qualité d’homme libre il était souverain, maître absolu des deniers de sa ville, de ses flottes, de ses destinées, et que le pouvoir de ses orateurs, même les plus grands par la naissance et le génie, ne dépendait que d’une coquille qu’il pouvait jeter dans l’urne. […] Entre un personnage irréprochablement mis, qui salue son public, arrondit ses gestes et ses périodes, aiguise ses épigrammes, jette négligemment ses traits étudiés et se retire aux applaudissements de l’auditoire, ébloui des fusées de son éloquence. […] Aussi, quand il jette ce cri : « Non, Athéniens, vous n’avez pas failli !
Épouvanté, et on le serait à moins, de la pénurie toujours croissante de premiers sujets dans tous les genres, il jette à pleines mains bouquets et couronnes à tout débutant qui laisse percer la moindre lueur de talent ; il décerne au plus mince succès de collége l’ovation et le vin d’honneur ; les fumées de cette gloire précoce montent au cerveau des lauréats et les étourdissent à tout jamais. […] La dernière feuille encore humide de la presse, on se hâte de la jeter au public ; le public de demain sera-t-il celui d’aujourd’hui ? […] D’autre part, la jeunesse voit la fortune des révolutions de toute nature élever parfois d’un tour de roue des héros imberbes, qui ne semblaient, ni par le génie, ni par le travail, mériter mieux que tant d’autres ses faveurs ; chacun dès lors réclame aussi pour soi les bénéfices de cet heureux hasard, chacun se croit aussi le droit d’être porté au faite sans peine et sans effort, et de ceux qui ne peuvent dès les premiers pas gravir la montée ou percer la foule, les uns se découragent et s’asseyent nonchalamment aux bords de la route, les autres maudissent l’humanité et se jettent dans le désespoir, les derniers enfin, médiocrités vaniteuses, se consolent en appelant leur siècle ingrat et leur génie incompris.
Mais, frappé à mort par un mal que développèrent les excès du travail, il ne put que jeter sur le papier des aperçus, des éclairs. […] Parabole Un homme est jeté par la tempête dans une île inconnue, dont les habitants étaient en peine4 de trouver leur roi, qui s’était perdu ; et ayant beaucoup de ressemblance de corps et de visage avec ce roi, il est pris pour lui, et reconnu en cette qualité par tout ce peuple. […] Montaigne écrivait : « Qu’on jette une poutre entre ces deux tours ; il n’y a sagesse philosophique qui puisse vous donner courage d’y marcher. » 3.
Que le journaliste pourrait bien ajouter, à la honte d’être tombé, par sa faute, dans l’erreur, l’injustice d’y jeter ceux de ses lecteurs, que le défaut de lumières oblige de l’en croire sur sa parole. […] Mais l’auteur doit toujours être personnellement respecté, à moins que l’opinion publique ne l’ait jeté dans la classe de ces hommes vicieux et méchants, autant par principe que par habitude. […] Lucien a fait aussi des Dialogues pour censurer les vices des hommes, pour jeter du ridicule sur les faux Dieux, et sur les philosophes du paganisme.
Si le même se trouve dans plusieurs, jetez-y alors une nuance forte et bien marquée, qui distingue chacun de ces personnages d’une manière sensible et frappante. […] Il faut que le poëte jette le voile sur tout ce qu’ils peuvent avoir de bas, de méprisable et de révoltant. […] Ariste qui n’a jamais gêné en rien sa pupille, ne peut croire qu’elle se soit jetée dans cette intrigue à son insçu. […] Thespis, natif d’Icarie, île de l’Archipel, et qui vivoit l’an 536 avant Jésus-Christ, y jeta un personnage qui parloit seul. […] Aussitôt toute l’armee a jeté les yeux sur Eriphile, qui, se voyant condamnée à mourir, a saisi avec fureur le couteau sacré, qu’elle a plongé dans son sein.
On lui envoie une seconde armée sous les ordres de Wurmser ; il ne peut la battre qu’en se concentrant rapidement, et en frappant alternativement chacune de ces masses isolées ; en homme résolu, il sacrifie le blocus de Mantoue, écrase Wurmser à Lonato, à Castiglione, et le rejette dans le Tyrol ; Wurmser est renforcé de nouveau, comme l’avait été Beaulieu ; Bonaparte le prévient dans le Tyrol, remonte l’Adige, culbute tout devant lui à Roveredo, se jette à travers la vallée de la Brenta, coupe Wurmser qui croyait le couper lui-même, le terrasse à Bassano, et l’enferme dans Mantoue. […] elle arrive avant qu’il ait reçu des renforts ; il est forcé de céder devant elle ; il est réduit au désespoir, il va succomber, lorsqu’il trouve, au moyen d’un marais impraticable, deux lignes débouchant les flancs de l’ennemi, et s’y jette avec une incroyable audace. […] J’ai une drôle d’idée dans ma tête : c’est qu’il n’y a que des gens qui ont fait des tragédies qui puissent jeter quelque intérêt dans notre histoire sèche et barbare.