110. — On écrit œil, que l’on prononce comme euil. 111. — S, entre deux voyelles, se prononce comme z. […] 112. — D, à la fin du mot grand, se prononce comme t, devant une voyelle ou une h muette : grand homme, on prononce comme s’il y avait grant homme. […] 120. — Neuf se prononce devant une voyelle comme neuv. Exemple : il y a neuf ans ; prononcez neuv ans.
Ce discours est un des meilleurs qui aient été prononcés en présence de l’Académie française. […] Ferri de Cassinet, évêque d’Auxerre, le prononça dans sa cathédrale : cet éloge n’a point passé jusqu’à nous. […] Muret prononça à Rome l’Oraison funèbre en latin de Charles IX. […] Ceux que prononcent dans l’Académie française le récipiendaire et le directeur, sont de la première espèce. […] Ces sortes de harangues doivent être courtes, vives, pleines de feu et prononcées avec beaucoup d’action.
Les Oraisons ou discours prononcés. […] Quand on considère le discours comme devant être prononcé, on est obligé d’ajouter, sous le nom d’action, une quatrième partie qui comprenait autrefois la mémoire et la prononciation. […] Ce qu’on peut assurer d’après le rapport de Thucydide, c’est qu’on fit dans Athènes des obsèques publiques aux citoyens qui avaient été tués à la guerre de Samos, l’an 441 avant notre ère, et que Périclès, l’orateur le plus éloquent alors, prononça leur éloge. […] Mais, d’un autre côté, ces sortes de discours devant être lus dans le silence du cabinet, exigent plus d’art et de soin que les discours prononcés de vive voix. […] Le plus célèbre de tous est celui de Buffon, prononcé le 25 août 1753.
Celles que les historiens mettent si souvent dans la bouche des généraux n’ont pas toujours été prononcées telles qu’on les lit, mais elles sont au moins vraisemblables. […] L’éloquence académique comprend les discours prononcés dans les académies ou les sociétés savantes. […] Voici les différentes espèces de discours qui se rapportent à l’éloquence académique : 1° Les discours de réception, prononcés par un membre nouvellement élu à l’Académie. […] Buffon prononça un discours remarquable sur le style : on a vu même de nos jours les questions politiques envahir les paisibles solennités de l’Académie. […] C’est un hommage rendu à la mémoire des morts, et souvent prononcé sur leur tombe.
Après avoir lancé contre ce dernier la plus terrible philippique, pendant laquelle il avait toujours tenu en réserve le nom maudit de son ennemi, comme s’il eût craint de souiller ses lèvres en le prononçant, Louvet termine ainsi : « J’insiste surtout pour qu’à l’instant vous prononciez sur un homme de sang, dont les crimes sont prouvés. […] L’appel au souvenir du serment prononcé par le roi, le jour de son sacre, a quelque chose de pompeux, de grandiose et d’émouvant tout à la fois, que l’on ne rencontre nulle part à cette époque. […] Il est temps de prononcer leur arrèt, et de savoir si vous ne voulez plus avoir de miséricorde pour eux. […] On ne peut guère rapprocher, sous ce rapport, de la péroraison de saint Vincent de Paul, que la seconde partie du beau sermon en faveur de la fondation d’un hospice pour les militaires et les prêtres infirmes, prononcé au xviii e siècle par l’abbé de Boismont dans une assemblée des dames de la charité. […] C’est sans doute d’après ces motifs que l’abbé Maury ne permet point de terminer les discours prononcés du haut de la chaire par ces résumés, ces récapitulations plus convenables en effet aux œuvres qui s’adresent à l’esprit et à la raison qu’à celles qui en même temps parlent au cœur.
T conserve sa prononciation dans les noms où il est précédé d’une s ou d’un x : question, indigestion, mixtion ; autrement, il se prononce comme s, attention, prononcez attention. […] On appelle ainsi deux points placés sur le voyelles, i, u, e,quand ces lettres doivent être prononcées séparément de la voyelle qui précède comme haïr, païen, aïeul, ambiguë, Saül ; pour empêcher qu’on ne prononce ce dernier mot comme fatigue.
