Abaissez-vous, pliez-vous, appetissez-vous pour vous proportionner à ces enfants ; ne regardez ni avec dégoût ni avec dédain leurs misères, leurs maladies, leur éducation basse et grossière : Jésus-Christ, souveraine sagesse, éternelle raison de Dieu, a choisi pour compagnie et amis en ce monde, des pêcheurs grossiers, ingrats, incrédules, lâches, infidèles ; il a passé sa vie avec eux pour les instruire patiemment : il a fini sa vie sans les redresser entièrement… Les maisons qui ont commencé par des personnes ferventes, simples, mortes à elles-mêmes, ont bien de la peine à subsister longtemps ; on voit encore trop souvent que de grands instituts formés par des patriarches pleins d’un esprit prophétique et apostolique, avec le don des miracles, sont bientôt ébranlés par des tentations ; tout se relâche, tout s’affaiblit, tout se dissipe : la lumière se change en ténèbres ; le sel de la terre s’affadit et est foulé aux pieds : que sera-ce donc d’une communauté qui n’est soutenue d’aucune congrégation, qui est à la porte de la cour, dépendante des rois et des hommes du siècle qui seront auprès d’eux en faveur, qui aura de grands biens pour flatter les passions et pour exciter celles des gens du monde, et qui a été élevée d’abord jusqu’aux nues, sans avoir posé les fondements profonds de la pénitence, de l’humilité et de l’entier renoncement à soi-même ? […] Je ne suis point prévenue contre vous, car je vous aime fort ; mais je ne vous vois pas sans peine, par l’orgueil qui paraît dans tout ce que vous faites. […] Que ne puis-je vous faire voir l’ennui qui dévore les grands, et la peine qu’ils ont à remplir leurs journées ! Ne voyez-vous pas que je meurs de tristesse dans une fortune qu’on aurait peine à imaginer3, et qu’il n’y a que le secours de Dieu qui m’empêche d’y succomber ? […] Dans un âge un peu plus avancé, j’ai passé des années dans le commerce de l’esprit ; je suis venue à la faveur, et je vous proteste, ma chère fille, que ces états laissent un vide affreux, une inquiétude, une lassitude, une envie de connaître autre chose, parce qu’en tout cela rien ne satisfait entièrement ; on n’est en repos que lorsqu’on s’est donné à Dieu, mais avec cette volonté déterminée dont je vous parle quelquefois ; alors on sent qu’il n’y a plus rien à chercher, qu’on est arrivé à ce qui seul est bon sur la terre ; on a des chagrins, mais on goûte une solide consolation et une paix profonde au milieu des plus grandes peines.
Chez les latins, l’élégie prit encore un autre ton ; elle chanta dans les vers de Tibulle et de Properce, les peines et les plaisirs de l’amour. […] Il chante sa peine sur tous les tons, la peint sous toutes les couleurs ; il cherche à y intéresser tout ce qui l’entoure, le ciel, la terre, les êtres animés et inanimés ; mais tout sert à la nourrir, à l’envenimer. […] Plusieurs avaient sans doute à exprimer des peines réelles ; plusieurs, comme Millevoye et Gilbert, ont chanté au bord de la tombe : aussi leurs vers portent-ils l’empreinte d’un sentiment vrai et profond ; mais d’autres n’ont chanté que des douleurs factices et caressé que des chimères ; ils mouraient par métaphore, et riaient sous cape de voir le public s’attendrir sur leurs infortunes.
