Est-ce un ris de pitié sur les pauvres humains ? […] ce n’est pas un don de l’humaine science ! […] Vous vous imaginez que l’esprit humain ne cherche que le vrai : détrompez-vous. L’esprit humain et le faux sympathisent extrêmement. […] Ne t’y parlé-je pas d’un esprit tout humain ?
Peut-on appuyer quelque grand dessein sur ce débris inévitable des choses humaines ? […] Elle connut par expérience toute la vanité et toute l’illusion des choses humaines. […] Elle doit nous enseigner le néant de la gloire humaine. […] Immatérialité de l’âme humaine. […] N’y avait-il pas d’autres princes qui contribuèrent à polir et à éclairer le genre humain ?
Ce jeune prince, si fougueux, si hautain, si rebelle, devint entre ses mains pieux, humain, charitable, attentif à tous ses devoirs : ce fut le miracle d’une habileté qui alliait la tendresse à l’autorité, la complaisance à l’énergie, la patience à la souplesse. […] Les faiblesses humaines La perfection supporte facilement l’imperfection d’autrui ; elle se fait toute à tous 1 Il faut se familiariser avec les défauts des bonnes âmes, et les laisser tranquillement jusqu’à ce que Dieu donne le signal pour les leur ôter peu à peu : autrement, on arracherait le bon grain avec le mauvais. […] Tous les tyrans, tous les magistrats, tous les politiques qui ont de l’ambition, paraissent bienfaisants et généreux ; ils paraissent se donner, et ils veulent prendre les peuples ; ils jettent l’hameçon dans les festins, dans les compagnies, dans les assemblées publiques ; ils ne sont pas sociables pour l’intérêt des hommes, mais pour abuser de tout le genre humain. […] De tels hommes sont les pestes du genre humain. […] Je voudrais obliger tout le genre humain.
« C’est une étrange faiblesse de l’esprit humain, que jamais la mort ne lui soit présente, quoiqu’elle se mette en vue de tous côtés, et en mille formes diverses. […] Ailleurs, Bossuet appelle la naissance des enfants, « cette recrue continuelle du genre humain ». […] C’est là que les impies se retranchent comme dans une forteresse imprenable : c’est de là qu’ils jettent hardiment des traits contre la sagesse qui régit le monde, se persuadant faussement que le désordre apparent des choses humaines rend témoignage contre elle.
Le Créateur, toujours attentif à soulager par un bienfait chacun des malheurs de la nature, t’opposa seule à toutes les peines des humains. […] Il nous donne en même temps une bonne définition de la sagesse humaine. La Vanité et la Sagesse humaines La faute que nous faisons n’est pas de nous servir de ces noms, c’est de les appliquer à des objets trop indignes. […] Si est donc indispensable à l’écrivain ou à l’orateur de comprendre les différents caractères de ses auditeurs, et de faire une étude spéciale et profonde du cœur humain. […] Le sort, dit-on, l’a mise en ses sévères mains ; Minos juge aux enfers tous les pâles humains.
Ici, la connaissance des règles est loin de suffire ; ce qu’il faut pour réussir, c’est le génie, c’est l’inspiration, ce sont les conceptions vastes, originales et sublimes, et avec cela le travail d’une vie humaine presque entière. […] La fin qu’il se propose est de donner plus d’étendue à l’idée que nous nous faisons de la perfection humaine, ou, en d’autres termes, d’exciter l’admiration. […] L’humanité présente un intérêt beaucoup plus général, et qui doit vivre autant que le genre humain. […] Par l’addition d’une autre qualité qui, sans être dominante, altère l’espèce : Ajax est plus dur, Diomède plus brave, Achille plus violent, Hector plus humain ; et cependant leur qualité dominante à tous est la valeur. […] Il serait, en effet, indécent et monstrueux de donner aux anges les mouvements tumultueux du cœur humain, et de supposer dans le séjour de la sainteté des affections charnelles.
