Application du chapitre précédent au discours de Cicéron pour Milon. […] Clodius haïssait surtout, dans Milon, le défenseur de Cicéron, le fléau des crimes, son accusateur, etc. […] cette sécurité même, si semblable à l’orgueil, et si capable, par conséquent, d’indisposer le tribunal, est précisément le motif dont Cicéron va se servir pour émouvoir la pitié des juges. […] Milon était trop fier pour s’abaisser à des supplications ; Cicéron va prendre pour lui ce rôle si difficile à concilier avec son caractère ! […] avec Cicéron !
Éloges de Pompée et de César, par Cicéron. […] Des talents militaires de Pompée, Cicéron passe à l’éloge de ses vertus domestiques. […] Mais Cicéron louant César ; mais un républicain louant la tyrannie, a quelque chose d’extraordinaire et qui ne s’explique que par les circonstances. Aussi le discours pour Marcellus a-t-il été longtemps, aux yeux de bien des gens, une tache pour la mémoire de Cicéron. […] Quel parti Cicéron va tirer de cette exclamation d’un grand homme, et avec quel art il va s’en servir pour lui en faire une leçon importante !
Rome n’a pas eu deux Cicéron, deux Horace, deux Virgile. […] Temps terribles que ceux où il n’y a pas de camp pour l’honnête homme, et où la neutralité n’est pas possible quand on s’appelle Cicéron ! […] Cicéron a plaidé quelquefois de mauvaises causes, je le crois ; il n’a jamais exprimé que des pensées droites et honnêtes. […] Cicéron n’a pas sauvé, il est vrai, les vieilles institutions, et je crois bien qu’aucune force humaine ne les aurait sauvées. […] « J’avoue ma prédilection ; de tous les grands hommes de l’antiquité, celui qui, tout compensé, me paraît avoir réuni le plus de nobles et de belles qualités, c’est Cicéron, Cicéron orateur, philosophe, homme de lettres, Cicéron homme d’État !
) Quant aux moyens d’y parvenir, rien de plus juste et de plus sage que les réflexions d’Aristote et de Cicéron à cet égard. […] Le second discours de Cicéron contre Rullus, nous offre un modèle accompli de ce genre d’introduction. […] On sent tout ce qu’un pareil sujet présentait. d’obstacles à l’orateur, et tout ce qu’il fallait d’art pour les surmonter avec le succès qui couronna le discours de Cicéron. […] C’est Catilina, par exemple, qui entre tout à coup dans le sénat Romain ; et Cicéron, indigné de son audace, s’écriera : Quò usquè tandem, Catilina, abutere patientiâ nostrâ ? […] Aucun orateur n’a porté ce grand art plus loin que Cicéron ; et il n’y a presque pas une de ses narrations oratoires qui ne soit un modèle à citer.
Cet art n’est pas facile ; Démosthène, Cicéron et les maîtres les plus célèbres en étaient persuadés. […] Selon le conseil de Cicéron (de Orat. […] Cicéron et Quintilien en donnent qu’il eût été trop long de rapporter. […] Cicéron, (De inv. […] Cicéron dit qu’il réside dans un certain genre de bizarrerie, de difformité.
Cicéron nous apprend aussi (Orat. […] Que fait Cicéron ? […] Cicéron (Orat. […] Cicéron (de Orat. […] Cicéron (in Pison.
Analyse et Extraits du plaidoyer de Cicéron pour Sextius. L’audace et la fureur de Clodius et de ses partisans avaient enfin obtenu l’exil de Cicéron. […] Dix mois environ après le retour de Cicéron dans sa patrie, la faction de Clodius accusa Sextius de violence publique, d’après la loi Lutatia. […] Aussi ce beau plaidoyer n’est-il, à proprement parler, qu’une histoire éloquente de l’exil et du rappel de Cicéron. […] Plus loin, Cicéron parle de la tranquillité des états et indique les moyens de la maintenir.
