Mille groupes de guerriers se heurtent, se choquent, se pressent, se repoussent ; partout règne la douleur, le désespoir, la fuite. […] Partout il faut franchir des arbres abattus, sur lesquels s’élèvent d’autres générations d’arbres. […] Partout les acclamations retentissaient en langue tudesque et en langue romaine. […] Ce qui éveille la raison, ce qui l’oblige à s’inquiéter de la destinée de l’homme, c’est le mal : le mal, qui est partout dans la condition humaine, jusque dans ces jouissances passagères qu’on appelle le bonheur. […] Vous voyez qu’on peut résumer toutes ces circonstances sous une même formule ; car ce qui leur est commun à toutes et ce qui fait qu’elles conduisent également l’âme à ce mélancolique retour sur elle-même, c’est qu’elles mettent en évidence la contradiction qui existe entre sa grandeur naturelle et la misère de sa condition présente ; c’est qu’elles la désabusent de la profonde confiance qu’elle avait en elle-même ; c’est qu’en lui montrant partout ses instincts trompés, ses espérances déçues, ses croyances contredites, partout des bornes, partout des ténèbres, partout de l’impuissance, elles la mettent en alarmes sur elle-même et la forcent de remarquer que sa destinée est une énigme dont elle n’a pas le mot.
Partout le naturel, la force, l’érudition, la solidité s’adaptent et se fondent heureusement dans les sujets qu’il traite.
Un écrivain que la tournure habituelle de son esprit portait plus volontiers à la satire et même au sarcasme, qu’à l’éloge ; qui a semé partout le sel de cet enjouement et de cette gaîté, dont Swift a donné depuis l’idée et le modèle à la littérature anglaise, Lucien va figurer ici comme panégyriste de Démosthène.
Si les Français peuvent tout, c’est que leur roi est partout leur capitaine ; et, après qu’il a choisi l’endroit principal qu’il doit animer par sa valeur, il agit de tous côtés par l’impression de sa vertu. […] Couverte de toutes parts, elle est capable de tenir la paix avec sûreté dans son sein, mais aussi de porter la guerre partout où il faut et de frapper de près et de loin avec une égale force. […] Elle n’est illuminée que du côté que vous la voyez : partout où vos rayons ne pénètrent pas, ce n’est que ténèbres ; et quand ils se retirent tout à fait, l’obscurité et la défaillance sont entières. […] Partout le vrai prit la place du faux296. […] Ce prince était partout avec son fils, et venait ensuite rendre compte de tout au roi, comme un officier qui aurait eu sa fortune à faire.
Dans cet ouvrage, Horace ne s’asservit à aucune méthode, s’exprime avec familiarité et abandon, et se contente de donner à ses préceptes de la chaleur et de l’agrément et d’inspirer partout le goût du simple, du beau et du naturel.
C’est que, tout en admettant la nécessité originelle de cette construction, on conçoit aussi que l’obligation de s’y conformer partout et toujours blesserait le principe de l’harmonie et celui de la variété ; et que la variété et l’harmonie étant, aussi bien que la clarté, des besoins de notre esprit, le génie de chaque langue a fait une loi d’introduire les unes toutes les fois qu’on le peut sans nuire à l’autre. […] Le français en admet un très-grand nombre en poésie : … Sitôt que de ce jour La trompette sacrée annonçait le retour, Du temple, orné partout de festons magnifiques, Le peuple saint en foule inoudait les portiques… Mais lui-même étonné d’une fuite si prompte, Par combien de serments, dont je n’ai pu douter, Vient-il de me convaincre et de nous arrêter !
Je voue à votre fils une amitié de père ; J’en atteste les dieux, je le jure à sa mère : Pour tous mes ennemis je déclare les siens, Et je le reconnais pour le roi des Troyens. » A ces mots, qui du peuple attiraient le suffrage, Nos Grecs n’ont répondu que par un cri de rage ; L’infidèle s’est vu partout envelopper, Et je n’ai pu trouver de place pour frapper : Chacun se disputait la gloire de l’abattre. […] Trouverai-je partout un rival que j’abhorre ?
Il s’agissait de sortir de l’Afrique ; de passer toute l’Espagne ; de surmonter les Pyrénées ; de traverser le Rhône si vaste et si rapide vers son embouchure, dont les rivages étaient bordés de tant d’ennemis ; de s’ouvrir un chemin à travers les Alpes, où l’on n’avait jamais passé ; de ne marcher que sur des précipices, de disputer chaque pas qu’il fallait faire à des peuples postés partout en embuscade, dans des défilés continuels, parmi les neiges, les glaces, les pluies, les torrents ; de défier ces orages et ces tonnerres si fréquents et si furieux alors dans les montagnes ; de faire la guerre au ciel, à la terre, à tous les éléments ; de traîner après soi une armée de cent mille hommes, de nations différentes, mais tous gens mal satisfaits d’un capitaine, dont ils ne pouvaient imiter le courage. […] C’est là, plus que partout ailleurs, que l’histoire instruit les hommes par les hommes mêmes. […] L’auteur y montre partout des talents supérieurs pour la politique, un discernement juste, un esprit pénétrant et un goût exquis.