On n’entend plus aujourd’hui par harangue que ces discours peu étendus prononcés devant une assemblée, un prince, dans une cérémonie publique. […] Les élèves sont exercés dès l’enfance à bien prononcer ; nous laissons aux maîtres le soin de les perfectionner. […] La déclamation est donc l’art de faire sentir ce que l’on prononce. […] Si je la prononce en plaçant un accent sur froid, on entend l’interrogation d’un homme qui désire connaître l’état du temps. […] Les mots en petites capitales seront prononcés lentement et plus haut.
Quand ils sont prononcés immédiatement par l’auteur, on les nomme oraisons, harangues ou discours. […] Les auteurs de discours prononcés s’appellent des orateurs ; les auteurs d’écrits sont des écrivains : les uns et les autres, eu égard à la forme de langage qu’ils emploient, sont des prosateurs. […] Voltaire s’est prononcé formellement à ce sujet, sur lequel il revient en plusieurs endroits de ses ouvrages.
Parmi les oraisons funèbres que prononça Massillon, on remarque aussi celle du fils unique de Louis XIV. […] « C’est, a dit Châteaubriand, un beau mot que celui-là, prononcé en regardant le cercueil de Louis-le-Grand », Génie du Christianisme, IIIe partie, l. […] (le cardinal de Retz a aussi traité ce sujet), qui ont prononcé, d’après un usage dont la trace a subsisté jusque dans notre siècle, des panégyriques de ce saint roi.
On appelle syllabe une ou plusieurs lettres qui se prononcent par une seule émission de voix. Scander un vers, c’est le prononcer en faisant sentir chaque syllabe dont il se compose. […] Quand deux voyelles se trouvent placées de suite, on peut être embarrassé sur la mesure qu’on doit leur donner ; tantôt les deux voyelles forment diphtongue, et ne représentent qu’une syllabe ; tantôt elles se prononcent séparément, et forment deux syllabes. […] Le Gascon, le Normand, l’Alsacien, le Picard, se reconnaissent aussitôt à l’accent ; c’est le Tourangeau qui prononce le plus purement.
Dans une troisième épreuve judiciaire, le grand orateur eut la gloire de faire prononcer l’acquittement à l’unanimité. […] Il est temps de prononcer leur arrêt et de savoir si vous ne voulez plus avoir de miséricorde pour eux. […] Ces discours doivent être tels qu’on les ferait s’ils devaient être prononcés de vive voix. […] Les harangues ou compliments sont des discours qui se prononcent à l’occasion d’une fête ou de quelque grande solennité. […] Ils croient tout savoir, ils prononcent en maîtres, et voilà ce qui rend tous leurs sentiments excessifs.
Le premier de ces discours, intitulé l’Apologie, contient la défense de Socrate, et fut prononcé par lui-même devant ses juges. […] Après avoir réfuté complètement les accusations absurdes intentées contre lui, en avoir clairement démontré l’origine et les motifs, Socrate s’adresse à ses juges : « Souvenez-vous de votre serment, et prononcez selon ce qui conviendra le plus à votre intérêt et au mien ». Les juges vont aux voix, l’arrêt se prononce, l’injustice triomphe, et le sage est condamné.
Mais, dans la distribution primitive, on laisse des intervalles vides d’action ; ce sont ces vides qu’on veut remplir, et de là les excursions et les lenteurs du dialogue. » Mais où ces défauts sont plus impardonnables, c’est dans les péripéties importantes, dans les crises de passion ou d’intrigue : « Un personnage qui, dans une situation intéressante, s’arrête à dire de belles choses qui ne vont point au fait, ressemble à une mère qui, cherchant sa fille dans les campagnes, s’amuserait à cueillir des fleurs. » Sans doute la replique directe n’est pas toujours exigée, le personnage en scène peut faire dériver le dialogue, répondre à sa pensée ou à celle de son interlocuteur, plutôt qu’aux paroles prononcées, mais au milieu de tous ces écarts l’auditeur ne doit pas perdre de vue le point culminant. […] — prend la parole pour la quatrième fois, et que, ramassant toutes ses forces, il prononce cette triomphante amplification, un des plus beaux monuments de l’éloquence ancienne et moderne. […] Il s’agit d’une dame dont on veut faire apprecier le caractère par sa manière de prononcer : « Le souffle de son âme se déployait dans les replis des syllabes, comme le son se divise dans les clefs d’une flûte ; il expirait onduleusement à l’oreille, d’où il précipitait l’action du sang. Sa façon de dire les terminaisons en i faisait croire à quelque chant d’oiseau ; le ch prononcé par elle était comme une caresse, et la manière dont elle attaquait les t accusait le despotisme du cœur. » Ici toute critique est superflue, il suffit de citer.