L’impatience qui porte à contredire les autres avec chaleur ne vient que de ce que nous ne souffrons qu’avec peine qu’ils aient des sentiments différents des nôtres. […] Or, si nous n’avions que cet unique désir, nous reconnaîtrions sans peine qu’encore que toute erreur soit un mal, il y en a néanmoins beaucoup qu’il ne faut pas s’efforcer de détruire, parce que le remède serait souvent pire que le mal, et que, s’attachant à ces petits maux, on se mettrait hors d’état de remédier à ceux qui sont vraiment importants. […] Mais si nous étions nous-mêmes vraiment raisonnables, nous verrions sans peine que ce dessein d’établir la paix sur la réformation des autres est ridicule, par cette raison même que le succès en est impossible. […] Car si nous nous faisions justice à nous-mêmes, nous reconnaîtrions sans peine que ceux qui nous attribuent des défauts que nous n’avons pas ne nous en attribuent pas aussi un grand nombre d’autres que nous avons effectivement ; et qu’ainsi nous gagnons à tous ces jugements dont nous nous plaignons, quelque faux qu’ils soient.
Accoutumé à la clarté de ses propres idées, il devinait avec peine ce qui était fin et enveloppé, et l’on était étonné qu’un homme qui concevait et qui s’exprimait si nettement ne pût guère aller plus loin que sa première idée et sa première vue. […] Il changeait sans peine d’application et de travail ; il paraissait né pour remplir avec distinction les emplois subalternes, qui renferment beaucoup de minuties. […] Ses yeux se sont fermés à la fleur de son âge ; et, quand l’espérance trop lente commençait à flatter sa peine, il a eu la douleur insupportable de ne pas laisser assez de bien pour payer ses dettes, il n’a pu sauver sa vertu de cette tache. Si l’on cherche quelque raison d’une destinée si cruelle, on aura, je crois, de la peine à en trouver.
Je ne suis point prévenue contre vous, car je vous aime fort ; mais je ne vous vois pas sans peine, par l’orgueil qui paraît dans tout ce que vous faites. […] Que ne puis-je vous faire voir l’ennui qui dévore les grands, et la peine qu’ils ont à remplir leurs journées ? Ne voyez-vous pas que je meurs de tristesse dans une fortune qu’on aurait peine à imaginer, et qu’il n’y a que le secours de Dieu qui m’empêche d’y succomber ?
Çà, messieurs les chevaux, payez-moi de ma peine. […] De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines. […] C’est la peine du talion. […] Puis n’y a-t-il que la mouche du coche qui dise : Cà, messieurs les chevaux, payez-moi de ma peine ? […] Ce qui cause nos peines.
Des parents barbares et inhumains, pour élever un seul de leurs enfants plus haut que ses ancêtres, et en faire l’idole de leur vanité, ne comptent pour rien de sacrifier tous les autres et de les précipiter dans l’abîme : ils arrachent du monde des enfants à qui l’autorité seule tient lieu d’attrait et de vocation pour la retraite ; ils conduisent à l’autel des victimes qui vont s’y immoler à la cupidité de leurs pères plutôt qu’à la grandeur du Dieu qu’on y adore ; ils donnent à l’Église des ministres que l’Église n’appelle point, et qui n’acceptent le saint ministère que comme un joug odieux qu’une injuste loi leur impose ; enfin, pourvu que ce qui paraît d’une famille éclate, brille et fasse honneur dans le monde, on ne se met point en peine que des ténèbres sacrées cachent les chagrins, les dégoûts, les larmes, le désespoir. […] Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom. […] Qu’on ne prétende pas de là néanmoins que les choses soient égales ; car il y a cette extrême différence, que la violence n’a qu’un cours borné par l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité qu’elle attaque ; au lieu que la vérité subsiste éternellement, et triomphe enfin de ses ennemis, parce qu’elle est éternelle et puissante comme Dieu même. » Nous lisons dans un sermon de Bossuet sur la brièveté de la vie « Quand je fais réflexion sur les diverses calamités qui affligent la vie humaine, entre toutes les autres la famine me semble être celle qui représente mieux l’état d’une âme criminelle, et la peine qu’elle mérite.