Il est évident qu’il doit être au théâtre comme partout ailleurs, pur, correct, élégant, animé, naturel, etc. ; mais ce qui le caractérise particulièrement, c’est la simplicité. […] Plaute, né comme Aristophane, avec un génie libre et gai, a répandu partout le sel et la plaisanterie ; mais il reste dans ses ouvrages quelque rouille du siècle précédent. […] Décent partout, ne riant qu’avec réserve et modestie, la crainte d’aller trop loin le retient en deçà des limites.
Chaque langue eut son génie particulier ; mais, quelle que fût la différence de la forme ; le fond resta partout le même, parce qu’il tenait à la nature même de l’esprit humain. […] En un mot, toutes les règles de l'art, celles même de l’honnêteté et de la bienséance partout violées. […] Et, voyant de son bras voler partout l’effroi, L’Inde sembla m’ouvrir un champ digne de mot. […] Ces expressions figurées, qu’on retrouve partout, et qui donnent au discours tant de force et d’éclat, peuvent se diviser en plusieurs classes. […] Aussitôt qu’il eut porté de rang en rang l’ardeur dont il était animé, on le vit presque en même temps pousser l’aile droite des ennemis, soutenir la nôtre ébranlée, rallier les Français à demi vaincus, mettre en fuite l’Espagnol victorieux, porter partout la terreur, et étonner de ses regards étincelants ceux qui échappaient à ses coups.
Quintilien, que nous nous plaisons à citer, parce qu’il serait difficile de trouver une autorité plus respectable sous tous les rapports ; Quintilien établit partout comme un principe incontestable, que le talent de bien parler exige celui de bien vivre ; et Caton définissait l’orateur un homme vertueux, doué du talent de la parole : orator vir bonus, dicendi peritus .
L’imagination est une déesse mobile qui dispose de nos idées et les transporte partout et de mille façons. […] C’est bien la conduite de la vanité, qui veut paraître partout et s’élever au-dessus de tout. […] Partout le mouvement règne autour de lui. […] Placé sous la main d’un maître qui lui doit protection et justice, il s’endormira partout avec confiance. […] C’est du vert partout, mais ce n’est nulle part le même.
Ils y sont d’un plus fréquent usage que partout ailleurs ; mais on les emploie dans toutes sortes d’ouvrages en prose et dans la poésie même. […] Partout on entend des cris ; partout on voit la douleur et le désespoir, et l’image de la mort. […] Partout enfin où les affaires se décident à la pluralité des suffrages, ou même par un seul, ou par quelques suffrages qu’il faut gagner à son opinion, l’éloquence délibérative a sa place ; seulement elle varie selon les personnes à qui l’on s’adresse, selon la nature du sujet, selon le nombre des intéressés et la grandeur de l’auditoire.
Ce terrible dialecticien s’en allait les provoquer partout où il pouvait les rencontrer, dans les rues, sous les portiques, dans les promenades publiques. […] En sorte que si le Capitole était bâti dans le ciel, par delà la région des nuages et des pluies, découronné de son faîte superbe, il perdrait à nos yeux toute sa majesté19. » Appliquons cette règle au discours : Aucun ornement ne sera superflu ; le beau partout se mariera à l’utile ; et de la savante ordonnance de toutes les parties concourant au même but naîtra la proportion, sans laquelle il n’y a pas de véritable beauté. […] Aussitôt qu’il eut porté de rang en rang l’ardeur dont il était animé, on le vit presque en même temps pousser l’aile droite des ennemis, soutenir la nôtre ébranlée, rallier le Français à demi vaincu, porter partout la terreur et étonner de ses regards étincelants ceux qui échappaient à ses coups. » Voltaire. — « Ce fut lui qui, avec de la cavalerie, attaqua cette infanterie espagnole jusque-là invincible, aussi forte, aussi serrée que la phalange ancienne si estimée, et qui s’ouvrait avec une agilité que la phalange n’avait pas, pour laisser passer la décharge de dix-huit canons qu’elle contenait. […] Leur imagination, jeune encore, découvre partout des rapports qu’ils expriment vivement parce que leur sensibilité en est vivement affectée.
Nous y parlons de la poésie, non pas seulement comme forme littéraire, mais aussi comme expression suprême de la création divine et des créations humaines dans tous les arts ; nous la montrons partout, comme l’auréole de l’inspiration et de l’imagination dans le génie et le talent.
Cestuy cy ne faict rien qu’en faveur et consideration de la vertu et de la justice, et s’employe hardyment pour la deffense et tuition8 de l’innocence opprimée ou que l’on veult opprimer : l’or et l’argent ne luy commandent poinct ; toutes les grandeurs et puissances ne le sçauroient destourner du vray honneur qui ne s’acquiert qu’en bien faisant… Au contraire le brouillon9, avec son ignorance, qui lui faict escorte perpetuelle, estime pure vanité tout l’honneur qui est sans profict et contribution pecuniaire ; n’ayme que playe et bosse, seme des noises10, querelles et procez partout où il se trouve, afin d’avoir de la pratique aux despends de qui que ce soit.
