Déjà la nécessité reconnue, depuis longtemps, de réformer des abus fortifiés par des siècles d’oubli du devoir des uns et des droits des autres ; déjà ce besoin inquiet d’un changement quelconque, avaient fait éclore une foule d’ouvrages où l’on était surpris de trouver autant d’esprit que de raison, et qui annonçaient d’avance les beaux jours de l’éloquence française. […] Mais cette lutte même, quelque affligeante qu’elle fût pour les vrais amis de l’ordre et du repos des états, n’en servit que mieux la cause de l’éloquence, en mettant toutes les passions, tous les intérêts aux prises, dans le sein d’une assemblée, qui n’offrit plus qu’un champ de bataille, et dont chaque séance était un combat opiniâtre, au lieu d’une discussion sage et paisible des opinions contraires ; et la nation vit avec douleur ses représentants partagés en deux corps d’armée, également décidés à ne rien rabattre de leurs prétentions, à ne rien abandonner de leurs droits. […] Jamais et chez aucun peuple, il faut l’avouer, les droits respectifs des peuples et des souverains ; jamais tout ce qui intéresse la religion, les mœurs et la politique n’avait été discuté, approfondi, avec cette éloquence des choses si supérieure à celle des mots ; avec cette logique des faits qui ne laisse lieu ni au doute, ni même à la réplique. […] À l’époque mémorable que nous venons de parcourir, l’on eut plus d’une fois, sans doute, à gémir sur cet abus des talents ; le règne du sophisme, et l’esprit de chicane et de subtilité avaient déjà, plus d’une fois, dénaturé les meilleures causes, et obscurci, dès leur aurore, les beaux jours de notre éloquence politique : mais la raison, du moins, élevait encore la voix de temps en temps, pour la défense et le maintien de la vérité ; mais l’ascendant victorieux des vrais talents reprenait encore ses droits sur l’insolente médiocrité.
Tout repentir sincère a droit au pardon. Tout ferme propos de bien faire a droit au secours ; serai-je seul excepté de cette loi ? […] Les institutions de la vieille monarchie avaient blessé des esprits justes et indigné des cœurs droits ; mais il n’était pas possible qu’elles n’eussent froissé quelque âme ardente et irrité de grandes passions. […] Il ripostait à l’instant même, coup sur coup, à tous et sur tout, avec une rapidité d’action et une justesse d’à-propos surprenante… Qu’y a-t-il dans l’histoire et dans les mouvements de l’éloquence antique de plus libre, de plus fier, de plus héroïque, de plus insolent, de plus inattendu, de plus victorieux, de plus étourdissant, de plus atterrant, de plus écrasant, que la repartie de Mirabeau au grand maître des cérémonies de la cour : “Les communes de France ont résolu de délibérer ; et vous, monsieur, qui ne sauriez être l’organe du roi auprès de l’assemblée nationale ; vous qui n’avez ici ni place, ni voix, ni droit de parler, allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple, et que nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes !” […] » Voilà un bel exemple de confession pour les hommes à qui de grands services ont donné le droit de se faire pardonner des fautes.
Des lettres il passe au droit. Le droit est la seconde initiation à la vie publique. […] Il faut qu’il sorte de cet étroit horizon, et se prépare à marquer sa place dans cette société haletante où tous, ayant les mêmes droits dans les mêmes devoirs, vont lui disputer la gloire de vivre. […] Je ne puis plus demeurer aux prises avec des passions inépuisables, et la retraite est un bouclier dont j’ai acquis le droit de me couvrir. […] S’il s’agissait de briser toutes les cordes de la lyre, je concevrais que je n’en eusse pas le droit ; mais, une coupée, l’autre subsiste encore.
