Le carême du Louvre inaugura ces trente années, pendant lesquelles il se soutint dans la perfection par des coups d’éclat où son génie se renouvela sans cesse. […] Ce que vous pensiez avoir vu si distinctement n’est plus qu’une masse informe et confuse, où il ne paraît ni fin ni commencement ; et cette vérité si bien démêlée est tout à coup disparue parmi ces vaines défaites. […] ne murmurez pas si Madame a été choisie pour nous donner une telle instruction : il n’y a rien ici de rude pour elle, puisque, comme vous le verrez dans la suite, Dieu la sauve par le même coup qui nous instruit. […] où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt ! […] Qui de nous ne se sentit frappé à ce coup, comme si quelque tragique accident avait désolé sa famille ?
qu’on lui donne cent coups ! […] Vatel monte à sa chambre, met son épée contre la porte, et se la passe au travers du cœur ; mais ce ne fut qu’au troisième coup, car il s’en donna deux qui n’étaient pas mortels ; il tombe mort. […] Ce coup de pinceau vaut un tableau. […] M’achève ; c’est-à-dire : voilà pour moi le coup de grâce. […] Le coup de canon vint donc ; il emporte le bras de M.
« Il se rendit au temple de Castor ; il annonça au consul des auspices contraires, quand tout à coup cette troupe de Clodius, qui avait déjà triomphé plus d’une fois dans le massacre des citoyens, pousse un cri, s’anime, se jette sur le tribun désarmé et sans défense ; les uns l’attaquent avec des épées, les autres avec des bâtons et des débris de barrières. Accablé de coups, le corps tout meurtri et criblé de blessures, il tomba presque expirant, et n’évita la mort que parce qu’on le croyait déjà tué. Comme ses ennemis le voyaient étendu par terre, percé de coups et respirant à peine, ils s’arrêtèrent enfin, moins par pitié et par modération que par erreur, et parce qu’ils étaient las de frapper. […] Mais ce n’est pas sa faute ; il ne lui a manqué que le dernier coup, le coup qui aurait épuisé le reste de son sang et de sa vie. […] « Qui de vous, Romains, ignore que, dans l’origine des choses, les hommes, avant de connaître le droit civil et naturel, erraient à l’aventure, dispersés dans les campagnes, et ne possédaient que ce qu’ils pouvaient ravir ou conserver par la force et par la violence, par les coups et par les meurtres ?
Je me ris de tes coups, j’incague2 ta fureur. […] quel coup de grâce ! […] ce dernier coup me pique ; Sans les cruels revers de deux coups inouïs, J’aurais encor gagné plus de deux cents louis. […] Je te loue, ô destin, de tes coups redoublés2 : Je n’ai plus rien à perdre, et tes vœux sont comblés. […] Coupe-gorge, au lansquenet, se dit quand celui qui tient les cartes amène sa carte la première : ce qui lui fait perdre tout ce qu’il peut perdre de ce coup-là.
Il reçut, après le passage, un coup de mousquet dans la mamelle droite, et plusieurs coups dans ses habits. […] Il fut blessé, dans la mêlée, au passage du Rhin, de plusieurs coups de mousquet. […] Mais Jupiter les écrasa tous à coups de foudre sur ces mêmes montagnes. […] Après le passage du Rhin, il reçut deux coups dans son chapeau. […] Il fut tué, après le passage du Rhin, d’un coup de mousquet à la tête.
