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73. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — A. Chénier. (1762-1794.) » pp. 304-312

Il les entend, près de son jeune guide, L’un sur l’autre pressés, tendre une oreille avide ; Et Nymphes et Sylvains sortaient pour l’admirer, Et l’écoutaient en foule, et n’osaient respirer ; Car, en de longs détours de chansons vagabondes, Il enchaînait de tout les semences fécondes, Les principes du feu, les eaux, la terre et l’air, Les fleuves descendus du sein de Jupiter, Les oracles, les arts, les cités fraternelles, Et depuis le chaos les amours immortelles5. […] ô belle contrée, ô terre généreuse, Que les dieux complaisants formaient pour être heureuse, Tu ne sens point du nord les glaçantes horreurs ; Le midi de ses feux t’épargne les fureurs ; Tes arbres innocents n’ont point d’ombres mortelles ; Ni des poisons épars dans tes herbes nouvelles Ne trompent une main crédule2 ; ni tes bois Des tigres frémissants ne redoutent la voix ; Ni les vastes serpents ne traînent sur tes plantes.

74. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

            Quel feu ! […] Ce bras étincelant qui darde un trait de feu ne vaut pas ce trait levé et flamboyant. […] C’est un mélange réel de sang et de feu, mélange tout à fait extraordinaire. […] Et elle n’est pas moins familière aux poetes qu’aux orateurs, comme étant propre à donner de l’âme, du feu et de l’énergie au style. […] Variée, elle saisira les nuances de l’action, rendant avec feu ce qui s’est fait vivement, avec lenteur ce qui s’est passé avec calme ou sang-froid.

75. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

Ce vers de Racine Brûlé de plus de feux que je n’en allumai. […] Brûlé de plus de feux, signifie les mouvements violents occasionnés dans le cœur par les passions ; que je n’en allumai se rapporte aux feux qui détruisirent la ville de Troie. […] On a dit qu’un homme était bouillant  de colère, parce qu’on a senti que cette passion donnait au sang un mouvement et une agitation extraordinaire » semblable au bouillonnement de l’eau sur le feu. […] La prétermission atteint son plus haut degré de beauté quand, après avoir exposé avec feu les choses qu’on a l’air d’écarter, on peint plus vivement encore celles qui suivent. […]    (V. ) Orgueilleux est bien une épithète ; ce mot ajoute plus d’énergie à la nature du coursier, il en est de même : d’indocile, inquiet, plein de feu qui donnent au coursier plus d’indépendance et de vivacité ; mais belliqueux reste adjectif en précisant l’espèce de feu dont le coursier est animé.

76. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

De rage et de douleur, le monstre bondissant, Vient aux pieds des chevaux tomber en mugissant, Se roule, et leur présente une gueule enflammée Qui les couvre de feu, de sang et de fumée ; La frayeur les emporte, et, sourds à cette fois, Ils ne connaissent plus ni le frein ni la voix. […] Les expressions propres désignent ce pourquoi elles ont été premièrement établies, comme : la lumière éclaire, le feu brûle ; et le style naturel rend une idée, une image, un sentiment sans recherche et sans effort. […] Que le courroux du ciel, allumé par mes vœux, Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux ! […] Du Chaos tout à coup les portes s'ébranlèrent, Des soleils allumés les feux étincelèrent ; Tu naquis ; l'Éternel te prescrivit ta loi. […] Du soleil épuisé la lumière plus douce, De ses feux par degrés verra tarir la source ; Et des mondes vieillis les ressorts s'useront, Ainsi que les rochers, qui du haut des montagnes Roulent dans les campagnes.

77. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

Leurs armes éclataient du feu des diamants, De leurs bras énervés frivoles ornements. […] Fatigués, la terre est leur lit ; le premier met que le hasard leur présente, est celui qui les rassasie ; et les nuits sont toujours plus longues que leur sommeil : et tu pourrais croire que des frondes et des lances durcies au feu feront reculer devant toi cette fameuse cavalerie composée de l’élite des Thessaliens, des Arcananiens, des Œtoliens ! […] « Si les Dieux avaient mesuré ta stature à ton ambition, le monde ne te contiendrait pas ; d’une main tu toucherais l’orient, de l’autre l’occident ; et tu voudrais savoir encore où vont s’ensevelir les feux du Dieu puissant qui nous éclaire ».

78. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Familiarité hardie, pathétique ingénu, poésie de l’expression, brusques saillies d’imagination, élans impétueux, je ne sais quoi de vif et de soudain ; tel est le caractère de ses premiers sermons : ils ont le feu de la jeunesse, et une grâce de nouveauté qui ravit. […] Je ferai sortir du milieu de toi le feu qui dévore les entrailles : je ne l’enverrai point de loin contre toi ; il prendra1 dans ta conscience, et ses flammes s’élanceront du milieu de toi. […] Le feu prend à la maison.

79. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

De l’extrémité des avenues on aperçoit des ours3 enivrés de raisins, qui chancellent sur les branches des ormeaux ; des troupes de cariboux se baignent dans un lac ; des écureuils noirs se jouent dans l’épaisseur des feuillages ; des oiseaux moqueurs, des colombes virginiennes de la grosseur d’un passereau, descendent sur les gazons rougis par les fraises ; des perroquets verts, à tête jaune4, des piverts empourprés, des cardinaux de feu grimpent en circulant au haut des cyprès ; des colibris étincellent sur le jasmin des Florides, et des serpents oiseleurs sifflent suspendus aux dômes des bois, en s’y balançant comme des lianes. […] On y voit, on y sent l’apaisement des feux du jour ; sur le devant, quelques bergers et quelques bergères dansent à côté de leurs troupeaux. » 2. […] Que ces petites montres de sa ruine qui paraissent encore au-dessus de la bière, c’était la Fortune qui les avait conservées pour le témoignage de cette grandeur infinie que tant de siècles, tant de feux, la conjuration du monde réitérée à tant de fois à sa ruine, n’avaient pu universellement éteindre.

80. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

L’a-t-il rencontrée, il dort auprès du feu qui le réchauffe, ou de l’arbre qui le couvre, jusqu’à ce que la faim lui commande de disputer aux forêts et au hasard son incertaine subsistance. […] Le soleil ne passe plus sur sa tête comme un feu qui s’éteint le soir et se rallume au matin, mais comme la grave mesure des âges, apportant à chaque jour son devoir, à chaque siècle sa durée. […] La nature même de mon auditoire, composé d’âmes jeunes, entraîne la mienne ; je me rajeunis sans cesse au feu de leur contact, et, toute préparation arrêtée m’étant impossible, je ne puis jamais répondre de m’asservir à une prudence qui me glacerait.

81. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. B. Rousseau. (1671-1741.) » pp. 254-266

Prête-moi tes feux propices : Viens m’aider à fuir les vices Qui s’attachent à mes pas ; Viens consumer par ta flamme Ceux que je vois dans mon âme Et ceux que je n’y vois pas. […] « Voilà du feu », dit La Harpe, un peu trop rigoureux, d’ailleurs, pour le commencement de cette pièce ; « voilà du mouvement, des images : nous avons retrouvé l’ode. » Et Le Brun : « La chute de cette strophe est admirable. » 1.

82. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

C’est le Dieu tout-puissant, c’est la Muse implacable Qui, dans ses bras de feu, t’a portée au tombeau2. […] Nous sommes prêtres de Vesta ; notre vie est le feu sacré que nous avons mission d’en retenir, jusqu’à ce que Dieu lui-même l’éteigne en nous.

83. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre II. — Division de la rhétorique : Invention, Disposition, Élocution »