La liaison des faits dans l’histoire doit être, pour ainsi dire, aussi naturelle que la liaison des divers membres dans le corps humain. […] Il aime qu’on lui montre le cœur humain à découvert, et à démêler les secrets ressorts qui le font mouvoir dans les différentes circonstances de la vie : c’est en cela que l’histoire nous est vraiment utile. […] C’est ce que nous voyons en effet ; les œuvres de la Toute-Puissance, comme les faits humains, montrent partout cette qualité. […] L’Histoire générale est l’histoire du genre humain répandu sur la terre habitable depuis le commencement du monde. […] Les vies des hommes illustres ont, du reste, ce grand avantage, de nous faire commencer l’étude du cœur humain, en nous montrant les hommes de près et tels qu’ils sont.
Mirabeau, dit un écrivain qui l’a bien connu, avait un grand caractère, des talents rares, quelquefois sublimes ; un choix unique d’expressions, une connaissance profonde du cœur humain : mais il était despote par essence, et, s’il eût gouverné un empire, il eût surpassé Richelieu en orgueil, Mazarin en politique. […] De Sèze ; son discours est resté, et sera cité par nos neveux, comme un monument des derniers efforts de l’éloquence en faveur de la justice et de la vertu ; et si ses efforts ont été impuissants, c’est qu’il n était pas donné à l’éloquence humaine d’émouvoir alors ce qui n’avait plus rien d’humain.
C’est ainsi que peignent et s’expriment les prophètes, et ceux que pénètre et inspire leur esprit, il n’y a là rien de fantastique, rien d’idéal : ce n’est point ici une création humaine divinisée ; c’est la divinité peinte de ses propres traits. […] Cela est si vrai, que le plus sublime de tous, celui qui a le plus approché de ce qui était accessible au génie poétique humain, Homère, ne concevant pas un être capable de tout remplir de sa présence en même temps, est contraint, pour la peindre, de redescendre bientôt de la hauteur fictive où il venait de s’élever avec son dieu, et de laisser à ses coursiers tout l’honneur du sublime dans cette circonstance. […] beautés qui n appartiennent point exclusivement, comme l’Iliade ou l’Énéide, à telle ou telle contrée, mais qui sont le patrimoine universel du genre humain, parce qu’Abraham, Jacob, Joseph, sont des hommes : au lieu qu’Achille, Hector, Priam, Ulysse, Agamemnon, sont des Grecs : beautés qui ne tiennent point absolument à l’idiome primitif, puisqu’elles sont belles et attachantes dans tous les idiomes ; au lieu qu’une grande partie du charme des poètes anciens dépend de l’harmonie du vers et du choix heureux de l’expression, mérite qui disparaît presque entièrement dans une traduction, quelque bien faite qu’elle soit d’ailleurs.
Ils sont les mêmes pour toutes les œuvres de l’esprit humain. […] Elle divise le discours d’après un plan méthodique et raisonné, conforme à la nature de l’esprit humain, aux règles de l’expérience et aux nécessites du sujet. […] Elle poursuit l’idéal ; elle va même jusqu’à introduire le merveilleux dans les épisodes de la vie humaine. […] En effet, le visage humain exprime tous les mouvements et toutes les passions de l’âme ; il les reflète comme un miroir. […] Le vers est la première forme littéraire de l’esprit humain.
Un temps viendra, sans doute, où des lois plus humaines De vos bras opprimés relâcheront les chaînes : Dans un monde nouveau vous aurez un soutien ; Car pour ce monde-ci je n’en espère rien2. […] ……………………… ……………………… Modérons-nous surtout dans notre ambition ; Car c’est du cœur humain la grande passion. […] Viens ranimer leur langueur désœuvrée ; Grand roi David, c’est toi dont les sixains2 Fixent l’esprit et le goût des humains ! […] Du genre humain connais quelle est la trempe ; Avec de l’or, je te fais président, Fermier du roi, conseiller, intendant : Tu n’as point d’aile, et tu veux voler ! […] C’est une source pure ; en vain dans ses canaux Les vents contagieux en ont troublé les eaux ; En vain sur la surface une fange étrangère Apporte en bouillonnant un limon qui l’altère : L’homme le plus injuste et le moins policé S’y contemple aisément quand l’orage est passé1 Le passage de la vie Le bonheur est le port où tendent les humains ; Les écueils sont fréquents, les vents sont incertains ; Le ciel, pour aborder cette rive étrangère, Accorde à tout mortel une barque légère.