Ils diront que vous avez condamné le sage Socrate ; car ils me donneront ce nom, quoique je ne le mérite pas, pour avoir le droit de vous reprocher ma mort. […] Socrate conclut : « Ayez donc des idées plus justes sur la mort, et soyez bien convaincus d’une vérité : c’est que l’homme de bien n’a rien à redouter pendant sa vie, ni après sa mort ; l’œil des immortels est constamment ouvert sur lui. — Il ne me reste qu’une grâce à demander à mes accusateurs, c’est de traiter un jour mes fils comme moi, s’ils vous donnent les mêmes sujets de plainte ; c’est de ne les point épargner, si vous les voyez préférer à la vertu les richesses ou quelque chose au monde que ce soit. — C’est un trait de justice que Socrate et ses enfants ont peut-être quelque droit d’attendre de vous. […] si la patrie t’offense par un jugement injuste, as-tu droit de lui nuire ? […] » Espérons donc (et nous en avons sans doute le droit), espérons que celui qui a fait de cette recherche son grand objet sur la terre, pourra s’approcher après la mort de cette vérité éternelle et céleste : celui surtout dont le cœur aura été pur ; car rien d’impur ne saurait approcher de ce qui est la pureté par excellence.
« Nous ne reconnaissons pas à la critique, disent-ils11, le droit de questionner l’écrivain sur sa fantaisie, et de lui demander pourquoi il a choisi tel sujet, broyé telle couleur, cueilli à tel arbre, puisé à telle source. […] Depuis quand n’a-t-on plus le droit d’interroger le statuaire sur la fantaisie qui lui fait tirer de ce marbre si blane et si pur un vase, par exemple, quelque admirable qu’en soit le travail, plutôt que la tête de Jupiter ? […] Et celui qui répond : « Il sera cuvette ou table, » a-t-il, tout mérite d’exécution à part, les mêmes droits à notre estime et à notre admiration que l’homme qui, sentant la haute mission de l’artiste, s’écrie : Il sera Dieu ! […] Mais que ce soit une faveur, veniam, et non pas un droit.
Et n’a-t-on pas droit de s’étonner Que des hommes de sens veuillent s’y condamner ? […] Je ne suis ni cafard, ni faiseur de discours, Et vais tout droit au but par des chemins très-courts. […] Le nouveau droit commun confond toutes les classes ; Je ne distingue plus ni familles ni races ; Le peuple est tout le monde, et les nobles anciens, Tombés nobles, se sont relevés citoyens. […] Michel Lévy ont droit à nos remercîments, pour la bonne grâce avec laquelle ils nous ont accordé la faveur de choisir dans leur catalogue si littéraire les noms et les œuvres appropriés à notre dessein. […] Michel Lévy ont droit à nos remercîments, pour la bonne grâce avec laquelle ils nous ont accordé la faveur de choisir dans leur catalogue si littéraire les noms et les œuvres appropriés à notre dessein.
Par des pamphlets tantôt sérieux jusqu’à l’éloquence, tantôt plaisants jusqu’à la bouffonnerie, il livre le parlement Meaupou à la risée de l’Europe, immole la justice tout en paraissant n’attaquer que ses indignes ennemis, et s’érige en avocat du droit commun. […] Un valet de comédie, un aventurier devint un tribun qui proclama les droits ou les prétentions du tiers état. […] « Si mes malheurs doivent commencer par l’attaque imprévue d’un légataire avide sur une créance légitime, sur un acte appuyé de l’estime réciproque et de l’équité des deux contractants, accordez-moi pour adversaire un homme avare, injuste, et reconnu pour tel ; de sorte que les honnêtes gens puissent s’indigner que celui qui, sans droit naturel, vient d’hériter de quinze cent mille francs, m’intente un horrible procès, et veuille me dépouiller de cinquante mille écus, pour éviter de me payer quinze mille francs au nom et sur la foi de l’engagement de son bienfaiteur. […] … « Si mon dénonciateur suborne un témoin, que ce soit un homme simple et droit, que l’horreur des cachots n’empêche pas de revenir à la vérité, dont on l’aura un moment écarté. » Telle eût été ma prière ardente ; et si ces vœux avaient été exaucés, encouragé par tant de condescendance, j’aurais ajouté : « Suprême bonté, s’il est encore écrit que quelque intrus doive s’immiscer dans cette horrible affaire et prétendre à l’honneur de l’arranger, en sacrifiant un innocent et me jetant moi-même dans des embarras inextricables, je désirerais que cet homme fût un esprit gauche et lourd ; que sa méchanceté maladroite l’eût depuis longtemps chargé de deux choses incompatibles jusqu’à lui, la haine et le mépris public. […] Un forcement (de recette) est l’exercice du droit qui appartient à l’administration de faire payer par ses commis les impôts qu’ils ont négligé de percevoir.