Rousseau nous peint le Lever du soleil : Le Lever du Soleil « On le voit s’annoncer de loin par les traits de feu qu’il lance au » devant de lui. […] Notre célèbre Despréaux nous recommande donc avec justice d’agir fortement sur les cœurs de ceux qui nous écoutent, de les ébranler, de les embraser du feu des passions pour les maîtriser à notre gré. […] Cela est impossible, et il n’y a que le feu qui puisse communiquer la chaleur. » Pour bien exprimer et soulever les passions, trois choses sont nécessaires : l’Imagination, la Sensibilité et le Jugement. […] Dieu Ces globes lumineux qui, depuis tant de siècles, roulent majestueusement dans l’espace, sans jamais s’écarter de leur orbite, ni se choquer dans leurs révolutions ; ce soleil suspendu à la voûte céleste, comme une lampe de feu qui vivifie toute la nature, et se trouve placée à la distance convenable pour éclairer, échauffer la terre, sans l’embrasser de ses ardeurs ; cet astre qui préside à la nuit avec ses douces clartés, ses phases, son cours inconstant et pourtant régulier, dont le génie de l’homme a su tirer tant d’avantages ; cette terre si féconde, sur laquelle on voit se perpétuer par des lois constantes une multitude d’êtres vivants, avec cette admirable proportion des deux sexes, de morts et de naissances, qui fait qu’elle n’est jamais déserte, ni surchargée d’habitants ; ces mers immenses, avec leurs agitations périodiques et si mystérieuses ; ces éléments qui se mélangent, se modifient, se combinent de manière à suffire aux besoins, à la vie de cette multitude prodigieuse d’êtres, qui sont si variés dans leur structure et leur grandeur ; enfin ce concours si réglé des saisons qui reprochait sans cesse la terre sous des formes nouvelles, qui, après le repos de l’hiver, la présente successivement embellie de toutes les fleurs du printemps, enrichie des moissons de l’été, couronnée des fruits de l’automne, et fait ainsi rouler l’année dans un cercle de scènes variées sans confusion, et semblables sans monotonie ; tout cela ne forme-t-il pas un concert, un ensemble de parties dont vous ne pouvez détacher une seule sans rompre l’harmonie universelle ?

84. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

L’adjectif feu, feue, qui n’a jamais de pluriel, ne prend point de genre, lorsqu’il est mis avant l’article ou un pronom possessif : = feu la reine ; feu votre mère. S’il est mis après, il prend le genre : la feue reine ; votre feue mère. […] = Mettez cela devant le feu.

85. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

L’amitié tendre et vive y fait briller ses feux Qu’en vain veut imiter, dans son zèle perside, La trahison, que suit l’envie au teint livide. […] qui vous rend si jaloux2, N’est qu’un feu qui s’allume et s’éteint avec nous.

86. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — A — article » p. 402

Mais dans une sortie, elle est blessée, et tombe entre les mains des Anglais, qui se déshonnorèrent, en la condamnant au feu comme sorcière et hérétique.

87. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VII. Des différents exercices de composition. »

Sous le poids des coursiers les escadrons s’entrouvrent ; D’une voûte d’airain les rangs pressés se couvrent ; Les feux croisent les feux, le fer frappe le fer ; Les rangs entrechoqués lancent un seul éclair. […] Mais au sort des humains la nature insensible Sur leurs débris épars suivra son cours paisible : Demain la douce aurore, en se levant sur eux, Dans leur acier sanglant réfléchira ses feux ; Le fleuve lavera sa rive ensanglantée ; Les vents balayeront leur poussière infectée, Et le sol, engraissé de leurs restes fumants, Cachera sous des fleurs leurs pâles ossements. […] Pour tout bruit, on entendait le froissement de la prose sur les flots, tandis que les étincelles de feu couraient avec la blanche écume le long des flancs du navire. […] 6° Je ne suis qu’au printemps, je veux voir la moisson ; Et comme le soleil, de saison en saison,            Je veux achever mon année ; Brillante sur ma tige et l’honneur du jardin, Je n’ai vu luire encor que les feux du matin :            Je veux achever ma journée.

88. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume. »

On prétend aussi que c’est à Mayence qu’un moine, cordelier, originaire, de Fribourg, et nommé Bertod Schwarts, mais dont le vrai nom était Constantin Ancklitzen, inventa en 1280 la poudre à canon et les armes à feu. […] Jupiter, pour les en punir, fit tomber du ciel une pluie de feu, qui détruisit en un moment le bourg et tous ses environs. […] Après avoir formé de terre et d’eau les premiers hommes, il alla, avec le secours de Pallas, dérober le feu du ciel pour les animer. […] Vulcain, fils, selon la fable, de Jupiter et de Junon, et Dieu du feu.

89. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre III. — Disposition »

Restait cette redoutable infanterie de l’armée d’Espagne, dont les gros bataillons serrés, semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs brèches, demeuraient inébranlables au milieu de tout Le reste eu déroule, et lançaient des feux de toutes ports. […] Enfin, dans les sujets graves, l’orateur déploie toutes les ressources de son art, il met en usage tout ce que l’éloquence a de tours séduisants et de mouvements impétueux ; il anime cette partie de son discours de toute la chaleur, de tout le feu du sentiment pour exciter les passions et maîtriser les âmes.