substituer, pour le commun bonheur, Les lois de la morale aux lois d’un faux honneur, La raison éclairée au sombre fanatisme, Le devoir au calcul, l’amour à l’égoïsme, Développer l’essor des instincts généreux, Ne pas souffrir qu’en France il soit un malheureux, Fonder l’égalité, ce beau rêve du juste, En faisant respecter ce qui doit être auguste, Ce n’est pas là, Danton, l’effet d’un coup de main : C’est un travail immense et le chef-d’œuvre humain, Et la probité seule, alliée au génie, Peut des mœurs et des lois créer cette harmonie1. […] Célestes alliés de la justice humaine, Épurez, exaltez l’âme républicaine3 ! […] Même dans ces âges lointains, les maux de la servitude étaient atténués par les instincts généreux et permanents de la nature humaine. […] Qui n’est pas assez poli n’est pas assez humain. […] Marat cause presque plus de stupeur que d’aversion : on veut le croire fou, pour n’avoir pas à porter plus de haine que n’en contient le cœur humain.
quelle horreur le saisit, quel désespoir s’empare de son âme, lorsque, accourant vers un objet sombre qu’il a pris pour le toit de sa chaumière, élevé au-dessus de la neige, il reconnaît son erreur, et se trouve au milieu d’une solitude inconnue, loin de tout asile, loin de tous vestiges humains ! […] L’esprit humain ne peut rien créer : il ne produira qu’après avoir été fécondé par l’expérience et la méditation : ses connaissances sont les germes de ses productions. […] Or, un beau style n’est tel en effet que par le nombre infini des vérités qu’il présente : toutes les beautés intellectuelles qui s’y trouvent tous les rapports dont il est composé, sont autant de vérités aussi utiles, et peut-être plus précieuses pour l’esprit humain que celles qui peuvent faire le fond du sujet. […] Le ton du philosophe pourra devenir sublime toutes les fois qu’il parlera des lois de la nature, de l’être en général, de l’espace, de la matière, du mouvement et du temps, de l’âme, de l’esprit humain, des sentiments, des passions ; dans le reste, il suffira qu’il soit noble et élevé. […] Il ne leur en restait point d’autre, car tout ce qui est raisonnablement du domaine de l’esprit humain, nos auteurs classiques l’ont traité aussi dignement que possible : passions, caractères, vertus, crimes, effets de la nature physique, exploits militaires, remords, excès du malheur et de la prospérité, etc., tout a été décrit, peint, célébré ou flétri par nos classiques.
Toutes les vertus humaines étaient chez les anciens ; les vertus divines ne sont que chez les chrétiens. […] J’ai reçu, monsieur, votre nouveau livre2 contre le genre humain ; je vous en remercie. […] Qu’importe au genre humain que quelques frelons pillent le miel de quelques abeilles ? […] De toutes les amertumes répandues sur la vie humaine, ce sont là les moins funestes. […] Où en serait le genre humain s’il fallait étudier la dynamique et l’astronomie pour connaître l’Être suprême ?
Mais ces rapports peuvent être innombrables, et l’esprit humain ne les découvrit pas tous à la fois. […] La troisième consiste à prouver ; elle s’adresse à la partie la plus noble de la nature humaine, à la raison. […] Cette règle lient à la nature même de l’esprit humain, qui ne peut jamais saisir qu’une chose à la fois. […] Apprends qu’une mort telle que lu la médites, est honteuse et furtive ; c’est un vol fait au genre humain. […] Mais, comme toutes les facultés humaines, la voix peut être perfectionnée par le travail.
Leur unique but est de piller les temples, de détruire la race humaine. […] Il en est de même pour l’espèce humaine. […] Considère quelle est la condition des choses humaines. […] Ne m’abandonne pas isolé dans ce désert où l’on ne rencontre pas de traces humaines. […] qu’il pleure, en voyant le genre humain jouissant désormais de la sécurité !