C’eût été une imprudence de ma part de tenter de traduire Cicéron après lui. […] Cicéron en offre de fréquents exemples. […] Cicéron. […] Ce ne fut que peu de temps avant Cicéron qu’on vit paraître quelques orateurs remarquables. […] Cicéron est un modèle dans la narration.
Virgile et Cicéron, dit M. […] Virgile a marché sur les traces d’Homère, Cicéron sur celles de Démosthènes, Horace sur celles de Pindare. […] A ce témoignage nous pouvons ajouter la pratique des plus illustres écrivains, qui tous se sont livrés à cet exercice, depuis Démosthènes, Virgile et Cicéron, jusqu’à Fénelon, Racine et J. […] Cicéron. […] Cicéron s’est admirablement servi de l’amplification par circonstances pour prouver que Milon n’avait pas assassiné Clodius de dessein prémédité.
Cicéron et Quintilien sont, il est vrai, beaucoup plus explicites. Cicéron surtout, dans l’Orateur, développe amplement et toutes voiles dehors, comme il dit lui-même, ce qu’il entend par le sublime, le simple et le tempéré. […] C’est en ce sens que Cicéron appelle le style le meilleur artisan, le meilleur maître d’éloquence. […] Les mots que l’on traduit dans Cicéron par style devraient, ce me semble, se traduire plutôt par ton. […] Mais je vais plus loin, et Cicéron n’ayant pas défini le ton, j’adopte pour ce mot la définition de Buffon : « Le ton n’est que la convenance du style à la nature du sujet.
Et l’on voit que, en le citant, Cicéron partage son avis41. […] L’exorde repose, pour employer le mot de Cicéron, dans les entrailles de la cause. […] A cet effet, trois qualités sont requises par Cicéron dans l’auditeur ou le lecteur : il doit être bienveillant, attentif, docile, benevolus, attentus, docilis. […] Aux yeux de l’apôtre, la science humaine est aussi l’œuvre de Dieu, il ne dédaigne pas de s’y conformer ; il se fait, à son insu, le disciple de Cicéron. […] Cicéron donne l’exemple de la proposition dans la Milonienne, où il fixe bien nettement l’état de la question.
Cicéron blâme avec raison les expressions suivantes : Habeo istam ego perterricrepam. […] Veut-on savoir, dit Cicéron, combien il importe de donner à chaque mot la place qui lui convient ? […] On loue avec raison Cicéron et Térentia son épouse, celle-ci à cause de sa fermeté, et celui-là à cause de son grand amour pour elle. […] Cicéron propose une question ; le premier mot l’annonce, utrùm. […] Soit à exprimer en latin cette pensée : Cicéron a été le plus éloquent des orateurs.
Cicéron et Quintilien établissent en divers endroits la nécessité de cette vertu. […] Tout homme, dit Cicéron, a trois tons dans la voix : le haut, le moyen et le bas. […] Cicéron et Quintilien enseignent ouvertement qu’on peut employer le mensonge en faveur de ses amis. […] Cicéron et Quintilien donnent d’excellents avis pour les plaidoiries. […] Cicéron défend de s’emparer de la conversation et de l’exploiter comme son bien propre.
Cicéron s’exile volontairement. […] Cicéron eut deux beaux moments dans sa vie politique, sa lutte contre Catilina, sa lutte plus courageuse encore contre Antoine. […] Cicéron n’eut que des lueurs de popularité passagère. […] Les discours de Cicéron sont de belles pièces d’éloquence, mais ne sont pas, comme ceux de Démosthène, des actes. […] Démosthène est un orateur politique, et Cicéron un avocat, mais le plus admirable des avocats.