Que ne puis-je vous faire voir l’ennui qui dévore les grands, et la peine qu’ils ont à remplir leurs journées ! Ne voyez-vous pas que je meurs de tristesse dans une fortune qu’on aurait eu peine à imaginer4, et qu’il n’y a que le secours de Dieu qui m’empêche d’y succomber ? […] On n’est en repos que lorsqu’on s’est donné à Dieu, mais avec cette volonté déterminée dont je vous parle quelquefois : alors on sent qu’il n’y a plus rien à chercher, qu’on est arrivé à ce qui seul est bon sur la terre ; on a des chagrins, mais on a aussi une solide consolation, et la paix au fond du cœur au milieu des plus grandes peines.
Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom. […] Nous lisons dans un sermon de Bossuetsur la brièveté de la vie : « Quand je fais réflexion sur les diverses calamités qui affligent la vie humaine, entre toutes les autres la famine me semble être celle qui représente mieux l’état d’une âme criminelle, et la peine qu’elle mérite.
Il est dur de mourir, sans doute1 ; mais il est doux d’espérer qu’on ne vivra pas toujours, et qu’une meilleure vie finira les peines de celles-ci. […] La nécessité de mourir n’est à l’homme sage qu’une raison pour supporter les peines de la vie. […] Ne me renvoyez point mes lettres, monsieur, je vous supplie ; brûlez-les, parce qu’elles ne valent pas la peine d’être gardées, mais non pas par égard pour moi. […] « Tous ces gens ennuyés, qu’on amuse avec tant de peine, doivent leur dégoût à leurs vices, et ne perdent le sentiment du plaisir qu’avec celui du devoir. […] Mes manuscrits raturés, barbouillés, mêlés, indéchiffrables attestent la peine qu’ils m’ont coûtée.
On ne peut voir sans quelque peine la torture qu’un si grand esprit s’impose pour satisfaire à cette règle chimérique (Troisième Discours sur le poëme dramatique). […] Le public se plaisait aux changements de scène il voulait qu’on le divertît par la variété des décorations, comme par la diversité des incidents et des aventures et lorsque Mairet donna la Sophonisbe, il eut bien de la peine à obtenir des comédiens qu’il lui fût permis d’observer l’unité de lieu. » (Éléments de Littérature, au mot Unité. […] Car cette unité ne consiste pas à représenter toute l’action dans un cabinet, dans une chambre, mais dans plusieurs endroits contigus que l’œil puisse apercevoir sans peine. » (Commentaire sur le Cid.
C’est elle sans doute qui leur mit devant les yeux l’utile et l’honnête, leur fit goûter la raison, les rendit doux et humains, cimenta parmi eux la bonne foi et la justice, les accoutuma à la subordination, et les détermina non seulement à ne pas épargner leurs peines, mais même à sacrifier leur vie pour le bien public. […] Pour être véritablement éloquent, il faut donc non seulement penser avec noblesse, mais encore sentir vivement et avec chaleur : on n’aura pas de peine à s’exprimer de même. […] On croira sans peine que le paysan du Danube fit passer dans l’âme des Sénateurs la juste indignation dont il était transporté contre les vexations tyranniques des Préteurs romains ; et que Burrhus remplit l’âme de Néron du sentiment d’horreur dont il avait été lui-même saisi à la seule idée de cet empoisonnement. […] Nouveau Joasa, unique reste du sang de David, arraché aux débris de son auguste maison, ayant peine à se faire jour à travers les ruines sous lesquelles il parut enseveli : dans cet enfant se réunissent les mouvements de son cœur et les vues de son esprit, les tendresses d’un père et les projets d’un roi.