Il n’appartient donc qu’aux génies inventeurs et toujours pensants d’ajouter à ce trésor public, et d’augmenter les anciennes richesses de la raison : tous les autres philosophes, peuple stérile et contentieux, ne feront jamais que secouer, pour ainsi dire, et tourmenter les vérités que les grands génies vont chercher au fond des abîmes : ils ont un art qui les fait parler éternellement, quand d’autres ont pensé pour eux, et qui les rend tout d’un coup muets, quand il s’agit de trouver une seule idée nouvelle. […] Par ses méditations profondes il tira presque toutes les sciences du chaos ; et, par un coup de génie plus grand encore, il montra le secours mutuel qu’elles devaient se prêter, les enchaîna toutes ensemble, les éleva les unes sur les autres ; et se placant ensuite sur cette hauteur, il marchait avec toutes les forces de l’esprit humain, ainsi rassemblées, à la découverte de ces grandes vérités que d’autres plus heureux sont venus enlever après lui, mais en suivant les sentiers de lumière que Descartes avait tracés. […] Ce brillant caractère me frappe d’abord dans tous les ouvrages marqués au coin de la vraie philosophie : je sens un génie supérieur qui m’enlève au-dessus de ma sphère ; et qui, m’arrachant aux petits objets, autour desquels ma raison se traînait lentement, me place tout d’un coup dans une région élevée, d’où je comtemple ces vérités premières, auxquelles sont attachées, comme autant de rameaux à leur tige, mille vérités particulières ; dont les rapports m’étaient inconnus : il me semble alors que mon esprit se multiplie et devient plus grand qu’il n’était. […] Il n’appartient qu’à ces génies rapides qui s’élancent tout d’un coup aux premières causes, de traiter les sciences, les arts et la morale, d’une manière également noble et lumineuse. […] » Libre et hardi dans les choses naturelles, et pensant toujours d’après lui-même ; flatté depuis longtemps par le plaisir délicat de goûter les vérités claires et lumineuses qu’il voyait sortir, comme autant de rayons, de sa propre substance, ce roi des sciences humaines se révolte aisément contre cette autorité, qui veut captiver toute intelligence sous le joug de la foi, et qui ordonne aux philosophes mêmes, à bien des égards, de redevenir enfants : il voudrait porter dans un nouvel ordre d’objets sa manière de penser ordinaire : il voudrait encore ici marcher de principe en principe, et former de toute la religion une chaîne d’idées générales et précises que l’on pût saisir d’un coup d’œil ; il voudrait trouver, en réfléchissant, en creusant en lui-même, en interrogeant la nature, des vérités que la raison ne saurait révéler, et que Dieu avait cachées dans les abîmes de sa sagesse ; il voudrait même ôter, pour ainsi dire, aux événements leur propre nature, et que des choses dont l’histoire seule et la tradition peuvent être les garants, fussent revêtues d’une espèce d’évidence dont elles ne sont point susceptibles ; de cette évidence toute rayonnante de lumière qui brille à l’aspect d’une idée, pénètre tout d’un coup l’esprit, et l’enlève rapidement.
Tout à coup ils passent de la fureur au repentir ; les lois reprennent leur force, les plus criminels sont punis. […] Il est aisé de brûler des maisons, d’abattre des murailles ; mais de changer tout à coup des rebelles en sujets fidèles et affectionnés, c’est l’effet d’une vertu divine. […] Cent coups étaient portés et parés à l’instant. […] Qui de vous ne se sentit frappé à ce coup, comme si quelque tragique accident avait désolé sa famille ? […] Toi-même, avant le coup, me venir consulter ?
Mais si, semblables à des hommes en extase, nous continuons, comme au premier instant, de voir à la fois cette multitude d’objets différents, nous n’en saurons pas plus, lorsque la nuit surviendra, que nous n’en savions lorsque les fenêtres qui venaient de s’ouvrir se sont tout à coup refermées. […] Il en faut voir chaque partie l’une après l’autre, et, au lieu de tout embrasser d’un coup œil, il faut arrêter ses regards successivement d’un objet sur un autre objet. […] Voulez-vous que je fasse un beau coup ? […] Le beau coup de filet ! […] Ce n’est pas vous qui devez faire ce coup ; voilà la main qui le prépare.