Malgré toutes ces précautions, Cicéron fut réellement troublé, à l’aspect des soldats qui remplissaient le Forum, parce qu’il vit, dans cette mesure, l’intention bien prononcée de Pompée, et qu’il craignit dès lors que son discours ne blessât le consul, sans sauver son ami. […] C’est donc évidemment ici l’un des cas où l’on ne prouve rien, en voulant trop prouver ; et il n’est pas hors de vraisemblance que cet endroit du discours (s’il faisait partie de celui qui fut réellement prononcé) dut faire plus de tort que de bien à la cause de Milon. […] Des hommes que la fureur de Clodius a nourris de rapines, d’incendies et de tous les désastres publics ; ces mêmes hommes que l’on excita, dans l’assemblée d’hier, à vous dicter impérieusement le jugement que vous deviez prononcer. […] « Prêtez-nous donc toute votre attention, Messieurs, et bannissez les craintes qui pourraient vous rester encore ; car si jamais, dans une seule cause, vous eûtes à prononcer sur tous les gens de bien à la fois, sur tous les hommes animés d’un zèle courageux pour la patrie ; si jamais des juges, choisis dans les premiers ordres de l’état, eurent occasion de manifester, par des actions et par des suffrages, l’affection que leurs visages et leurs discours témoignèrent si souvent aux bons citoyens, c’est aujourd’hui surtout qu’elle se présente, cette occasion ; aujourd’hui que vous allez décider si nous serons condamnés à des larmes éternelles, nous les partisans sincères et constants de votre autorité ; ou si, persécutés si longtemps par les citoyens les plus pervers, nous devrons enfin le repos et le bonheur à votre équité et à votre sagesse ».
Quand l’exorde a suffisamment préparé l’auditoire à ce qui doit être le sujet du discours, il faut lui indiquer positivement ce dont il est question, et lui faire l’exposé des faits sur lesquels il va avoir à prononcer : c’est l’objet de la Narration. […] Elle est loin d’avoir au barreau la même importance : ici, c’est la loi qui prononce ; c’est donc bien moins la volonté du juge, que son opinion qu’il s’agit de déterminer. […] C’est ce qu’Aristote sans doute a voulu nous faire entendre, lorsqu’il nous a donné le conseil et le modèle à la fois de la plus courte et de la meilleure peut-être des conclusions, pour le plus grand nombre des plaidoyers : j’ai dit, vous m’avez entendu, vous connaissez l’affaire ; prononcez.
Au contraire, après avoir paru en maître, et pour ainsi dire régné sur la scène, il venait, disciple docile, chercher à s’instruire dans nos assemblées, laissait, pour me servir de ses propres termes, laissait ses lauriers à la porte de l’Académie, toujours prêt à soumettre son opinion à l’avis d’autrui, et, de tous tant que nous sommes, le plus modeste à parler, à prononcer, je dis même sur des matières de poésie1… Extrait du discours prononcé à l’Académie française, le 2 janvier 1685, pour la réception de Thomas Corneille2. […] « Racine, qui en cette occasion, dit d’Alembert, s’était éclipsé devant le prédicateur, prit sa revanche dans ce nouveau discours, l’un des plus beaux qui aient été prononcés à l’Académie française. » On rapporte que Louis XIV, a qui Racine était venu le lire, lui dit avec cette dignité pleine de justesse qui manquait rarement à ses paroles : « Je le louerais davantage si je n’y étais tant loué. » De cette appréciation de Corneille il sera curieux de rapprocher sa Vie par son neveu Fontenelle et sou Eloge par Victorin Fabre, enfin et surtout le travail que M.