Il a le sens droit, mais borné aux choses pratiques. […] Ces tribuns, ces consuls, qui n’ont à la bouche que les droits du peuple ou les priviléges du sénat, ne sont que les orateurs de Rome ; Démosthène, le défenseur de la justice, est l’orateur du genre humain. […] Que tu cultives le droit ? […] On donnait des consultations à ses clients ; on exposait brièvement son avis au sénat ; on discutait au forum quelque point de droit ; on rabrouait sévèrement à la tribune les tribuns insolents ou le peuple mutiné. […] Il apprend dans ce voyage l’astronomie, la géométrie, la théogonie hellénique, le droit athénien, toutes les lois de la Grèce.
En un mot, le droit ne commence que lorsqu’il y a capacité de le bien exercer. […] La raison, ne cesse point d’exiger que les droits soient proportionnés au mérite de qui les obtient. […] Mais tout est précipice ; ils ont eu droit de vivre. […] Seul, d’un honteux affront votre frère blessé, A-t-il droit de venger son amour offensé ? […] Vous, quels sont-ils vos droits à ma reconnaissance ?
de quel droit ? […] il ne s’agissait point d’un blé qu’on eût droit d’exiger, mais d’acheter. […] Jugez de la solidité de sa disposition, et de l’autorité avec laquelle il prononce sur le droit. […] Attendrons-nous d’un pareil homme du respect pour les droits et les devoirs de l’hospitalité ? […] de quel droit l’avez-vous fait ?
Ma seconde maxime était d’être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pourrais, imitant les voyageurs qui, se trouvant égarés en quelque forêt3, ne doivent pas errer en tournoyant tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, ni encore moins s’arrêter en une place, mais marcher toujours le plus droit qu’ils peuvent vers un même côté, et ne le changer point pour de faibles raisons, encore que4 le hasard seul les ait déterminés à le choisir ; car, par ce moyen, s’ils ne vont justement où ils désirent, ils arriveront au moins à la fin quelque part, où vraisemblablement ils seront mieux que dans le milieu d’une forêt. […] On lit dans Boileau (satire IV) : Comme on voit qu’en un bois que cent routes séparent Les voyageurs sans guide assez souvent s’égarent, L’un à droit, l’autre à gauche, et, courant vainement, La même erreur les fait errer diversement : Chacun suit dans le monde une route incertaine, Selon que son erreur le joue et le promène ; Et tel y fait l’habile et nous traite de fous, Qui sous le nom de sage est le plus fou de tous. […] Il faut admirer dans Descartes la prudence d’un esprit supérieur et la probité d’un cœur droit.
L’honnête homme L’homme juste, l’honnête homme est celui qui mesure son droit à son devoir. […] Des lettres, il passe au droit. Le droit est la seconde initiation à la vie publique.
La plupart de ces peuples ne s’étaient pas d’abord fort souciés du droit de bourgeoisie chez les Romains, et quelques-uns aimèrent mieux garder leurs usages3. Mais, lorsque ce droit fut celui de la souveraineté universelle, qu’on ne fut rien dans le monde si l’on n’était citoyen romain, et qu’avec ce titre on était tout, les peuples d’Italie résolurent de périr ou d’être Romains : ne pouvant en venir à bout par leurs brigues et par leurs prières, ils prirent la voie des armes ; ils se révoltèrent dans tout ce côté qui regarde la mer Ionienne4 ; les autres alliés allaient les suivre1. Rome, obligée de combattre contre ceux qui étaient pour ainsi dire les mains avec lesquelles elle enchaînait l’univers, était perdue ; elle allait être réduite à ses murailles : elle accorda ce droit tant désiré aux alliés qui n’avaient pas encore cessé d’être fidèles2 ; et peu à peu elle l’accorda à tous. […] Au sortir du collége, on me mit dans les mains les livres de droit : j’en cherchai l’esprit ; j’ai travaillé, mais je ne faisais rien qui vaille. […] Le droit de suffrage ne s’exerçait qu’à Rome.
