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84. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Ce n’est point un cartel d’ennemi à ennemi : c’est une satire, c’est un pasquin, c’est quelque chose de pis ; ou plutôt ce sont les premières pièces d’un procès criminel intenté par le genre humain, que les vices de Tibère avaient offensé. […] Son ombre ne rend pas même un léger murmure ; Le pied d’un ennemi foule en paix son cercueil. […] Tout s’empresse, tout part ; la seule Iphigénie Dans ce commun bonheur pleure son ennemie. […] Je veux que, d’ennemis partout enveloppée, Rome rappelle en vain le secours de Pompée. […] Quoi qu’il en soit, Narcisse, Je ne le compte plus parmi mes ennemis.

85. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Après avoir cité un grand nombre d’actes d’hostilités de la part de Philippe, il demande à Eschine si le roi de Macédoine pouvait être regardé comme ami ou comme ennemi de la république. […] Mais si Philippe agissait en ennemi, fallait-il lui résister, ou le laisser asservir la Grèce ? […] Et, pour dire encore plus, Titus fut l’ennemi de Roscius ; Sextus est son fils. […] Est-ce son ennemi, est-ce son fils qu’on doit regarder comme l’assassin ? […] Un ennemi du prévenu en porterait un jugement tout contraire. » (Rh.

86. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre II. De l’Éloquence chez les Grecs. »

Eschine, que nous verrons bientôt le rival et l’ennemi de Démosthène, eut le même talent et déployait, dans ces sortes de discours, tant de génie et tant de talent, qu’il semblait inspiré comme le prêtre qui rendait les oracles. […] Leur but était d’enflammer l’indignation des Athéniens contre la politique ambitieuse de Philippe, roi de Macédoine, l’ennemi déclaré de la liberté de la Grèce, et de les prémunir contre les mesures insidieuses dont ce prince se servoit pour leur dissimuler le danger qui les menaçait.

87. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VI. Des éloges funèbres. »

Tous unanimement, préférant à des charmes illusoires l’honneur de vaincre l’ennemi, regardant le péril même qui se montrait à leurs yeux comme une faveur de la fortune, tous ils se hâtaient de s’en saisir, et pour se venger, et pour couronner à la fois tous leurs vœux. […] Ô vous qui leur avez survécu, demandez, vous le pouvez sans doute, demandez aux dieux une victoire que ne suive point le trépas ; mais jamais n’opposez à l’ennemi une valeur moins audacieuse.

88. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VII. Fontenelle. »

Charles était un jeune prince, non pas seulement ennemi de toute mollesse, mais amoureux des plus violentes fatigues et de la vie la plus dure ; recherchant les périls par goût et par volupté ; invinciblement opiniâtre dans les extrémités où son courage le portait ; enfin, c’était Alexandre, s’il eût eu des vices et plus de fortune. […] » Il s’en fallait beaucoup que l’égalité qui pouvait être entre les deux souverains ennemis, se trouvât entre les deux nations.

89. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Retz 614-1679 » pp. 22-26

. — Ce portrait est d’un ennemi, maître expert dans l’art de piquer un mour-propre, de déchirer le patient, même quand il a l’air de le caresser. […] « Ses Mémoires sont très-agréables à lire ; mais conçoit-on qu’un homme ait le courage, ou plutôt la folie de dire de lui-même plus de mal que n’en eût pu dire son plus grand ennemi ?

90. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bourdaloue, 1632-1704 » pp. 133-137