Que faire de soi quand on n’a plus à gagner son pain, et qu’au milieu d’une abondance qui épargne toute peine, on n’aperçoit rien sur sa tête qui appelle le travail par la responsabilité ? […] Je ne craindrai donc point de vous faire de la peine, et vous exposerai avec la plus grande sincérité les motifs qui ne me permettent pas de vous laisser, ni à vous ni à M. l’Archevêque3, l’espoir d’une condescendance qui plus que jamais m’est interdite. […] Quant à M. l’Archevêque, vous savez les sentiments que je professe pour lui ; je l’aime par reconnaissance, par une appréciation bien sentie de ses qualités, par une sorte de familiarité qui m’a permis de saisir plus librement ce qu’il y a en lui de droiture, d’élévation et de bonté ; je serais malheureux de lui causer la moindre peine. […] Je vous quitte pour aller voir des lilas que j’ai plantés dans un petit bois au pied de notre couvent, et qui ont bien de la peine à fleurir. […] Vous vouliez, en leur donnant ce moyen si doux et si facile de se communiquer leurs pensées et leurs réflexions, qu’ils pussent s’encourager l’un l’autre dans la voie pénible du salut, et s’aider mutuellement dans les peines auxquelles le péché les a assujettis ; car quelle autre fin pouvait se proposer votre sagesse éternelle, qui a présidé à tous vos ouvrages !
Je vous éviterai cette peine Je vous épargnerai cette peine.
Elle te portera toi-même en tes travaux, Elle te conduira par le milieu des maux, Jusqu’à cet heureux port3 où la peine est finie ; Mais ce n’est pas ici que tu dois l’espérer. […] Que cet hélas a de peine à sortir ! […] Oui, je t’y vais laisser ; ne t’en mets plus en peine ; Je vais… (Acte IV, scène iii.) […] Jetez sur votre fille un regard paternel : Ma mort suivra la mort de ce cher criminel ; Et les dieux trouveront sa peine illégitime, Puisqu’elle confondra l’innocence et le crime, Et qu’elle changera, parce redoublement4, En injuste rigueur un juste châtiment : Nos destins, par vos mains5, rendus inséparables, Nous doivent rendre heureux ensemble, ou misérables ; Et vous seriez cruel jusques au dernier point, Si vous désunissiez ce que vous avez joint. […] Je sais de quel repos cette peine est suivie, Et ne crains point la mort qui conduit à la vie.
Avant la bataille et après la victoire, il n’avait que de la modestie ; après la défaite, que de la fermeté ; dur pour les autres comme pour lui-même, comptant pour rien la peine et la vie de ses sujets aussi bien que la sienne : homme unique plutôt que grand homme, admirable plutôt qu’à imiter. […] Il me semble que vous avez peine à écarter la foule d’idées ingénieuses qui se présente toujours à vous ; c’est le défaut d’un homme supérieur1, vous ne pouvez pas en avoir d’autres ; mais c’est un défaut très-dangereux. […] Une nombreuse famille vous aura l’obligation de la fin de ses peines. […] Pour vivre pauvre et méprisé, Il se donna bien de la peine. […] Il n’est point question d’écrire des lettres pensées et réfléchies avec soin, qui peuvent un peu coûter à la paresse ; il n’est question que de deux ou trois mots d’amitié, et quelques nouvelles, soit de littérature, soit des sottises humaines, le tout courant sur le papier sans peine et sans attention.
Vous pleurez des peines passées, Je pleure des ennuis présents1. […] Tenez, voilà vos pinceaux, vos crayons : Reprenez tout, j’abandonne sans peine Votre Hélicon, vos bois, votre Hippocrène3, Vos vains lauriers d’épine enveloppés, Et que la foudre a si souvent frappés4 ; Car aussi bien5, quel est le grand salaire D’un écrivain au-dessus du vulgaire ?
Quand la personne qui les éprouve est disposée à se les exagérer, il faut respecter ses sentiments ; car elle nous reprocherait de parler trop à notre aise de ses peines. […] Epargnez-moi cette peine, je vous supplie, et épargnez-vous à vous-même de grosses injures que je pourrais bien vous dire dans ma mauvaise humeur. […] Il s’agit de peines qu’il faut mutuellement s’épargner, et la figure fait ressortir habilement le désagrément de cette position.