La Prononciation sera claire et distincte si l’on fait entendre distinctement toutes les syllabes de chaque mot ; si on les prononce suivant leur véritable quantité sans cependant y mettre aucune affectation ; si l’on a soin que les finales des mots ne soient pas perdues pour les auditeurs, sans toutefois appuyer sur les voyelles ou les consonnes qui doivent rester muettes. […] La Mémoire La Mémoire est un précieux don de la nature : c’est une des qualités les plus indispensables à l’orateur pour bien prononcer son discours.
On sait que, nommé à l’Académie française en 1836, il devint secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales en 1839 ; c’est à ce titre qu’il a prononcé de nombreux éloges, qui sont autant de pages accomplies. […] La grandeur de la France Péroraison du discours de réception a l’académie prononcé par m.
Rien n’est dit, rien n’est jugé ; il faut recommencer ; il faut aller au delà du crime comme il a fallu aller au delà de la loi ; il faut étudier l’homme lui-même, tout l’homme ; il est bien plus vaste, bien plus complexe que son action ; en lui se rencontrent je ne sais combien de dispositions, de facultés, d’idées, de sentiments dont elle ne donne pas la clef, qui n’en font pas moins partie de sa nature morale, et qu’il faut bien connaître, dont il faut bien tenir compte si on veut le juger d’après ce qu’il est réellement, et prononcer sur son caractère, sur sa personne, sur lui-même enfin avec équité. […] Wasinghton se leva pour remercier de tant d’honneur ; mais tel était son trouble qu’il ne put prononcer une parole ; il rougissait, balbutiait, tremblait ; l’orateur vint à son secours : « Asseyez-vous, M. […] Guizot était alors ministre de l’instruction publique : ce passage est extrait d’un discours prononcé à la distribution des prix du Concours général. — 17 août 1835. — Didier.
Après un coup d’œil général sur les deux formes de langage (la prose et les vers), vient l’étude des ouvrages en prose, et d’abord celle des discours prononcés : c’est proprement le traité de rhétorique ; puis l’étude du genre épistolaire ; celle du genre didactique ; celle du genre historique et des fictions en prose, c’est-à-dire des contes et romans. […] Ce n’est pas pour une étude première comme celle de nos collèges qu’il faut recourir aux hommes supérieurs ; on ne tirera d’eux, avec avantage, qu’un ouvrage philosophique analogue à notre Cours supérieur de grammaire, où l’on devra comparer et discuter les opinions différentes, et se prononcer, après examen, pour la meilleure.
Ses juges sont non seulement des hommes, mais des hommes prévenus d’opinions, de sentiments et de maximes absolument opposées aux sienues ; mais des parties intéressées, qu’il faut réduire à prononcer contre les affections les plus intimes de leur âme, contre leurs penchants les plus chers. […] C’est à balancer l’une par l’autre ces deux qualités précieuses, que les prédicateurs se doivent attacher principalement dans leurs discours et dans la manière de les prononcer, De la chaleur et de la gravité réunies, résulte ce qu’on appelle l’onction, c’est-à-dire, la manière touchante d’un prédicateur vivement pénétré du désir ardent de communiquer à ses auditeurs la pureté de sa foi et la chaleur de son zèle.
L’un a un goût plus prononcé pour la poésie, l’autre ne trouve de plaisir que dans la lecture de l’histoire ; celui-ci préfère la tragédie, celui-là la comédie. […] Ces cris, que les grammairiens appellent interjections, prononcés avec énergie, furent donc sans doute les premiers éléments des langues. […] Les périodes ainsi divisées se prononcent plus facilement, et le premier membre se grave plus aisément dans la mémoire. […] Les discours destinés à être prononcés doivent être plus copieux que les écrits destinés à être lus. […] Une remarque importante de Suidas, c’est qu’il fut le premier qui écrivit un discours destiné à être prononcé en public.
L’historien Thucydide nous a conservé un monument précieux de l’éloquence de Périclès ; c’est l’éloge funèbre qu’il prononça des guerriers morts pendant l’expédition de Samos, où il avait lui-même commandé et remporté plusieurs victoires55. […] Socrate se prononça contre eux, fit sentir l’absurdité de leur dialectique et le vide de leur prétendue éloquence, et tâcha de rappeler ses concitoyens à des idées plus justes sur l’art de raisonner.