Il n’est point question d’écrire des lettres pensées et réfléchies avec soin, qui peuvent un peu coûter à la paresse ; il n’est question que de deux ou trois mots d’amitié, et quelques nouvelles, soit de littérature, soit des sottises humaines, le tout courant sur le papier sans peine et sans attention. […] J’ai reçu, monsieur, votre nouveau livre1 contre le genre humain ; je vous en remercie. […] Qu’importe au genre humain que quelques frelons pillent le miel de quelques abeilles ? […] De toutes les amertumes répandues sur la vie humaine, ce sont là les moins funestes. […] Mon triste état m’interdit tout commerce avec les humains ; mais, quoique vous n’ayez point traduit les Géorgiques 1, hasardez de venir à Ferney quand il vous plaira.
C’est de la compassion que relève la noblesse humaine : c’est elle qui rattache nos cœurs aux intérêts de nos semblables, à la prospérité de nos villes, à tous les mouvements de la société publique. […] Les passions dramatiques doivent être en conformité avec la nature humaine, et en harmonie avec les temps, les pays et les données fournies par l’histoire. […] Or, la colère, la vengeance, l’ambition, l’amour, se disputent tour à tour le premier rang parmi les passions du cœur humain. […] Le drame peut offrir quelque utilité, lorsqu’à l’exemple de la tragédie, il place dans le cœur humain le ressort des événements et le mobile des actions. […] La comédie d’intrigue n’offre point de caractère dominant ; elle ne demande ni talents extraordinaires, ni connaissance approfondie du cœur humain, mais seulement beaucoup d’imagination.
Ces événements doivent amener des situations particulières, et, par suite, des peintures vraies du cœur humain, des mouvements qui l’agitent, des passions qui le tyrannisent, des plaisirs ou des peines qui en résultent. […] Il y en a une autre qu’on peut nommer morale, qui est bien importante et malheureusement négligée ou méprisée par un grand nombre de romanciers. « Le divertissement du lecteur, dit Huet, évêque d’Avranches, dans son savant Traité de l’origine des romans, n’est qu’une fin subordonnée à la principale, qui est l’instruction de l’esprit et la correction des mœurs. » Le but que l’écrivain doit se proposer est donc d’instruire sous le voile de la fiction, de polir l’esprit et de former le cœur en présentant un tableau de la vie humaine. […] Entre nous, la pierre philosophale n’est qu’une belle chimère, que j’ai moi-même forgée pour me jouer de l’esprit humain, qui veut passer les bornes qui lui ont été prescrites.
Laissons encore une fois de côté tout ce qu’il y a de divin dans l’Écriture ; et si, indépendamment de cette raison, qui n’en est malheureusement pas une pour tous les lecteurs, nous y trouvons autant de vraie philosophie et de bonne morale, que nous y avons admiré jusqu’ici de poésie et de sentiment, il faudra bien convenir que la Bible est l’ouvrage le plus étonnant, la conception la plus merveilleuse dont l’esprit humain puisse se faire une idée. […] On pourrait être étonné des nombreuses contradictions, des inconséquences multipliées qui échappent à ces précepteurs fameux du genre humain, si ce défaut même de liaison dans leurs idées et de consistance dans leur doctrine, ne prouvait la nécessité d’un maître plus habile et d’un philosophe plus éclairé. […] Mais comme il faut que tout ce qui n’est que de l’homme porte inévitablement le caractère de l’insuffisance ; comme il faut bien qu’il y ait une distance sensible à tous les yeux, entre les leçons de la sagesse divine, et celles de la sagesse humaine, ce même Horace, si admirable quelquefois dans ses réflexions morales, tombe le moment d’après dans tous les excès de la dépravation la plus complète, et ce philosophe si sage n’est plus qu’un cynique effronté, sans frein, comme sans pudeur, et dont Quintilien lui-même disait qu’il serait bien fâché de le faire voir tout entier à ses élèves : Horatium in quibusdam nolim interpretari . […] Riches, soyez humains, tendres et généreux. […] Quand pourrai-je, tantôt goûtant un doux sommeil, Et des bons vieux auteurs amusant mon réveil, Tantôt ornant sans art mes rustiques demeures, Tantôt laissant couler mes indolentes heures, Boire l’heureux oubli des soins tumultueux, Ignorer les humains, et vivre ignoré d’eux !