Cela veut dire tout simplement que Cicéron étudiait la philosophie de Zénon et d’Aristote. […] Il suffit d’ouvrir Cicéron, pour trouver des modèles accomplis de toutes les figures et de l’emploi judicieux que l’on en doit faire dans le discours ; et pour nous borner ici à l’allégorie, il n’est peut-être point d’orateur qui s’en soit plus heureusement servi que Cicéron. […] (Cicéron.) […] Cicéron, comme Horace, compare souvent la république à un vaisseau agité par la tempête. […] Voyez dans le discours de Cicéron pour Cœlius, nº 33.
Il n’est presque point de discours de Cicéron qui n’offre des exemples admirables de l’emploi de cette figure : j’indiquerai, entre autres, les plaidoyers pour Cœlius, n. 39 ; pour la loi Manilia, n. 22 ; pour Quintius, n. 5 ; contre Verrès vi, n. 2. […] Avec quel avantage Cicéron s’en sert dans le morceau suivant ! […] Cicéron corrige les mots seulement, quand il s’écrie : ô stultitiam ! […] C’est à la faveur de cette figure, que Cicéron fait, en passant, un portrait si affreux de Catilina : « Quid verò ? […] , nº 61 et 62) Que pouvait opposer l’accusateur de Roscius d’Amérie aux vigoureuses apostrophes dont le presse Cicéron, sans lui laisser même le loisir de respirer ?
Ainsi l’avait compris Cicéron, ainsi l’a proclamé, après lui, d’Aguesseau. […] « Produire, dit Cicéron (de Orat. […] Et c’est de là que Cicéron (de Orat. […] » dit Cicéron, pro Dejot. […] « Si le visage, dit Cicéron (Orat.
Porrexerunt manus, dit Cicéron, et ψήφισμα natum est. […] Dès qu’il fut parti, Cicéron monta à la tribune aux harangues pour rendre compte au peuple romain de tout ce qui s’était passé. […] L’insinuation et l’ornement sont, au contraire, les deux caractères dominants de l’éloquence de Cicéron. […] Cicéron va lever tous les doutes à cet égard. […] Cicéron lui demande son opinion : on va l’entendre.
. — De l’Action Cicéron dit que l’Action est l’éloquence du corps. Nous dirons, pour ne pas répéter Cicéron que l’action est l’art de débiter un discours d’une manière agréable et persuasive. […] Cicéron, dans son livre de l’Orateur, nous recommande ainsi cette dernière qualité : « Chaque passion, chaque affection a son expression naturelle, sa physionomie, son accent. […] Il y a un ton, un accent pour la colère, et cet accent doit être vif, prompt et coupé ; il y en a un autre pour la douleur et la plainte : il est touchant, égal, mêlé de quelques interruptions, accompagné de gémissements ; un autre encore pour la crainte, humble, hésitant, bas et faible le ton de la violence est pressant, véhément, menaçant, impétueux ; l’accent du plaisir est doux, tendre, plein d’abandon ; le chagrin qui ne cherche point à inspirer la pitié, prend un ton grave, sombre, uniforme. » Telles sont les recommandations générales de Cicéron qui nous semblent fort utiles aux lecteurs ou aux orateurs qui ne veulent point affecter désagréablement leur auditoire par une prononciation froide ou monotone.
(Cicéron). […] Mais cette étude ne doit point dégénérer en une recherche puérilement minutieuse ; c’est le conseil de Cicéron, et l’on en peut croire, sur cet article, celui de tous les écrivains peut-être qui a donné le plus d’attention à cette partie essentielle du style. Cicéron veut, donc que le jeune orateur donne à ses phrases un tour harmonieux : fiat quasi structura quædam ; mais il ne veut pas que le travail et la recherche s’y laissent apercevoir : nec tamen fiat operosè , parce que ce serait un travail aussi frivole qu’immense : nàm esset, quùm infinitus, tùm puerilis labor 17. […] (Cicéron). […] Vous venez d’entendre Cicéron proscrire toute espèce de recherche et d’affectation à ce sujet : Aristote va s’exprimer plus fortement encore.