Si vous y estez, n’y soyez plus : Si n’y estez, ie n’ay que dire. » Mais vn ribauld2 canonnier, qui estoit au machicoulys3, luy tyra vn coup de canon, et le attainct par la temple dextre4 furieusement : toutesfoys ne luy feist pource5 mal en plus que s’il luy eust getté vne prune : « Qu’est ce là ? […] Ponocrates l’aduisa que n’estoient aultres mouches que les coups d’artillerye que l’on tiroit du chasteau. Alors chocqua de son grand arbre contre le chasteau et a grandis coups abastit et tours, et forteresses, et ruyna tout par terre. […] Un bon coup de vin. […] Des coups de discipline administrés pendant qu’on chante les psaumes.
Que le moindre clocher sonne le glas d’alarmes ; Que chacun sous son toit se dresse avec ses armes ; Que tout hameau lointain vierge de l’étranger Coure au-devant du flot qui nous veut submerger ; ……………… Que tout homme jaloux d’une sœur, d’une femme, Ayant à lui son champ et sa fierté dans l’âme ; Que tout chef d’une race, et tout enfant pieux Qui sait sous quel gazon reposent ses aïeux, Jurant de recouvrer cette place usurpée, Frappe un coup de sa faux, s’il manque d’une épée. […] Il montait, mais d’un pied qui va se ralentir, Et craignant de chaque arbre un coup prêt à partir. […] Plongeant leurs bras actifs dans les flots3 de blé mûr, Ils avancent toujours de leur pas lent, mais sûr ; Leur fer tranchant et prompt, à tous les coups qu’il frappe, Rétrécit devant eux l’or de l’immense nappe. […] C’est senti, c’est peint d’après nature, et de loin, à grands coups de pinceau.
— Que vous importe, encore un coup ? […] On dirait les coups de framée d’un barbare. […] « Et d’où vient aussi qu’au milieu de votre triomphe, qui vous avait enivré et troublé, vous êtes tombé sous les coups de quelques obscurs assassins qu’avait payés l’or de l’Espagne ? […] Tout à coup le nom d’un parent, d’un ami, vient frapper nos regards : alors nous nous écrions ; alors le fait général se singularise, et prend une signification fatale ; alors cette mort se sépare et se distingue des autres par le sentiment qu’elle nous inspire. […] L’esprit après coup n’est pas de l’esprit.
Non pas que je veuille mutiler de pareilles conclusions, celle de l’Iliade moins que toute autre, le vingt-quatrième chant est peut-être ce qu’Homère a fait de plus beau ; mais je préfère le dénoûment qui d’un seul et même coup tranche toutes les branches de l’action. […] Selon lui, point de dénoûment sans catastrophe, soit dans les fables qu’il appelle simples, où le héros est continuellement malheureux, jusqu’à ce qu’un dernier coup mette le comble à son infortune, soit dans celles qu’il nomme implexes, où le sort des personnages change à la fin par une péripétie. […] Ce qu’on a droit d’exiger dans toute fiction, drame ou roman, c’est d’abord que le dénoûment soit amené, c’est-à-dire, comme le veut Aristote, que les événements ne viennent pas simplement les uns après les autres, mais qu’ils naissent les uns des autres ; c’est ensuite qu’autant que possible il soit imprévu ; le premier élément de l’intérêt, c’est pour ainsi dire ce balancement de l’âme suspendue entre la crainte et l’espoir jusqu’à ce que D’un secret tout à coup la vérité connue Change tout, donne à tout une face imprévue. […] Placé entre ces deux nécessités, la vérité du tableau et les exigences de la morale, ne pouvant ni faire succomber Tartuse sous Orgon ou sous Cléante, ni éviter de lui infliger le châtiment qu’exigeait la vindicte publique, Molière a dû faire partir de plus haut le coup qui le frappe ; là ou jamais, en effet, se rencontrait la condition imposée par Horace. […] Comme il s’agit à ce moment décisif de frapper les derniers coups, comme l’auditeur s’est échauffé à votre feu, identifié avec vos sentiments, tout alors vous est permis, tours animés, expressions énergiques, figures brillantes et hardies, hypotyposes, prosopopées, invocation de la nature entière, animée ou inanimée, en un mot, tout ce que la passion brûlante, impétueuse, peut vous fournir pour enfoncer le trait dans les âmes, pour faire jouer les deux grands ressorts tragiques, la terreur et la pitié.