Dieux mortels, c’est vous, qu’il appelle : Il tient la balance éternelle, Qui doit peser tous les humains. […] Mais il observa attentivement différents avares ; il saisit les plus grands traits d’avarice qu’ils avaient faits ; il y ajouta, d’après la connaissance profonde qu’il avait du cœur humain, d’autres traits qu’il imagina qu’un avare est capable de faire : il réunit tous ces traits, les attribua à son personnage, et, par là, vint à bout d’en composer un caractère parfait dans son genre. […] Ces faiblesses ne rendront son héros que plus intéressant, parce qu’elles le rapprocheront de nous ; parce qu’elles nous le représenteront sujet, comme nous, à la fragilité de la nature humaine. […] Il s’ensuit de tout ce que je viens de dire, que le poète, pour être en état d’inventer, doit porter des yeux attentifs sur la nature, en bien saisir toutes les parties et le vrai beau ; distinguer tout ce qui est, et tout ce qui peut être ; observer les hommes et leurs divers caractères, étudier à fond le cœur humain, démêler tous les secrets ressorts qui le font mouvoir, tous les sentiments dont il est susceptible, toutes les passions qui peuvent le maîtriser dans toutes les circonstances possibles de la vie. […] Tels sont humains pour hommes ; forfaits pour crimes ; coursier pour cheval ; glaive pour épée ; ondes pour eaux ; antique pour ancien ; jadis pour autrefois ; soudain pour aussitôt, etc.
Les chrétiens avaient une gloire dans les catacombes et les échafauds, la gloire véritable, celle que la faveur populaire ne donne ni ne retire à son gré, et dont aucune puissance ne peut dépouiller l’âme humaine qui l’a conquise en la méritant. […] J’ai la certitude qu’aucun parti ne me soutiendra jamais, parce que jamais je ne donnerai de gages à un parti humain ; j’ai aussi cette autre certitude que, demeuré à une place trop visible, je prêterai toujours le flanc aux attaques de mes ennemis par la naïveté de mes impressions et la hardiesse de mon discours2. […] Saint-Marc Girardin cette page spirituelle sur la gloire humaine ; je la cite, pour que l’on apprécie la différence du ton : « Qu’est-ce qu’un nom ? […] Ce qui distingue la réputation de la gloire, c’est que l’une est le jugement de quelques-uns, et que l’autre est celui du plus grand nombre, de la majorité dans l’espèce humaine. […] Il faut donc aimer la gloire, parce que c’est aimer les grandes choses, les longs travaux, les services effectifs rendus au genre humain, et il faut dédaigner la réputation, les succès d’un jour et les petits moyens qui y conduisent ; il faut songer à faire, à beaucoup faire, à bien faire, et non à paraître ; car, tout ce qui paraît sans être, bientôt disparaît ; mais tout ce qui est, par la vertu de sa nature, paraît tôt ou tard.
De là, pour l’orateur, la nécessité d’une étude très longue et très délicate du cœur humain, étude dont nos grands orateurs sacrés nous donnent à tout moment la preuve. […] c’est ainsi que vous vous jouiez de la sagesse humaine. […] Mais ces éloges, purement humains, n’avaient à peu près de commun que le nom avec notre oraison funèbre. […] La sainteté de la chaire chrétienne ne permet pas qu’on se borne, dans l’éloge des héros, à des faits purement humains. […] Poussons donc à bout la gloire humaine par cet exemple ; détruisons l’idole des ambitieux ; qu’elle tombe anéantie devant ces autels.
Aux peintures généreuses du cœur humain, il sut allier le sens historique, et l’intuition qui devine le génie des temps ou des lieux. […] Et toi, de mes exploits glorieux instrument, Mais d’un corps tout de glace inutile ornement, Fer jadis tant à craindre et qui, dans cette offense, M’as servi de parade, et non pas de défense, Va, quitte désormais le dernier des humains ; Passe, pour me venger, en de meilleurs mains. […] Le sens humain s’étonne, ou se révolte. […] Ici, la forme est toute mystique : c’est le langage de la passion humaine transporté aux idées divines qu’iladore. […] Aussi change-t-il de langage ; il ne parle plus que celui de la raison humaine ; il s’attaque aux folies païennes.