La rhétorique est donc le recueil des règles qui enseignent à bien parler et à bien écrire. Ces règles ne créent pas l’éloquence, mais elles peuvent y conduire : elles sont le fruit de l’observation et de l’expérience. La première partie de cet ouvrage a été consacrée à poser les règles de l’art de parler et d’écrire ; seulement, au lieu de restreindre ces principes, comme on le fait trop souvent, à l’éloquence et à la manière de composer des discours, nous les avons étendus à tous les genres de composition ; ce qui nous reste à faire ici, c’est d’étudier l’éloquence dans ses différentes applications.
C’est, disait Aristote, vouloir courber la règle et troubler la raison, en prétendant l’amener à la vérité ; mais il faut prendre les hommes tels qu’ils sont. […] C’est aussi la règle de Cicéron dans le second livre de l’Orateur : « Il n’est pas possible que celui qui écoute se porte à la douleur, aux pleurs, à la pitié, si l’orateur ne se montre vivement pénétré des sentiments qu’il veut inspirer14. » La deuxième règle est de ne rien mêler d’étranger et d’incompatible à la passion qu’on veut exciter. […] La troisième règle est de bien connaître le cœur de l’homme en général, et les inclinations particulières de ceux à qui nous nous adressons. […] Il veut démontrer que si la dépravation de la raison nous fait sentir le besoin que nous avons d’un remède qui la guérisse, les inconstances et les variations éternelles de cette raison apprennent encore à l’homme qu’il ne peut se passer d’un frein et d’une règle qui la fixe. […] Toutefois, dans les grandes causes, il peut être bon de s’écarter de cette règle ; alors, la précision et la brièveté doivent faire le principal mérite de l’exorde qu’on donne à son discours ; il faut surtout prendre garde à ne rien mettre qui ne se rattache précisément au sujet.
[Notice] On peut appliquer à Bossuet le jugement porté par Quintilien sur Démosthène : c’est qu’il fut la règle de l’éloquence elle-même1. […] De là vient que nous admirons dans ses admirables Epîtres une certaine vertu3 plus qu’humaine, qui persuade contre les règles, ou plutôt qui ne persuade pas tant qu’elle captive les entendements ; qui ne flatte pas les oreilles, mais qui porte ses coups droit au cœur. […] Le jeu des ressorts n’est pas moins aisé que ferme : à peine sentons-nous battre notre cœur, nous qui sentons les moindres mouvements du dehors, si peu qu’ils viennent à nous ; les artères vont, le sang circule, les esprits coulent, toutes les parties s’incorporent leur nourriture sans troubler notre sommeil, sans distraire nos pensées, sans exciter tant soit peu notre sentiment : tant Dieu a mis de règle et de proportion, de délicatesse et de douceur, dans de si grands mouvements. […] Tant de parties si bien arrangées, et si propres aux usages pour lesquels elles sont faites ; la disposition des valvules, le battement du cœur et des artères ; la délicatesse des parties du cerveau, et la variété de ses mouvements, d’où dépendent tous les autres ; la distribution du sang et des esprits ; les effets différents de la respiration, qui ont si grand usage dans le corps : tout cela est d’une économie, et s’il est permis d’user de ce mot, d’une mécanique si admirable, qu’on ne la peut voir sans ravissement, ni assez admirer la sagesse qui en a établi les règles.
Nous en avons dit assez pour accoutumer les jeunes gens à distinguer, dans l’art oratoire, ce qui appartient au génie, de ce qui est le résultat de la méditation et de l’application raisonnée des règles. […] Admirons donc le génie ; mais respectons et pratiquons les règles : c’est toujours honorer le génie.
Nous voyons d’abord se produire une scolastique nouvelle, qui prétend créer d’emblée la langue française par un coup d’autorité, en lui imposant un dictionnaire grec et latin et une grammaire despotique, où l’ignorance de la philologie multiplie à plaisir les règles arbitraires. […] Tel est le moterreur, auquel fut imposé parfois le genre latin, contrairement à la règle qui féminisait tous les masculins latins en or, et dont le souvenir est resté dans le féminin plurield’amour. […] Si la pureté des textes ne fut jamais qu’approximative avant l’imprimerie, cette grande découverte provoqua bientôt un mouvement en faveur de règles plus stables. […] Se bornant à expliquer la prononciation de certaines formes « trop esloignées de la manière dont elles sont escrites », elle ne daigna pas même « s’engager, en faveur des estrangers, à donner des règles phonétiques ». […] Ce principe sera pour nous une lumière : il est plus infaillible que les règles des grammairiens, dont les contradictions firent des sceptiques, même au xvie siècle, si j’en juge par ces vers de Philippe Lenoir : Qui se fye en sa grammaire S’abuse manifestement !