Je vous commets3 au soin de nettoyer partout ; et surtout, prenez garde de frotter les meubles trop fort, de peur de les user. […] Monsieur, puisque vous le voulez, je vous dirai franchement qu’on se moque partout de vous, qu’on nous jette de tous côtés cent brocards3 à votre sujet, et que l’on n’est point plus ravi que de faire sans cesse des contes de votre lésine4.
En tous lieux, en tous temps, dans toute la nature, Nulle part tout entier, partout avec mesure ; Et partout passager, hors dans son seul auteur.
Mais lorsqu’on se sera fait un plan, lorsqu’on aura rassemblé et mis en ordre toutes les pensées essentielles au sujet, lorsqu’on aura distingué la partie principale de ce qui n’est que secondaire et rattaché tous les détails d’un fait à un point culminant, lorsqu’on aura relu, au besoin, un passage analogue dans un modèle sûr, lorsqu’on aura choisi les moyens d’amplification et les ornements qui conviennent le mieux au sujet et au genre de composition, alors on s’apercevra aisément de l’instant auquel on doit prendre la plume ; on sentira le point de maturité de la production de l’esprit ; les idées se succéderont aisément, et le style sera naturel et facile ; la chaleur se répandra partout, et tout s’animera de plus en plus ; le ton s’élèvera, les objets prendront de la couleur ; et le sentiment se joignant à la lumière, l’augmentera, la portera plus loin, la fera passer de ce que l’on dit à ce que l’on va dire, et le style deviendra intéressant et lumineux. […] Or, si les idées ne sont pas exactes, si les images manquent de justesse et les sentiments de vérité, l’ouvrage ne saurait être complètement beau. — Si à la vérité des idées, des images, des sentiments qu’il renferme, un ouvrage joint le mérite de l’ordre, qui consiste dans la bonne disposition et dans l’assortiment convenable des différentes parties ; s’il présente de la nouveauté dans le tour, de l’élévation dans les pensées, de la justesse, de l’agrément ou de l’éclat dans les expressions ; s’il est inspiré par la vertu, si l’on y respire partout, pour ainsi dire, un parfum d’honnêteté et de délicatesse, il ne pourra manquer de plaire à tous les esprits bien faits, à tous les cœurs droits et honnêtes. […] Il en est de ces gradations comme de celles du son, de la lumière et des couleurs : rien n’est heurté, mais il y a partout transition naturelle et harmonieuse, comme dans l’arc-en-ciel dont les couleurs ne sont si douces à la vue que parce qu’elles s’allient par un doux mélange. […] C’est ainsi que le guerrier dont on veut faire l’éloge, apparaîtra avec l’auréole de la valeur, de l’activité, de l’audace, de la prévoyance, du don de maîtriser les hommes et les événements, Intrépide, et partout suivi de la victoire. […] Les portraits ont-ils partout le même caractère ?
Si l’écrivain a bien médité son sujet, s’il s’est fait un plan, « il s’apercevra aisément, dit Buffon, de l’instant auquel il doit prendre la plume ; il sentira le point de maturité de la production de l’esprit ; il sera pressé de la faire éclore ; il n’aura même que du plaisir à écrire ; la chaleur naîtra de ce plaisir, se répandra partout, et donnera de la vie à chaque expression ; tout s’animera de plus en plus ; le sentiment se joignant à la lumière, l’augmentera, la fera passer de ce qu’on a dit à ce qu’on va dire, et le style deviendra intéressant et lumineux. » Il est donc important de profiter de ce premier mouvement de verve qui suit la méditation ; il est ordinairement fécond en sentiments vifs, en pensées nobles et élevées ; c’est une flamme qui est d’autant plus précieuse qu’elle dure moins longtemps.
Partout où vous m’avez envoyé en ambassade, les députés de Philippe ont-ils eu sur moi quelque avantage ? […] D’un autre côté, l’orateur doit éviter la flatterie qui est partout une lâcheté, mais qui serait dans la chaire un véritable sacrilège. […] Dans un sens plus large, on dit qu’il peut y avoir partout de l’éloquence comme il peut y avoir partout de la poésie. […] Conquérant, législateur, fondateur d’empire, il eut un nom et une pensée qui sont encore présents partout. […] Sans doute, ils ne sont pas nouveaux, ils naquirent avec le crime ; on les retrouve partout, dans les sacrifices, dans les expiations publiques ou privées.
Partout elle est étrangère ; elle est, comme la vertu, le partage de quelques âmes privilégiées ; et lorsqu’une de ces belles âmes se trouve sur le trône, ô Providence, qu’il faut vous bénir !
Partout, dans cette première partie on trouvera des exemples nombreux et choisis avec soin.