N’est-ce pas Cicéron lui-même, ce grand champion de la passion réelle, qui a dit quelque part, en rapportant l’opinion des péripatéticiens : « Pour allumer la colère dans l’âme de l’auditeur, quand même on ne la ressentirait pas, il faut la feindre du moins par ses paroles et son action. » Relisez aussi le chapitre II du VIe livre de Quintilien, où il traite des passions ; vous verrez, quoi qu’il semble, que nous ne sommes pas loin de nous entendre. […] Démosthène, Cicéron, Bossuet, Massillon, Bourdaloue, Mirabeau, les tragiques anciens et modernes, nos grands poëtes, nos grands romanciers fourniraient mille modèles de la passion décrite, excitée ou calmée. […] L’Intimé des Plaideurs, dépensant autant de mouvements pour son chien accusé du meurtré d’un chapon, que Cicéron contre Catilina, n’est plus qu’un personnage de comédie. […] Cicéron le comparerait à l’homme ivre qui tombe inopinément au milieu d’une assemblée à jeun, vinolentus inter sobrios. […] « Rien, dit Cicéron, qu’il faut toujours citer au chapitre des passions, rien ne sèche plus vite que les larmes, nil lacryma citius arescit. » Il répète deux fois cette sentence, dans le livre à Herennius et dans le De Inventione.
Cicéron appelait la topique, ars topica, l’art de trouver des arguments, disciplina inveniendorum argumentorum. […] Examinons pourtant les choses sans prévention hostile ni favorable ; nous arriverons, me paraît-il, à apprécier la méthode d’Aristote et de Cicéron à sa juste valeur, et, sans l’exalter par-delà ses mérites, à en reconnaître l’utilité réelle. […] Et sur ee, le voilà improvisant des périodes de Cicéron, qui sont couvertes d’applaudissements et emportent le vote. De retour chez eux, les savants conseillers cherchent dans tout Cicéron le merveilleux passage qui leur avait échappé ; ils le cherchèrent fort longtemps. […] Eh bien, c’est l’ensemble de tous ces caractères que j’appelle, avec Cicéron, lieux internes.
Que de Livres de l’Orateur, depuis Cicéron jusqu’à Timon et Gorgias48 ! […] De là l’extrême importance de cette partie ; c’est d’elle que relève tout le reste : omnis orationis reliquæ fons est narratio, dit Cicéron. […] C’est encore un axiome de Cicéron. […] Cicéron veut dire que Milon partit pour Lanuvium. […] Mais avant de condamner Cicéron, demandez-vous quel est ici le point culminant du récit.
Cicéron, au deuxième livre de l’Orateur, donne sur le choix des preuves d’excellents préceptes. […] Que son syllogisme dérive le plus souvent à l’épichérème de Cicéron ou à l’enthymème de Démosthène ; que la majeure ne soit pas invariablemen suivie de la mineure, et de concert avec elle n’amène pas invariablement la conclusion ; qu’il supprime certains membres de l’argumentation faciles à suppléer, ou que, en les développant, il en intervertisse l’ordre normal. […] Bien que les plus grands orateurs et les plus grands capitaines n’aient pas dédaigné la théorie, ce n’est pourtant pas précisément pour les Mirabeau qu’ont écrit Cicéron et Quintilien, non plus que Végèce et Folard pour les Napoléon. […] « Comme vous ne pouvez, dit Cicéron, réfuter les objections de la partie adverse, sans confirmer vos arguments, ni confirmer ceux-ci, sans réfuter celles-là, ces deux parties du discours s’unissent par leur nature, leur but, et la manière dont on les traite. » La réfutation est sérieuse ou ironique : sérieuse, elle repousse les principes de l’adversaire ou les conséquences qu’il en a tirées, elle lui démontre qu’il a manqué de raison ou de logique ; ironique, elle tourne en ridicule ses idées ou sa personne. […] Socrate et Cicéron la prirent sous leur patronage ; mais ce mode de réfutation appartient surtout aux Français, et ressort, dès l’origine, du génie de la nation.