: Il (Duguay-Trouin) aperçoit un vaisseau armé de cent canons, défendu par une armée entière ; c’est là qu’il porte ses coups : il préfère à un triomphe facile l’honneur d’un combat dangereux. […] Ce monstre périt enfin par les coups de Cassius Chéréa un des tribuns des gardes prétoriennes. […] Si tu devais un jour… Tout à coup Commode, qui était en habit de guerrier, agita sa lance d’une manière terrible, tous les Romains pâlirent. […] Cette figure se montre dans toute sa grâce dans une page de Chateaubriand, écrite sur l’Amour maternel : Cette femme si faible a tout à coup acquis des forces… etc. […] Dans la plupart des hommes, les changements se font peu à peu, et la mort les prépare ordinairement à son dernier coup.
1° Battre, Frapper Battre et Frapper expriment l’action d’appliquer un ou plusieurs coups. Battre, c’est redoubler les coups ; Frapper, c’est donner un seul coup, Bats le fer quand il est chaud ; Frappe, mais écoute, dit Thémistocle au Spartiate Eurybiade. […] Frapper, est le plus souvent accompagné d’un complément qui indique l’endroit dans lequel les coups sont portés : À la bataille de Pharsale, César recommanda aux siens de frapper les soldats de Pompée au visage. […] Après avoir énuméré les services éclatants que ce nouveau Judas Macchabée rendit à son royaume et à son Dieu, il termine par cette admirable période : Ce vaillant homme, poussant avec un courage invincible les ennemis qu’il avait réduits à une fuite honteuse, reçoit le coup mortel et demeure comme enseveli dans son triomphe. En lisant cette période poussant avec un courage invincible les ennemis qu’il avait réduits à une fuite honteuse, il nous semble que nous voyons Macchabée, chassant devant lui, par la puissance de ses armes, les ennemis d’Israël ; reçoit le coup mortel ; phrase courte, finissant par une brève et qui peint bien qu’il vient d’être frappé sans retour ; et demeure comme enseveli dans son triomphe, enseveli est une expression qui fait image et l’orateur termine à dessein par les mots dans son triomphe composés de syllabes sourdes qui retentissent lugubrement, et qui annoncent la chute d’un homme puissant et glorieux.
Je serais bien fou de m’aller fourrer parmi eux, pour recevoir quelque coup qui me ferait mal. […] Jourdain. — Voilà pas le coup de langue ? […] Le soldat, sans rien dire, en prit un troisième et l’alla poser ; un troisième coup de canon emporta ce troisième gabion. […] Il y alla et en posant son quatrième gabion eut le bras fracassé d’un coup de canon. […] » Il tombe aussitôt percé de coups.
; Les cinq rimes coups, courroux, doux, nous, vous 278 id. […] J’ai votre fille ensemble et ma gloire à défendre : Pour aller jusqu’au cœur que vous voulez percer, Voilà par quel chemin vos coups doivent passer. […] Sa vue a ranimé mes esprits abattus ; Mais lorsque, revenant de mon trouble funeste, J’admirais sa douceur, son air noble et modeste, J’ai senti tout à coup un homicide acier Que le traître en mon sein a plongé tout entier. […] Il maudit dans son cœur le démon des combats, Et de l’horreur du coup il recule six pas. […] Il sait que l’ennemi, que ce coup va surprendre, Désormais sur ses pieds ne l’oserait attendre, Et déjà voit pour lui tout le peuple en courroux Crier aux combattants : Profanes, à genoux !