Influence exercée par l’Italie On ne saurait refuser à un peuple le droit d’emprunter à ses voisins les termes qui lui manquent ; c’est un exemple que nous donnent les anciens eux-mêmes ; et si Montaigne conseillait à ses contemporains de puiser à toutes les sources, aux patois provinciaux comme « au jargon de nos chasses et de nos guerres », le néologisme qui procède d’origine étrangère est légitime, lorsqu’il répond à des besoins nouveaux qui n’ont pas encore leur expression. […] » Sans insister davantage, constatons seulement que la philologie reconnaît aujourd’hui près de cinq cents mots ultramontains qui ont encore droit de cité parmi nous. […] Allons plutôt à cette classe d’adjectifs composés, qui auraient eu meilleure fortune s’ils ne s’étaient produits que sous le patronage de Montaigne, comme doux fleurant, qui eut bien autant de droit à survivre que clairvoyant et ses semblables. […] Jusqu’alors l’instinct avait tout fait ; or, à partir de la Renaissance, la réflexion se crut en droit d’intervenir. […] Elle serait bien longue, en effet, la série des échecs subis par ces législateurs qui disent à l’usage : « Tu n’iras pas plus loin. » Ce droit qu’ils s’arrogent, ils ne l’ont pas.
Je comprends par moralité celle du citoyen, de l’homme d’honneur, de l’homme actif et pratique destiné à vivre et à communiquer avec les autres hommes, celle qui nous donne une idée saine de nos droits comme de nos devoirs, qui inspire l’amour de la vérité, de la justice, de l’humanité, et cette dignité de bon goût qui repousse également la pruderie hypocrite et les sophismes de l’impudeur. […] Je m’en rapporte là-dessus avec pleine confiance aux juges impartiaux et de bonne foi, les seuls que j’accepte, les seuls qui ont droit de prononcer. […] D’autre part, la jeunesse voit la fortune des révolutions de toute nature élever parfois d’un tour de roue des héros imberbes, qui ne semblaient, ni par le génie, ni par le travail, mériter mieux que tant d’autres ses faveurs ; chacun dès lors réclame aussi pour soi les bénéfices de cet heureux hasard, chacun se croit aussi le droit d’être porté au faite sans peine et sans effort, et de ceux qui ne peuvent dès les premiers pas gravir la montée ou percer la foule, les uns se découragent et s’asseyent nonchalamment aux bords de la route, les autres maudissent l’humanité et se jettent dans le désespoir, les derniers enfin, médiocrités vaniteuses, se consolent en appelant leur siècle ingrat et leur génie incompris.
Jamais la raison ne fut plus souriante : sa douce et spirituelle sagesse ressemble à la volupté d’un esprit droit et d’un cœur excellent2. […] Quel droit vous a rendus maîtres de l’univers ? […] Paternel ; il se met sous la protection de ses droits. […] Il le plaint pour avoir le droit de se louer lui-même, aux dépens du faible. […] C’est d’un financier, qui estime que l’argent a droit à tous les biens de la vie, qu’il peut donner même la considération et l’esprit.
Les révolutions des temps et des esprits ne peuvent en effacer l’idée ni l’impression : il ne change jamais, et il est toujours en droit de plaire. […] C’est ce que l’on doit discerner avec finesse ; et ce discernement est l’effet d’un jugement droit, d’un goût pur et sain, qui suppose toujours de grandes connaissances, mais que ces connaissances ne supposent pas toujours. […] Un journaliste prudent, et jaloux de sa propre gloire, imite la circonspection d’un juge, qui, avant de décider une question de droit, réfléchit longtemps et mûrement sur les raisons des avocats qui l’ont traitée.