Mais c’est en Égypte que ce genre d’écriture a été poussé le plus loin ; là, on en avait fait un art soumis à des règles précises. […] La règle n’existait nulle part, et le caprice de quelques hommes suffisait quelquefois pour bouleverser le langage. […] En un mot, toutes les règles de l'art, celles même de l’honnêteté et de la bienséance partout violées. […] Des règles de la disposition applicables à toute espèce de sujets. […] Cette règle lient à la nature même de l’esprit humain, qui ne peut jamais saisir qu’une chose à la fois.
Tantôt, c’est l’ignorance ou l’oubli des règles de la grammaire, les phrases équivoques ou mal construites, l’emploi de mots obsolètes ou inconnus, l’impropriété absolue ou relative des termes. […] beaucoup d’autres causes inconnues ou inappréciables ont modifié et altéré les règles primitives. […] Ecrire purement, c’est donc observer les règles de la grammaire générale, c’est-à-dire de la raison universelle, et surtout celles de la grammaire spéciale, c’est-à-dire du génie de la langue fixé par l’usage ou par l’autorité ; je dis surtout, car, quand il y a lutte entre les deux grammaires, c’est toujours la seconde qui doit triompher.
Aussi y a-t-il beaucoup de professeurs qui, à l’occasion, donnent ces notions dans leurs classes ; d’autres rédigent eux-mêmes des résumés spéciaux qu’ils dictent à leurs auditeurs ; à défaut enfin de ces enseignements, les bons élèves cherchent, autant qu’ils le peuvent, à classer dans leur mémoire ces distinctions d’ouvrages, ces règles générales de composition qui font le sujet de la conversation des hommes instruits, et sur lesquelles on ne peut trop chercher à se faire des idées nettes. […] Peut-on expliquer les règles de la tragédie sans nommer Eschyle, Sophocle, Corneille, Racine ?
Règle des pronoms. […] Règle du qui ou que relatif.
Les règles, dans tous les arts de l’imagination, sont le résultat de l’étude raisonnée des grands modèles : c’est l’Iliade et l’Odyssée sous les yeux ; c’est l’Œdipe et l’Électre à la main, qu’Aristote donnait les règles du poème épique et de la tragédie ; aussi rien de plus judicieux que ces règles tracées par la nature elle-même, pour diriger le génie de Sophocle et d’Homère. […] ils existent ces monuments sacrés de l’antique et auguste douleur des premiers temps ; ces modèles achevés des chants religieux consacrés aux grandes infortunes des puissants de la terre ; et eux seuls vont nous donner l’idée et les règles de l’élégie, non point de cette élégie prétendue, qui Flatte, menace, irrite, apaise une maîtresse ; mais de la véritable, de la plaintive élégie, qui sait, les cheveux épars, gémir sur la tombe des princes ou des héros ; sur celle de Saül et de Jonathas, si tendrement pleurés par David, au second livre des Rois, ch.
donné pour règle par les anciens. […] La division, sous le nom de premier et de second point, est presque de règle dans les sermons ou oraisons de la chaire. […] Le bon sens, la prudence lui serviront de règle, l’avertiront au besoin qu’un argument, pour être réputé fort, n’est pas toujours celui qui agit fortement sur les esprits. […] On dit par réversion : « Il ne faut pas vivre pour manger, mais manger pour vivre. » C’est par réversion encore qu’un orateur sacré a pu dire : « Nous ne devons pas juger des règles et des devoirs par les mœurs et les usages, mais nous ne devons pas juger des mœurs et des usages par les règles et les devoirs. […] Règles applicables à la poésie.
• Dire ce que vous savez et ce que vous pensez de la règle des trois unités. (8 août 1881). […] Le premier de ces ouvrages, qui est le principal et le plus authentique, est un mélange de préceptes moraux, de règles familières et pratiques sur l’agriculture, la navigation, la conduite de la vie, etc. […] Mais Boileau, en donnant la règle de l’épopée, avait pour excuse d’avoir lu le Clovis et la Pucelle. […] Il est intéressant du reste de voir comment La Fontaine, en établissant les règles principales de l’apologue, a jugé en quelques traits ses principaux devanciers. […] « Je ne puis nier que la règle des vingt-quatre heures presse trop les incidents de cette pièce ; mais s’il est permis de se plaindre de l’incommodité de cette règle, il n’est pas permis de l’enfreindre.