D’un affront si cruel, Qu’à l’honneur de tous deux il porte un coup mortel : D’un soufflet. […] Mes pareils à deux fois ne se font point connaître, Et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître. […] Ne cherche point à faire un coup d’essai fatal ; Dispense ma valeur d’un combat inégal ; Trop peu d’honneur pour moi suivrait cette victoire : A vaincre sans péril on triomphe sans gloire3. […] Je vous l’ai déjà dit, je l’ai trouvé sans vie : Son flanc était ouvert ; et, pour mieux m’émouvoir, Son sang sur la poussière écrivait mon devoir ; Ou plutôt sa valeur en cet état réduite Me parlait par sa plaie et hâtait ma poursuite ; Et, pour se faire entendre au plus juste des rois, Par cette triste bouche elle empruntait ma voix3 Sire, ne souffrez pas que, sous votre puissance, Règne devant vos yeux une telle licence ; Que les plus valeureux, avec impunité, Soient exposés aux coups de la témérité ; Qu’un jeune audacieux triomphe de leur gloire, Se baigne dans leur sang, et brave leur mémoire. […] Ecoute : je suis bon, et, malgré ma colère, Je veux encore un coup montrer un cœur de père ; Je veux encore un coup pour toi me hasarder : Je connais ta Lucrèce, et la vais demander ; Mais si de ton côté le moindre obstacle arrive… Dorante.
Le carême du Louvre inaugura ces trente années, pendant lesquelles il se soutint dans la perfection par des coups d’éclat où son génie se renouvela sans cesse. […] Chacun rappelle en son souvenir depuis quel temps il lui a parlé, et de quoi le défunt l’a entretenu ; et tout d’un coup il est mort. […] Étant éloigné de cet animal, vous voyez sa tête, ses pieds et son corps ; quand vous approchez pour le prendre, vous ne trouvez plus qu’une boule ; et celui que vous découvriez de loin tout entier, vous le perdez tout à coup, aussitôt que vous le tenez dans vos mains. […] Ce que vous pensiez avoir vu si distinctement n’est plus qu’une masse informe et confuse, où il ne paraît ni fin ni commencement ; et cette vérité si bien démêlée est tout à coup disparue parmi ces vaines défaites. […] Le coup est lâché ; l’enfer n’est pas loin de toi ; ses ardeurs éternelles nous touchent de près, puisque nous en avons en nous-mêmes et en nos propres péchés la source féconde.
Le poëte, peu après, montre Henri assailli par d’Egmont, qui le blesse d’abord et tombe ensuite sous les coups du prince. […] Mayenne, en ce tumulte, incapable d’effroi, Affligé, mais tranquille, et maître encor de soi, Voit d’un œil assuré sa fortune cruelle, Et, tombant sous ses coups, songe à triompher d’elle. […] Ses soldats près de lui, d’un œil plein de courroux, Regardaient ces vaincus échappés à leurs coups. […] ce sont là de tes coups. […] Tourne les yeux, sa tombe est près de palais : C’est ici la montagne où, lavant nos forfaits, Il voulut expirer sous les coups de l’impie ; C’est là que de sa tombe il rappela sa vie.
Je fus hier au Buron2, j’en revins le soir ; je pensai pleurer en voyant la dégradation de cette terre : il y avait les plus vieux bois du monde ; mon fils, dans son dernier voyage, y a fait donner les derniers coups de cognée. […] Il monta à cheval le samedi à deux heures, après avoir mangé, et, comme il avait bien des gens avec lui, il les laissa tous à trente pas de la hauteur où il vouloit aller, et dit au petit d’Elbeuf : « Mon neveu, demeurez là : vous ne faites que tourner autour de moi, vous me feriez reconnoître. » M. d’Hamilton, qui se trouva près de l’endroit où il alloit, lui dit : « Monsieur, venez par ici ; on tire du côté où vous allez. — Monsieur, lui dit-il, vous avez raison ; je ne veux point du tout être tué aujourd’hui, cela sera le mieux du monde. » Il eut à peine tourné son cheval qu’il aperçut Saint-Hilaire, le chapeau à la main, qui lui dit : « Monsieur, jetez les yeux sur cette batterie que je viens de faire placer là4. » M. de Turenne revint, et dans l’instant, sans être arrêté, il eut le bras et le corps fracassés du même coup qui emporta le bras et la main qui tenoient le chapeau de Saint-Hilaire. […] On lui a fait un service militaire dans le camp, où les larmes et les cris faisoient le véritable deuil ; tous les officiers avoient pourtant des écharpes de crêpe, tous les tambours en étoient couverts, ils ne battoient qu’un coup, les piques traînantes et les mousquets renversés. […] Nicole, était si étendu, qui était le centre de tant de choses : que d’affaires, que de desseins, que de projets, que de secrets, que d’intérêts à démêler, que de guerres commencées, que d’intrigues, que de beaux coups d’échecs à faire et à conduire ! […] Le coup de canon vint donc ; il emporte le bras de Saint-Hilaire qui montrait cette batterie, et tue M. de Turenne ; le fils de Saint-Hilaire se jette à son père, et se met à crier et à pleurer.