Ce qui fit un héros du prince de Condé J’appelle le principe de ces grands exploits cette ardeur martiale qui ; sans témérité ni emportement, lui faisait tout oser et tout entreprendre ; ce feu qui, dans l’exécution, lui rendait tout possible et tout facile ; cette fermeté d’âme que jamais nul obstacle n’arrêta, que jamais nul péril n’épouvanta, que jamais nulle résistance ne lassa, ni ne rebuta ; cette vigilance que rien ne surprenait ; cette prévoyance à laquelle rien n’échappait ; cette étendue de pénétration avec laquelle, dans les plus hasardeuses occasions, il envisageait d’abord tout ce qui pouvoit ou troubler, ou favoriser l’événement des choses : semblable à un aigle dont la vue perçante fait en un moment la découverte de tout un vaste pays ; cette promptitude à prendre son parti, qu’on n’accusa jamais en lui de précipitation, et qui, sans avoir l’inconvénient de la lenteur des autres, en avait toute la maturité ; cette science qu’il pratiquait si bien, et qui le rendait si habile à profiter des conjonctures, à prévenir les desseins des ennemis presque avant qu’ils fussent conçus, et à ne pas perdre en vaines délibérations ces moments heureux qui décident du sort des armées ; cette activité que rien ne pouvait égaler, et qui, dans un jour de bataille, le partageant, pour ainsi dire, et le multipliant, faisait qu’il se trouvait partout, qu’il suppléait à tout, qu’il ralliait tout, qu’il maintenait tout : soldat et général tout à la fois, et, par sa présence, inspirant à tout le corps d’armée, jusqu’aux plus vils membres qui le composaient, son courage et sa valeur, ce sang-froid qu’il savait si bien conserver dans la chaleur du combat, cette tranquillité dont il n’était jamais plus sûr que quand on en venait aux mains, et dans l’horreur de la mêlée ; cette modération et cette douceur pour les siens, qui redoublaient à mesure que sa fierté pour l’ennemi était émue ; cet inflexible oubli de sa personne, qui n’écouta jamais la remontrance, et auquel constamment déterminé, il se fit toujours un devoir de prodiguer sa vie, et un jeu de braver la mort ; car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait, au moment que je parle, du prince que nous avons perdu ; et voilà ce qui fait les héros1.

91. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXIII. des figures. — tropes d’invention et tropes d’usage  » pp. 323-338

. ; les Racine, les Corneille, pour Corneille et Racine ; l’ennemi vient à nous, pour les ennemis ; il est écrit dans les Prophètes, pour dans un prophète ; il l’a dit vingt fois pour un nombre indéterminé de fois106. […] A l’entendre, ce n’était pas qu’il fût habile, mais l’ennemi s’était trompé.

92. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

Nul ne possède plus magistralement le don d’exécrer, de maudire et de mépriser à outrance, comme des ennemis publics, tous ses adversaires. […] « Car le dernier ennemi qui doit être détruit, c’est la mort. » (S. […] Il était pourtant l’ennemi acharné de la Révolution.

93. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre premier. Beautés de détail. »

« Le Seigneur a tendu son arc ; il a appuyé sa main, comme l’ennemi qui attaque : il a tué tout ce qu’il y avait de beau dans le sanctuaire de la fille de Sion, et sa colère s’est répandue comme un feu dévorant ». […] « Il a dit l’ennemi : Je les poursuivrai, je les saisirai, je partagerai leurs dépouilles. — Mon glaive sortira du fourreau, et ma main les immolera.

94. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Remarques particulières sur chaque espèce de mots. » pp. 46-52

. — Au travers est suivi de la préposition de : au travers des ennemis. A travers n’en est pas suivi ; on dit : à travers les ennemis.

95. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Retz, 1614-1679 » pp. 38-42

. — Ce portrait est d’un ennemi, maître expert dans l’art de piquer un amour-propre, de déchirer le patient, même quand il a l’air de le caresser. […] « Ses Mémoires sont très-agréables à lire ; mais conçoit-on qu’un homme ait le courage, ou plutôt la folie de dire de lui-même plus de mal que n’en eût pu dire son plus grand ennemi ?

96. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Mais les combats de la foi sont des combats de tous les jours : on a affaire à des ennemis qui renaissent de leur propre défaite. […] En un mot, on peut être quelquefois plus fort ou plus heureux que ses ennemis ; mais qu’il est grand d’être toujours plus fort que soi-même ! […] Mais Mithridate fit d’abord sentir à toute la terre qu’il était ennemi des Romains, et qu’il le serait toujours. […] Les Suédois consternés s’ébranlèrent, et, le canon ennemi continuant à les écraser, la première ligne se replia sur la seconde, et la seconde s’enfuit. […] Si vous négligez d’être au rang des courtisans, vous êtes dans celui des ennemis, et on vous écrase.

97. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Molière, 1622-1673 » pp. 43-55

Bien qu’il ait le don des métamorphoses, et s’oublie lui-même pour être tour à tour chacun de ses acteurs, il nous découvre aussi pourtant sous ses œuvres la cordialité d’une âme généreuse, éclairée, tolérante, indulgente, digne de n’avoir jamais eu d’autres ennemis que les envieux et les vicieux. […] Réponse aux ennemis qui l’accusent de peindre des portraits d’après nature 2 Molière. […] Il disait que rien ne lui donnait du déplaisir comme d’être accusé de regarder quelqu’un dans les portraits qu’il fait ; que son dessein est de peindre les mœurs sans vouloir toucher aux personnes, et que tous les personnages qu’il représente sont des personnages en l’air1 et des fantômes proprement, qu’il habille à sa fantaisie, pour réjouir les spectateurs ; qu’il serait bien fâché d’y avoir jamais marqué qui que ce soit ; et que, si quelque chose était capable de le dégoûter de faire des comédies, c’étaient les ressemblances qu’on y voulait toujours trouver, et dont ses ennemis tâchaient malicieusement d’appuyer la pensée pour lui rendre de mauvais offices auprès de certaines personnes à qui il n’a jamais pensé.

98. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre II. — Division de la rhétorique : Invention, Disposition, Élocution »

  Effets Longtemps sa valeur le soutint contre la multitude de ses ennemis ; mais enfin il fut accablé. […] La Perte d’un Ami Sa mort eût été utile à son pays et funeste aux ennemis, je l’aurais moins regretté ; mais le perdre au milieu des délices d’un quartier d’hiver ! […] ô vieillesse ennemie ! […] Télémaque exprime la terreur qu’éprouvèrent les sujets du roi de Sicile, Aceste, attaqués par les Hymériens, leurs ennemis, Aceste retarda le sacrifice, et donna avec diligence les ordres nécessaires pour prévenir l’attaque dont Mentor l’avait menacé. […] Esther manifeste toute son indignation en pensant que les ennemis du peuple de Dieu pourraient anéantir la religion divine.

99. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Lacordaire 1802-1861 » pp. 279-285

Je vois chaque jour des hommes passionnés, ennemis ou amis des personnes, des sectes, des factions, et jugeant pour ou contre, sans considérer l’équité de la cause. Vous êtes juges du pré, du champ, non de la vie, non des mœurs, non de la religion ; si vous ne vous sentez pas assez forts et justes pour commander vos passions et aimer vos ennemis, selon que Dieu commande, abstenez-vous de l’office de juges. » 1.

100. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Rochefoucauld, 1613-1680 » pp. 32-37

La Rochefoucauld 1613-1680 [Notice] Grand seigneur, homme d’intrigue, mêlé à toutes les cabales de la Régence et de la Fronde, ambitieux déçu dans ses rêves et précipité du faîte de ses espérances, malheureux à la guerre, dupe de ses amis et victime de ses ennemis, trahi, méconnu dans ses affections et son dévouement, échappé du naufrage avec une fortune compromise et une santé détruite, n’ayant plus de ressources que du côté de l’esprit, le duc de La Rochefoucauld consola ses disgrâces par un livre où ses ressentiments lui inspirent la misanthropie d’une morale pessimiste. […] Il est dans tous les états de la vie et dans toutes les conditions ; il vit partout et il vit de tout ; il vit de rien ; il s’accommode des choses et de leur privation ; il passe même dans le parti des gens qui lui font la guerre, il entre dans leurs desseins, et, ce qui est admirable, il se hait lui-même avec eux, il conjure sa perte, il travaille lui-même à sa ruine ; enfin il ne se soucie que d’être, et pourvu qu’il soit il veut bien être son ennemi.

101. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Il reçoit ses ennemis en sa paix, et « il faut », dit Jésus-Christ771, « qu’à son exemple, vous aimiez vos ennemis et que vous fassiez du bien à ceux qui vous haïssent ». […] Ses Mémoires sont d’un mécontent et d’un ennemi de Louis XIV : il ne faut donc les consulter qu’en se défiant de la partialité passionnée de l’auteur. […] Enfin Sophie fait remettre entre leurs mains une liste de quarante seigneurs, qu’elle appelle leurs ennemis et ceux de l’État, et qu’ils doivent massacrer.... […] A peine cet officier a-t-il fait quelques pas, que des grenadiers ennemis, en embuscade, l’environnent et le saisissent à peu de distance de son régiment. […] voilà les ennemis ! 

102. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

– Apprécier l’épître de Boileau à Racine sur la nécessité des ennemis. […] La discorde peut exister parmi les Français, mais le Parlement se souviendra toujours que l’ennemi réel c’est l’étranger. […] Il a surtout servi les intérêts des ennemis de la France. […] Les proscriptions, l’assassinat, le pillage, la guerre civile, si l’on en croit ses ennemis, voilà par quels moyens il s’est élevé. […] Il n’y épargne point ses ennemis et il ne sait mettre aucun frein à sa verve.

103. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Ils parlaient des chrétiens comme de personnes travaillées d’une mélancolie incurable, tentées par le désespoir, ennemies du jour et de la lumière. […] La mort, cette fatale ennemie, entraînera avec elle tous nos plaisirs, et tous nos honneurs dans l’oubli et dans le néant. […] A la nuit, qu’il fallut passer en présence des ennemis, comme un vigilant capitaine, il reposa le dernier : mais jamais il ne reposa plus paisiblement. […] Il ne faut point raisonner avec le maître des événements, en disant que les rois qu’il paraît abandonner sont pieux, et que nos ennemis sont la plupart hérétiques. […] Nos ennemis sont pleins de prudence et d’habileté, et nos généraux sont malhabiles, et notre soldat découragé.

104. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Si vous fûtes vaillant, je le suis aujourd’hui, Et ce bras du royaume est le plus ferme appui ; Grenade et l’Aragon tremblent quand ce fer brille ; Mon nom sert de rempart à toute la Castille : Sans moi, vous passeriez bientôt sous d’autres lois, Et vous auriez bientôt vos ennemis pour rois. […] ô vieillesse ennemie ! […] Ce que n’a pu jamais combat, siége, embuscade, Ce que n’a pu jamais Aragon, ni Grenade, Ni tous vos ennemis, ni tous mes envieux, Le comte en votre cour l’a fait presque à vos yeux, Jaloux de votre choix, et fier de l’avantage Que lui donnait sur moi l’impuissance de l’âge. Sire, ainsi ces cheveux blanchis sous le harnois, Ce sang pour vous servir prodigué tant de fois, Ce bras, jadis l’effroi d’une armée ennemie, Descendaient au tombeau tout chargés d’infamie, Si je n’eusse produit un fils digne de moi, Digne de son pays et digne de son roi : Il m’a prêté sa main, il a tué le comte ; Il m’a rendu l’honneur, il a lavé ma honte.

105. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre II. Application du chapitre précédent au discours de Cicéron pour Milon. »

Milon demandait le consulat, et Clodius la préture ; et ce dernier, qui avait tant d’intérêt à ne pas voir son ennemi revêtu d’une magistrature supérieure, avait dit, avec son audace ordinaire, que dans trois jours Milon ne serait pas en vie. […] Que Milon, ce défenseur intrépide des bons, cet irréconciliable ennemi des méchants, ait été constamment en butte aux orages, aux tempêtes soulevées, dans ces assemblées tumultueuses, par le vent des différentes factions, c’est ce que j’avais facilement prévu ; mais j’étais bien loin de croire que dans un jugement, dans un tribunal où siégent les principaux personnages des premiers ordres de l’état, les ennemis de Milon pussent concevoir l’espérance, je ne dis pas de consommer sa ruine, mais de porter la plus légère atteinte à sa gloire, par le ministère de juges tels que vous ».

106. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre II. De l’emploi des figures dans les écrivains sacrés. »

Voici comme s’exprime le traducteur : Que l’ennemi de tes autels. […] Il y peint et ce que Dieu avait daigné faire pour le maintenir sur son trône, en dépit de ses nombreux ennemis, et ce que ce même Dieu se proposait de faire, pour établir un jour l’empire du Christ, et pour assurer son église sur des bases inébranlables. […] 147Ses ennemis humiliés Mettront leur orgueil à ses pieds ; Et des plus éloignés rivages, Les rois frappés de sa grandeur, Viendront par de riches hommages Briguer sa puissante faveur.

107. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

toi-même qui jouis maintenant d’une jeunesse si vive et si féconde en plaisirs, souviens-toi que ce bel âge n’est qu’une fleur qui sera presque aussitôt séchée qu’éclose : tu te verras changer insensiblement ; les grâces riantes, les doux plaisirs qui t’accompagnent, la force, la santé, la joie s’évanouiront comme un beau songe ; il ne t’en restera qu’un triste souvenir ; la vieillesse languissante et ennemie des plaisirs viendra rider ton visage, courber ton corps, affaiblir tes membres, faire tarir dans ton cœur la source de la joie, te dégoûter du présent, te faire craindre l’avenir, te rendre insensible à tout, excepté à la douleur. […] Le patriotisme de Fénelon Si les ennemis prenaient Cambrai1, je me retirerais au Quesnoy, à Landrecies, et puis à Avesnes. […] Si le roi ne désirait rien de moi, alors je demeurerais en souffrance, sans prêter aucun serment jusqu’à ce que Cambrai eût été cédé aux ennemis par un traité de paix ; et si le roi désirait que je quittasse, je quitterais cent mille livres de rente, sans condition et sans rien demander.

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