L’un1, aussi correct dans sa langue que s’il l’avait apprise par règles et par principes, aussi élégant dans les langues étrangères que si elles lui étaient naturelles, en quelque idiome qu’il compose, semble toujours parler celui de son pays : il a entrepris, il a fini une pénible traduction que le plus bel esprit pourrait avouer, et que le plus pieux personnage devrait désirer d’avoir faite. […] Le Grand Condé 1 Émile était né ce que les plus grands hommes ne deviennent qu’à force de règles, de méditation et d’exercice. […] Les enfants des dieux2, pour ainsi dire, se tirent des règles de la nature, et en sont comme l’exception : ils n’attendent presque rien du temps et des années. […] Une naissance auguste, un air d’empire et d’autorité, un visage qui remplisse la curiosité des peuples empressés de voir le prince6, et qui conserve le respect dans le courtisan ; une parfaite égalité d’humeur ; un grand éloignement pour la raillerie piquante, ou assez de raison pour ne se la permettre point1 : ne faire jamais ni menaces ni repròches ; ne point céder à la colère, et être toujours obéi ; l’esprit facile, insinuant ; le cœur ouvert, sincère, et dont on croit voir le fond, et ainsi très-propre à se faire des amis, des créatures et des alliés ; être secret toutefois, profond et impénétrable dans ses motifs et dans ses projets ; du sérieux et de la gravité dans le public ; de la brièveté, jointe à beaucoup de justesse et de dignité, soit dans les réponses aux ambassadeurs des princes, soit dans les conseils ; une manière de faire des grâces2 qui est comme un second bienfait ; le choix des personnes que l’on gratifie ; le discernement des esprits, des talents et des complexions3, pour la distribution des postes et des emplois ; le choix des généraux et des ministres ; un jugement ferme, solide, décisif dans les affaires, qui fait que l’on connaît le meilleur parti et le plus juste ; un esprit de droiture et d’équité qui fait qu’on le suit jusqu’à prononcer quelquefois contre soi-même en faveur du peuple, des alliés, des ennemis ; une mémoire heureuse et très-présente qui rappelle les besoins des sujets, leurs visages, leurs noms, leurs requêtes ; une vaste capacité qui s’étende non-seulement aux affaires de dehors, au commerce, aux maximes d’État, aux vues de la politique, au reculement des frontières par la conquête de nouvelles provinces, et à leur sûreté par un grand nombre de forteresses inaccessibles ; mais qui sache aussi se renfermer au dedans, et comme dans les détails4 de tout un royaume ; qui en bannisse un culte faux, suspect et ennemi de la souveraineté, s’il s’y rencontre ; qui abolisse des usages cruels et impies5, s’ils y règnent ; qui réforme les lois et les coutumes6, si elles étaient remplies d’abus ; qui donne aux villes plus de sûreté et plus de commodités par le renouvellement d’une exacte police, plus d’éclat et plus de majesté par des édifices somptueux ; punir sévèrement les vices scandaleux ; donner, par son autorité et par son exemple, du crédit à la piété et à la vertu ; protéger l’Église, ses ministres, ses droits, ses libertés1 ; ménager ses peuples comme ses enfants2 ; être toujours occupé de la pensée de les soulager, de rendre les subsides légers, et tels qu’ils se lèvent sur les provinces sans les appauvrir ; de grands talents pour la guerre ; être vigilant, appliqué, laborieux ; avoir des armées nombreuses, les commander en personne ; être froid dans le péril3, ne ménager sa vie que pour le bien de son État, aimer le bien de son État et sa gloire plus que sa vie ; une puissance très-absolue, qui ne laisse point d’occasion aux brigues, à l’intrigue et à la cabale ; qui ôte cette distance infinie4 qui est quelquefois entre les grands et les petits, qui les rapproche, et sous laquelle tous plient également ; une étendue de connaissances qui fait que le prince voit tout par ses yeux, qu’il agit immédiatement par lui-même, que ses généraux ne sont, quoique éloignés de lui, que ses lieutenants, et les ministres que ses ministres ; une profonde sagesse qui sait déclarer la guerre, qui sait vaincre et user de la victoire, qui sait faire la paix, qui sait la rompre, qui sait quelquefois, et selon les divers intérêts, contraindre les ennemis à la recevoir ; qui donne des règles à une vaste ambition, et sait jusqu’où l’on doit conquérir ; au milieu d’ennemis couverts ou déclarés, se procurer le loisir des jeux, des fêtes, des spectacles ; cultiver les arts et les sciences, former et exécuter des projets d’édifices surprenants ; un génie enfin supérieur et puissant qui se fait aimer et révérer des siens, craindre des étrangers ; qui fait d’une cour, et même de tout un royaume, comme une seule famille unie parfaitement sous un même chef, dont l’union et la bonne intelligence est redoutable au reste du monde. […] Un homme qui vient d’être placé ne se sert plus de sa raison et de son esprit pour régler sa conduite et ses dehors à l’égard des autres ; il emprunte sa règle de son poste et de son état : de là l’oubli, la fierté, l’arrogance, la dureté, l’ingratitude.