90. (1858) Exercices latins adaptés à la Grammaire latine d’après Lhomond. Deuxième partie : Cours gradué de versions latines sur la syntaxe, à l’usage des classes de sixième, cinquième et quatrième. Livre du maître pp. -370

Il y a quatre éléments : le feu, l’eau, l’air et la terre. Le feu est chaud ; l’eau est liquide et potable ; l’air est respirable. […] L’usage du feu est étranger aux bêtes. — 13. […] L’eau et le feu furent interdits à Cicéron, sauveur de sa patrie. […] L’action du vent est propre à allumer le feu. — 14.

91. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XVII. » p. 114

Tout cela est beaucoup sans doute, et pourtant ce n’est point assez  si le cœur ne s’y ajoute, l’œuvre demeure imparfaite : le feu sacré n’y est pas.

92. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Elles sont belles de sentiment et d’expression, et pleines de feu sans paraître décousues. […] Il a plus d’énergie qu’Horace, plus de feu, plus d’élévation dans le style, mais il en est bien loin pour l’aisance et la grâce. […] Dryden, quoique bien moins correct, l’emporte sur lui pour l’enthousiasme, la force, le feu et la richesse. […] Le feu de son génie y brille tout entier ; les batailles de Virgile et de tous les autres poètes, comparées aux siennes, paraissent inanimées et froides. […] Ses sentiments ont tant d’élévation, il déploie quelquefois tant d’énergie, tant de feu, qu’il nous fait en quelque sorte perdre de vue la plupart de ses défauts.

93. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

Le feu prend pendant la nuit dans la place de Saint-Pierre à côté du Vatican. […] Mais c’était un feu follet qui brillait sur des eaux stagnantes. […] Le lendemain matin, l’ermite en partant avec Almanzor met le feu à la maison. […] Elle a permis que le feu prit à cette maison, parce que, sous ses ruines, le propriétaire a trouvé un trésor immense. […] Il forma une vaste conspiration pour détruire Rome par le fer et par le feu, et pour s’emparer ensuite du pouvoir suprême.

94. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

Rien ne peut arrêter sa vigilante audace : L’été n’a point de feux, l’hiver n’a point de glace. […] Ils atteignaient déjà le superbe portique Où Ribou le libraire, au fond de sa boutique, Sous vingt fidèles clefs3 garde et tient en dépôt L’amas toujours entier des écrits de Hainaut : 4 : Quand Boirude, qui voit que le péril approche, Les arrête, et tirant un fusil1 de sa poche, Des veines d’un caillou, qu’il frappe au même instant, Il fait jaillir un feu qui pétille en sortant ; Et bientôt, au brasier d’une mèche enflammée, Montre, à l’aide du soufre, une cire allumée2, Cet astre tremblotant3 dont le jour les conduit Est pour eux un soleil au milieu de la nuit.

95. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

Ce voyage lui valut, avec un surcroît d’expérience, une bulle pontificale qui l’autorisait à exercer en tous lieux l’art de la médecine, mais à titre gratuit, « jusqu’à l’application du fer et du feu exclusivement1 ». […] beuuons6 ; ho, laissons toute melancholie ; apporte du meilleur, rince les verres, boute7 la nappe, chasse ces chiens, souffle ce feu, allume la chandelle, ferme cette porte, taille ces souppes8, enuoye9 ces pauures, bai’le10 leur ce qu’ilz demandent, tiens ma robbe, que ie me mette en pourpeinct11 pour mieux festoyer12 les commeres.

96. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de Montaigne, 1533-1592 » pp. -

A sa suite est un cabinet assez poly12, capable à recevoir du feu pour l’hyver, tresplaisamment percé1 : et si ie ne craignois non plus le soing que la despense, le soing qui me chasse de toute besongne2, i’y pourrois facilement couldre à chaque costé une gallerie de cent pas de long et douze de large, à plain pied, ayant trouvé touts les murs montez, pour aultre usage, à la haulteur qu’il me fault. […] …………… C’est elle qui revêt d’une indomptable force Vos fils, durs à la neige, insensibles au feu ; Par elle vous gardez, sous une rude écorce, Les tendresses du cœur et la croyance en Dieu.

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