Chaque coup de théâtre, chaque surprise est amenée naturellement, et semble indispensable. […] Il fut cruellement détrompé ; un coup de hallebarde l’étendit par terre baigné dans son sang. […] A un demi-mille du village, après bien des détours, Colomba s’arrêta tout à coup dans un endroit où le chemin faisait un coude.
« L’apostrophe, dit Marmontel, consiste à détourner tout à coup la parole et à l’adresser, non plus à l’auditoire ou à l’interlocuteur, mais aux absents, aux morts, aux êtres invisibles ou inanimés, et le plus souvent à quelqu’un ou à quelques-uns des assistants. » Il fait remarquer que, dans ce dernier cas, l’apostrophe est une des armes les plus puissantes de l’éloquence ; c’est l’adversaire, le juge, l’une ou l’autre classe d’auditeurs, que l’orateur interpelle tout à coup, qu’il prend à partie, qu’il atteste, qu’il terrasse ou qu’il implore. […] Je lis dans la lettre de madame de Sévigné sur la mort de Vatel : « Vatel monte à sa chambre, met son épée contre la porte et se la passe au travers du cœur ; mais ce ne fut qu’au troisième coup (car il s’en donna deux qui n’étaient pas mortels) qu’il tomba mort. » Voilà une véritable parenthèse. […] Jourdain : « Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour. » Le maître de philosophie, après avoir retourné cette phrase de quatre ou cinq façons, lui dit bien que de toutes ces façons la meilleure est celle qu’il a employée tout du premier coup ; mais il ne lui dit pas pourquoi. […] Si Fléchier eût dit : pour se sauver vers les montagnes déjà prenait l’essor, le coup de pinceau eût été manqué.
Nous devrions être assez convaincus de notre néant ; mais s’il faut des coups de surprise à nos cœurs enchantés de l’amour du monde, celui-ci est assez grand et assez terrible. […] où retentit tout à coup comme un éclat de tonnerre cette étonnante nouvelle : « Madame se meurt ! […] » Qui de nous ne se sentit frappé à ce coup, comme si quelque tragique accident avait désolé sa famille ? […] Cependant, aucun gémissement n’échappa de sa bouche, et parmi tant de douleurs, à travers le bruit des coups répétés, on entendait seulement ces mots : Je suis citoyen romain. […] ces coups de bas en haut ne m’arrêteront pas dans ma carrière.
Point de coups imprévus et mortels que nous n’apprenions à porter et à parer ; point de feintes qui nous soient inconnues. […] La situation est critique : la France, menacée d’une double invasion au nord, a besoin de tous ses soldats ; livrer bataille en Piémont, c’est jouer sur un coup de dé la fortune du royaume. […] Tantôt ils en font un court sommaire, tantôt un drame qui a ses personnages, ses coups de théâtre, son intrigue et son dénoûment. […] C’est d’elles que jaillissent les inspirations soudaines qui sont les coups de théâtre de l’éloquence. […] — Glaive du Seigneur, quel coup vous venez de frapper !