Il découvre à nu les inquiétudes et les peines d’une âme ennuyée de tout et mal satisfaite de soi-même, abandonnée de Dieu et des hommes, qui a perdu jusqu’à ses propres désirs, qui ne peut ni vivre ni mourir. […] Sans parler de ce qui se doit faire en l’autre monde, Dieu a divers moyens de se venger de ses ennemis en celui-ci ; mais il ne saurait mieux les punir qu’en laissant leur peine à leur discrétion. […] Quand nous nous sommes bien alambiqué le cerveau pour trouver une suite aux choses présentes et pour en tirer des conséquences touchant celles qui doivent arriver, il se trouve que nous avons imité les enfants, qui se donnent beaucoup de peine à faire des maisons de cartes que le moindre vent renverse, ou qui seraient inutiles quand il ne les renverserait pas.
Une chose est plus agréable, soit qu’elle coûte moins de peine, soit que le plaisir qu’elle cause dure plus longtemps. […] De même encore ce qui se fait en même temps, avec moins de peine et avec plaisir ; car il y a là deux choses plutôt qu’une seule, en ce sens que le plaisir est un bien, et l’absence de peine en est un autre. […] Aussi y a-t-il encore plaisir dans la peine que cause son absence. […] Si bien que les peines et les plaisirs sont des signes de notre volonté. […] De même à ceux qui atteignent promptement leur but portent envie ceux qui l’atteignent avec peine ou ne l’atteignent pas du tout.
J’en aurai moins de peine. […] On eut toutes les peines du monde à lui apprendre à lire6 ; et il avait neuf ans qu’il ne connaissait pas encore ses lettres. […] Lorsque je l’envoyai au collége, il trouva de la peine ; mais il se roidissait contre les difficultés, et les régents le louaient toujours à moi de son assiduité et de son travail. […] De quel œil, à votre avis, pensez-vous que je puisse voir cet amas d’actions indignes dont on a peine, aux yeux du monde, d’adoucir le mauvais visage, cette suite continuelle de méchantes affaires qui nous réduisent, à toute heure, à lasser les bontés du souverain, et qui ont épuisé auprès de lui le mérite de mes services et le crédit de mes amis !
On dirait qu’elles sont un salaire mérité par ses peines : mais après un délassement qu’il a goûté sans amertume, il retourne à sa besogne avec une ardeur nouvelle. […] La coutume en effet les condamne à ces peines : Sans murmurer contr’elle, il faut baisser les bras : C’est agir, travailler que de porter ces chaînes ; Et l’on est fainéant, si l’on ne le fait pas. […] Mais que me revient-il des peines que je prends ? […] et dans ceux-ci de la Chartreuse de Gresset : J’ai vu mille peines cruelles Sous un vain masque de bonheur ; Mille petitesses réelles Sous une écorce de grandeur ; Mille lâchetés infidèles Sous un coloris de candeur. […] Un autre Poète, dont le nom m’est échappé, offre aussi un bel exemple de posographie dans ces vers où il peint l’attitude d’une personne qui va écouter à une porte : Cependant il hésite, il approche en tremblant, Posant sur l’escalier une jambe en avant, Étendant une main, portant l’autre en arrière, Le cou tendu, l’œil fixe, et le cœur palpitant, D’une oreille attentive avec peine écoutant.
A peine resta-t-il quelques vestiges de la langue grecque, qu’on avait si longtemps parlée à Marseille. […] N’écrivît-on qu’une lettre, une lettre vaut encore la peine d’être disposée avec soin. […] L’obscurité de la nuit nous rend plus sensible le bienfait de la lumière, et la vie humaine n’est qu’une longue alternative de peines et de plaisirs. […] Quelquefois l’expression propre ne se présente pas d’elle-même ; il faut la chercher patiemment, et, quelque peine qu’il en coûte, ne pas renoncer à la trouver. […] Mille traverses, mille peines nous fatiguent et nous inquiètent sur la route.