L’orateur expose ensuite le véritable point de vue de la question, et il la réduit aux termes les plus clairs et les plus simples : Milon a usé de son droit en tuant Clodius ; et ce droit était fondé sur la nécessité de la défense personnelle. […] Plus riche d’ornements oratoires, elle est bien moins forte en raisonnements ; et les plus belles figures, les mouvements les plus heureux, n’en trahissent que plus les efforts de l’orateur, qui s’est trop avancé en s’engageant à démontrer à la fois la légitimité, le mérite et la gloire même du meurtre de Clodius ; car l’on pouvait dire à Cicéron : que Milon se soit défendu quand on l’attaquait, rien de plus juste ; que l’agresseur ait succombé, rien de mieux encore : mais parce que Clodius est un homme dangereux, s’ensuit-il que le droit de le tuer appartienne au premier citoyen qui voudra s’en saisir, pour venger des injures personnelles ? […] quand l’insuffisance présumée, ou le sommeil affecté des lois, ont fait rentrer chacun dans ces droits prétendus de défense naturelle, qui n’a plus été que l’assassinat organisé ?
Cette introduction sera courte et conduira tout droit au fond du sujet. […] Il doit d’abord connaître la jurisprudence ou le droit civil, qui est la science propre de sa profession. À cette connaissance il joindra une certaine notion du droit ecclésiastique, qui est aujourd’hui trop négligé. […] Du reste, les Romains donnèrent aussi plus de soin à la forme oratoire qu’à l’étude du droit. […] Mais les chrétiens de nos jours ont-ils droit de prétendre aux mêmes faveurs ?
Sa franchise annonce, dans la bonté de sa cause, une confiance qui en inspire aux autres ; et l’on ne suppose pas même douteux un droit qu’il se propose de défendre sans artifice et sans détours. […] C’est à la justice, c’est à la vérité qu’il est comptable du secours de sa voix et de ses talents ; et le crime, quel que soit l’éclat qui l’environne ou le crédit dont il s’appuie, le crime n’y saurait avoir aucun droit.
Question de droit. […] C’est une question de droit. Il est bon de remarquer que le plus grand nombre des causes réunissent le fait et le droit. […] Dans les questions de droit, la loi vient en preuve lorsqu’il s’agit de fixer le droit des personnes. […] Les preuves indirectes ne peuvent avoir lieu que sur la contestation d’un fait et non sur celle d’un droit, tous les droits ayant leur fondement dans la loi.
Barnave combattit Mirabeau, et réclama pour le corps législatif le droit exclusif de déclarer la guerre et la paix et de conclure des traités. […] Comment conciliez-vous cela avec les droits que la constitution a donnés au monarque ? […] Sur quel droit primordial reposaient les privilèges et les prétentions de la noblesse ? […] Jouffroy examine une première question : Y a-t-il réellement un droit naturel ? […] « L’historien, dit-il, n’a pas le droit de choisir, mais d’ordonner. » M.
les plus vils clients, achetés à prix d’or, voudront assurer à Pompée le droit de se perpétuer dans le commandement ! […] Les lois sont étouffées par la force, les droits sacrés sont anéantis, la liberté gémit accablée sous des armes sacrilèges ! […] Jamais votre Ordre n’a perdu ses droits en changeant de résidence. […] En agissant ainsi, je croirai avoir usé des droits de la victoire, et rempli les devoirs qu’impose l’humanité. […] Et les autres, infortunés, sont privés de tous leurs droits, de la possession d’eux-mêmes, et assimilés à des troupeaux !
Ulysse, alors devenu citoyen, s’appellera Démosthène ; il ne frappera plus les Grecs avec son sceptre, mais avec l’arme bien autrement puissante d’une parole inspirée par l’amour du droit et de la liberté. […] La multitude a arraché des mains des rois tous les attributs de la souveraineté, le droit de rendre la justice, celui de faire la paix et la guerre. […] En outre ils se mariaient entre eux et excluaient sévèrement du droit de cité tous les habitants qui n’étaient pas Athéniens de père. […] Ne s’est-il pas arrogé le droit exorbitant de consulter le premier l’oracle d’Apollon, après nous avoir enlevé à nous et aux Thessaliens et aux autres Amphictyons ce privilége que les Grecs eux-mêmes n’auraient pas osé nous disputer ? […] Le combat n’a plus pour théâtre un petit coin de l’Europe, mais l’univers tout entier ; il ne s’agit plus de la prééminence de la Grèce, mais d’un intérêt bien plus vaste, du droit qu’a tout homme de vivre et de mourir libre dans le pays de ses pères.