Remarquez : elle n’est pas détruite, elle se règle ; il ne faut plus d’éperon, presque plus de bride ; car la bride ne fait plus l’effet de dompter l’animal fougueux ; par un mouvement, qui n’est que l’indication de la volonté de l’écuyer, elle l’avertit plutôt qu’elle ne le force, et le paisible animal ne fait plus, pour ainsi dire, qu’écouter : son action est tellement unie à celle de celui qui le mène, qu’il ne s’ensuit plus qu’une seule et même action. […] L’attention Ne croyez pas, monseigneur2, qu’on vous reprenne si sévèrement, pendant vos études, pour avoir simplement violé les règles de la grammaire en composant. […] Tout s’y fait par une chaleur inconsidérée ; et comment accoutumer à la règle, à la solitude, à la discipline, cet âge qui ne se plaît que dans le mouvement et dans le désordre, qui n’est presque jamais dans une action composée5, « et qui n’a honte que de la modération et de la pudeur : et pudet non esse impudentem ? […] Il se compose, c’est-à-dire : se discipline, se règle.
et chaque groupe ainsi disposé a-t-il un caractère spécial déterminé par des règles fixes ? […] J’appuie sur ce précepte, parce qu’il donne une règle, une mesure pour ainsi dire matérielle, et dont l’application se manifeste à première vue. […] Passez ensuite à d’autres récits, à d’autres thèses, et appliquez-y ma règle ; elle est infaillible pour juger de leur mérite.
Celui dont le goût est sur, ne s’en laisse jamais imposer par des beautés factices ; il a sans cesse devant les yeux la règle invariable du bon sens, qui doit le guider dans tout ce qu’il veut juger ; il apprécie exactement le mérite relatif des diverses beautés que lui offrent les ouvrages du génie ; il les classe avec ordre, assigne, autant qu’il est possible de le faire, les sources d’où elles tirent le pouvoir de nous charmer, et n’en est lui-même touché que précisément autant qu’il le doit être. Le goût n’est certainement pas un principe arbitraire, soumis à la fantaisie de chaque individu, et dénué d’une règle certaine qui serve à déterminer la justesse ou la fausseté de ses décisions.
Une figure est régulière, quand toutes ses parties sont formées d’après une règle certaine, qui n’admet rien de vague, rien d’arbitraire, et ne connaît point d’exceptions. […] La régularité même ne nous flatte en grande partie que parce qu’elle se lie naturellement aux idées de justesse, de convenance et d’utilité qui ont un rapport plus direct avec les figures exactement proportionnées, qu’avec celles dont l’assemblage n’a été assujetti à aucune règle certaine.
La ballade a aussi ses règles sévères : elle renferme trois couplets de huit, de dix ou douze vers, et un envoi avec un refrain, qui doit être le même pour l’envoi que pour les couplets. […] Les règles dont nous venons de parler sont celles de l’ancienne ballade française, tombée en désuétude depuis madame Deshoulières et La Fontaine.
Il peut y avoir diversité dans le goût sans qu’il soit mauvais : ce qui dépend d’une faculté aussi mobile que le sentiment ne peut être soumis à une règle absolue, mathématique ; la beauté peut revêtir différents aspects, sans cesser d’être la beauté ; on ne la confondra jamais avec la laideur. […] Quelle sera la règle générale à suivre pour juger sainement en fait de goût ? […] L’art du maître consiste à faire marcher simultanément la pratique et les règles.
Règles de conduite. […] C’est une consultation, une ordonnance en règle.
Ces foudres de bronze que l’enfer a inventés pour la destruction des hommes tonnaient de tous côtés pour favoriser et pour précipiter cette retraite ; et la France en suspens attendait le succès d’une entreprise qui, selon toutes les règles de la guerre, était infaillible. […] Ce mot voulait dire : Indiscipline, qui n’obeit pas aux lois, à la règle.
Sources, qualités, règles du début : c’est de là que tout dépend. […] Dans un livre didactique, procédant par synthèse, où vous imposez votre savoir au lecteur qui ne s’adresserait pas à vous, s’il n’avait foi à la science et au professeur, il suffit de l’exposition simple, claire, précise de la matière ; une bonne définition sera tout l’exorde : « La géométrie est une science qui a pour objet la mesure de l’étendue. — La grammaire est la science des signes de la parole et des règles à suivre pour les employer convenablement. — L’histoire naturelle, prise dans toute son étendue, est une histoire immense ; elle embrasse tous les objets que nous présente l’univers….. » Buffon n’a pas commencé autrement. […] Ces trois mots expliquent le pourquoi de toutes les règles du début, de ses vertus, comme de ses défauts.
Il n’y a pas de règle absolue à établir sur la manière de construire un plan ; il dépend toujours de la matière elle-même, du genre de composition et du but que l’on veut atteindre. […] Chaque genre de littérature a ses règles, et nécessite un plan particulier : une ode ne se compose pas comme un drame1. […] Il n’y a pas de règles à donner là-dessus ; Cicéron et Quintilien recommandent seulement de commencer et de finir par les moyens les plus convaincants.